Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

résistance - Page 15

  • Au bistro de la Toile : « le jour du dépassement »

    surpopulation

    - Oh : Puteng, Victor. Je culpabilise. Hier matin, j’ai entendu dans la machine à bruits un type donneur de leçon qui nous a dit d’un ton péremptoire qu’« Aujourd’hui, nous dépassons les possibilités que nous donne chaque année la planète ». Fatche, en plus le mec il nous a dit qu’on bouffait trop de barbaque, qu’il fallait plus prendre l’avion, qu’arroser nos géraniums était indécent, que vivre dans un pavillon individuel ou une villa « samsuffit » était dégueulasse pour cette pauvre planète. Il paraît même que notre mode de vie, à nous, salauds de Français, nécessite 2,7 planètes par an ! Moins tout de même que les Yankees qui usent 5 planètes par an. Il nous donne l’exemple des Indiens qui, eux, n’usent que 0,7 planète par an et donc nous font cadeau de 0,3 planète à nous, les gros gaspilleurs. Tè. J’ai honte Victor.

    - Ça passe vite. Allez, met une tournée, on va boire pour oublier, Loulle ! Mais, pas d’eau, on en manque.

    - Bon, alors du rouge. Et du pays, donc « locavore ».

    - Le mec qui parlait dans le poste, je crois qu’il nous prend pour des kons. Moi j’y ai vécu en Inde Loulle, et je peux te dire que dans les villes « modernes », les quartiers un peu friqués de Mumbay, de Delhi ou de Chennay, les Indiens qui le peuvent bouffent de la planète comme nous, et même plus. Les autres, ils « économisent » la planète parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement. Ils l’économisent surtout parce qu’ils meurent jeunes à cause de la pollution liée à l’absence de réseaux d’assainissement ou de toilettes dans les campagnes, la pollution des fleuves est affreuse, le fameux Gange est un égout. Le matin, au lever du jour, il y a un milliard d’Indiens qui chient dans la nature. La grande fraternité du caca ! Après, ils saccagent les forêts pour faire la cuisine. Ils n’ont pas assez d’eau potable et lorsqu’il y en a, en temps de mousson, c’est trop et catastrophique. Quant à leur réseau ferroviaire il n’a pas bougé depuis le temps des Rosbifs ce qui fait qu’ils roulent dans des bagnoles ancestrales crachant des palanquées de CO2, particules fines ou grosses, sans oublier leurs vaches qui pètent sacrément trop. Si c’est l’exemple qu’il nous préconise, le charlot du poste, qu’il aille se faire foutre. Parce que ses Indiens, ou ses Africains si « économes » ils rêvent de quoi ? De vivre comme nous. Alors les théories des crétins nuisibles qui prônent d’ouvrir nos frontières à tous ces « économiseurs de planètes » tout en nous conseillant de ne plus faire de petits pour faire de la place aux nouveaux arrivants, à toutes ces « chances pour la France », je m’en torche l’oigne, Loulle. Le vrai, le seul problème, c’est la surpopulation.

    - Ouais mais les Chinois, eux, ont réussi à stabiliser leur population.

    - Avec la trique imposant l’enfant unique. Dont ils sortent maintiennent parce qu’ils n’ont plus assez de jeunes pour faire tourner leur économie. Mais avec l’inertie en la matière, ils n’ont plus assez de terres arables. Ils vont donc piller les terres agricoles ailleurs. Particulièrement en Afrique, qui n’a pas besoin de ça, et même en France. Pour les peuples agricoles, ruraux et oubliés, ce sont les ressources paysannes qui doivent définir la taille d’une population et non l’inverse. Les ressources n’étant pas élastiques, l’appropriation des plus forts ne peut qu’entraîner une famine des plus faibles. Et leur migration vers le miroir aux alouettes européenLa gestion abusive des ressources et une totale absence de régulation démographique portent en elle un naufrage et sont assimilables à un phénomène paradoxal que l’on peut désigner comme autogénocidaire.

    - Mouais… J’ai déjà entendu ce raisonnement. On les appelle les « collapsologues », c’est nouveau, ça fait branché. Ce sont ceux qui disent qu’on fonce droit dans le mur, vers le grand « effondrement ».

    - Eh ! Ils n’ont peut-être pas tort, Loulle. Au plus on est sur la terre, au plus on la réchauffe. Et comme à part de la tchatche on ne fait rien, on ne change pas notre mode de vie, ça va chauffer, ça va chauffer ! Et on va voir des gens venant de pays tropicaux rendus inhabitables chercher dans nos contrées encore tempérées une vie moins difficile. Rien à voir avec les quelques centaines de milliers qui viennent chaque année. Ce sera les grandes migrations climatiques. Et il m’étonnerait, malgré les efforts des collabos « no borders » que les peuples qui vivent depuis des millénaires dans nos contrées acceptent d’accueillir avec bienveillance de véritables marées humaines de réfugiés climatiques qui arriveront non pas par milliers mais par dizaines de millions. Ce sera les barbelés, les miradors, les mitrailleuses et plus si affinité. Et ce sera normal : aucun peuple ne se suicide de gaieté de cœur pour laisser la place à des envahisseurs.

    - Tu crois pas que t’envoie le bouchon un peu loin Victor ? Où ils sont ces millions de futurs envahisseurs ?

    - T’as entendu parler du Nigeria Loulle. Pas le Niger non, le Nigeria. C’est le pays le plus peuplé d’Afrique avec plus de 200 millions d’habitants, une densité de 138 habitants au km/2, plus que la France et écoute bien Loulle : un taux de fécondité de 5,25 enfants par femme ! Une usine à lardons. Une croissance démographique de 2,4 % par an. Et la moitié des Nigérians a moins de 18 ans. Ce qui donnera en 2 050 quelque chose comme 465 millions d’habitants qui vont crever de chaleur, de faim et de soif. Et ils voudront aller où ? T’as compris.

    - Mouais… Alors on fait quoi ?

    - Si je le savais Loulle… Mais la seule solution c’est de réduire la population mondiale. Par l’éducation ou par la guerre. L’idéal c’est évidemment une réduction paisible, raisonnée, sur deux générations. C’est faisable. Un système qui permettrait à tout être humain d’avoir ses besoins énergétiques assurés, un logement, l’accès à l’emploi, à la santé et à l’éducation verrait son problème de surnatalité se résorber naturellement. C’est ce qui s’est produit en Europe et c’est ce que l’on peut déjà observer pour les descendants des populations défavorisées qui vivent en occident à quelques exceptions près, chez les gens restés sous la domination des religieux, qu’ils soient cathos ou moslims.

    - Mais nous alors, il ne faut plus faire de lardons ?

    - Si, au contraire. Il faut revenir au taux de remplacement pour pouvoir faire face à l’invasion à venir et sauver notre civilisation. Parce qu’il est stupide de croire que les nouveaux arrivants vont avoir une vie plus économe que nous : ils voudront évidemment vivre comme nous, en pire. Et ils balaieront tout ce qui fait de l’Europe - n'en déplaise à tous ces connards qui crachent sur ce qui les nourrit, les protège, les éduque - le pays où tout le monde veut vivre : la démocratie, la liberté, l’égalité homme femme, les droits de l’humain, la laïcité, enfin l’art de vivre.

    En attendant, buvons un coup Victor, ça nous remontera le moral.

     

    Illustration: merci au regretté Chimulus

     

  • P.M.A pour tous : progrès ou horreur à venir 

     



    On appelle ça des lois « sociétales ». C’est nouveau, ça vient de sortir. À défaut de lois sociales pour l’égalité des chances, l’éducation, la protection sociale, entre autres les urgences, les ephad, on refile aux médias un os à ronger pour l’été : la PMA pour tous. Un truc tout ce qu’il y a de secondaire (23 000 naissances par insémination artificielle par an sur 800 000 naissances) mais agité par des lobbies de bobos influents.

    Le gros morceau de la loi est le projet de révision de la loi sur la bioéthique, c’est-à-dire la procréation médicalement assistée (PMA) pour tous. Son élargissement, auquel s’était engagé Emmanuel Macron durant sa campagne, est réclamé depuis des années par les lobbies militant pour les droits des homosexuels. Le projet de loi prévoit que la PMA élargie à toutes les femmes sera remboursée par la Sécu, comme elle l’est pour les couples hétérosexuels. Ben voyons, tant qu’à creuser le trou…

    Bon. Pourquoi pas. Mais on peut sans être un affreux « réac » catho voire un sale « facho » se méfier de tout ce qui fait de l’homme un apprenti sorcier. Les « progrès » de la science et de la technique ne sont pas toujours des progrès de la raison ou du bien-être. Les techniques modernes, le « transhumaniste », transforment l’homme en machine, en ensemble de pièces détachées. On peut légitimement se méfier du fait qu’avec les biotechnologies, on sépare radicalement amour, sexualité et procréation. Le « Meilleur des mondes » d’Aldous Huxley n’est pas loin.

    On peut légitimement se poser des questions : Y a-t-il un droit à avoir des enfants ? Est-ce une panacée de permettre à un couple d’avoir ainsi artificiellement des enfants alors que la Terre croule sous une surpopulation désastreuse, si c’est seulement pour se faire plaisir ? Ne doit-on pas craindre des dérives vers un clonage social de l’espèce humaine ? Vers une sélection comme pour les animaux d’élevage ? La médicalisation de l’insémination artificielle a ouvert la porte à l’eugénisme.

    Cet « appariement des couples reproducteurs », selon les mots de ses promoteurs, rappelle la sélection pratiquée sur les bovins. Dans le secret, sur des critères non transparents, les médecins choisissent le donneur qui convient pour chaque receveuse avec une obsession de la qualité de l’enfant qui rappelle l’eugénisme, une vieille pulsion humaine. Il ne s’agit pas d’une politique d’État, mais d’un eugénisme mou et démocratique, sans souffrance. Ça se fait ouvertement aux USA et au Royaume Uni.

    Jacques Testard, le « père » d’Amandine, premier bébé-éprouvette en France était très inquiet sur les suites de son innovation : « Je suis de gauche et athée. L’embryon n’est pas ma préoccupation. Ce qui m’inquiète, c’est la fabrication à venir d’un enfant sur mesure. Avec de possibles dégâts psychologiques. Comment le meilleur des bébés, bientôt choisi grâce à des calculs de probabilité complexes, pourrait-il ne pas avoir mention très bien au bac ? Plus grave, tous les enfants vont finir par se ressembler puisque leurs génomes seront de plus en plus normalisés. C’est du clonage social. On s’oriente vers une perte de diversité qui peut s’avérer dangereuse à très long terme. Comme l’a montré Darwin, l’espèce ne survit que par la diversité, car il y a toujours des individus capables de résister à un sort malheureux. De plus, certaines pathologies qu’on élimine sont couplées à des gènes de résistance à d’autres maladies. En voulant se prémunir de tout, on va au-devant de catastrophes. Surtout si ce tri est pratiqué à grande échelle quand on disposera d’ovules en abondance. En prime, les femmes pourront se faire stériliser pour s’affranchir de la contraception… Au moment voulu, il leur suffira de commander au laboratoire un enfant, et pourquoi pas sur mesure, après sélection par les bio généticiens. Les bébés fabriqués dans des lits seront moins nombreux que ceux issus des éprouvettes. »

    Et puis enfin, il faut avoir le courage de ses choix. La sexualité implique plaisir ET procréation. Certaines personnes – et elles en ont parfaitement le droit – choisissent en toute liberté et en toutes connaissances de conséquences, une sexualité basée sur le seul plaisir et qui, par essence même, exclut la procréation, et donc les joies réelles d’avoir, d’élever, de vivre en symbiose avec des enfants. C’est leur choix et chacun le respecte. Mais il est totalement incohérent et illogique de prétendre à une paternité ou une maternité artificielle basée sur une opération commerciale.

    Un couple de lesbienne a parfaitement les moyens physiques d’enfanter, chacune d’elles pouvant se faire mettre naturellement enceinte par un ami, homo ou non, prêt à se « sacrifier » pour ce résultat ! Inutile donc de passer par la méthode particulièrement dégradante de la PMA, qui est celle des vaches, des juments et des brebis.

    Et l’enfant dans tout cela ? J’ai dans mon entourage assez proche un couple de lesbiennes, heureuses mères d’un beau et attachant garçon qu’elles ont fait « à l’ancienne », avec un ami homo qui s’est « dévoué ». Tout a été bien jusqu’à maintenant où l’enfant est devenu un ado. Rien de plus méchant que les enfants. Le « garçon à deux mamans », à l’école, subit maintenant les lazzis de ses camarades. Si bien qu’il doit consulter un psy…





  • Grandes voix : Boualem Sansal, écrivain algérien.

    supporters-algériens.jpg

     

    L'écrivain algérien Boualem Sansal n'est pas tendre envers les Algériens de France dont les débordements violents, racistes, meurtriers ont sali la victoire de l'équipe nationale algérienne de football à la CAN.

    « Je suggère aux autorités françaises d'expulser dans l'heure ceux qui manquent aux règles de l'hospitalité. »

    "Nous, Algériens, avons rarement l'occasion d'être fiers de nous. Constamment, nous vivons dans la honte de ce qu'ont fait de nous et de notre pays ceux qui nous gouvernent depuis l'indépendance. Partout dans le monde, « Algérien » rime avec « vaurien ». Cette réputation d'incivilité et de vulgarité est dure à porter pour ceux d'entre nous qui vivent dans le respect d'eux-mêmes et le respect de l'autre.

    Je crois que le hirak (le « mouvement ») du 22 février, au-delà des revendications politiques, est vraiment venu nous laver de cette honte et nous a permis de retrouver la lumière et le bonheur de vivre en paix avec les autres. Mais aussi de punir les responsables de cette descente aux enfers de tout un peuple, soixante ans durant. Depuis, chaque mardi et chaque vendredi, les Algériens sortent en masse pour crier leur volonté de vivre dans la liberté et la décence, et à ce jour, malgré les provocations du pouvoir, ils se tiennent fermement sur cette ligne de conduite. Hélas, mille fois hélas, la catastrophe est venue de nos compatriotes vivant en France. La honte nous submerge de nouveau.

    Ils sont doublement coupables : ils ont trahi la silmiya (la « voie pacifique ») que les Algériens ont adoptée comme règle intransgressible et ils ont trahi la France qui les a accueillis, qui leur a donné la possibilité de vivre dans la liberté et la démocratie. C'est indigne, c'est insupportable. Je suggère aux autorités françaises, en application de la simple bonne règle de la réciprocité, d'expulser dans l'heure ceux qui manquent aux règles de l'hospitalité.

    Le gouvernement algérien, lui, n'a jamais hésité une seconde pour expulser les étrangers qui se rendent coupables de la moindre incartade. Se plaindre et ne prendre aucune sanction est dangereux, c'est une incitation à la récidive. Agir dans ce sens, c'est nous aider à réussir notre hirak, notre révolution, notre transformation. Ainsi, chacun saura que ce qui est réprouvé et sanctionné ici l'est aussi ailleurs."

    Boualem Sansal.

     

    Publié dans Marianne n° 1166 du 19 au 25 juillet 209

    https://www.marianne.net/monde/can-2019-algerie-senegal-boualem-sansal

    Photo X - Droits réservés