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art de vivre - Page 21

  • Gamellophilie estivale: L’Aïoli des Académiciens

    Pilon trisson et aioli.jpg

    Aïoli !

    Mot sonnant comme un salut gaillard ! D’Avignon à Marseille il est un étendard. Emblème culinaire, en terres de Provence il engendre gaieté, amour et pétulance. Pour unir ceux qui l’aiment, il est avantageux tant son parfum puissant éloigne les fâcheux.

    L’aïoli est en soi un éloquent symbole ses valeurs des pays où court la Farandole : l’or de l’œuf est fortune, rondeur, fécondité, l’ail est puissance mâle, santé, virilité, quant à l’huile d’olive, impériale maîtresse c’est elle l’unité, l’harmonie, la richesse.

    L’aïoli est parfait quand lou trissoun ten dré (l), quand le pilon de bois, dans la sauce dorée, tient droit tel un Priape redoutable et vainqueur dans l’onctueux parfum qui chavire les cœurs.

    L’Académie des Amoureux de l’Aïoli, chaque année, réunie en un conclave, élit parmi les cuisiniers du pays des cigales celui dont la recette lui paraît idéale.

    Voici celle que fait, lors de grandes agapes, Henry Estévenin, de Châteauneuf-du-Pape. Truculent moustachu, buveur et quintalien, il est le "Grand Aillé" : grade suprême dans la hiérarchie de l’Académie des Amoureux de l’Aïoli dont je m’honore d’être une des membres fondateurs, ce qui explique mon pseudo !



    Pour que ton aïoli soit de bonne facture, tout doit bien être à la même température. L’huile, l’ail et les œufs, le mortier, le pilon sont préparés la veille ou le matin selon que tes invités viennent dîner ou souper. Car voilà un travers qu’il convient de stopper, On n’est pas dans le Nord, c’est à midi qu’on dîne et le soir que l’on soupe en terres provençales !

    Pour six convives il te faut douze gousses d’ail dont tu ôtes les germes, quatre beaux jaunes d’œuf, du sel, du poivre blanc, beaucoup de jus de coude et un pichet de blanc.

    Le vin, dans l’aïoli, ce n’est pas pour la sauce mais pour le cuisinier !

    À l’aide du pilon, dans un mortier de marbre, tu écrases en pommade ail et sel. Tu mets tes jaunes d’œufs et tu tournes, tu tournes, sans te distraire pendant deux, trois minutes pour tout bien mélanger.

    Puis tu laisses reposer, juste le temps de boire deux ou trois bons canons avec tes acolytes, devant le cabanon.

    Reprends ton appareil et coince le mortier entre tes genoux, et serre volontiers.

    Éloigne les badauds et concentre-toi bien, c’est là que ça se passe : ou c’est tout, ou c’est rien !

    Tu commences à verser ton huile goutte à goutte, en tournant de bon cœur, d’un seul sens, tu t’en doutes.

    Si tu suis la recette très rigoureusement, l’émulsion doit se faire assez rapidement. Quand l’aïoli a pris, verse en un fin filet ta bonne huile d’olive. Maintiens ton mouvement régulier jusqu’au bout, ne mollis pas surtout. S’arrêter, c’est tabou. Tu peux remplacer le « trisson », le pilon de bois, par un fouet. C’est moins esthétique mais plus efficace.

    Si elle est réussie, elle doit être épaisse, onctueuse, dorée, mais pleine de finesse.

    Le pilon, en son sein, tient droit sans se vautrer. Présentant ton chef-d’œuvre, dit : "Lou trissoun ten dré" ! (le pilon tient droit)

    Traditionnellement, l’aïoli accompagne la morue dessalée, seul poisson des campagnes. Fais-la tremper un jour dans de l’eau fraîche et claire. Moi je fais comme les Portos, grands connaisseurs en matière de « bacalaoù » : dans le réservoir d’eau du chiotte. Ce qui fait que chaque fois que quelqu’un tire la chasse, il change l’eau !

    Avant le repas, tu récupères ta morue, tu la tranches en belles portions que tu feras pocher deux à trois minutes selon l’épaisseur des portions, dans de l’eau frémissante, juste avant de servir.

    Fais bouillir à l’avance œufs durs et escargots, du chou-fleur, des carottes et des haricots verts, des patates, bien sûr, en bonne quantité que, pas plus que les œufs, il ne faut éplucher.

    Sers ces aliments chauds dans des plats séparés Et, trônant au milieu, l’aïoli dans son mortier.

    Que boire avec ce plat ? La question reste ouverte. Du rouge, du blanc sec, ou même du rosé

    Si c’est servi bien frais, on peut tout écluser.

    Quelques originaux prétendent que le « vrai » aïoli se monte sans œufs. On peut. Mais l’aïoli « cague » très vite, laissant son créateur dans des moments de grande solitude… En duel avec un de ces ayatollahs de l’aïoli, j’ai eu la victoire modeste…

    Bon appétit et large soif !



    Ingrédients et proportions pour six personnes :

    Pour la sauce : - six gousses d’ail, blanc de préférence, desquelles vous enlevez les germes, - deux cuillerées à café de sel fin, - quelques tours de poivre blanc du moulin, - deux jaunes d’œuf, - trois-quarts de litre d’huile d’olive vierge extra AO.C..

    Attention : faites en sorte que tous ces ingrédients soient à la même température. C’est primordial pour prévenir tout ratage (on dit alors, si ce malheur arrive, que l’aïoli a "cagué").

    Pour le plat : - un kilo de morue sèche que vous ferez dessaler, - un kilo de carottes, - un kilo de haricots verts, éventuellement quelques bettera­ves rouges, - douze œufs durs, - trois douzaines d’escargots de mer (les "bioù", escargots dont la coquille présente des cornes), - trois douzaines d’escargots des garrigues provençales, - 3 kg de pommes de terre cui­tes à la vapeur.

     

    Les vins conseillés

    L’Académie des Amoureux de l’Aïoli, autorité incontestée en la matière, a longuement travaillé - verre en main - sur le délicat problème des vins les plus aptes à accompagner l’aïoli.

    Le poisson qui en constitue une partie essentielle incite à pencher pour des vins blancs secs. Les légumes cuits à la vapeur appellent des vins rosés. La délicatesse des fragrances de l’huile d’olive s’accommode fort bien de vins rouges charpentés. Mais la puissance de la sauce dominée par l’ail ne s’accommode que… d’eau prétendent certains Académiciens. On ne peut tout de même pas aller jusqu’à de telles extrémités !

    Essayez donc des blancs de Cassis, Châteauneuf-du-Pape, Cairanne, Rochegude, Picpoul de Pinet ; des rosés Tavel, Chusclan, Valréas, Vaison­le-Romaine, Côtes-de-Provence ; des rouges de Vacqueyras, de Lirac, de Sablet, de Rasteau, de Violès, des Costières de Nîmes.

     

    Photo: Moi

  • Ouiquinde érotique avec Popaul Verlaine

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    À Madame

     

    Quand tu m’enserres de tes cuisses
    La tête ou les cuisses, gorgeant
    Ma gueule de bathes délices
    De ton jeune foutre astringent,

    Où mordant d’un con à la taille
    Juste de tel passe-partout
    Mon vit point, très gros, mais canaille
    Depuis les couilles jusqu’au bout.

    Dans la pinete et la minette
    Tu tords ton cul d’une façon
    Qui n’est pas d’une femme honnête ;
    Et nom de Dieu, t’as bien raison !

    Tu me fais des langues fourrées,
    Quand nous baisons, d’une longueur,
    Et d’une ardeur démesurées
    Qui me vont, merde ! au droit du cœur,

    Et ton con exprime ma pine
    Comme un ours téterait un pis,
    Ours bien léché, toison rupine,
    Que la mienne a pour fier tapis

    Ours bien léché, gourmande et saoûle
    Ma langue ici peut l’attester
    Qui fit à ton clitoris boule-
    de-gomme à ne plus le compter

    Bien léché, oui, mais âpre en diable,
    Ton con joli, taquin, coquin,
    Qui rit rouge sur fond de sable ;
    Telles les lèvres d’Arlequin.

    Paul Verlaine, Femmes, 1890

     

    Illustration: merci à Modigliani

     

  • Ecololos, Traoré, même combat ! On n'est pas sorti de l'auberge...

    traoré manif .jpg

     

    Tiens, je suis bien content d'avoir apporté mon obole dès l'ouverture du mouvement FRONT POPULAIRE initié par Michel Onfray. Parce que j'aime bien cet homme, ses idées, ses écrits, ses positions, son athéisme flamboyant. Et puis parce que quelqu'un qui est à la fois haïs par Libération et Le Monde et vilipendé par Médiapart ne peut-être qu'éminemment intéressant !

    En témoigne la rafraichissante lettre ouverte suivante publiée sur le site du mouvement et adressé à la figure de proue de cette pittoresque famille Traoré:

    On veut respirer ! Lettre ouverte à Assa Traoré

    par Stella Kamnga

     

    Samedi 18 juillet, Assa Traoré défile à Beaumont-sur-Oise en compagnie des militants écologistes en souvenir de son frère et pour dénoncer le "racisme systémique" qui gangrènerait la france. Stella Kamnga a tenu à lui adresser un message.

     

    Bonjour Assa,

     

    J’espère que tu ne te sens pas trop oppressée aujourd’hui. Moi, si. À vrai dire, tu m’étouffes !

    Ce qu’il y a de scandaleux chez toi, c’est que ton discours ne correspond en rien à ton parcours. On n'a jamais vu en France une victime de « racisme systémique » être aussi libre que toi, Assa Traoré. 

    Dans les vraies dictatures, dans les vrais régimes oppressifs, les victimes n’ont pas la parole, elles ne font pas la Une des journaux, n’organisent pas de manifestations illégales, ne sont pas régulièrement invitées par les médias de masse. Leur seul droit est de se taire ou, s’ils en ont la chance, de s’enfuir. Souvent, elles sont mises en prison sans procès équitable. Ou kidnappées, comme l’a été récemment le président du premier parti d’opposition au Mali, Soumaila Cissé.

    Dans les vraies dictatures, personne n’oserait contester une décision de justice pour mener sa revanche personnelle, diffamer le pays qui vous a vu grandir et régler ses comptes dans la rue et dans les médias. Dans tous ces pays où les droits de l’Homme n’existent pas, tu n’aurais jamais pu bénéficier de cet arrêt maladie d’une durée d’un an qui t’a bien servi pour passer ton temps à militer, le tout avec la complicité de la fondation OPEJ-Baron Edmond de Rothschild, dont tu étais l’employée. 

    Assa, tu ne luttes pas pour défendre une cause et encore moins pour protéger une communauté. Tu luttes dans le seul but de promouvoir ta propre personne. Si Molière t’avait connu, il aurait peut-être écrit "La Victime imaginaire", à moins d’être trop dégoûté par ton numéro de télé-réalité. Tu prétends défendre la condition des Noirs ? La vie d’un homme noir ou d’une femme noire a plus de valeur en France qu’en Afrique et tu le sais très bien. Tu veux défendre les victimes de « racisme systémique » ? Alors rejoins le combat des Harratines en Mauritanie, dénonce et marche contre l’esclavage des Noirs par les arabo-berbères au Sahel, engage-toi contre le servage, contre le tribalisme ! La France a le dos large et pendant que tu l’accuses de tous les maux, tu éloignes une partie de la jeunesse de la connaissance de la Vérité que tu prétends pourtant si bien servir. 

    Samedi 18 juillet, tu vas à nouveau défiler dans la rue. Cette fois-ci, tu ne seras pas seulement accompagnée par tes suiveurs habituels, tu seras aussi entourée de militants d’Europe Écologie Les Verts, pour faire cause commune. Après avoir trahi la cause de l’antiracisme, tu vas trahir la cause de l’écologie. Votre slogan est « On étouffe ». Aucun pays dans le monde n’est épargné par le dérèglement climatique et la France ne fait pas exception. Mais pourquoi dire que tu étouffes en France ? Ce n’est ni le pays le plus pollueur de la planète (regarde ce qui se passe en Chine, aux États-Unis, au Qatar...!) ni le territoire où les changements sont les plus rudes de nos jours. Mais je ne t’ai jamais entendue parler du sort des millions de réfugiés climatiques africains… 

    On respirera tous beaucoup mieux quand tu auras compris que dans le monde réel, en dehors de ton noyau de fans et autres alliés cyniques, tu as l’air profondément ridicule. L’écologie et la justice sociale méritent d’autres défenseurs qu’une escroc comme toi.

     

    Stella Kamnga

     

    Photo x - Droits réservés