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cumulards

  • Pendant les giléjonnerries, les makronneries continuent : menace contre le non-cumul des mandats !

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    On croyait avoir dégagé l’essentiel de ces politiciens cumulards, ayant fait de la politique un métier alors que c’est une mission. On croyait aussi que la loi de non-cumul des mandats – l’un des rares acquits positifs du quinquennat de Hollande – était solidement ancrée. Tè ! Fume…

    Dans son questionnaire du Grand débat, Macron glisse, au paragraphe « Démocratie et citoyenneté. Vie institutionnelle et démocratique. Question 04 : Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est : une bonne chose ? Une mauvaise chose ? Je ne sais pas. » C’est ouvrir la porte pour revenir sur cette conquête essentielle de la démocratie.

    Certains parlementaires LREM ne s’y sont pas trompés et s’engouffrent dans la porte entrouverte. Autour du député de la Gironde Benoit Simian et de son compère Jean-Bernard Sempastous, député des Hautes-Pyrénées, une vingtaine de députés LREM, réunis dans « le cercle girondin », un lobby politique qui se veut le porte-parole de la ruralité à l’Assemblée, travaille actuellement sur une proposition de loi qui rendrait à nouveau possible le cumul des mandats de député et maire, uniquement dans les communes de moins de 10 000 habitants. Le député de la Lozère Pierre Morel à l’Huissier, lui, propose la même chose mais jusqu’à 25 000 habitants ! L'attaque est lancée… C'est vrai que si la politique est un « métier », ces professionnels ne tiennent pas à perdre leur job, ni surtout le salaire et les avantages qui y sont liés ! Il faudrait au contraire s'attaquer aussi au nombre de mandatures. Pas plus de deux mandats successifs.

    Le grand argument de ces aspirants cumulards, c’est évidemment « le manque d’ancrage territorial » comme ils disent. Si cela peut s’entendre du point de vue de leur carrière, ils oublient pourtant que la fonction principale d’un député et d’un sénateur, c’est de voter les lois au niveau national. Ils ne sont pas les lobbyistes de leur localité mais des parlementaires nationaux. Chaque député, bien qu’élu dans un cadre géographique déterminé, est le représentant de la Nation tout entière. Ainsi, à l’Assemblée nationale et dans sa circonscription, chaque député agit et parle au nom de l’intérêt général et non pas au nom d’un parti politique, d’un groupe d’intérêt ou d’une région.

    On se souvient avec un regard caustique des « performances » en son temps de Michel Delebarre. Il était alors – accrochez-vous - maire de Dunkerque mais aussi président de la communauté urbaine de Dunkerque et sénateur du Nord. Comme cela lui laissait visiblement du temps libre, il présidait une société HLM, une télévision, ainsi qu’une foultitude de syndicats mixtes spécialisés dans des joyeusetés aussi diverses que le développement économique, l’urbanisme, le port de plaisance ou les stations balnéaires. À ses heures perdues, il s’occupait également de l’assemblée des communautés urbaines de France tout en siégeant au conseil d’administration du conservatoire du littoral. Au total, ce surhomme concentrait à lui seul 3 mandats et 23 fonctions !

    Les « marcheurs » aspirants cumulards, nostalgiques du bon temps du mandarinat politicard – député ou sénateur à vie, plus maire, président du conseil général, président du conseil régional, etc. - estiment que c’est cette absence d’ancrage local qui est responsable de la défiance des Français à leur égard et même du rejet du parlementarisme. Ils oublient le péché mortel qu’a été la trahison des parlementaires qui ont voté, avec Sarko, contre la volonté exprimée des Français ayant rejeté par référendum le 29 mai 2005 l’Europe ultralibérale qui, depuis, nous étouffe.

    Une trahison ne s’oublie jamais.

     

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