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LANTIFADAS - Page 70

  • Cassez l’Europe ou la changer ?

     

     

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    Voter ou pas ? On constate une désaffection profonde des citoyens vis-à-vis du projet européen, ce déficit de légitimité démocratique comme cette incapacité à répondre aux défis auxquels l’Europe fait face, portent le risque d’un démantèlement de l’Union européenne et d’un repli défensif national. L’Europe ne se réconciliera avec ses citoyens que si elle apporte la preuve concrète qu’elle est capable d’établir une solidarité entre Européens en faisant contribuer, de manière équitable, les gagnants de la mondialisation au financement des biens publics dont l’Europe a aujourd’hui cruellement besoin : c’est-à-dire de faire contribuer les grandes sociétés davantage que les petites et moyennes entreprises, et les contribuables les plus riches davantage que les plus modestes.

    Seule une révision générale des traités européens permettrait d’offrir le cadre institutionnel capable de corriger les défauts d’origine de l’Union Économique et Monétaire. Cependant, une telle option est peut probable étant donné le carcan du vote à l’unanimité. On voit mal pourquoi le Luxembourg, l’Irlande ou les Pays-Bas, pays qui se comporte comme des flibustiers de l’Europe, voteraient pour une harmonisation fiscale et sociale des législations des nations de l’Union.

    Partant de ce constat, un collectif d’une centaine d’intellectuels, de chercheurs, d’économistes, de responsables politiques européens a lancé l’an dernier un « Manifeste pour la démocratisation de l’Europe », traduit en plusieurs langues et disponible en librairie pour trois euros seulement.

    Ce Manifeste propose d’adopter, dans des délais courts, un traité international dit de « démocratisation du gouvernement économique et social de l’Union » (le « T-Dem ») permettant la création d’un budget dit « de démocratisation » discuté et voté par une Assemblée européenne. Ce budget européen est dit « de démocratisation » car il doit permettre, par des impôts communs et par l’investissement dans les biens publics, de lutter contre les inégalités sociales à l’échelle européenne et de garantir sur le long terme un modèle politique original de développement social, équitable et durable. Il serait basé sur quatre impôts communs : sur les bénéfices des grandes sociétés, sur les hauts revenus, sur les hauts patrimoines et sur les émissions carbone. Il marquerait ainsi concrètement l’existence d’une solidarité européenne.

    Contre le tout économique et l’ultralibéralisme qui ont démantelé les services publics et les protections sociales élaborés en Europe dans les compromis d’après-guerre, il s’agit donc de permettre à une Europe politique d’éclore là où la faible capacité budgétaire de l’Union européenne n’a jamais permis d’aller au-delà de l’Europe du tout économique.

    Compte tenu des incidences fiscales, budgétaires, et sociales multiples du gouvernement économique et social de l’Union sur les pactes sociaux et les politiques économiques des États membres, seule une Assemblée européenne composée de parlementaires nationaux et européens élus au suffrage universel a aujourd’hui la légitimité démocratique nécessaire pour en assurer l’orientation et le contrôle. Le projet « T-dem » de traité propose enfin une stratégie pour cette transformation. Plutôt qu’une refonte complète des traités, plus qu’improbable en l’état, il exploite les marges de manœuvre juridique qui ont permis de faire exister un gouvernement économique de fait (traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance – TSCG et le mécanisme européen de stabilité - MES) pour faire face à la crise financière en complément et à la marge des traités de l’Union européenne. Il s’agit de montrer que le projet européen n’est pas inscrit « dans le marbre » – pour peu qu’il existe une volonté politique d’en réorienter les termes —, et que la voie d’une démocratisation du gouvernement économique et social de l’Union mérite d’être enfin empruntée. Vous ne vous résolvez pas à laisser l’Europe aux mains des lobbies, de la finance ? Vous voulez que les peuples de l’Europe se réapproprient l’Union ? Alors faites comme moi et surtout Thomas Piketti, signez ce formidable manifeste de l’ESPOIR.

     

    Pour la Démocratie et la Justice fiscale en Europe

     

     

     

  • Tiger Wood est guéri ! Peuchère…

    Aimer l’Amour est une maladie chez les Yankees.

     

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    « Bois de tigre » est revenu ! Et il remplit de nouveau magistralement tous les trous qu’il croise. Sur un terrain de golf. Parce que le pauvre Tiger Wood, champion de golf de son état était réputé pour être une fine gâchette. Etait ! Au passé. Parce que le pauvre en a vu des vertes et des pas mûres avant de revenir au premier plan de son sport. Nous allons voir ça.

    Chez nous, un homme politique ou une personnalité du chauve-bis qui est, notoirement, un grand amateur de la bourrée auvergnate, qui a le brise-jet orgueilleux et renifle de loin toute escalope à moustache s’attire d’autorité la sympathie complice voire la connivence des Français. Nous aimons les héros du calbar, les chevaliers du composteur, les forcenés de la bête-à-deux-dos. Tromper Madame, pour Monsieur, c’est une évidence. Encorner Monsieur, pour Madame, la routine.

    Chez nous, quelqu’un qui a de la haute tension dans la corde à nœuds est appelé un don Juan, un coureur de jupons, un homme à femmes. Il suscite l’admiration plus ou moins envieuse de ses congénères. Du célèbre président Fallières (et de sa « connaissance ») à l’accordéoniste de Chamalière (rentrant au petit matin en 2CV de chez ses maîtresses et rêvant dans sa sénilité béate qu’il a visité les quartiers de noblesse de feue Lady Dispensaire) en passant par l’ex patron du FMI (et son braque à tête chercheuse).

    Pas chez les Ricains. Chez eux, on traduit devant un tribunal de l’inquisition un président qui humidifie ses cigares dans la rôtissoire de sa secrétaire. Et on est convaincu que trépigner du mât de cocagne est une maladie ! Ils ont même trouvé un nom pour ça : l’addiction au sexe. Et, comme chez eux tout est bon pour faire du fric, ils ont ouvert des cliniques pour traiter ces « dérives mentales ». Le pauvre Tiger Wood donc - un noirpiot qui adorait remplir tous les trous qu’il voyait, qu’ils soient sur un terrain de golf ou au rez-de-chaussée de ces dames - en a fait l’amère expérience : il a été interné dans un de ces « sex rehab », à la clinique « Pine Grove Behavioral Health and Addiction Services » pour y suivre le traitement du docteur Patrick Carnes ! Ça ne s’invente pas. Pour la petite histoire, il paraît que Tiger est entré à la clinique contraint et forcé par ses managers et son épouse. Il est vrai qu’il a beaucoup d’artiche le bougre ! Et puis, comment lui en vouloir en effet s’il était malade, s’il était prêt à se racheter, s’il a tout avoué dans les pleurs et dans la honte ? Car le traitement exige que le libertin mette tous ses petits secrets, même les plus tordus, sur la table ! Comme dans les « camps de réhabilitation » chinois ! Bonjour la civilisation !

    « Les gens décident rarement de venir nous consulter de leur plein gré. En général, ils ont été démasqués par leur conjoint. La cure est pour eux une manière de faire amende honorable. »

    Les traitements durent entre deux et cinq ans. D’abord, il faut se soumettre à six semaines d’interdiction de se livrer à quelque activité sexuelle que ce soit, y compris l’autocoït palmaire. S’ensuivent des visites bihebdomadaires chez le « spécialiste » pour éviter la récidive : « Le danger existera toujours, mais grâce au traitement, le sujet comprend maintenant mieux ce qui l’a poussé à agir comme il l’a fait. Ça lui permet d’être mieux armé pour combattre ses pulsions. »

    Il y a quand même en Ricainistan une spécialiste que ce discours énerve prodigieusement : la sexologue Yvonne Kristin Fulbright. Dans un exposé, elle accuse ses confrères de chercher ni plus ni moins à se remplir les poches en traitant en maladie des comportements sexuels tout ce qu’il y a de plus sains. Elle parle d’un complot, d’une cabale de moralistes et de puritains, soutenus par une coterie de psychologues avides : « Lorsqu’il s’agit de sexe, qui a le droit d’imposer des normes de fréquence ou de juger ce qui est acceptable ? Chaque individu est unique et a ses propres besoins. Pourtant, ce nouveau mouvement semble penser qu’il peut nous imposer une quantité fixe d’activité sexuelle. C’est scandaleux ! »

    Attends, le mec il est beau, encore jeune, vigoureux, il est bourré de thunes, il est célèbre, il peut avoir toutes les femmes qu’il veut. Alors il respecte le célèbre théorème de Zorba qui dit : « Il n’y a qu’un péché mortel sur Terre, c’est quand une femme t’appelle pour l’Amour et que toi, tu n’y vas pas… »

    Putaing ! Finalement, qu’est-ce qu’on est bien en France !

     

    Illustration: merci à Na !

     

  • Ouiquinde gastronomique : L’andouille au Côte-du-Rhône

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    Mettez donc à tremper un kilo de fayots

    De Paimpol ou Pamiers, si possible bio

    Et pour, de votre anus, éviter la cantate

    Ajoutez à cette eau quelque bicarbonate.

    Faites cuire à l’eau froide pendant deux heures au moins

    Une andouille de porc choisie avec grand soin

    Puis laissez refroidir dans son jus de cuisson

    Jusques au lendemain. Buvez un Jurançon !

    La nuit étant passé, égouttez les fayots

    Mettez-les en cocotte, couvrez avec de l’eau,

    Ajoutez quelques couennes, une queue de porc frais,

    Deux carottes rondelles, trois oignons en quartiers,

    Un peu de céleri et de l’ail écrasé

    Sel, poivre du moulin, thym, feuille de laurier.

    Mettre en ébullition, ajouter deux grands verres

    De Côtes-du-Rhône rouge, du vin fort en matières.

    Faites frémir une heure à feu non emballé,

    Puis ajoutez l’andouille confite en sa gelée.

    Remettez en cuisson pour que les haricots

    Soient fondants à souhait sans être musicaux.

    Servez le met bien chaud en deux plats séparés,

    Avec un peu de beurre, du persil ciselé.

    Cessons pour aujourd’hui ce conte culinaire,

    Ma tripe est assoiffée, remplis raz bord mon verre,

    De ce nectar divin de la Coste-du-Rhône

    Et laisse près de moi la coupe et la bonbonne.

     

    Victor Ayoli

     

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