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polémique - Page 15

  • Pouvoir d’achat ou plutôt de vivre. Allez chercher le « pognon de dingue » où il est.

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    Pouvoir d’achat ? D’acheter quoi ? La malbouffe de la grande distribution ? Les merdes e-connectées ? Le gazole pour mettre dans sa caisse pourrie ? Il faut plutôt parler de pouvoir de vivre, voire de pouvoir survivre pour beaucoup de gens.

    Pour vivre, il faut d’abord savoir où dormir, où faire sa gamelle, où aimer son ou sa partenaire, où élever ses enfants. C’est-à-dire un logement. Le principal responsable de la précarité, c’est le prix des loyers. On ne peut que survivre lorsqu’on doit mettre 700 ou 800 euros par mois pour se loger avec un salaire au SMIC de 1 498,47 €, soit 1 188 € après déduction des charges sociales et fiscales ? Avec les 388,47 ou 488,47 euros il faut : - payer son obligatoire bagnole, - payer la taxe d’habitation, payer l’électricité, l’eau, le chauffage, payer les diverses assurances, - aller aux hypers et supers pour acheter la bouffe la moins chère, donc la moins bonne et la moins saine, - payer les sinon indispensables du moins les « obligatoires » divers abonnements à tous les « e-machins », - se fringuer et fringuer ses enfants selon canons de la mode moutonnière de l’heure, - acheter des livres, aller au théâtre, au cinéma ? Eh ? Oh. Pas pour toi ça, coco. Pas indispensable. Tu as Hanouna, Riquier et Zevoysse pour te préparer les boyaux de la tête aux bienfaits de la pube.

    Or les Français qui sont sur les ronds points sont pour l’essentiel dans cette situation. Sinon, ils sont petit commerçant, petit artisan qui courent derrière les quelques clients pas encore aspirés par la grande distribution et les « e-machins » pour être ensuite taxés sans retenue. D’autres sont paysans à 350 euros par mois. Ouais mais ils ont les œufs de leurs poules ! D’autres encore sont ces salauds de vieux qui n’ont même pas le civisme ultralibéral sinon la décence de mourir dans des délais acceptables, pas plus de sept à dix ans après leur mise au rebut (pardon, à la retraite).

    Et parmi tous ces gens, il y a des femmes, beaucoup de femmes. Parce que ce sont elles qui dérouillent le plus : salaires inférieurs à ceux des hommes, boulots de merde mal payés, mal considérés, boulots le plus souvent précaires lorsqu’elles en ont, retraites ridicules.

    C’est ça la France d’en bas. Cette France cocue, battue mais plus du tout contente ! Et qui le dit, le crie, le hurle. Avec une colère qui peut être dangereuse, car la colère écrase celui qui la porte en même temps que celui qui la subit. Et les les extrémistes professionnels guettent en se frottant les mains...

    Les mesurettes d’un pouvoir aux abois arrivent trop tard et sont trop timides pour arrêter cette colère. Ce qu’il faut ce sont des Sous, du Fric, du Pognon ! Mouais… Et comment on fait ? Où on le prend ce « pognon de dingue » ? Eh ! Faut chercher !

    Abandon définitif des taxes supplémentaires sur les carburants. Le prix des carburants est un emblème mais n’est pas l’essentiel. L’essentiel c’est le prix des loyers.

    Les mesures efficaces attendues seraient : blocage et régulation des loyers, régulation drastique des locations touristiques éphémères (airbnb et équivalents) ET mise en construction de 4 à 500 000 logements chaque année. Les loyers baisseraient rapidement de moitié.

    Augmentation de 200 euros du SMIC avec répercussion jusqu’à 2 SMIC et dégressif au-dessus. Et supprimer les exemptions de cotisations qui sont un outil pour aspirer le salaires vers le bas.

    Augmentation parallèle de 150 euros de toutes les retraites et réindexation sur l'inflation évidemment.

    Ouais. On rase gratis quoi. Et où on prend le pognon ? Les pistes sont légions.

    D’abord, on rétablit l’ISF. 3 milliards de plus qu’avec l’ISF immobilière de Macron.

    On supprime le cadeau fait par Chirac aux gargotiers : établissement de la TVA normale dans la restauration, y compris évidemment les fastfoudes. Encore 3 milliards.

    Taxation des Gafas. Allez, 5 milliards au bas mot.

    Mais ça, c’est de la broutille. Le pognon, c’est ailleurs qu’on peut en récupérer. Et beaucoup !

    Le CICE qui vit ses dernières heures est un cadeau sans contrepartie fait aux entreprises. Il coûte dans les 30 milliards par an ! Le prix des emplois sauvegardés ou les quelques emplois crées est exorbitant ! Des rapports sans concessions ont montré les incohérences de ce dispositif qui permettait aux entreprises d’alléger leur masse salariale pour les salaires inférieurs à 2,5 SMIC. Ce système sera pérennisé à partir de 2019 en pire : par une suppression équivalente de cotisations sociales. C’est donc la Sécu qui va trinquer.

    Le CIR (crédit impôt recherche). C’est un crédit d’impôt, c’est-à-dire que les entreprises ne touchent pas directement de l’argent à investir dans la recherche, c’est plutôt de l’argent qu’elles économisent puisque ces sommes sont à déduire de leurs impôts. Quand elles n’en payent pas, elles reçoivent directement une aide. Les TPE et PME, presque 90 % des bénéficiaires, profitent de moins de 20 % des crédits d’impôt, capté essentiellement par les grosses boîtes. Les grands bénéficiaires sont l’industrie pharmaceutique, l’informatique, les banques et la grande distribution. Parmi les principaux bénéficiaires du CIR, nombre d’entre eux ne supportent aucune charge d’impôt sur les sociétés. Pour ces entreprises, le CIR leur est versé, à défaut de pouvoir être imputé sur une dette fiscale nulle. Le crédit d’impôt recherche est devenu une niche fiscale créée pour les entreprises qui investissent dans l’innovation. En fait, les « chercheurs » deviennent des chargés d’affaires et ces entreprises sous-traitent à des cabinets extérieurs la production de rapports « de recherche » souvent bidon, rarement contrôlés. Et c’est juteux : quand une entreprise facture 100 euros à un laboratoire extérieur, elle en déduit 200 euros de ses impôts !

    L’existence d’un remboursement anticipé du crédit d’impôt crée le risque que des sociétés éphémères se constituent uniquement pour bénéficier du CIR.

    Dans les faits, une véritable industrie de la triche s’est mise en place, à l’intérieur même des entreprises. Des sociétés de conseil proposent même aux entreprises de leur procurer de faux dossiers clé en main. Ils auraient bien tort de se gêner, les contrôleurs ont des consignes pour ne pas s’occuper de CIR inférieurs à 100 000 euros annuels. De plus une très grande majorité de ces contrôles a lieu sans qu’aucun expert ne se déplace. L’entreprise remplit elle-même le dossier de contrôle ! Ben voyons.

    Et puis il y a les éternels 80 milliards de fraudes fiscales pour lesquels le verrou de Bercy – qui demeure dans les faits malgré une poignée de poudre aux yeux – est un frein insupportable aux actions de la justice. Pantouflage oblige entre ces hauts fonctionnaires et les entreprises fraudeuses…

    Voilà quelques pistes pour en trouver du pognon.

    Alors on attend ce que vont faire les blancs-becs de la Macronie !

     

    Liens:

    https://www.ccomptes.fr/fr/publications/levolution-et-les-conditions-de-maitrise-du-credit-dimpot-en-faveur-de-la-recherche

    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/09/06/qui-profite-du-credit-d-impot-recherche_4993109_4355770.html

    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/09/06/qui-profite-du-credit-d-impot-recherche_4993109_4355770.html

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/06/10/credit-impot-recherche-un-rapport-passe-sous-silence_4651097_1650684.html

    Inspection générale des finances de 2010

    https://www.franceinter.fr/economie/le-credit-d-impot-recherche-en-question

    https://www.ccomptes.fr/fr/publications/levolution-et-les-conditions-de-maitrise-du-credit-dimpot-en-faveur-de-la-recherche

    http://groupe-crc.org/IMG/pdf/notespersonnellescir2.pdf

     

    Photo X - Droits réservés.

  • Au bistro de la toile : Gille & John.

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    - Oh ! Victor, alors, tu l’as mis ton gilet jaune ?

    - Il est à sa place, dans le compartiment de porte de ma caisse. Et il n’en sortira que si j’en ai besoin sur la route.

    - Ce qui veut dire que tu ne t’associeras pas à la grande manif des « gilets jaunes » de samedi,

    - Exactement.

    - Oh ! T’as tourné lèche Macron ?

    - Ça n’a rien à voir. Mais je trouve que la grogne générale contre le prix des carburants, prétexte à l’expression d’un ras-le-bol légitime, n’est en aucune manière justifié.

    - Eh ! Oh ! Victor, quand tu passes à la pompe avec ta Sandero diesel, tu dois voir ce que te coûte le plein. En plus, un diesel… T'as pas honte, empoisonneur de la planète ?

    - Justement, et je trouve que c’est donné par rapport au nombre de km, presque mille bornes, que je peux parcourir avec ce plein. Et pour le diesel, le rouge de la honte me couvrira le front le jour où seront taxés le fuel pourri du transport maritime et le kérosène du transport aérien !

    - Je crois que tu déparles Victor. Tè ! Bois un coup, ça te dégagera les boyaux de la tête.

    - C’est bien parce qu’ils sont dégagés mes boyaux d’en haut que je te parle comme ça Loulle. Quand on était jeunes, enfin, un peu plus jeunes qu’aujourd’hui, je me souviens que t’avais une superbe 404 beige, et moi j’avais une DS21 couleur cognac.

    - …teng ! Tu me refiles un urticaire de nostalgie Victor. La 404. Formidable bagnole. J’étais allé jusqu’au Cap Nord avec. Après le cercle polaire. Pas une panne, pas une embrouille. J’y mettais de l’essence, de l’huile de temps en temps, et roule ma poule !

    - Fatche… Et la DS. Ça reste le sommet inégalé des bagnoles. Une moquette épaisse et souple comme la toison d'amour d’une belle portugaise, des sièges qui se couchent complètement et te font un véritable 140 bien moelleux, et le petit levier pour sélectionner les vitesses, en haut, derrière le volant. Exprès pour accrocher la culotte…

    - Ouais, un baisodrome, quoi.

    - Mais quelle bagnole ! Moi, je suis allé jusqu’en Inde et retour avec. Le pied ! Bon assez de nostalgie Loulle. Combien elle bouffait au cent ta 404 ?

    - Dix litres si j’avais le pied léger, mais plutôt douze…

    - La DS, c’était entre douze et quatorze selon la conduite. Maintenant, ma Sandero ne bouffe que cinq à six litres maxi au cent. Deux fois moins. Et en 1970, puisque c’est l’époque dont on se gargarise Loulle, avec une heure de travail au smic, tu pouvais te payer trois litres d’essence. Aujourd’hui, avec une heure de smic, tu en as six litres. Deux fois plus. Autrement dit aujourd’hui, le prix du km parcouru coûte quatre fois moins cher qu’en 1970 !

    - Je n'avais pas vu les choses sous cet angle...

    - Et puis, concernant la bagnole, Loulle, 1972 : 16.545 morts sur le routes, en 2017 : 3.469 morts seulement. Pourtant en 1972, autour de 14 millions de véhicules légers roulaient en France, actuellement il y en autour de 39 millions ! Cinq fois moins de morts avec deux fois et demi plus de voitures. Formidable non ? Ceci grâce à l'amélioration des routes, au progrès des bagnoles mais surtout aux contraintes faites aux conducteurs : la ceinture, les limitations de vitesse donc les radars, la lutte contre l'alcool au volant, donc la soufflette des bleus ! Eh oui, c'est comme ça ! Voilà pourquoi je n’arborerais pas mon « Gil & John » parce que c'est un mauvais combat. Avec un bémol pour les ruraux parce que dans ma cambrousse d'été en Margeride, pour aller chercher le sel, il faut faire 15 bornes. Et si tu dois aller à un supermarché, c'est 50 bornes aller-retour. Là, la rogne des « gilets jaunes » peut se comprendre et les cambroussards, il faut les aider pour le transport.

    - Ouais, je comprends ce que tu veux dire. On prend comme bouc émissaire l'augmentation du prix des carburants, mais en fait la revendication réelle, c'est la baisse du pouvoir d'achat.

    - Tu pourrais même dire la baise du pouvoir d'achat ! Mais le pouvoir d'achat est avant tout rogné, bouffé par le prix du logement. Ceci depuis la libération du prix des loyers. Un loyer à 700 euros par mois pour un smicard à 1200 euros, ce n'est pas tenable. Voilà le véritable responsable.

    Et puis, la désindustrialisation a vidé les villes de leurs entreprises, celles qui restent s'installant dans des « zones industrielles » extérieures obligeant les travailleurs à se déplacer...en voiture.

    L'urbanisation a chassé les classes populaires des centre ville pour les repousser dans des banlieues mal desservies. Ceux qui ont un travail doivent donc se déplacer...en voiture.

    L'avènement des hypermarchés a implanté les commerces en dehors des villes, obligeant les clients à se déplacer...en voiture !

    Et que dire de ces « pauvres chouchous » d'écoliers, de collégiens et de lycéens que leurs jolies maman déposent devant l'établissement et reviennent chercher, en garant leurs gros « 4x4 de conasses » sur le trottoir. En d'autres temps, les jeunots n'hésitaient pas à faire 4 ou 6 km à pieds ou à vélo pour aller à l'école le matin, retourner à midi pour manger parce qu'il n'y avait pas de cantine, repartir à l'école après le repas et revenir le soir.

    C'est tout une manière de vivre qu'il faut remettre en cause. Mais ce n 'est pas compatible avec la sacro sainte « croissance » à tous crins...

    - Bon. Tout de même Victor, cette manif, ça va faire marcher les gens, les faire gueuler, et tout ça, ça donne soif ! C'est bon pour les affaires !

    - T'es bien un affreux margoulin, mastroquet de mon coeur !

    - Allez. Cette maïsse m'a asséché le clapoir. Tè, je fais comme Macron : « C'est ma tournée ! »


    Illustration: merci au regretté Chimulus

  • Pour sauver la planète, Vive la hausse des carburants !

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    Je viens de passer à la pompe, et j’ai de moins en moins de pétrole pour les quelques euros que je consacre à ce liquide nauséabond. Quelle chance ! Chaque matin, lorsque le bavard de service de France Inter ou autre machine à bruits prend son ton le plus consterné pour nous annoncer la hausse du prix du « baril » de pétrole (159 litres) ou celle des taxes gouvernementales, ça me réjouit !

    Eh ! Oh ! Je vous entends penser : « Ça y est, Victor, il a un pet de travers dans les boyaux de la tête ». Eh bien non. Je persiste et signe : la hausse des produits pétroliers est une excellente nouvelle. Et je m’explique.

    Excellente nouvelle parce que cette hausse du prix du pétrole impliquera forcément, et j’espère le plus tôt possible, une remise en cause de ce qui fait le fondement de l’économie ultralibérale « globalisée », c’est-à-dire les transports à bas prix, responsables des principales pollutions à gaz à effet de serre, outils de la déforestation, outils de l’invasion des produits à vil prix fabriqués par des esclaves chinois, marées noires, etc.

    Savez-vous que 75 % des transports par poids lourds qui encombrent routes et autoroutes ne servent strictement à rien ? Exemple : des patates cultivées dans le Limbourg belge sont expédiées au Maroc pour êtres pelées et coupées. Elles repartent en Italie pour être congelées. Puis en Hongrie pour être conditionnées. Enfin elles retournent en Belgique pour être bouffée, Un’fois ! Environ 6 000 km pour rien ! Pareil pour la plupart des produits courant. J’ai lu quelque part qu’un bloudjine « voyage » environ 45,000 km… Mais lui, ce n’est pas que les camions qu’il prend, c’est aussi le bateau. Et oui, 95 % des produits que nous « con-sommon » s arrivent dans les soutes d’énormes cargos et sur les ponts de gigantesques porte-conteneurs. Beaucoup plus gros que les deux cargos qui se sont amoureusement pénétrés au large de la Corse et dont le fuel salope les plages du Var, Porquerolles, les calanques marseillaises…

    Ces navires, c’est l’horreur au niveau pollution. Seulement quinze des plus grands navires du monde peuvent émettre autant de pollution que tous les 760 millions de voitures du monde ! Le carburant de soute de navire de faible teneur (ou le mazout) a jusqu’à 2 000 fois la teneur en soufre du carburant diesel utilisé dans les automobiles européennes, asiatiques et américaines. La pollution des 90 000 navires de charge mondiaux entraîne 60 000 décès par an et coûte jusqu’à 330 milliards de dollars par année dans les coûts de santé liés aux maladies pulmonaires et cardiaques ! C’est ça la « mondialisation », la « globalisation ».

    La pollution par les navires reste l’une des parties les moins réglementées de notre système mondial de transport. Aujourd’hui, les entreprises maritimes ne réalisent pas moins de 450 milliards de dollars de bénéfices. Entre les mains d’une poignée de personnes, ces entreprises contrôlent notre système de consommation. De plus, chaque année, on comptabilise 122 naufrages, soit un naufrage tous les trois jours pour des navires de plus de 300 conteneurs. Tous les ans, 1,8 million de tonnes de produits toxiques contaminent nos mers, soit 5 000 tonnes par jour. C’est ce qu’on appelle les « marées blanches ». Bonjour les dégâts !

    N’oublions pas les transports aériens. L’Union Européenne, pour une fois bien inspirée et pensant aux générations futures, a institué une taxe carbone pour le transport aérien, mode de transport polluant s’il en est. Lever de bouclier des Chinois ainsi que des principales compagnies aériennes. Après la grogne des compagnies aériennes et la pression exercée par la Chine, partenaire commercial important, le Parlement européen avait déjà voté une première fois l’exonération de paiement la taxe carbone sur les vols long-courriers en partance de l’UE en 2014. Puis les députés européens ont voté la prolongation de cette exonération qui ne touche pour l’instant que les vols intra-Union européenne. Cette prolongation de l’exemption aux règles du Système d’échange de quotas d’émission de l’UE (SEQE) va jusqu’en décembre 2020.

    Les automobilistes paient des taxes sur les carburants. La SNCF paie des taxes sur l’électricité. Les compagnies aériennes, elles, profitent d’une niche fiscale. Pas de taxe sur le kérosène ni de TVA sur les billets internationaux ! L’aviation civile jouit d’un statut fiscal aussi exorbitant qu’incompréhensible, puisque le kérosène est le seul carburant issu du pétrole exonéré de taxes… Cette particularité remonte à l’immédiat après-guerre quand les États-Unis ont voulu donner de l’activité à leurs usines d’avions militaires en favorisant l’aviation civile et les liaisons internationales. Décidément, ces Yankees sont nuisibles à tous les niveaux.

    Le transport aérien est pourtant particulièrement polluant. L’empreinte carbone d’un vol en avion est de 145 grammes de CO2 par passager contre 100 grammes environ pour le transport en voiture. C’est 40 fois plus que le transport par TGV. Paradoxalement, la pollution des vols internationaux n’est pas imputée aux États dans les accords internationaux sur le climat comme le protocole de Kyoto. L’aviation est réputée contribuer à 3 % des émissions globales des gaz à effet de serre, mais le Giec (Groupe intergouvernemental pour l’étude du climat) estime qu’en réalité sa part est deux à quatre fois plus importante.

    Voilà quelques éléments qui permettent de relativiser les désagréments de la hausse du carburant à la pompe.

    L’avenir, si nous voulons réellement sauver la planète, c’est – entre autres impératifs comme la lutte contre la surpopulation et l’infernale course à la « croissance » - de refuser cette folie des transports inutiles.

    Alors, tant que les moteurs à hydrogène ne seront pas au point et largement imposés, toute hausse du prix du pétrole est une bonne chose. Et puis, il reste le vélo, non ?

     

    Illustration X - Droits réservés