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politique - Page 22

  • Pendant les giléjonnerries, les makronneries continuent : menace contre le non-cumul des mandats !

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    On croyait avoir dégagé l’essentiel de ces politiciens cumulards, ayant fait de la politique un métier alors que c’est une mission. On croyait aussi que la loi de non-cumul des mandats – l’un des rares acquits positifs du quinquennat de Hollande – était solidement ancrée. Tè ! Fume…

    Dans son questionnaire du Grand débat, Macron glisse, au paragraphe « Démocratie et citoyenneté. Vie institutionnelle et démocratique. Question 04 : Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est : une bonne chose ? Une mauvaise chose ? Je ne sais pas. » C’est ouvrir la porte pour revenir sur cette conquête essentielle de la démocratie.

    Certains parlementaires LREM ne s’y sont pas trompés et s’engouffrent dans la porte entrouverte. Autour du député de la Gironde Benoit Simian et de son compère Jean-Bernard Sempastous, député des Hautes-Pyrénées, une vingtaine de députés LREM, réunis dans « le cercle girondin », un lobby politique qui se veut le porte-parole de la ruralité à l’Assemblée, travaille actuellement sur une proposition de loi qui rendrait à nouveau possible le cumul des mandats de député et maire, uniquement dans les communes de moins de 10 000 habitants. Le député de la Lozère Pierre Morel à l’Huissier, lui, propose la même chose mais jusqu’à 25 000 habitants ! L'attaque est lancée… C'est vrai que si la politique est un « métier », ces professionnels ne tiennent pas à perdre leur job, ni surtout le salaire et les avantages qui y sont liés ! Il faudrait au contraire s'attaquer aussi au nombre de mandatures. Pas plus de deux mandats successifs.

    Le grand argument de ces aspirants cumulards, c’est évidemment « le manque d’ancrage territorial » comme ils disent. Si cela peut s’entendre du point de vue de leur carrière, ils oublient pourtant que la fonction principale d’un député et d’un sénateur, c’est de voter les lois au niveau national. Ils ne sont pas les lobbyistes de leur localité mais des parlementaires nationaux. Chaque député, bien qu’élu dans un cadre géographique déterminé, est le représentant de la Nation tout entière. Ainsi, à l’Assemblée nationale et dans sa circonscription, chaque député agit et parle au nom de l’intérêt général et non pas au nom d’un parti politique, d’un groupe d’intérêt ou d’une région.

    On se souvient avec un regard caustique des « performances » en son temps de Michel Delebarre. Il était alors – accrochez-vous - maire de Dunkerque mais aussi président de la communauté urbaine de Dunkerque et sénateur du Nord. Comme cela lui laissait visiblement du temps libre, il présidait une société HLM, une télévision, ainsi qu’une foultitude de syndicats mixtes spécialisés dans des joyeusetés aussi diverses que le développement économique, l’urbanisme, le port de plaisance ou les stations balnéaires. À ses heures perdues, il s’occupait également de l’assemblée des communautés urbaines de France tout en siégeant au conseil d’administration du conservatoire du littoral. Au total, ce surhomme concentrait à lui seul 3 mandats et 23 fonctions !

    Les « marcheurs » aspirants cumulards, nostalgiques du bon temps du mandarinat politicard – député ou sénateur à vie, plus maire, président du conseil général, président du conseil régional, etc. - estiment que c’est cette absence d’ancrage local qui est responsable de la défiance des Français à leur égard et même du rejet du parlementarisme. Ils oublient le péché mortel qu’a été la trahison des parlementaires qui ont voté, avec Sarko, contre la volonté exprimée des Français ayant rejeté par référendum le 29 mai 2005 l’Europe ultralibérale qui, depuis, nous étouffe.

    Une trahison ne s’oublie jamais.

     

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  • Grotesque désinformation sur le Venezuela et graves menaces d'intervention militaire

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    Manifestation monstre pro Maduro

    Je viens d’entendre le ministre des affaires étrangères, le ci-devant Drian, ramer pour essayer de justifier la décision de la France et de l’Union Européenne de reconnaître Juan Guaidó comme président du Vénézuela. Rappelons que ce personnage trouble, créature de la CIA, est membre du parti Volonté populaire, la formation la plus à droite, la plus radicale, la plus convaincue qu’une intervention armée est la meilleure méthode pour se débarrasser du chavisme.

    Insupportable ingérence dans les affaires intérieures d’un pays mais aussi suivisme lamentable de la politique de Trump. Celui-ci, reprenant à son compte la Doctrine Monroe, veut la peau du chavisme au Venezuela – détenteur des premières réserves pétrolières du monde - et entend bien balayer tout ce que la gauche a réussi en Amérique latine.

    Pour bien comprendre pourquoi les États-Unis mènent une guerre économique contre le peuple du Venezuela, il faut analyser le système des pétrodollars. Avant le XXe siècle, la valeur de la monnaie était liée à l’or. Lorsque les banques prêtaient de l’argent, elles étaient contraintes par la taille de leurs réserves d’or. Mais en 1971, Le président américain Richard Nixon a sorti le pays de l’étalon-or. Nixon et l’Arabie Saoudite sont parvenus à un accord « pétrole contre dollars » qui allait changer le cours de l’histoire et devenir la cause fondamentale d’innombrables guerres pour le pétrole. En vertu de cet accord de pétrodollars, le dollar américain était la seule monnaie à laquelle l’Arabie saoudite pouvait vendre son pétrole. Le Royaume saoudien veillerait ensuite à ce que ses profits pétroliers soient réinjectés dans les trésors américains et les banques américaines. En échange, les États-Unis se sont engagés à fournir au régime de la famille royale saoudienne une protection militaire et du matériel militaire. Les autres producteurs ont été contraints de s’aligner et dès lors la monnaie étasunienne est devenue la monnaie obligée de commercialisation du pétrole.

    C’était le début de quelque chose de vraiment formidable pour les USA. L’accès au pétrole a défini les empires du XXe siècle et l’accord de pétrodollars a été la clé de la suprématie des États-Unis en tant que seule superpuissance mondiale. La machine de guerre américaine fonctionne, est financée par et existe pour la protection du pétrole.

    Les menaces de toute nation pour saper le système des pétrodollars sont considérées par Washington comme équivalant à une déclaration de guerre contre les États-Unis d’Amérique.
    Au cours des deux dernières décennies, l’Irak, l’Iran, la Libye et le Venezuela ont tous menacé de vendre leur pétrole dans d’autres monnaies. En conséquence, ils ont tous été soumis à des sanctions américaines paralysantes et à des guerres sanglantes.

    Au fil du temps, le système de pétrodollars s’est étendu au-delà du pétrole et le dollar américain est lentement mais sûrement devenu la monnaie de réserve des échanges mondiaux sur la plupart des produits de base. Ce système permet à l’Amérique de conserver sa position dominante en tant que seule superpuissance mondiale, malgré une dette stupéfiante de 23 000 milliards de dollars.

    Or en septembre 2017, le président Maduro a tenu la promesse de Chavez d’effectuer les ventes de pétrole à leur gros client chinois en yuan plutôt qu’en dollars américains. Crime de lèse pétrodollars ! Quelques semaines plus tard, Trump a signé une série de sanctions rédhibitoires à l’encontre du peuple vénézuélien déjà étranglé par des sanctions financières, et ne cache plus ses menaces d'intervention militaire.

    manif pro US au vénézuela 1.jpgLes médias nous montrent des « manifestations manif pro US au vénézuéla2.jpgpopulaires monstres » pour réclamer la destitution du président Maduro. Manifestations qui ont lieu dans les beaux quartiers de Caracas, où l’on brandit les drapeaux étasuniens, où l’on chante l’hymne yankee, où l’on applaudit d’avance l’idée d’une intervention militaire étasunienne.

    Mais ces médias ne nous montrent jamais les manifestations réellement populaires comme celle qui s’est déroulée le même jour dans d’autres quartiers de la capitale vénézuélienne. Depuis des mois on n’avait vu une telle affluence populaire à un meeting bolivarien.

    Il ne faut pas non plus être naïf concernant Maduro. Lui et Chavez ont cédé à la facilité : utiliser la rente pétrolière pour améliorer le sort des classes les plus démunies, c'est très louables, mais il aurait aussi fallu profiter de cette manne pour construire une véritable économie indépendante du pétrole. C'est la malédiction de bien des pays producteurs de pétrole, comme l'Algérie et, à un degré moindre, la Russie.

    Le ministre toutou de Trump Drian a bonne mine en parlant de la « communauté internationale » qui soutient le putschiste Guaido ! Il entend par « communauté internationale » les alliés et vassaux des États-Unis. La véritable communauté internationale ne suit pas Trump. La grande majorité des pays de l’ONU (plus le Conseil de Sécurité) dont les principales puissances du monde actuel que sont la Russie, la Chine, l’Inde ou un pays clef comme le Mexique, ou la majorité des pays du Caricom (Caraïbes) ou encore les pays de l’Union Africaine au complet, etc. reconnaissent la légitimité du président Maduro.

    Mais chut, faut pas le dire, faut suivre la doxa ultralibérale ! On n'a que les médias que l'on mérite...

     

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  • Macron : garder l'ISF pour attirer les "investisseurs" prédateurs étrangers !

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    Je viens d’entendre le camarade Martinez, de la CGT, préconiser de confisquer l’usine de boîtes de vitesses Ford de Blanquefort, en Gironde, plutôt que de la faire racheter temporairement par l’État comme l’envisage Lemaire, ministre de l’économie. Martinez estime que tant l’État que les collectivités locales ont suffisamment mis de fric dans cette usine – trois fois ce qu’elle vaut - pour n’avoir pas à donner un sou de plus à ce prédateur étranger (Étasunien en l’occurrence) pour l’acquérir et… la refiler à un Belge ! 850 salariés attendent la décision des autorités judiciaires… Quant à Ford, ils n’en ont rien à foutre de ces manards, ils font pareil en Allemagne d’ailleurs. Ils se replient chez eux, en Trumpland.

    On touche là à la réalité prédatrice des « investisseurs étrangers » que Macron veut à toute force attirer chez nous, auxquels il veut brader nos plus beaux fleurons, et pour lesquels il refuse obstinément de remettre l’ISF comme l’exige sans mollir les Gilets jaunes.

    Mais pourquoi notre banquier président tient-il tant à favoriser l’arrivée de fonds étrangers (essentiellement des fonds spéculatifs étasuniens, britanniques, et des pétromonarchies du Golfe arabo-persique) ? Ces investissements sont-ils vraiment indispensables ? Peut-on s’y opposer ?

    Assommées par la concurrence de pays à faible coût de main-d’œuvre, des entreprises françaises pourtant saines passent chaque jour sous la coupe de consortiums étrangers. C’est la mondialisation : circulation totale des capitaux. Aucun frein à la prédation. C’est la raison du plus fort, du plus friqué, peu importe d’où vient ce fric, même s’il est « sale »… Et la concurrence inter États pour séduire les « investisseurs ».

    On peut arguer de la logique stratégique de complémentarité de certaines fusions permettant à nos entreprises de bénéficier de synergie, d’économies d’échelle, d’accès à des savoir-faire, d’ouverture de marchés nouveaux. C’est parfois vrai et c’est sur ces bases que les collectivités territoriales s’appuient pour offrir à ces « investisseurs » des conditions privilégiées. Les régions, les villes se tirent la bourre à qui proposera la meilleure offre à ces « investisseurs ». Et l’État fait de même au niveau diplomatique international pour attirer chez nous le fric des Étasuniens, des Chinois, des Saoudiens, des Qataris. En leur concédant des avantages fiscaux et matériels invraisemblables (voir les conditions accordées par Sarko aux Qataris).

    Cette vente à la découpe est-elle positive ? On peut en douter…

    Lorsqu’une firme appartient, même partiellement, à des investisseurs étrangers, les dividendes versés vont financer les pensions des retraités nippons ou américains, enrichir des actionnaires originaires du Moyen-Orient ou alimenter des fonds souverains chinois. Or, un actionnaire consomme mais pas en France ! Cette fuite d’argent de notre circuit économique contribue à la croissance des pays destinataires des dividendes au détriment de la France. Et si les dividendes versés ne sont pas consommés mais épargnés, ils contribuent à soutenir l’investissement des entreprises des pays étrangers, souvent en concurrence avec les entreprises françaises. Ceci, combiné aux transferts de savoir-faire, on donne le bâton pour se faire battre !

    De plus, les groupes français dont le capital est partiellement détenu par des investisseurs étrangers versent davantage de dividendes à leurs actionnaires que les groupes anglo-saxons. Dans la compétition économique mondiale, nos entreprises disposent donc de capacités d’autofinancement réduites. La générosité des entreprises françaises n’est pas le fruit du hasard : les actionnaires qui réclament cette générosité, les fonds de pension américains par exemple, ont pour objectif naturel d’optimiser leur rendement à deux chiffes pour les retraités du Texas ou de Californie et ils se moquent éperdument de l’investissement et des emplois dans l’Hexagone. Depuis 2009 les entreprises du CAC40 ont en effet reversé 67,4 % de leurs bénéfices sous forme de dividendes. La France est ainsi le pays au monde où les entreprises cotées en Bourse reversent la plus grande part de leurs bénéfices en dividendes aux actionnaires. C’est aussi deux fois plus que dans les années 2000 où les entreprises ne versaient pas plus de 30 % de leurs bénéfices à leurs actionnaires ». Désormais, seuls 27,3 % des bénéfices des sociétés du CAC40 vont au réinvestissement et 5,3 % aux salariés. On est loin du schéma de partage idéal : 33 % pour les actionnaires, 33 % pour l’investissement, 33 % pour les salariés. La source des inégalités insupportables qui déchirent notre pays et dont les gilets jaunes sont une des résultantes, mais aussi la perte de compétitivité de nos entreprise par manque d'investissements sont en partie dans cette dérive du capitalisme qui n’est plus entrepreneurial mais essentiellement financier.

    Du côté des salariés, la mondialisation économique a surtout pour effet de détruire peu à peu un siècle d’acquis sociaux. L’entrée dans la vie active par un contrat temporaire devient la norme. Alors que la sécurité professionnelle est un élément central de la qualité de vie, les embauches se font aujourd’hui à plus de 90 % en CDD, en intérim ou en apprentissage. La précarité pour tout le monde, des salaires de misère, de nouvelles contraintes de productivité, de nouvelles méthodes de travail plus contraignantes, des conditions de travail dégradées.

    Oui mais, entend-on les « économistes distingués » (pas les atterrés), les entreprises françaises aussi achètent des entreprises étrangères. À part que sur le « grand marché aux entreprises », l’Hexagone est davantage cible que prédateur. Les entreprises étrangères ont acheté en un an pour 145 milliards d’euros d’actifs en France, contre 88 milliards pour les françaises à l’étranger. Il ne s’agit donc pas d’un marché équilibré profitable à tous, comme certains voudraient le faire croire.

    Alors, ci-devant président Macron, c’est pour ça, pour attirer le fric des mafias financières qui ruinent la France que tu t’arc-boutes sur la suppression de l’ISF, ce symbole qui fait de toi le « président des riches » ?

     

    Sources :

    https://www.force-ouvriere.fr/Ford-Blanquefort-un-coup-de-massue-pour-les-salaries

    http://www.editionsdutoucan.fr/livres/essais/france-vendue-decoupe#. XE7DeYXe4y4


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