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politique - Page 18

  • Sont-elles irréalistes les revendications des « GJ canal historique » ?

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    Plus de quatre mois que l’on « révolutionne » hebdomadairement, que l’on casse, que l’on brûle, que caillasse du flic. C’est devenu une tradition bien de chez nous, comme le tiercé. J’entends en écrivant tonton Castaner pédaler dans la choucroute et tati Léa avec son compère Demorange lui envoyer quelques banderilles bien polies. Bof.

    Les Gilets jaunes étaient au départ l’expression des oubliés de la société, des chômeurs, des retraités tirant le diable par la queue, des petits artisans et commerçants s’efforçant d’exister au milieu des grosses machines à distribuer des bas produits, des mamans sans compagnons acceptant n’importe quel boulot pour nourrir leurs enfants, etc. Ils occupaient les ronds-points dans une joyeuse odeur de merguez et dans la chaleur humaine d’une fraternité retrouvée.

    Ça leur a rapporté quoi ? Quelques broutilles mais aucune remise en cause du démantèlement systématique de ce qui fait le ciment sociétal de la France depuis le Conseil National de la Résistance : attaques tous azimuts contre la Sécu, contre les services publics, contre la redistribution. Ceci assortit de cadeaux sans vergognes aux plus riches. C’est ça l’idéologie de Macron, représentant du patronat et des privilégiés. Alors, dans les cortèges se sont glissés des groupes ultras, de droite et de gauche. Des groupuscules n’ayant plus rien à voir avec les « GJ canal historique ». Ceux-là sont là pour casser tout ce qui représente le pouvoir, le capitalisme, l’inégalité et l’injustice. Alors ils cassent les banques, ils pillent les boutiques de luxe, ils crament le Fouquet’s, l’un des symboles du bling-bling exécré. On a changé de revendications.

    Alors si on regardait d’un peu plus près ce qu’ils voulaient au départ les Gilets Jaunes ? Fin novembre, un collectif de ces GJ avait envoyé à tous les députés la liste de revendication que voici :

    "Députés de France, nous vous faisons part des Directives du peuple pour que vous les transposiez en LOI.

    Zéro SDF : URGENT.

    Impôt sur le revenu davantage progressif (plus de tranches).

    SMIC à 1 300 euros net.

    Favoriser les petits commerces des villages et centres-villes. (Cesser la construction des grosses zones commerciales autour des grandes villes qui tuent le petit commerce). + de parkings gratuits dans les centres-villes.

    Grand Plan d’Isolation des logements (faire de l’écologie en faisant faire des économies aux ménages).

    Que les GROS (Macdo, Google, Amazon, Carrefour…) payent GROS et que les petits (artisans, TPE, PME) payent petit.

    Même système de Sécurité sociale pour tous (y compris artisans et autoentrepreneurs). Fin du RSI.

    Le système de retraite doit demeurer solidaire et donc socialisé. (Pas de retraite à points).

    Fin de la hausse des taxes sur le carburant.

    Pas de retraite en dessous de 1 200 euros.

    Tout représentant élu aura le droit au salaire médian. Ses frais de transports seront surveillés et remboursés s’ils sont justifiés. Droit au ticket-restaurant et au chèque-vacances.

    Les salaires de tous les Français ainsi que les retraites et les allocations doivent être indexés à l’inflation.

    Protéger l’industrie française : interdire les délocalisations. Protéger notre industrie c’est protéger notre savoir-faire et nos emplois

    Fin du travail détaché. Il est anormal q’'une personne qui travaille sur le territoire français ne bénéficie pas du même salaire et des mêmes droits. Toute personne étant autorisée à travailler sur le territoire français doit être à égalité avec un citoyen français et son employeur doit cotiser à la même hauteur q’'un employeur français.

    Pour la sécurité de l’emploi : limiter davantage le nombre de CDD pour les grosses entreprises. Nous voulons plus de CDI

    Fin du CICE. Utilisation de cet argent pour le lancement’'une Industrie Française de la voiture à hydrogène (qui est véritablement écologique, contrairement à la voiture électrique).

    Fin de la politique d’austérité. On cesse de rembourser les intérêts de la dette qui sont déclarés illégitimes et on commence à rembourser la dette sans prendre l’argent des pauvres et des moins pauvres mais en allant chercher les 80 milliards de la fraude fiscale.

    Que les causes des migrations forcées soient traitées

    Que les demandeurs d’asiles soient bien traités. Nous leur devons le logement, la sécurité, l’alimentation ainsi que l’éducation pour les mineurs. Travaillez avec l’ONU pour que des camps d’accueil soient ouverts dans de nombreux pays du monde, dans l’attente du résultat de la demande d’asile.

    Que les déboutés du droit d’asile soient reconduits dans leur pays d’origine.

    Qu’une réelle politique d’intégration soit mise en œuvre. Vivre en France implique de devenir français (cours de langue française, cours d’histoire de la France et cours d’éducation civique avec une certification à la fin du parcours).

    Salaire maximum fixé à 15 000 euros.

    Que des emplois soient créés pour les chômeurs

    Augmentation des allocations pour handicapés

    Limitation des loyers. Des logements à loyers modérés (notamment pour les étudiants et les travailleurs précaires)

    Interdiction de vendre les biens appartenant à la France (barrages, aéroport….)

    Moyens conséquents accordés à la justice, à la police, à la gendarmerie et à l’armée. Que les heures supplémentaires des forces de l’ordre soient payées ou récupérées

    L’intégralité de l’argent gagné par les péages des autoroutes devra servir à l’entretien des autoroutes et routes de France ainsi qu’à la sécurité routière.

    Le prix du gaz et de l’électricité a tant augmenté depuis qu’il y a eu privatisation, nous voulons qu’ils redeviennent publics et que les pris baissent de manière conséquente.

    Fin immédiate de la fermeture des petites lignes, des bureaux de poste, des écoles et des maternités.

    Apportons du bien être à nos personnes âgées. Interdiction de faire de l’argent sur les personnes âgées. « L’or gris », c’est fini. L’ère du bien-être gris commence.

    Maximum 25 élèves par classe de la Maternelle à la Terminale.

    Des moyens conséquents apportés à la psychiatrie.

    Le référendum d’initiative populaire doit entrer dans la Constitution. Création d’un site lisible et efficace, encadré par un organisme indépendant de contrôle où les gens pourront faire une proposition de loi. Si cette proposition de loi obtient 700 000 signatures alors cette proposition de loi devra être discutée, complétée, amendée par l’Assemblée Nationale qui aura l’obligation (un an jour pour jour après l’obtention des 700 000 signatures) de la soumettre au vote de l’intégralité des Français.

    Retour à un mandat de 7 ans pour le président de la République. (Lélection des députés deux ans après l’élection du président de la République permettait d’envoyer un signal positif ou négatif au président de la République concernant sa politique. Cela participerait donc à faire entendre la voix du peuple.

    Retraite à 60 ans et pour toutes les personnes ayant travaillé dans un métier usant le corps (maçon ou désosseur par exemple), droit à la retraite à 55 ans.

    Un enfant de 6 ans ne se gardant pas seul, continuation du système des aides PAJEMPLOI jusqu’à ce que l’enfant ait 10 ans.

    Favoriser le transport de marchandises par la voie ferrée.

    Pas de prélèvement à la source.

    Fin des indemnités présidentielles à vie.

    Interdiction de faire payer aux commerçants une taxe lorsque leurs clients utilisent la carte bleue.

    Taxe sur le fuel maritime et le kérosène des avions.

    Cette liste est non exhaustive mais par la suite, la volonté du peuple sera entendue et appliquée au moyen de la création du système de Référendum Populaire qui devra rapidement être mis en place.

    Députés, faites entendre notre voix à lAssemblée. Obéissez à la volonté du peuple. Faites appliquer ces Directives.

    Les Gilets Jaunes."

    Il y a là beaucoup de bon sens, un appel à la justice, un besoin vital d’égalité, beaucoup de générosité, pas mal de naïveté aussi. Ces revendications sont justifiées et reçoivent toujours l’assentiment d’une bonne part des Français.

    Eh ! Ci-devant président Macron, ne serait-il pas temps de regarder de plus près ces revendications légitimes et somme toute raisonnables ? Et de changer de logiciel avant que les tenants de la violence ne prennent définitivement la main ? Quitte à déplaire à la caste qui t’a fait roi ?

    Sinon, les rois, en France le Peuple a la fâcheuse habitude de les étêter


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  • Je viens de lire la lettre de Macron aux Européens…

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    Je viens de lire la lettre de not' bon président, le ci-devant Macron, « aux Européens ». Elle a déjà le mérite d’exister. Il écrit : «… il y a urgence. Dans quelques semaines, les élections européennes seront décisives pour l’avenir de notre continent. […] l’Europe, qui n’a pas su répondre aux besoins de protection des peuples face aux grands chocs du monde contemporain. » Il serait temps de s’en rendre compte ! L’UE nous laisse sans protection physique, sans frontières face aux migrinvasions ; elle nous laisse sans protection économique face aux prédations sur nos entreprises, qu’elles viennent de Chine ou des États-Unis ; elle nous laisse sans protection réelle face aux intrusions des grosses multinationales du numérique dans notre vie intime ; elle nous laisse sans protection militaire autre que celle de la seule France.

    « Nous avons montré que ce qu’on nous disait inaccessible, la création d’une défense européenne ou la protection des droits sociaux, était possible. » Ah oui ? La défense européenne, combien de divisions ? Mais quel Français acceptera de mourir pour la Lettonie, Malte ou même la Pologne des pires des curés ? Quant à la protection des droits sociaux… dans les faits basés sur le moins-disant, Manu doit faire de l’humour !

    « Comment résisterions-nous aux crises du capitalisme financier sans l’euro, qui est une force pour toute l’Union ? » L’euro, c’est le mark. D’ailleurs sa valeur a été établie sur un euro pour deux marks. Et l’Allemagne a conditionné sa participation à l’euro à la sanctuarisation de son orthodoxie dans les traités – ordo libéralisme, rigueur financière stricte découlant sur des plans d’austérités, etc. Serait-elle mise en minorité à ce sujet, elle préférerait l’intégrité de ses principes à l’appartenance à l’Union. Donc démocratiser l’euro suppose de refaire les traités, mais refaire les traités verra immanquablement l’Allemagne partir… et l’euro se briser. Faudrait-il le regrette ? On va voir.

    « Nous ne pouvons pas laisser les nationalistes sans solution exploiter la colère des peuples. Nous ne pouvons pas être les somnambules d’une Europe amollie. […] mettons en place une Conférence pour l’Europe afin de proposer tous les changements nécessaires à notre projet politique, sans tabou, pas même la révision des traités. Bravo mais il faudra en convaincre Frau Merkel-bis, c’est-à-dire Frau Annegret Kramp-Karrenbauer, l’Allemagne étant la principale bénéficiaire de ces traités, l’euro n’étant qu’un eurodeutchmark. Cette Allemagne qui écrase les autres. Par ses « vertus » budgétaires, sociales alors que les autres vivent crédit ? Il n’y a pas de pays « vertueux » : la dette des uns, c’est l’excès d’épargne des autres. Il faut comprendre que les entrées d’argent chez les uns correspondent nécessairement aux sorties d’argent des autres. Le fait de demander à tous les pays de dégager simultanément un solde positif est une absurdité logique. La question est de savoir ce que fait l’Allemagne, par exemple, des centaines de milliards d’euros qu’elle reçoit chaque année de l’étranger ? Ben, Siemens rachète Alstom (mais heureusement, pour une fois la Commission a mis son véto), et c’est pareil dans toute l’Europe, demandez aux Grecs… Mais la « prospérité » allemande, basée essentiellement sur l'exportation de produits d'un autre âge – ses grosses bagnoles hyper polluantes – est fragile et est d'ailleurs en train de plonger.

    Alors, sortir de l’euro serait-il une calamité ? Oui. Parce que les monnaies « nationales » se déprécieraient rapidement face à l’euro qui, lui se renforcerait. Pour anticiper les inévitables dévaluations, les épargnants sortiraient leur fric en monnaies locales pour le convertir en euros. La dette de chaque pays augmenterait au rythme des dépréciations de ces monnaies. Résultats : fuite des capitaux, augmentation des taux d’intérêt, galère… Mais l’inverse, si c’était l’Allemagne qui sortait de la zone euro, le cours de l’euro chuterait, mais par rapport à la monnaie allemande et au dollar ! Cette dévaluation réduirait automatiquement le coût du travail dans les pays de cette « zone euro des pauvres », sans couper dans les salaires et favoriserait leurs exportations. De plus, la valeur de leur dette externe déclinerait avec la baisse de l’euro. Eh ! Manu, si tu prenais la tête des « pigs » comme les appellent avec élégance les « nordistes ».

    « Où est l’Europe ? Que fait l’Europe ? » Elle est devenue à leurs yeux un marché sans âme […] C’est le moment de la Renaissance européenne. Aussi, résistant aux tentations du repli et des divisions, je vous propose de bâtir ensemble cette Renaissance autour de trois ambitions : la liberté, la protection et le progrès ». Pour protéger notre liberté de choisir notre mode de gouvernance, pour protéger la démocratie, Macron propose de créer « une Agence européenne de protection des démocraties qui fournira des experts européens à chaque État membre pour protéger son processus électoral contre les cyberattaques et les manipulations. Dans cet esprit d’indépendance, nous devons aussi interdire le financement des partis politiques européens par des puissances étrangères. Nous devrons bannir d’Internet, par des règles européennes, tous les discours de haine et de violence, car le respect de l’individu est le fondement de notre civilisation de dignité. » Derrière ces belles paroles, n’est-ce pas la création d’un « machin » de plus, genre Commission, avec des technocrates élus par personne ? Ouate-Inde-Scie…

    « L’Union européenne a oublié de regarder les réalités du monde. Or aucune communauté ne crée de sentiment d’appartenance si elle n’a pas des limites qu’elle protège. La frontière, c’est la liberté en sécurité. » Tè vé, lou ravi ! Il découvre que l’élargissement tous azimuts, tel qu’imposé par les États-Unis par le truchement de son cheval de Troie britannique, a fait de l’Europe une grosse larve grasse, sans squelette, sans vision, sans ambition, sans frontière, proie juteuse pour tous les prédateurs de la terre ! Frontex, 315 personnels… Frontex ne dispose pas de ses propres équipements ou garde-frontières. Lorsqu’elle coordonne une opération conjointe, elle s’appuie sur les garde-frontières, les bateaux, les avions et les autres ressources fournis par les pays de l’UE. Bonjour l’efficacité !

    « Nos frontières doivent aussi assurer une juste concurrence. Quelle puissance au monde accepte de poursuivre ses échanges avec ceux qui ne respectent aucune de ses règles ? Nous ne pouvons pas subir sans rien dire. Nous devons réformer notre politique de concurrence, refonder notre politique commerciale : sanctionner ou interdire en Europe les entreprises qui portent atteinte à nos intérêts stratégiques et nos valeurs essentielles, comme les normes environnementales, la protection des données et le juste paiement de l’impôt ; et assumer, dans les industries stratégiques et nos marchés publics, une préférence européenne comme le font nos concurrents américains ou chinois. L’Europe n’est pas une puissance de second rang. L’Europe entière est une avant-garde : elle a toujours su définir les normes du progrès. Pour cela, elle doit porter un projet de convergence plus que de concurrence : l’Europe, où a été créée la Sécurité sociale, doit instaurer pour chaque travailleur, d’Est en Ouest et du Nord au Sud, un bouclier social lui garantissant la même rémunération sur le même lieu de travail, et un salaire minimum européen, adapté à chaque pays et discuté chaque année collectivement. » Ben voyons. Et le dogme de la sacro-sainte « concurrence libre et non faussée »?

    « Une Europe qui se projette dans le monde doit être tournée vers l’Afrique, avec laquelle nous devons nouer un pacte d’avenir. En assumant un destin commun, en soutenant son développement de manière ambitieuse et non défensive : investissement, partenariats universitaires, éducation des jeunes filles… » Voilà une idée qu'elle est bonne ! Mais il faudrait peut-être commencer par découpler les monnaies africaines de leuro en supprimant le franc CFA, permettre le protectionnisme africain pour soutenir son industrialisation et non l'étrangler avec des accords de libre-échange léonins, aider la transformation sur place des matières première comme le cacao, etc. Un plan de développement efficace doit être débarrassé du racket et de l’exploitation par les multinationales des ressources gigantesques de cet énorme continent. Dehors Areva ! Où paye. Dehors Bolloré ! Ou paye. Dehors Total ! Ou paye. Dehors Nestlé ! Ou paye. Dehors Bill Gates ! Ou paye.

    «… mais vaut-il mieux une Europe figée ou une Europe qui progresse parfois à différents rythmes, en restant ouverte à tous ? Dans cette Europe, les peuples auront vraiment repris le contrôle de leur destin ; dans cette Europe, le Royaume-Uni, j’en suis sûr, trouvera toute sa place. » Refonder une ou plusieurs Europe resserrées mais avec qui ? L’Allemagne ? Trop tard. L’Italie, l’Espagne ? Sous quelle forme ? Une Europe fédérale n’existera jamais : on ne fait pas une omelette avec des oeufs durs… Alors pourquoi ne pas regarder vers nos amis Suisses et leur confédération qui marche fort bien ? Quant au retour du Royaume-Uni… Eh ! Oh ! Ils ont « libéré » l’Europe, alors qu’ils restent où ils sont. Au fait, pour résoudre leur problème de Brexit, insoluble à cause de leur frontière avec l’Irlande, on pourrait « conseiller » fermement à l’Irlande – ce pays de gens adorables mais gouverné par un État flibustier, complice assumé de tous les Gafa voyous du monde - de quitter l’Europe ?

    Et puis si tu nous expliquais, citoyen Président, comment tu vas balayer la corruption qui règne dans le panier à crabe de Bruxelles alors que ton parti – LREM – va s'allier au parlement européen avec ALDE, un parti financé par Bayer, le fabricant par sa sulfureuse filiale Monsanto du Glyphosate ?

    Bon, avec ça, je ne suis pas plus avancé pour savoir pour qui je vais voter. Mais je sais pour qui je ne voterai pas… Et il y en a beaucoup !

     

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  • « Tous les pays du monde ont une armée, sauf l’Algérie où l’armée a un pays ! »

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    Les militaroligarques qui, en Algérie, manipulent un pauvre vieillard à l’agonie, ont trouvé la réponse aux manifestants algériens qui refusent un cinquième mandat au président Boutéflika : « élections anticipées dans un an auxquelles Boutéflika ne se présentera pas » !

    Autrement dit on va faire en sorte que Boutef soit élu une cinquième fois, puis on vous promet – ça ne mange pas de pain – que de nouvelles élections auront lieu sans lui un an après. Bonjour la cohérence !

    Ça sert à quoi cette embrouille ? Ben, à se donner le temps de partager entre soi l’énorme gâteau qu’est la rente pétrolière (20 milliards d’euros) gérée de façon controversée par la Sonatrach ! Et pas que...

    J’entendais ce matin l’écrivain algérien Mohamed Kacimi, pas vraiment tendre avec le pouvoir algérien actuel, qu’il considère comme corrompu voire issue d’un coup de force. « Le 18 mars 1962, étaient signés entre le gouvernement français et le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), les accords d’Evian qui mettaient fin à la guerre d’Algérie et qui allaient permettre de mettre un terme à 132 années de présence coloniale. Le GPRA était composé des figures historiques du nationalisme algérien, des intellectuels, pharmaciens, avocats et médecins. Le jour du cessez-le-feu, l’armée française ouvre les frontières d’Algérie avec le Maroc et la Tunisie, fermées durant la guerre. Elle laisse passer « l’armée algérienne des frontières », composée de maquisards qui, pour la plupart, n’ont jamais tiré une balle de leur vie. Elle est dirigée par le colonel Houari Boumediene, secondé, entre autres, par un jeune commandant, Abdelaziz Bouteflika. Ils forment ce qu’on appellera le « clan de Oujda.

    Une fois l’indépendance de l’Algérie proclamée en juillet 1962, cette armée des frontières déclare la guerre aux civils du GPRA. Elle déferle sur le pays, prend les villes les unes après les autres. Elle massacre les opposants. A Oran, elle tire sur les Européens qui avaient choisi de rester en Algérie. Lassés par sept années de guerres, des milliers d’Algériens sortent dans les rues, pour demander la fin de cette guerre fratricide. Mais le clan de Oudja massacre tout sur son passage. Le 9 septembre 1962, l’armée des frontières s’empare d’Alger. Après avoir mis au pas le principal syndicat du pays, elle annonce la primauté du militaire sur le civil et annonce qu’Ahmed Ben Bella sera l’unique candidat pour les élections présidentielles ». lien

    De fait, la prise du pouvoir, en juin 1965, par l’armée des frontières de Houari Boumedienne, et raconté par Ferhat Abbas dans L’Indépendance Confisquée, (Flammarion, Paris, 1984.) marque la victoire du Clan d’Oujda qui justifie la suppression du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), mythifie l’armée des frontières et calomnie l’armée de l’intérieur et les organisateurs du Congrès de la Soummam. D’après l’anthropologue et psychanalyste algérien Nabile Farès, lui-même fils d’une grande figure indépendantiste, l’acte fondateur des institutions de l’Algérie indépendante n’est pas le Congrès de la Soummam qui redonnait une citoyenneté à tous les Algériens dans un pays multiconfessionnel assumant ses différences culturelles et qui, surtout, prônait la primauté du politique sur le militaire et de l’intérieur sur l’extérieur. Ces institutions ont surtout pour fondation le meurtre, en 1957, de l’architecte de la Révolution Abane Ramdane…

    Et tous ces généraux, tous ces colonels ont bâti un État algérien sur le modèle Égyptien : tout le pouvoir, tant politique qu’économique, à l’armée. Et qu’en ont-il fait de cette formidable rente pétrolière ? Rien. Dilapidée dans on ne sait quelles poches. L’Algérie, pays riche s’il en est, importe tout ce qu’elle mange ! Son président doit aller à l’étranger (en Suisse ou en France) pour se faire soigner. On y a bâti plus de mosquées que d’écoles. Les étudiants sont obligés de venir en France poursuivre leur cursus. La jeunesse n’a pour perspective que la résignation ou l’exil. Beau résultat !

    Peut-on dès lors s’attendre à une véritable révolution, à une prise de pouvoir par cette génération qui n’a connu ni la guerre victorieuse de l’indépendance ni la sanglante guerre civile contre les fanatiques religieux du FIS ?

    On peut l’espérer mais il serait bien naïf de croire que ceux qui ont le pouvoir politique, militaire, policier, qui ont le fric corrupteur vont laisser le gâteau sans montrer les crocs…

    Et comme toujours, il y a, en embuscade, les islamistes qui n’attendent que les troubles à venir pour tirer les marrons du feu.

     

    Sources :

    https://mondafrique.com/bouteflika-lautre-nom-de-la-rente-petroliere/

    https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-06-16-Le-crime-inavoue-de-l-histoire-de#nb2-8

    https://blogs.mediapart.fr/nesroulah-yous/blog/070414/qui-sont-ces-seigneurs-qui-gouvernent-l-algerie-0

    https://www.elwatan.com/a-la-une/quelles-lecons-16-08-2018

    https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-06-16-Le-crime-inavoue-de-l-histoire-de#nb2-11


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