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La surpopulation sera-t-elle régulée par la fin des antibiotiques ?

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Il paraît qu’au 1er janvier 2019, nous étions 7,637 milliards de homo sapiens précisément si l’on établit une moyenne de 11 compteurs de population. La croissance du troupeau a été d’environ 92 millions en 2018, soit une augmentation annuelle de 1,2 %, sensiblement la même que l’année précédente. Cela correspond à l’arrivée de 250 000 personnes supplémentaires chaque jour sur la Terre en données nettes, c’est-à-dire naissances moins décès. Donc, à la fin de ce mois d’arrivée du printemps, en rajoutant les 22,5 millions de complanétiens qui sont nés depuis le jour de l’an, nous sommes 7,6595 milliards. Ah ! On se sent moins seul !

La récente COP 24 (inefficace raout annuel sur le climat) qui s’est tenue à Katowice en Pologne a, comme toutes les précédentes, superbement ignoré le sujet. Démographie et environnement sont pourtant des sujets indissociablement liés. Déjà en 1992, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) estimait que la Terre était « au bord du gouffre », et que la baisse de la croissance démographique était le principal levier pour lutter contre les émissions de carbone. Ouais. Et comment on l’impose cette limitation de mettre bas ? C’est une restriction beaucoup trop grande de la liberté individuelle.

« Croissez et multipliez-vous » qu’il a dit paraît-il l’Autre… Le lapinisme galopant prôné par la plupart des religions est une cause majeure des désastres environnementaux et du dérèglement climatique. Mais il n’y a pas que lui. Il ne faut pas éluder l’enjeu majeur du niveau de développement. Ainsi, pour une population équivalente et à cause de son développement doublé de ses velléités d’alignement sur les standards de vie occidentaux, la Chine émet actuellement trois fois plus de gaz à effet de serre que l’Inde. Autre cas éloquent : l’Afrique, qui est le continent à la plus forte progression démographique, est aussi celui dont la progression des émissions de gaz progresse le moins.

Le mode de vie entre donc en compte : « l’empreinte écologique » - pour parler la novlangue à la mode - d’un Étasunien est équivalente à celle de quinze Bangladais ! Or, c’est ce mode de vie occidental, cette aberrante « american way of life » vers lequel tendent tous les pays en voie de développement, que visent l’Inde, la Chine, le Brésil, le Nigeria, l’Indonésie et tous les pays les plus prolifiques. On n’est pas sorti de l’auberge ! Lorsque ces pays sortent de la misère, ils veulent accéder au « progrès » que représente la manière de vivre occidentale. Ça va en faire des bagnoles qui cracheront leurs gaz pourris, des forêts qu’il faudra couper pour leur fournir des salons de jardin en teck et des tonnes de pubs débiles, des poissons qu’il faudra pêcher pour leur procurer du patapon pour leurs chien-chiens…

On fonce, on foncera aveuglément jusque dans le mur ! Et le mur, ce sera un coquetèle agréable de guerres pour l’eau, de catastrophes naturelles, de bonnes et belles épidémies… Tout ça orchestré par de gras et gros dictateurs qui pueront autant du cerveau que des pieds ! Les imbéciles heureux disent : « Allons ! Avec les OGM, on pourra nourrir tout ce monde… » Mouais… Ils mangeront peut-être, mais ils seront obligés de manger debout ! Vive la croissance !

Mais on touche là au tabou des tabous : exhorter à une dépopulation volontaire et pacifique, ce n’est pas seulement affronter les groupes d’intérêts et d’influences qui s’engraissent sur la multitude, y compris dans sa version famélique, mais aussi se heurter au dogme largement consenti de la famille et à des tropismes religieux, y compris dans des pays dits laïques et aux familles éclatées.

Eh ! Il est temps de conseiller à nous-mêmes et à nos congénères — ces mammifères omnivores qui ne se différencient des autres animaux que par leur faculté de boire sans soif et d’être en chaleur tout au long de l’année — cette évidence : capotons-nous le créateur ou pratiquons l’autocoïtpalmaire ! Plus sérieusement, la réduction de la surpopulation passe par l’éducation et en particulier celle des filles. Quand une jeune fille termine le cycle secondaire, elle a généralement moins d’enfants au cours de sa vie active car son éducation lui laisse le choix. Mais pour cela il faut construire des écoles, pas des mosquées, des églises, des temples évangéliques ou des temples à Shiva, Bouddha ou au divin Tart-Hampion.

Le royaume de France comptait plus de naissances au milieu du XVIIIe siècle que la République aujourd’hui : un million au lieu de 758 000 en 2018. Mais, dès l’âge de 10 ans, la moitié des enfants étaient décédés. D’où le très faible niveau de l’espérance de vie : 25 ans ; Elle a donc plus que triplé en deux siècles et demi, permettant dans ce cas une forte croissance de la population malgré une natalité en forte diminution.

L’être humain a peur de la mort, a peur d’être malade, a peur de vieillir.

S’inspirant des travaux du Britannique Edward Jenner, le Français Louis Pasteur fut le premier à proposer une technique, la vaccination, qui est toujours de mise aujourd’hui et qui a permis de lutter jusqu’à quasiment éradiquer des maladies comme la rage, la variole, la poliomyélite ou la rougeole qui faisaient des ravages.

En 1928 l’Ecossais Alexander Fleming a fait faire un bon formidable à cette lutte contre la mortalité en découvrant la pénicilline, premier des antibiotiques. Ceux-ci ont sauvé des centaines de millions de vies en luttant contre les maladies infectieuses.

Pasteur et les vaccins, Fleming et la pénicilline ont en un siècle inventé la médecine moderne qui a jugulé les grandes épidémies et donc la mort aveugle mais sans régulation des naissances, générant ainsi une croissance humaine exponentielle. Pour notre bien-être, oui, mais au détriment de la terrible régulation naturelle des populations… C'est cynique, c'est dégueulasse mais c'est comme ça.

Ces formidables progrès ont donc un revers que nous subissons aujourd’hui : une croissance de la population mondiale ayant perdu ses freins naturels, avec pour conséquences le saccage de la planète, la pollution des terres, des airs et des océans, les problèmes climatiques, bientôt les guerres pour l’eau, les exodes climatiques, etc.

Mouais… Pas très réjouissant tout ça. Mais – la konnerie humaine étant la seule approche que l’on puisse avoir de l’infini – un sacré coup de revers nous attend : si les antibiotiques ont révolutionné la médecine, leur utilisation excessive les a rendus au fil du temps moins efficaces. Au point que la résistance à ces médicaments représente aujourd’hui un grave danger sanitaire. Fleming, dès 1943, pointa du doigt le développement de résistances découlant de l’utilisation excessive de ce médicament. La mise en garde ne fut pas entendue. Et les résultats sont proprement effrayants.

« Les antibiotiques, c’est pas automatique » proclamait une pube reconnaissant ainsi – trop tard – la prescription systématique des antibiotiques, pendant des années, par des toubibs bien conditionnés par les charmantes et persuasives « visiteuses médicales » des labos. Avec pour conséquence la résistance des bactéries. Mais cette surconsommation humaine n’est pas la seule cause du développement de la résistance des bactéries pathogènes aux antibiotiques. Il y a pire, c’est l’utilisation systématique des antibiotiques dans l’élevage intensif des animaux : bovins, porcs, volailles, etc. Très utilisés par les éleveurs industriels pour accélérer la croissance des animaux, les antibiotiques finissent par se retrouver dans l’assiette du consommateur, puis dans leur organisme, ce qui contribue à renforcer la résistance des bactéries.

Aujourd’hui, aux États-Unis, 80 % de la production d’antibiotiques – les mêmes que ceux administrés aux humains – est destinée à l’élevage. La situation n’est guère plus encourageante ailleurs : en Allemagne, trois des huit antibiotiques « de dernier recours », théoriquement réservés à la médecine humaine, sont déjà utilisés dans l’élevage ; l’urgence de la situation est aggravée par la réduction des efforts de recherche consacrés à de nouveaux antibiotiques par l’industrie pharmaceutique, qui a préféré se tourner vers d’autres secteurs plus prometteurs : le dernier antibiotique a été lancé sur le marché en 1984.

Les antibiotiques dits « de dernier recours », peu nombreux, sont en passe de devenir inopérants. Parce qu’ils sont utilisés sans vergogne dans l’élevage animal industriel. Ce phénomène inquiète l’OMS (Organisation mondiale de la santé) qui redoute « un retour à la période où les antibiotiques n’existaient pas ». Autant dire la préhistoire médicale. « Le risque d’une paralysie de la médecine moderne est réel ", confirment les experts du Centre d’analyse stratégique. Sans antibiotiques, plus de chirurgie, plus de greffes d’organe, plus de chimiothérapies, plus de barrière thérapeutique pour empêcher la propagation des contagions…

Huit décennies après la découverte de la pénicilline, qui a ouvert l’ère de la médecine moderne, le darwinisme va-t-il reprendre ses droits ? La surconsommation d’antibiotiques, encouragée par leur vente libre dans certains pays, force la transmission des mécanismes de résistance naturels en sélectionnant les gènes les mieux adaptés à la survie dans les environnements suraseptisés. Vu la vitesse de reproduction des bactéries, le temps nécessaire à ces mutations est extrêmement rapide. Des microbes banals, qui succombaient aux médicaments de première intention il y a encore dix ans, sont en passe de devenir de véritables fléaux.

Gaïa aurait-elle trouvé le moyen de réguler brutalement la surpopulation humaine ?

Mondo cane…

 

 

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