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art de vivre - Page 54

  • Ouiquinde gastronomique : les quenelles!

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    Comment peut-on laisser la superbe quenelle

    Être dégueulassée par des mains criminelles ?

    Cette douceur oblongue, célèbre à Nantua,

    Fille de Lucullus et de Gargantua

    Représente pour moi le bonheur des papilles

    Et non quelque vulgaire Hitler de pacotille.

    - Oh ! Victor, calme-toi, tu deviens chatouilleux !

    - Foin de ces konneries, redevenons sérieux.

    On va donc préparer, pour ce soir, des quenelles

    Ces filles de l’amour sont aussi…queue’n-elle !

    Versez dans une casserole à fond épais,

    Un quart de litre d’eau, un bloc de beurre frais

    Une pincée de sel et montez à bouillir ;

    Deux hectos de farine et tournez sans mollir

    Jusqu’à ce que la pâte se dessèche un bon peu ;

    Incorporez alors trois beaux œufs, hors du feu.

    Lorsque la pate est tiède, faites-en un boudin

    Sur un plan fariné, la roulant dans vos mains.

    Sectionnez l’appareil oblong en six portions

    Que vous allez rouler, avec grand attention,

    Pour en faire, à la main, six accortes quenelles.

    Dans de l’eau frémissante, pochez alors les belles,

    Dès qu’elles remontent, seules, à la surface

    Mettez-les dans un plat, disposées en rosace.

    Réservez-les au chaud et attaquez la sauce.

    Au mortier et pilon, et sans être flemmard,

    Concassez les carcasses et pinces de homards

    Dans de l’huile d’olive, cinq minutes, à feu vif,

    Vous faites revenir votre dispositif,

    Rajoutez de l’oignon, du poireau émincé,

    Laissez cuire, en tournant, cinq minutes tassées,

    Singez à la farine, puis mouillez aussitôt

    Au fumet de poisson, vin blanc sec et Pineau.

    Pressez trois gousses d’ail, concentré de tomate,

    Du piment d’Espelette et quelques aromates

    (Persil, thym et laurier), laissez cuire sans hâte.

    En milieu de cuisson ajoutez poivre et sel,

    Buvez un coup de blanc pour vous remettre en selle.

    Un quart d’heure plus tard, vous passez au chinois

    En pressant bien les ingrédients sur les parois.

    Nappez de cette sauce votre plat de quenelles,

    Et alors le bonheur vous prendra sous son aile.

    Cessons pour aujourd’hui ce conte culinaire,

    Ma tripe est assoiffée, remplis raz bord mon verre,

    De ce nectar divin de la Coste-du-Rhône

    Et laisse près de moi la coupe et la bonbonne.

     

     

    Photo X – Droits réservés

     

  • Ouiquinde érotique avec Beaumarchais

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    L'épouse à la mode


    La jeune Elvire, à quatorze ans,
    Livrée à des goûts innocents,
    Voit, sans en deviner l'usage,
    Eclore ses appas naissants ;
    Mais l'amour, effleurant ses sens,
    Lui dérobe un premier hommage :
    Un soupir
    Vient d'ouvrir
    Au plaisir
    Le passage ;
    Un songe a percé le nuage.


    Lindor, épris de sa beauté,
    Se déclare ; il est écouté :
    D'un songe, d'une vaine image,
    Lindor est la réalité ;
    Le sein d'Elvire est agité,
    Le trouble a couvert son visage.
    Quel moment
    Si l'amant,
    Plus ardent
    Ou moins sage
    Pouvait hasarder davantage !


    Mais quel transport vient la saisir !
    Cet objet d'un premier désir,
    Qu'avec rougeur elle envisage,
    Est l'époux qu'on doit lui choisir ;
    On les unit :
    Dieux ! quel plaisir !
    Elvire en fournit plus d'un gage.
    Les ardeurs,
    Les langueurs,
    Les fureurs,
    Tout présage
    Qu'on veut un époux sans partage.


    Dans le monde, un essaim flatteur
    Vivement agite son cœur ;
    Lindor est devenu volage,
    Lindor méconnaît son bonheur.
    Elvire a fait choix d'un vengeur ;
    Il la prévient, il l'encourage :
    Vengez-vous ;
    Il est doux,
    Quand l'époux
    Se dégage,
    Qu'un amant répare l'outrage.


    Voilà l'outrage réparé ;
    Son cœur n'est que plus altéré
    Des plaisirs le fréquent usage
    Rend son désir immodéré ;
    Son regard fixe et déclaré
    A tout amant tient ce langage
    Dès ce soir,
    Si l'espoir
    De m'avoir
    Vous engage,
    Venez, je reçois votre hommage.


    Elle épuise tous les excès ;
    Mais, au milieu de ses succès,
    L'époux meurt, et, pour héritage,
    Laisse des dettes, des procès.
    Un vieux traitant demande accès :
    L'or accompagne son message...
    Ce coup d'œil
    Est l'écueil
    Ou l'orgueil
    Fait naufrage :
    Un écrin consomme l'ouvrage.


    Dans ce fatal abus du temps
    Elle a consumé son printemps ;
    La coquette d'un certain âge
    N'a plus d'amis, n'a plus d'amants :
    En vain, de quelques jeunes gens
    Elle ébauche l'apprentissage ;
    Tout est dit,
    L'amour fuit,
    On en rit :
    Quel dommage !...
    Elvire, il fallait être sage.

     

    Beaumarchais

     

    Photo X - Droits réservés

  • « Grand débat national. » Y aller ou pas ?

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        Il faut y aller, bien sûr ! Mais sans être dupe des manœuvres gouvernementales. On ne peut pas critiquer, refuser la politique du gouvernement, se lancer dans des manifestations innovantes et bienvenues comme celles des « Gilets jaunes » et refuser de discuter de ce que l’on rejette et se couper, aussi, d’exprimer ses propres propositions. C’est une simple question de cohérence.

        Mais il faut savoir quel sera le sort fait aux propositions qui émergeront de ce débat. Et qui en fera le tri !

        Seront-elles traduites par des décisions gouvernementales, et dans quel sens, surtout si elles vont à l’encontre de la politique ultralibérale impulsée par le banquier Macron ?

        Chantal Jouano - qui a refusé de faire le job pour lequel elle est grassement payée tout en gardant sa paie ! - estime que bien que la synthèse du débat recensera toutes les opinions, « ce sera au gouvernement de décider ce qu’il en fera ou pas ». Autrement dit ces débats risquent de passer à la moulinette macronienne. Cette crainte est corroborée par le fait que le Président a d’ores et déjà tracé des lignes rouges : pas question de détricoter les réformes décidées depuis 18 mois, comme la suppression de l’Impôt sur la fortune (ISF), ni de renoncer aux réformes prévues (retraites, fonctionnaires, minimums sociaux…). Le risque d’enfumage est donc réel et implique donc une pression vigilante et constante des Gilets jaunes.

        Ces débats sont encadrés et même dirigés puisque leur contenu est d’ores et déjà circonscrit par le gouvernement à quatre grands thèmes : - transition écologique, - fiscalité et dépenses publiques, - démocratie et citoyenneté (dont immigration), - organisation de l’État et des services publics. Mais « les organisateurs de débats locaux ont la liberté de choisir tout autre thème qui leur semble pertinent », précise d’emblée Matignon.

        Il sera donc important que ces débats, sous leur forme physique - puisqu’il y aura aussi une plateforme numérique qui permettra de déposer des contributions dès le 15 janvier – soient animés par les gens rodés (présidents d’associations, conseillers municipaux, journalistes locaux) parce qu’il y aura évidemment des trolls chargés de saborder les débats et des lobbies bien décidés à imposer leurs points de vue. Une salle de débats, il faut savoir la tenir sinon ça dérape vite !

        Des cahiers de doléances ont déjà été lancés dans plus de cinq mille petites communes, donnant le bon exemple en la matière. Il en ressort que les préoccupations arrivant en tête sont le pouvoir d’achat, l’injustice fiscale, la diminution des services publics. Ce qui reflète les préoccupations de cette France oubliées, celle de la ruralité, celle qui s’exprime sur les ronds points et qui – ô miracle ! - découvre sa force.

        Des demandes qui ne semblent pas être dans la ligne macronienne… Parce que le pouvoir d’achat, ça veut dire des sous ; l’injustice fiscale ça veut dire arrêter les cadeaux aux patrons (CICE, crédit impôt recherche, etc., arrêter les cadeaux aux plus riches (suppression de l’ISF, « flat tax »), le maintien des services public ça veut dire stopper les fermetures de bureaux de postes, d’écoles dans tous les villages, de services fiscaux, de tribunaux, d’hôpitaux, de maternités, etc. dans les petites villes. Si ces demandes émergent une nouvelle fois de ces débats, il faudra bien que la Macronie en tire les conclusions. Sinon, loin d’avoir calmé la contestation, ce qui sera compris comme une trahison risquera alors de déboucher non plus sur une révolte, sur une jacquerie mais sur une révolution.

        Les têtes d’œuf qui nous gouvernent (mal !) devraient peut-être avoir la prudence de réviser leur Histoire…


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