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résistance - Page 19

  • Vers une République « à l’italienne » ?

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    Ingrid Levavasseur a dû être "exfiltrée"...

    La « révolution » à séquence hebdomadaire lasse sérieusement aussi bien ceux qui s’évertuent à la faire que ceux qui la subissent. Elle a changé de visage cette révolution qui s’attachait, au début, l’approbation des trois quarts des Français. Et le visage qu’elle offre actuellement – extrême violence, incendies, saccages, lynchages de flics, antisémitisme – n’est pas la meilleure manière de lui regonfler une popularité qui s’effondre.

    On a vu un crétin à visage déformé par la haine traiter de « haineux » et même d’antisémite Finkelkrot ; en appeler à Dieu et promettre au philosophe de brûler en enfer ! Voilà ce qui, après trois mois, représente les Gilets jaunes… C’est la faillite d’un mouvement qui n’a pas su se structurer, où les premiers GJ ont été rejetés, remplacés par les extrémistes de droite et de gauche dont la finalité est de casser tout ce qui représente la société actuelle, où les trois femmes à l’initiative du mouvement - Priscillia Ludosky, Ingrid Levavasseur, Jacline Mouraud – subissent harcèlement, intimidation, menaces de viol et de mort et voies de fait. Mais cette société ultralibérale, portant aux nues des « premiers de cordées » et méprisant les autres n’a-t-elle pas généré ces « desperados » ? Avec des riches de plus en plus riches et de moins en moins nombreux et des pauvres de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux.

    Le phénomène quasi spontané des « gilets jaunes » reflétait, au départ, cette France oubliée, rurale, industrieuse, celle des petits commerçants, des artisans. Celle aussi des chômeurs, des laissés sur le bord de la route, les abandonnés de la « cordée ». Cette France modeste, pauvre, qui fait savoir derrière l’emblème de ce gilet jaune qui signifie « attention, danger » mais aussi « au secours », qu’elle a des difficultés à « finir les fins de mois », à se loger, à se nourrir, et qui a la honte de ne pas pouvoir offrir à ses enfants quelques jours de vacances ou quelques loisirs. Or le mouvement actuel empêche cette France de travailler ! Le serpent se mord la queue…

    Les gilets jaune « canal historique » voudraient bien payer l’impôt sur la fortune ! Ils acceptent de payer l’impôt, plus indirect (avec la TVA, la CSG, les diverses taxes sur les carburants, l’électricité, etc.) que direct avec l’impôt sur des revenus qu’ils n’ont pas. Mais ils s’insurgent que ces impôts, qui doivent servir à payer le salaire des fonctionnaires, à faire fonctionner les écoles, les hôpitaux, les commissariats, les gendarmeries, soient accompagnés en province de suppressions de fonctionnaires et de fermetures d’écoles, d’hôpitaux, de commissariats, de gendarmeries, de perceptions.

    La désindustrialisation a vidé les villes de leurs entreprises, celles qui restent s’installant dans des « zones industrielles » extérieures obligeant les travailleurs à se déplacer en voiture. L’urbanisation a chassé les classes populaires des centres-villes pour les repousser dans des banlieues mal desservies. Ceux qui ont un travail doivent donc se déplacer en voiture. L’avènement des hypermarchés a implanté le commerce en dehors des villes, obligeant les clients à se déplacer… en voiture ! Et que dire de ces « pauvres chouchous » d’écoliers, de collégiens et de lycéens que leur maman dépose devant l’établissement et revienne chercher, en garant leurs gros 4x4 sur le trottoir !

    Ça, ce sont des problèmes de « rats des villes » comme disait La Fontaine. Mais il en va tout autrement pour les « rats des champs ». Dans ma cambrousse d’été en Margeride, pour aller chercher le sel, il faut faire 15 bornes. Et si tu dois aller à un supermarché, au toubib, à la Sécu, à l’hôpital, c’est 50 bornes aller-retour et bien plus pour d’autres qui habitent dans ces merveilleux « trous du cul du monde » ! Là, la rogne des « gilets jaunes » peut se comprendre et les cambroussards, il faut les aider pour le transport.

    Le Gouvernement pédale dans la semoule… Il ne sait que faire pour stopper cette révolution en pointillé. Un des slogans les plus en vogue est « Macron, démission ! ». Mais qui peut s’imaginer qu’une nouvelle élection présidentielle, avec le système électoral actuel, changerait les choses ? On se retrouverait avec les deux mêmes finalistes et Macron serait réélu haut la main…

    La démocratie a été déformée en monarchie élective où le pouvoir est exercé par une oligarchie énarco-financière au profit d’une caste de privilégiés sur le dos du peuple. Un système où même lorsque ce Peuple décide une chose avec son bulletin de vote, l’oligarchie s’assoit sur son choix démocratique comme ce fut le cas lors du référendum de mai 2005 sur le traité pour une Constitution en Europe. Ce véritable coup d’État n’a pas été oublié et explique la grande méfiance, voire le rejet de cette démocratie indirecte où les délégués – députés et sénateurs - ont joué sans vergogne une partition exactement contraire a celle voulue par les électeurs. Ils ont donc trahi leur mandat et leur rejet est logique. C'est le péché originel.

    Une exigence surnage dans le torrent des revendications des GJ, c’est ce fameux RIC pour référendum d’initiative citoyenne. Il est la hantise des professionnels de la politique, bien à l’abri derrière des systèmes de vote générant cet accaparement de la politique par une caste. Sarkozy - dont les énormes capacités en matière d’enfumage ont toujours fait l’admiration des connaisseurs – a, en son temps, tué cette demande de démocratie directe en l’assujettissant à des conditions ubuesques : « un référendum portant sur un objet mentionné au premier alinéa peut être organisé à l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales ». Il existe toujours dans la Constitution mais n’a jamais été utilisé. Il suffit de le toiletter pour le rendre réellement opérationnel mais à l’abri des dérives.

    Mais sauf à voter toutes les semaines, sur tout, voire contre tout, ce RIC ne peut pas organiser une société viable. La France est malade du scrutin majoritaire. « On » n’a pas voté pour Macron mais contre Le Pen. Comme, précédemment on avait voté non pas pour Hollande mais contre le retour de Sarkozy. Alors, faut-il en revenir à la proportionnelle intégrale, plus juste mais générant une république impossible à gouverner ? Reconnaître le vote blanc et rendre le vote obligatoire ? Toutes les pistes sont à explorer.

    Il existe pourtant un mode de scrutin qui permet de choisir sa ou son candidat non pas pour barrer la route à l’autre mais par adhésion sinon à l’ensemble de son programme du moins à une partie acceptable. Ce système, c’est le « vote alternatif ».

    Qu’es aco ? On demande simplement à leurs électrices et électeurs pour qui ils auraient voté si leur champion avait été éliminé. On prend donc le bulletin du candidat que l’on préfère mais il y a plusieurs cases à cocher pour le deuxième choix voire le troisième, en fait tous les autres candidats à classer dans l’ordre de ses préférences en cas d’élimination de son champion. Le vote se fait donc en un seul tour, on ne vote qu’une seule fois, mais le dépouillement s’opère par comptages successifs, en éliminant le dernier des candidats en lice et en reportant ses bulletins sur les autres, selon la volonté des électrices et électeurs, jusqu’à ce qu’un ou une candidate obtienne la majorité absolue. Simple et clair. Utiliser ce mode de scrutin à grande échelle constituerait une innovation démocratique majeure de nature à faire avancer la France bien au-delà de cette simple désignation puisqu’il s’agirait d’ouvrir les portes d’une démocratie en mouvement.

    Si on ne change rien, les extrêmes, par une alliance de circonstance contre nature, finiront par gagner. Comme en Italie. Est-ce vraiment ce qu'on souhaite?


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  • Pendant les giléjonnerries, les makronneries continuent : menace contre le non-cumul des mandats !

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    On croyait avoir dégagé l’essentiel de ces politiciens cumulards, ayant fait de la politique un métier alors que c’est une mission. On croyait aussi que la loi de non-cumul des mandats – l’un des rares acquits positifs du quinquennat de Hollande – était solidement ancrée. Tè ! Fume…

    Dans son questionnaire du Grand débat, Macron glisse, au paragraphe « Démocratie et citoyenneté. Vie institutionnelle et démocratique. Question 04 : Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est : une bonne chose ? Une mauvaise chose ? Je ne sais pas. » C’est ouvrir la porte pour revenir sur cette conquête essentielle de la démocratie.

    Certains parlementaires LREM ne s’y sont pas trompés et s’engouffrent dans la porte entrouverte. Autour du député de la Gironde Benoit Simian et de son compère Jean-Bernard Sempastous, député des Hautes-Pyrénées, une vingtaine de députés LREM, réunis dans « le cercle girondin », un lobby politique qui se veut le porte-parole de la ruralité à l’Assemblée, travaille actuellement sur une proposition de loi qui rendrait à nouveau possible le cumul des mandats de député et maire, uniquement dans les communes de moins de 10 000 habitants. Le député de la Lozère Pierre Morel à l’Huissier, lui, propose la même chose mais jusqu’à 25 000 habitants ! L'attaque est lancée… C'est vrai que si la politique est un « métier », ces professionnels ne tiennent pas à perdre leur job, ni surtout le salaire et les avantages qui y sont liés ! Il faudrait au contraire s'attaquer aussi au nombre de mandatures. Pas plus de deux mandats successifs.

    Le grand argument de ces aspirants cumulards, c’est évidemment « le manque d’ancrage territorial » comme ils disent. Si cela peut s’entendre du point de vue de leur carrière, ils oublient pourtant que la fonction principale d’un député et d’un sénateur, c’est de voter les lois au niveau national. Ils ne sont pas les lobbyistes de leur localité mais des parlementaires nationaux. Chaque député, bien qu’élu dans un cadre géographique déterminé, est le représentant de la Nation tout entière. Ainsi, à l’Assemblée nationale et dans sa circonscription, chaque député agit et parle au nom de l’intérêt général et non pas au nom d’un parti politique, d’un groupe d’intérêt ou d’une région.

    On se souvient avec un regard caustique des « performances » en son temps de Michel Delebarre. Il était alors – accrochez-vous - maire de Dunkerque mais aussi président de la communauté urbaine de Dunkerque et sénateur du Nord. Comme cela lui laissait visiblement du temps libre, il présidait une société HLM, une télévision, ainsi qu’une foultitude de syndicats mixtes spécialisés dans des joyeusetés aussi diverses que le développement économique, l’urbanisme, le port de plaisance ou les stations balnéaires. À ses heures perdues, il s’occupait également de l’assemblée des communautés urbaines de France tout en siégeant au conseil d’administration du conservatoire du littoral. Au total, ce surhomme concentrait à lui seul 3 mandats et 23 fonctions !

    Les « marcheurs » aspirants cumulards, nostalgiques du bon temps du mandarinat politicard – député ou sénateur à vie, plus maire, président du conseil général, président du conseil régional, etc. - estiment que c’est cette absence d’ancrage local qui est responsable de la défiance des Français à leur égard et même du rejet du parlementarisme. Ils oublient le péché mortel qu’a été la trahison des parlementaires qui ont voté, avec Sarko, contre la volonté exprimée des Français ayant rejeté par référendum le 29 mai 2005 l’Europe ultralibérale qui, depuis, nous étouffe.

    Une trahison ne s’oublie jamais.

     

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  • Grotesque désinformation sur le Venezuela et graves menaces d'intervention militaire

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    Manifestation monstre pro Maduro

    Je viens d’entendre le ministre des affaires étrangères, le ci-devant Drian, ramer pour essayer de justifier la décision de la France et de l’Union Européenne de reconnaître Juan Guaidó comme président du Vénézuela. Rappelons que ce personnage trouble, créature de la CIA, est membre du parti Volonté populaire, la formation la plus à droite, la plus radicale, la plus convaincue qu’une intervention armée est la meilleure méthode pour se débarrasser du chavisme.

    Insupportable ingérence dans les affaires intérieures d’un pays mais aussi suivisme lamentable de la politique de Trump. Celui-ci, reprenant à son compte la Doctrine Monroe, veut la peau du chavisme au Venezuela – détenteur des premières réserves pétrolières du monde - et entend bien balayer tout ce que la gauche a réussi en Amérique latine.

    Pour bien comprendre pourquoi les États-Unis mènent une guerre économique contre le peuple du Venezuela, il faut analyser le système des pétrodollars. Avant le XXe siècle, la valeur de la monnaie était liée à l’or. Lorsque les banques prêtaient de l’argent, elles étaient contraintes par la taille de leurs réserves d’or. Mais en 1971, Le président américain Richard Nixon a sorti le pays de l’étalon-or. Nixon et l’Arabie Saoudite sont parvenus à un accord « pétrole contre dollars » qui allait changer le cours de l’histoire et devenir la cause fondamentale d’innombrables guerres pour le pétrole. En vertu de cet accord de pétrodollars, le dollar américain était la seule monnaie à laquelle l’Arabie saoudite pouvait vendre son pétrole. Le Royaume saoudien veillerait ensuite à ce que ses profits pétroliers soient réinjectés dans les trésors américains et les banques américaines. En échange, les États-Unis se sont engagés à fournir au régime de la famille royale saoudienne une protection militaire et du matériel militaire. Les autres producteurs ont été contraints de s’aligner et dès lors la monnaie étasunienne est devenue la monnaie obligée de commercialisation du pétrole.

    C’était le début de quelque chose de vraiment formidable pour les USA. L’accès au pétrole a défini les empires du XXe siècle et l’accord de pétrodollars a été la clé de la suprématie des États-Unis en tant que seule superpuissance mondiale. La machine de guerre américaine fonctionne, est financée par et existe pour la protection du pétrole.

    Les menaces de toute nation pour saper le système des pétrodollars sont considérées par Washington comme équivalant à une déclaration de guerre contre les États-Unis d’Amérique.
    Au cours des deux dernières décennies, l’Irak, l’Iran, la Libye et le Venezuela ont tous menacé de vendre leur pétrole dans d’autres monnaies. En conséquence, ils ont tous été soumis à des sanctions américaines paralysantes et à des guerres sanglantes.

    Au fil du temps, le système de pétrodollars s’est étendu au-delà du pétrole et le dollar américain est lentement mais sûrement devenu la monnaie de réserve des échanges mondiaux sur la plupart des produits de base. Ce système permet à l’Amérique de conserver sa position dominante en tant que seule superpuissance mondiale, malgré une dette stupéfiante de 23 000 milliards de dollars.

    Or en septembre 2017, le président Maduro a tenu la promesse de Chavez d’effectuer les ventes de pétrole à leur gros client chinois en yuan plutôt qu’en dollars américains. Crime de lèse pétrodollars ! Quelques semaines plus tard, Trump a signé une série de sanctions rédhibitoires à l’encontre du peuple vénézuélien déjà étranglé par des sanctions financières, et ne cache plus ses menaces d'intervention militaire.

    manif pro US au vénézuela 1.jpgLes médias nous montrent des « manifestations manif pro US au vénézuéla2.jpgpopulaires monstres » pour réclamer la destitution du président Maduro. Manifestations qui ont lieu dans les beaux quartiers de Caracas, où l’on brandit les drapeaux étasuniens, où l’on chante l’hymne yankee, où l’on applaudit d’avance l’idée d’une intervention militaire étasunienne.

    Mais ces médias ne nous montrent jamais les manifestations réellement populaires comme celle qui s’est déroulée le même jour dans d’autres quartiers de la capitale vénézuélienne. Depuis des mois on n’avait vu une telle affluence populaire à un meeting bolivarien.

    Il ne faut pas non plus être naïf concernant Maduro. Lui et Chavez ont cédé à la facilité : utiliser la rente pétrolière pour améliorer le sort des classes les plus démunies, c'est très louables, mais il aurait aussi fallu profiter de cette manne pour construire une véritable économie indépendante du pétrole. C'est la malédiction de bien des pays producteurs de pétrole, comme l'Algérie et, à un degré moindre, la Russie.

    Le ministre toutou de Trump Drian a bonne mine en parlant de la « communauté internationale » qui soutient le putschiste Guaido ! Il entend par « communauté internationale » les alliés et vassaux des États-Unis. La véritable communauté internationale ne suit pas Trump. La grande majorité des pays de l’ONU (plus le Conseil de Sécurité) dont les principales puissances du monde actuel que sont la Russie, la Chine, l’Inde ou un pays clef comme le Mexique, ou la majorité des pays du Caricom (Caraïbes) ou encore les pays de l’Union Africaine au complet, etc. reconnaissent la légitimité du président Maduro.

    Mais chut, faut pas le dire, faut suivre la doxa ultralibérale ! On n'a que les médias que l'on mérite...

     

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