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polémique - Page 14

  • Je viens de lire la lettre de Macron aux Européens…

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    Je viens de lire la lettre de not' bon président, le ci-devant Macron, « aux Européens ». Elle a déjà le mérite d’exister. Il écrit : «… il y a urgence. Dans quelques semaines, les élections européennes seront décisives pour l’avenir de notre continent. […] l’Europe, qui n’a pas su répondre aux besoins de protection des peuples face aux grands chocs du monde contemporain. » Il serait temps de s’en rendre compte ! L’UE nous laisse sans protection physique, sans frontières face aux migrinvasions ; elle nous laisse sans protection économique face aux prédations sur nos entreprises, qu’elles viennent de Chine ou des États-Unis ; elle nous laisse sans protection réelle face aux intrusions des grosses multinationales du numérique dans notre vie intime ; elle nous laisse sans protection militaire autre que celle de la seule France.

    « Nous avons montré que ce qu’on nous disait inaccessible, la création d’une défense européenne ou la protection des droits sociaux, était possible. » Ah oui ? La défense européenne, combien de divisions ? Mais quel Français acceptera de mourir pour la Lettonie, Malte ou même la Pologne des pires des curés ? Quant à la protection des droits sociaux… dans les faits basés sur le moins-disant, Manu doit faire de l’humour !

    « Comment résisterions-nous aux crises du capitalisme financier sans l’euro, qui est une force pour toute l’Union ? » L’euro, c’est le mark. D’ailleurs sa valeur a été établie sur un euro pour deux marks. Et l’Allemagne a conditionné sa participation à l’euro à la sanctuarisation de son orthodoxie dans les traités – ordo libéralisme, rigueur financière stricte découlant sur des plans d’austérités, etc. Serait-elle mise en minorité à ce sujet, elle préférerait l’intégrité de ses principes à l’appartenance à l’Union. Donc démocratiser l’euro suppose de refaire les traités, mais refaire les traités verra immanquablement l’Allemagne partir… et l’euro se briser. Faudrait-il le regrette ? On va voir.

    « Nous ne pouvons pas laisser les nationalistes sans solution exploiter la colère des peuples. Nous ne pouvons pas être les somnambules d’une Europe amollie. […] mettons en place une Conférence pour l’Europe afin de proposer tous les changements nécessaires à notre projet politique, sans tabou, pas même la révision des traités. Bravo mais il faudra en convaincre Frau Merkel-bis, c’est-à-dire Frau Annegret Kramp-Karrenbauer, l’Allemagne étant la principale bénéficiaire de ces traités, l’euro n’étant qu’un eurodeutchmark. Cette Allemagne qui écrase les autres. Par ses « vertus » budgétaires, sociales alors que les autres vivent crédit ? Il n’y a pas de pays « vertueux » : la dette des uns, c’est l’excès d’épargne des autres. Il faut comprendre que les entrées d’argent chez les uns correspondent nécessairement aux sorties d’argent des autres. Le fait de demander à tous les pays de dégager simultanément un solde positif est une absurdité logique. La question est de savoir ce que fait l’Allemagne, par exemple, des centaines de milliards d’euros qu’elle reçoit chaque année de l’étranger ? Ben, Siemens rachète Alstom (mais heureusement, pour une fois la Commission a mis son véto), et c’est pareil dans toute l’Europe, demandez aux Grecs… Mais la « prospérité » allemande, basée essentiellement sur l'exportation de produits d'un autre âge – ses grosses bagnoles hyper polluantes – est fragile et est d'ailleurs en train de plonger.

    Alors, sortir de l’euro serait-il une calamité ? Oui. Parce que les monnaies « nationales » se déprécieraient rapidement face à l’euro qui, lui se renforcerait. Pour anticiper les inévitables dévaluations, les épargnants sortiraient leur fric en monnaies locales pour le convertir en euros. La dette de chaque pays augmenterait au rythme des dépréciations de ces monnaies. Résultats : fuite des capitaux, augmentation des taux d’intérêt, galère… Mais l’inverse, si c’était l’Allemagne qui sortait de la zone euro, le cours de l’euro chuterait, mais par rapport à la monnaie allemande et au dollar ! Cette dévaluation réduirait automatiquement le coût du travail dans les pays de cette « zone euro des pauvres », sans couper dans les salaires et favoriserait leurs exportations. De plus, la valeur de leur dette externe déclinerait avec la baisse de l’euro. Eh ! Manu, si tu prenais la tête des « pigs » comme les appellent avec élégance les « nordistes ».

    « Où est l’Europe ? Que fait l’Europe ? » Elle est devenue à leurs yeux un marché sans âme […] C’est le moment de la Renaissance européenne. Aussi, résistant aux tentations du repli et des divisions, je vous propose de bâtir ensemble cette Renaissance autour de trois ambitions : la liberté, la protection et le progrès ». Pour protéger notre liberté de choisir notre mode de gouvernance, pour protéger la démocratie, Macron propose de créer « une Agence européenne de protection des démocraties qui fournira des experts européens à chaque État membre pour protéger son processus électoral contre les cyberattaques et les manipulations. Dans cet esprit d’indépendance, nous devons aussi interdire le financement des partis politiques européens par des puissances étrangères. Nous devrons bannir d’Internet, par des règles européennes, tous les discours de haine et de violence, car le respect de l’individu est le fondement de notre civilisation de dignité. » Derrière ces belles paroles, n’est-ce pas la création d’un « machin » de plus, genre Commission, avec des technocrates élus par personne ? Ouate-Inde-Scie…

    « L’Union européenne a oublié de regarder les réalités du monde. Or aucune communauté ne crée de sentiment d’appartenance si elle n’a pas des limites qu’elle protège. La frontière, c’est la liberté en sécurité. » Tè vé, lou ravi ! Il découvre que l’élargissement tous azimuts, tel qu’imposé par les États-Unis par le truchement de son cheval de Troie britannique, a fait de l’Europe une grosse larve grasse, sans squelette, sans vision, sans ambition, sans frontière, proie juteuse pour tous les prédateurs de la terre ! Frontex, 315 personnels… Frontex ne dispose pas de ses propres équipements ou garde-frontières. Lorsqu’elle coordonne une opération conjointe, elle s’appuie sur les garde-frontières, les bateaux, les avions et les autres ressources fournis par les pays de l’UE. Bonjour l’efficacité !

    « Nos frontières doivent aussi assurer une juste concurrence. Quelle puissance au monde accepte de poursuivre ses échanges avec ceux qui ne respectent aucune de ses règles ? Nous ne pouvons pas subir sans rien dire. Nous devons réformer notre politique de concurrence, refonder notre politique commerciale : sanctionner ou interdire en Europe les entreprises qui portent atteinte à nos intérêts stratégiques et nos valeurs essentielles, comme les normes environnementales, la protection des données et le juste paiement de l’impôt ; et assumer, dans les industries stratégiques et nos marchés publics, une préférence européenne comme le font nos concurrents américains ou chinois. L’Europe n’est pas une puissance de second rang. L’Europe entière est une avant-garde : elle a toujours su définir les normes du progrès. Pour cela, elle doit porter un projet de convergence plus que de concurrence : l’Europe, où a été créée la Sécurité sociale, doit instaurer pour chaque travailleur, d’Est en Ouest et du Nord au Sud, un bouclier social lui garantissant la même rémunération sur le même lieu de travail, et un salaire minimum européen, adapté à chaque pays et discuté chaque année collectivement. » Ben voyons. Et le dogme de la sacro-sainte « concurrence libre et non faussée »?

    « Une Europe qui se projette dans le monde doit être tournée vers l’Afrique, avec laquelle nous devons nouer un pacte d’avenir. En assumant un destin commun, en soutenant son développement de manière ambitieuse et non défensive : investissement, partenariats universitaires, éducation des jeunes filles… » Voilà une idée qu'elle est bonne ! Mais il faudrait peut-être commencer par découpler les monnaies africaines de leuro en supprimant le franc CFA, permettre le protectionnisme africain pour soutenir son industrialisation et non l'étrangler avec des accords de libre-échange léonins, aider la transformation sur place des matières première comme le cacao, etc. Un plan de développement efficace doit être débarrassé du racket et de l’exploitation par les multinationales des ressources gigantesques de cet énorme continent. Dehors Areva ! Où paye. Dehors Bolloré ! Ou paye. Dehors Total ! Ou paye. Dehors Nestlé ! Ou paye. Dehors Bill Gates ! Ou paye.

    «… mais vaut-il mieux une Europe figée ou une Europe qui progresse parfois à différents rythmes, en restant ouverte à tous ? Dans cette Europe, les peuples auront vraiment repris le contrôle de leur destin ; dans cette Europe, le Royaume-Uni, j’en suis sûr, trouvera toute sa place. » Refonder une ou plusieurs Europe resserrées mais avec qui ? L’Allemagne ? Trop tard. L’Italie, l’Espagne ? Sous quelle forme ? Une Europe fédérale n’existera jamais : on ne fait pas une omelette avec des oeufs durs… Alors pourquoi ne pas regarder vers nos amis Suisses et leur confédération qui marche fort bien ? Quant au retour du Royaume-Uni… Eh ! Oh ! Ils ont « libéré » l’Europe, alors qu’ils restent où ils sont. Au fait, pour résoudre leur problème de Brexit, insoluble à cause de leur frontière avec l’Irlande, on pourrait « conseiller » fermement à l’Irlande – ce pays de gens adorables mais gouverné par un État flibustier, complice assumé de tous les Gafa voyous du monde - de quitter l’Europe ?

    Et puis si tu nous expliquais, citoyen Président, comment tu vas balayer la corruption qui règne dans le panier à crabe de Bruxelles alors que ton parti – LREM – va s'allier au parlement européen avec ALDE, un parti financé par Bayer, le fabricant par sa sulfureuse filiale Monsanto du Glyphosate ?

    Bon, avec ça, je ne suis pas plus avancé pour savoir pour qui je vais voter. Mais je sais pour qui je ne voterai pas… Et il y en a beaucoup !

     

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  • Grandes voix : le visionnaire Bernanos sur la Civilisation des Machines.

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    Dans son pamphlet posthume « La France contre les robots », Georges Bernanos peint « à destination des imbéciles », avec une verve féroce, les grands traits de la civilisation qui s’annonçait alors : celle de l’Homme attaché par sa servitude volontaire à la Machine. Ce texte prémonitoire a...71 ans ! Chapeau l’artiste !

    Quand la société impose à l’homme des sacrifices supérieurs aux services qu’elle lui rend, on a le droit de dire qu’elle cesse d’être humaine, qu’elle n’est plus faite pour l’homme, mais contre l’homme. Dans ces conditions, s’il arrive qu’elle se maintienne, ce ne peut être qu’aux dépens des citoyens ou de leur liberté ! Imbéciles, ne voyez-vous pas que la civilisation des machines exige en effet de vous une discipline chaque jour plus stricte ? Elle l’exige au nom du Progrès, c’est-à-dire au nom d’une conception nouvelle de la vie, imposée aux esprits par son énorme machinerie de propagande et de publicité. Imbéciles ! Comprenez donc que la civilisation des machines est elle-même une machine, dont tous les mouvements doivent être de plus en plus parfaitement synchronisés ! Une récolte exceptionnelle de café au Brésil influe aussitôt sur le cours d’une autre marchandise en Chine ou en Australie ; le temps n’est certainement pas loin où la plus légère augmentation de salaires au Japon déchaînera des grèves à Detroit ou à Chicago, et finalement mettra une fois encore le feu au monde.

    Imbéciles ! Avez-vous jamais imaginé que dans une société où les dépendances naturelles ont pris le caractère rigoureux, implacable, des rapports mathématiques, vous pourrez aller et venir, acheter ou vendre, travailler ou ne pas travailler, avec la même tranquille bonhomie que vos ancêtres ? Politique d’abord ! disait Maurras. La Civilisation des Machines a aussi sa devise : « Technique d’abord ! technique partout ! » Imbéciles ! Vous vous dites que la technique ne contrôlera, au pis-aller, que votre activité matérielle, et comme vous attendez pour demain la « semaine de cinq heures » et la foire aux attractions ouverte jour et nuit, cette hypothèse n’a pas de quoi troubler beaucoup votre quiétude.

    Prenez garde, imbéciles ! Parmi toutes les Techniques, il y a une technique de la discipline, et elle ne saurait se satisfaire de l’ancienne obéissance obtenue vaille que vaille par des procédés empiriques, et dont on aurait dû dire qu’elle était moins la discipline qu’une indiscipline modérée. La Technique prétendra tôt ou tard former des collaborateurs acquis corps et âme à son Principe, c’est-à-dire qui accepteront sans discussion inutile sa conception de l’ordre, de la vie, ses Raisons de Vivre. Dans un monde tout entier voué à l’Efficience, au Rendement, n’importe-t-il pas que chaque citoyen, dès sa naissance, soit consacré aux mêmes dieux ? La Technique ne peut être discutée, les solutions qu’elle impose étant par définition les plus pratiques. Une solution pratique n’est pas esthétique ou morale. Imbéciles ! La Technique ne se reconnaît-elle pas déjà le droit, par exemple, d’orienter les jeunes enfants vers telle ou telle profession ? N’attendez pas qu’elle se contente toujours de les orienter, elle les désignera. Ainsi, à l’idée morale, et même surnaturelle, de la vocation s’oppose peu à peu celle d’une simple disposition physique et mentale, facilement contrôlable par les Techniciens.

    Croyez-vous, imbéciles, qu’un tel système, et si rigoureux, puisse subsister par le simple consentement ? Pour l’accepter comme il veut qu’on l’accepte, il faut y croire, il faut y conformer entièrement non seulement ses actes, mais sa conscience. Le système n’admet pas de mécontents. Le rendement d’un mécontent – les statistiques le prouvent – est inférieur de 30 % au rendement normal, et de 50 ou 60 % au rendement d’un citoyen qui ne se contente pas de trouver sa situation supportable – en attendant le Paradis – mais qui la tient pour la meilleure possible. Dès lors, le premier venu comprend très bien quelle sorte de collaborateur le technicien est tenu logiquement de former.

    Il n’y a rien de plus mélancolique que d’entendre les imbéciles donner encore au mot de Démocratie son ancien sens. Imbéciles ! Comment diable pouvez-vous espérer que la Technique tolère un régime où le technicien serait désigné par le moyen du vote, c’est-à-dire non pas selon son expérience technique garantie par des diplômes, mais selon le degré de sympathie qu’il est capable d’inspirer à l’électeur ? La Société moderne est désormais un ensemble de problèmes techniques à résoudre. Quelle place le politicien roublard, comme d’ailleurs l’électeur idéaliste, peuvent-ils avoir là-dedans ? Imbéciles ! Pensez-vous que la marche de tous ces rouages économiques, étroitement dépendants les uns des autres et tournant à la vitesse de l’éclair va dépendre demain du bon plaisir des braves gens rassemblés dans les comices pour acclamer tel ou tel programme électoral ? Imaginez-vous que la Technique d’orientation professionnelle, après avoir désigné pour quelque emploi subalterne un citoyen jugé particulièrement mal doué, supportera que le vote de ce malheureux décide, en dernier ressort, de l’adoption ou du rejet d’une mesure proposée par la Technique elle-même ? Imbéciles ! Chaque progrès de la Technique vous éloigne un peu plus de la démocratie rêvée jadis par les ouvriers idéalistes du faubourg Saint-Antoine.

    Il ne faut vraiment pas comprendre grand-chose aux faits politiques de ces dernières années pour refuser encore d’admettre que le Monde moderne a déjà résolu, au seul avantage de la Technique, le problème de la Démocratie. Les États totalitaires, enfants terribles et trop précoces de la Civilisation des Machines, ont tenté de résoudre ce problème brutalement, d’un seul coup. Les autres nations brûlaient de les imiter, mais leur évolution vers la dictature s’est trouvée un peu ralentie du fait que, contraintes après Munich d’entrer en guerre contre l’hitlérisme et le fascisme, elles ont dû, bon gré mal gré, faire de l’idée démocratique le principal, ou plus exactement l’unique élément de leur propagande. Pour qui sait voir, il n’en est pas moins évident que le réalisme des démocraties ne se définit nullement lui-même par des déclarations retentissantes et vaines comme, par exemple, celle de la Charte de l’Atlantique, déjà tombée dans l’oubli.

    Depuis la guerre de 1914, c’est-à-dire depuis leurs premières expériences, avec Lloyd George et Clemenceau, des facilités de la dictature, les Grandes Démocraties ont visiblement perdu toute confiance dans l’efficacité des anciennes méthodes démocratiques de travail et de gouvernement. On peut être sûr que c’est parmi leurs anciens adversaires, dont elles apprécient l’esprit de discipline, qu’elles recruteront bientôt leurs principaux collaborateurs ; elles n’ont que faire des idéalistes, car l’État technique n’aura demain qu’un seul ennemi : « l’homme qui ne fait pas comme tout le monde » – ou encore : « l’homme qui a du temps à perdre » – ou plus simplement si vous voulez : « l’homme qui croit à autre chose qu’à la Technique ».

     

    in : Georges Bernanos. « La France contre les robots ».

     

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  • Au bistro de la Toile : l’art de plumer l’oie sans la faire gueuler !

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    - Oh ! Fatche, Loulle, regarde qui arrive dans ton rade : Alain, un authentique Gilet Jaune ! Vé, s’il est beau ! On dirait un canari. Le soleil des ronds-points !

    - Arrête ton char, mésorguier de mes deux. Et toi, maître mastroquet, sers-nous à boire. Et du Jaune, évidemment ! C’est la Révolution qui offre.

    - Merci, Alain. On est fier d’avoir parmi nous un résistant, un redoutable retraité, un sans-culotte moderne !

    - Tu veux dire un sans-dent Victor. Mais pour boire, pas besoin de ratiches !

    - Attends Alain, tu roumègues mais tu fais pourtant partie de cette classe de « privilégiés » : les vieux. Parce que depuis la fin de la guerre, bien des gouvernements ont institué des taxes « provisoires » pour faciliter la vie de nos glorieux anciens !

    Tè, en 1956, c’est le dénommé Ramadier, ministre de l’indéracinable Guy Mollet qui a créé la vignette automobile : un petit autocollant hexagonal puis rond à coller sur le pare-brise de ta bagnole. Elle coûtait un bras cette fameuse vignette, en fonction du nombre de canassons de ta caisse. Sa finalité était de « garantir un revenu minimum à toutes les personnes âgées de plus de 65 ans » à travers un « Fonds national de solidarité ».

    - C’était du provisoire Victor, qu’il avait dit Ramadier. Un provisoire qui a duré jusqu’à l’an 2000 où elle a été supprimée par Laurent Fabius. Quant aux vieux, ils n’en ont pas vu longtemps la couleur puisque son montant, avec l’amer Michel (Debré) est vite parti dans le gouffre du budget général.

    - Les vieux, la famille, les chômeurs. Nos gouvernants ont beaucoup d’imagination pour leur venir en aide. Ainsi, en 1991, Michel Rocard a inventé la « géniale » CSG. Oh ! Pas beaucoup, indolore, 1,1 % seulement. Elle venait, elle aussi, financer le fameux « Fonds de solidarité vieillesse » et ne devait durer que cinq ans. En renfort de la Vignette bien sûr. Veinards de vieux !

    -… teng ! Ils récupèrent un « pognon de dingue » ces vétustes !

    - Mouais… Cette CSG n’a pas été supprimée après les cinq ans et est maintenant à 9,2 % sur les revenus d’activités, 9,9 % sur les revenus du patrimoine, et 8,6 % pour le revenu des jeux. Une paille ! Elle rapporte plus que l’impôt sur le revenu. Et Macron en avait encore augmenté le taux pour les retraités ! Il a été obligé de reculer, grâce à nous les mecs ! Nous, les Gilets jaunes.

    - Bravo Alain ! On est fier de toi. Tè, je mets ma tournée, et du Jaune !

    - Ce n’est pas tout. En 1996, Juppé, droit dans ses bottes, instaure par ordonnance une petite sœur de la CSG, la CRDS pour « contribution pour le remboursement de la dette sociale ». La finalité : boucher le trou de la Sécu.

    - C’est donc encore en partie pour ces veinards de vieux !

    - Cette taxe devait cesser en 2009… On connaît la suite. Mais ce n’est pas tout. Voilà qu’arrive Raffarin ! Encore un imaginatif celui-là. Dans une superbe « raffarinade », en 2004, il a inventé « la journée de solidarité » destinée à financer « l’autonomie des personnes âgées ». C’est un foutoir pas possible, mais qui pique encore de l’artiche « pour les vieux ».

    - Oh ! Alain, pas étonnant que tu sois si généreux. Qu’est-ce qu’ils encaissent ces « privilégiés » de retraités !

    - Ouais, mais nous aussi, on casque… pour les vieux ! On paie depuis 2013 la CASA, la « contribution additionnelle de solidarité à l’autonomie », 0,3 % sur nos pensions ! Ils font payer les vieux pour aider les vieux. Ubu, sors de ce corps ! Et puis, glaçon dans le pastaga, Jean-Marc Ayrault, en 2013, a pensé que nous étions vraiment trop riches et a gelé les retraites complémentaires. Et comme décidément il est de notoriété publique que les vieux roulent sur l’or, voilà Jupiter qui nous taxe par sa CSG de merde à 6,6 % de ce qu’on touche. Et en rajoute une louche de 1,7 %, portant donc notre taux de racket à 8,3 %.

    - Ouais mais cette rallonge, il vient de l’annuler.

    - Ce qui n’annule pas cette taxe mais la ramène à 6,6 %.

    - Oh ! Tout de même, Micmacron revalorise vos pensions de 0,3 % !

    - Ben voyons. Comme il n’indexe plus les retraites sur l’inflation, et que celle-ci, cette année est prévue à 1,6 %, il nous emplâtre chaque année 1,3 %. En dix ans, ça fait 13 % de perte de pouvoir d’achat. Achat ? Acheter quoi ? Pouvoir de survivre plutôt.

    - Loulle, je crois que nous devons faire acte de solidarité envers Alain qui lutte aussi pour nous. On pourrait lui ouvrir une ligne de trois Jaune avant chaque repas, et jusqu’à la fin de la crise.

    - Adjugé ! Allez, à la nôtre.

     

    Illustration: merci au regretté Chimulus