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  • Au bistro de la Toile : « Mais enfin, qu’est-ce qu’ils ont, ces populos d’Europe, a voter facho ? »

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    - Eh ! Victor, le matin brun nous guette. Après la Suède, pays de la social-démocratie, pays progressiste s’il en est, voilà l’Italie qui tombe à l’extrême droite, rejoignant la Pologne, la Hongrie, où ces partis sont au pouvoir, mais encore la Lettonie et la Slovaquie où ils participent aux gouvernements. C’est grave docteur ?

    - Ça pourrait l’être Loulle. D’autant plus que cette contagion a failli gagner la France et pourrait l’emporter la prochaine fois. Mais il faudrait peut-être se demander pourquoi les électeurs de ces pays cabussent vers ces droites extrêmes d’où sont sorties, au siècle dernier, Hitler et Mussolini.

    - On n’en est pas encore là, Victor.

    - Bien sûr. Les votes à l’extrême droite ne sont pas le signal d’un basculement des peuples vers le fascisme, comme nous en bassinent nos « zélites » de droite comme de « gôche » mais un coup de sang, un coup de semonce envers ces fameuses zélites bidon qui depuis des décennies veulent nous faire avaler que l’immigration sans frein, l’open-bar pour tous est une chance pour la France et donc pour l’Europe », que la libéralisation totale de l’économie, la concurrence « libre et non faussée » est LA solution alors que cette politique ne sert qu’à enrichir les multinationales et à raser de la carte les classes moyennes, à paupériser encore plus les classes populaires, voire mème à mettre sur la paille des États désormais incapables d’accomplir la première de leurs taches régaliennes : protéger les populations

    - Allons, allons Victor. N’oublie tout de même pas que les « valeurs de l’Union » c’est avant tout le dogme de la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux.

    - Tu manies le second degré avec maestria Loulle. N’oublie pas non plus, le travail en loucedé pour élargir encore plus l’Europe à de nombreux autres pays, ce qui fera autant de nouveaux marchés pour les multinationales, et encore moins de protections sociales. L’Europe est devenue une grosse larve bouffie et – grave, très grave - incapable de se défendre.

    Les Suédois, dans un grand élan de générosité – où de naïveté tangentant la konnerie - , ont accueilli plus d’un million de migrants surtout économiques venant d’Afrique et du Moyen-Orient, principalement des hommes et musulmans, apportant avec eux des manières de vivre aux antipodes de celles de la Suède. Avec pour résultat une insécurité devenus insupportable aux descendants des rugueux Viking qui commencent à prendre les patins, mais pas à glace !

    Quand à nos frères italiens, la dérégulation a eu raison de leur riche tissus industriel, si bien que leur PIB par habitant à baissé ! Beau résultat. Et puis ce sont eux qui se farcissent les arrivées de vagues de migrants avec la duplicité caritative d’ONG complices des passeurs trafiquants de viande humaine sur pied.

    - Et la gôche là-dedans Victor, qu’est-ce qu’elle dit ?

    - Elle est inaudible. Elle a oublié sa véritable raison d’être : la lutte sociale pour les classes populaires, la lutte pour les salaires, les conditions de travail, la paroles des travailleurs dans la direction des entreprises, le maintien de ces salaires différés que sont les retraites, etc. Au lieu de ça elle se vautre dans des bisbilles sociétales dans la roue de quelques intellos bobos parigos bidon…

    Et il y a pire, elle est devenue la complice pour ne pas dire la putain de l’islamisme. Qui a vu Mélenchon défilant, en 2019, sous le prétexte d’une lutte contre une islamophobie fantasmée, au cri d’ « Allah o akbar » ne peut oublier cette forfaiture.

    - Ben dis donc. Tout ça en plus de la guerre en Ukraine… Heureusement qu’on nous annonce une belle et bonne récolte pour le Côtes-du-Rhône primeur et le Beaujolais nouveau.

    - Allez, à la nôtre !

     

    Illustration: merci au regretté Chimulus

  • Europe : accord « historique » entre les solidaires et les radins.

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    Suite au fiasco de l’U.E. dans la gestion du Covid 19, qui a eu la victoire dans le bras de fer entre les solidaires et les radins ? Entre les généreux et les égoïstes ? La cohésion voire l’avenir de l’Union européenne passait par le résultat de cette confrontation entre la proposition franco-allemande et celle des quatre « frugaux » (ce sont les nouveaux éléments de langage « suggérés » aux médias pour qualifier les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark et la Suède à la place de « radins »).

    Par un « miracle » dont l’U.E. a le secret, un compromis a été enfin trouvé après plus de 100 heures de « négociations », c’est-à-dire de magouilles, de tripatouillages, de menaces, de coups de gueule. Et tout le monde peut dire qu’il a gagné. Bof… Vantardises de cour d’école.

    MacronMerkel peuvent dire qu’ils ont réussi – et c’est vrai – une première « historique »: faire mutualiser par tous les pays de l’Union une dette servant à relancer l’activité dans les pays les plus touchés par la crise Covid 19.

    Mais alors, les « Frugaux », enfin les Radins (Pays-Bas, Autriche, Danemark, Suède) ils ont perdu ? Tè, fume…

    Ils ont obtenu non seulement le maintient mais encore l’augmentation de cette scandaleuse aberration qu’est le « rabais » accordé à certains pays dans leur contribution au budget de l’Union. Avec en plus un droit de regard sur l'utilisation que feront les « Pigs » du fric emprunté par l'Union Européenne.

    On se souvient des outrances de la britannique Margaret Thatcher hurlant le 30 novembre 1979, à Dublin. « I want my money back », exigeant ainsi de retrouver une partie de l’argent versé. Et le couilemollisme des dirigeants français de l’époque les Giscard et Barre, puis Mitterand, Mauroy et Fabius a permis à Miss Maggy (celle chantée par Renaud) d’obtenir en 1984, chaque année un énorme chèque de remboursement d’une partie de la contribution de son pays. Payé à 27 % par nos sous !!! Et ça a continué jusqu’au Brexit.

    Ce que l’on sait moins, c’est que les Pays-Bas, l’Autriche et la Suède ont aussi obtenu leurs « chèques » annuels à partir de 2002. Et que c’est désormais le Danemark qui bénéficie aussi d’une telle correction. Ils suivent en cela l’Allemagne qui a également obtenu un « chèque » annuel pour minorer sa contribution nette à partir de 1985 ! Les « quatre radins » négociant en bloc, ont donc obtenu une substantielle augmentation de cette ristourne ! L’Allemagne a fait le gros dos mais n’a pas abandonné la sienne… Quant à la France, non seulement elle n’a jamais demandé de rabais mais elle casque…

    Ils sont sympas les « Pays-Bassiens ». En temps que citoyens peut-être, mais en temps qu’Etat, ce n’est pas les figues du même panier. Ce pays de margoulins (ça veut dire commerçants, marchands) est surtout connu pour vendre légalement de la drogue dans des magasins et des femmes exposées en vitrines. Un pays de narcos et de proxos, quoi…

    Pas seulement. Ça, c’est pour la galerie, pour le folklore. Les Pays-Bas c’est surtout le pays de « l’optimisation fiscale » pour les multinationales. Le Parlement européen l’a inclus, en mars de l’an dernier dans le club des cinq paradis fiscaux de l’Union européenne, aux côtés de Chypre, Malte, l’Irlande et le Luxembourg. Il y a 15 000 sociétés « boîtes aux lettres » aux Pays-Bas. Deux paradis fiscaux, Curaçao et Aruba, toujours dans le giron du royaume des Pays-Bas, ont été exclus de la liste noire néerlandaise des États infréquentables ! Ben voyons. En plus, le fisc garde le secret sur les entreprises qui bénéficient des accords de ruling. Et l’absence d’obligation de publication des comptes leur permet de conserver la confidentialité sur leurs opérations d’évasions fiscales.

    C’est encore donc le pays des « rulings », accords fiscaux confidentiels ultra-avantageux conclus avec l’administration néerlandaise (dont celui en or massif négocié avec le pétrolier Shell). lls ne sont pas frugaux, les Bataves, pour récupérer les profits des sociétés des autres, ce qu’apprécient fortement les multinationales qui y installent un siège souvent bidon. Ainsi, Altran, Bonduelle, Danone, Decathlon, Gemalto, Geodis, Renault Nissan, Thales, Unibail-Rodamco et bien d’autres ont leur siège aux Pays-Bas. Ce qui offre des possibilités de satisfaire sa faim, voire de se goinfrer avec « le sandwich hollandais ». Ceci en collaboration avec un autre pays pirate de l’U.E., l’Irlande. Qui se ressemble s’assemble.

    Le « sandwich hollandais » est une technique d’optimisation fiscale complexe exploitant les failles et manquements présents dans la législation néerlandaise. En effet, l’État néerlandais n’effectue pas de prélèvement à la source sur les redevances qui entrent et sortent de son territoire. Cette spécificité rend les Pays-Bas particulièrement attractifs, notamment pour les entreprises multinationales, car elle permet à celles-ci d’extraire leurs bénéfices hors Union Européenne sans payer d’impôt sur les sociétés, ou très peu. Pour ce faire, le « sandwich hollandais » entre dans plusieurs mécanismes plus globaux d’optimisation fiscale, dont le plus connu est probablement le "Double irlandais et sandwich hollandais". Quels poètes ces voyous...

    La technique "Double irlandais et sandwich hollandais" consiste à exploiter les différences de taxation entre pays ainsi que les failles présentes dans les législations, afin de diminuer au maximum l’impôt des sociétés. Globalement, trois filiales sont créées par la multinationale. Deux filiales en Irlande, l’une ayant une activité réelle sur le territoire (principe de l’établissement stable), l’autre une holding ayant son siège social hors Europe. Une autre holding, cette fois-ci européenne, est également créée aux Pays-Bas.

    Le principe de base pour une multinationale est de pouvoir transférer une partie de ses bénéfices, sous forme de royalties ou autre, de sa filiale irlandaise vers sa holding hollandaise, puis vers sa holding non-européenne. Une fois ces étapes effectuées, les bénéfices sont rapatriés dans la juridiction du siège social de la holding non-européenne, souvent un paradis fiscal. C’est ainsi que les GAFA nous font de joyeux bras d’honneur.

    Bon. Alors qu’est-ce qu’on peut faire ? Ben on peut par exemple ne pas forcément acheter des produits « pays-bassiens » comme les lessives Ariel, Omo, les produits Philips, les produits faussement italiens Bertolli, les chocolats faussement français Côte d’or, Milka, les amuse-gueule Tuc, les fameux biscuits LU, tous les fromages hollandais, les bières Amstel, Heineken, etc.

    Moi, ce que j'en dis, eh… Vous le voyez vous-même, mais je vais faire attention en faisant mes courses !

     

    Photo X - Droits réservés

  • Cassez l’Europe ou la changer ?

     

     

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    Voter ou pas ? On constate une désaffection profonde des citoyens vis-à-vis du projet européen, ce déficit de légitimité démocratique comme cette incapacité à répondre aux défis auxquels l’Europe fait face, portent le risque d’un démantèlement de l’Union européenne et d’un repli défensif national. L’Europe ne se réconciliera avec ses citoyens que si elle apporte la preuve concrète qu’elle est capable d’établir une solidarité entre Européens en faisant contribuer, de manière équitable, les gagnants de la mondialisation au financement des biens publics dont l’Europe a aujourd’hui cruellement besoin : c’est-à-dire de faire contribuer les grandes sociétés davantage que les petites et moyennes entreprises, et les contribuables les plus riches davantage que les plus modestes.

    Seule une révision générale des traités européens permettrait d’offrir le cadre institutionnel capable de corriger les défauts d’origine de l’Union Économique et Monétaire. Cependant, une telle option est peut probable étant donné le carcan du vote à l’unanimité. On voit mal pourquoi le Luxembourg, l’Irlande ou les Pays-Bas, pays qui se comporte comme des flibustiers de l’Europe, voteraient pour une harmonisation fiscale et sociale des législations des nations de l’Union.

    Partant de ce constat, un collectif d’une centaine d’intellectuels, de chercheurs, d’économistes, de responsables politiques européens a lancé l’an dernier un « Manifeste pour la démocratisation de l’Europe », traduit en plusieurs langues et disponible en librairie pour trois euros seulement.

    Ce Manifeste propose d’adopter, dans des délais courts, un traité international dit de « démocratisation du gouvernement économique et social de l’Union » (le « T-Dem ») permettant la création d’un budget dit « de démocratisation » discuté et voté par une Assemblée européenne. Ce budget européen est dit « de démocratisation » car il doit permettre, par des impôts communs et par l’investissement dans les biens publics, de lutter contre les inégalités sociales à l’échelle européenne et de garantir sur le long terme un modèle politique original de développement social, équitable et durable. Il serait basé sur quatre impôts communs : sur les bénéfices des grandes sociétés, sur les hauts revenus, sur les hauts patrimoines et sur les émissions carbone. Il marquerait ainsi concrètement l’existence d’une solidarité européenne.

    Contre le tout économique et l’ultralibéralisme qui ont démantelé les services publics et les protections sociales élaborés en Europe dans les compromis d’après-guerre, il s’agit donc de permettre à une Europe politique d’éclore là où la faible capacité budgétaire de l’Union européenne n’a jamais permis d’aller au-delà de l’Europe du tout économique.

    Compte tenu des incidences fiscales, budgétaires, et sociales multiples du gouvernement économique et social de l’Union sur les pactes sociaux et les politiques économiques des États membres, seule une Assemblée européenne composée de parlementaires nationaux et européens élus au suffrage universel a aujourd’hui la légitimité démocratique nécessaire pour en assurer l’orientation et le contrôle. Le projet « T-dem » de traité propose enfin une stratégie pour cette transformation. Plutôt qu’une refonte complète des traités, plus qu’improbable en l’état, il exploite les marges de manœuvre juridique qui ont permis de faire exister un gouvernement économique de fait (traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance – TSCG et le mécanisme européen de stabilité - MES) pour faire face à la crise financière en complément et à la marge des traités de l’Union européenne. Il s’agit de montrer que le projet européen n’est pas inscrit « dans le marbre » – pour peu qu’il existe une volonté politique d’en réorienter les termes —, et que la voie d’une démocratisation du gouvernement économique et social de l’Union mérite d’être enfin empruntée. Vous ne vous résolvez pas à laisser l’Europe aux mains des lobbies, de la finance ? Vous voulez que les peuples de l’Europe se réapproprient l’Union ? Alors faites comme moi et surtout Thomas Piketti, signez ce formidable manifeste de l’ESPOIR.

     

    Pour la Démocratie et la Justice fiscale en Europe