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art de vivre - Page 53

  • Ouiquinde gastronomique: le sandre au beurre rouge.

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    Les pavés de sandre au beurre rouge.

     

    Connaissez-vous le sandre ?

    Un poisson carnassier assez facile à prendre

    Pour mon ami Alain, ce pirate du Rhône

    Qui, parfois, fanfaronne

    En m’apportant, heureux, l’œil frisant de plaisir

    Plusieurs de ces poissons qu’il me laisse choisir.

    Un autre mien ami m’a offert la recette

    Qui va faire du sandre un prince de l’assiette :

    C’est les pavés de sandre en sauce au beurre rouge.

    Hum ! J’en ai déjà les moustaches qui bougent !

    Prenez un beau poisson d’environ un kilo

    Dont il vous faut lever les filets et la peau

    Détaillez en portion de 150 grammes

    Mais si c’est en peu plus, n’en faites pas un drame.

    Pour cuire le poisson, il y a deux écoles :

    Au cuit-vapeur pour ceux qui ont du cholestérol,

    Ou bien au four avec sel, poivre du moulin,

    Un demi-verre d’eau, comme pour le colin,

    Recouvrez l’appareil d’une feuille d’alu

    Mais enfin, ce n’est pas un besoin absolu.

    Four à 180 et cuisson 20 minutes

    Et attaquez la sauce sans perdre une minute.

    Dans une casserole, réduisez à feu vif

    Un flacon de vin rouge de Saumur-Champigny

    Musclé de deux cuillers de vinaigre de vin.

    Réduisez des deux-tiers ce mélange angevin.

    Ciselez finement deux belles échalotes

    Mais pas des hollandaises, c’est de la camelote.

    Ajoutez-les alors à votre réduction

    Ainsi qu’un pot de crème. Tournez sans componction.

    Incorporez deux hectos de beurre ramolli

    En le montant au fouet, comme pour l’aïoli.

    Assaisonnez le tout par le sel et le poivre

    Puis passez l’appareil dedans une passoire.

    Servez avec fierté, juste après l’apéro,

    Nappé de sauce rouge, votre sandre bien chaud

    Que vous dégusterez en bonne compagnie,

    Accompagné bien sûr de Saumur Champigny

    Cessons pour aujourd’hui ces contes culinaires

    Ma tripe est assoiffée, remplis ras bord mon verre

    D’un grand vin rouge ou blanc de nos terroirs de France

    Synonyme d’amour, plaisir et abondance.

     

    Victor Ayoli

     

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  • Ouiqunde érotique avec Aristide Bruant

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    À Grenelle


    Quand j'vois des fill's de dix-sept ans,
    Ça m'fait penser qu'y a ben longtemps,
    Moi aussi j'l'ai été pucelle,
    A Grenelle.

    Mais c'est un quartier plein d'soldats,
    On en renconte à tous les pas,
    Jour et nuit i's'font sentinelle,
    A Grenelle.

    J'en ai t'i' connu des lanciers,
    Des dragons et des cuirassiers,
    I's m'montraient à m'tenir en selle,
    A Grenelle.

    Fantassins, officiers, colons
    Montaient à l'aussaut d'mes mam'lons,
    I' m'prenaient pour eun' citadelle,
    A Grenelle.

    Moi j'les prenais tous pour amants,
    J'commandais tous les régiments,
    On m'app'lait mam' la colonelle,
    A Grenelle.

    Mais ça m'rapportait que d'l'honneur,
    Car si l'amour ça fait l'bonheur,
    On fait pas fortune avec elle,
    A Grenelle.

    Bientôt j'm'aperçus qu'mes beaux yeux
    Sonnaient l'extinction des feux,
    On s'mirait pus dans ma prunelle
    A Grenelle.

    Mes bras, mes jambes, mes appas,
    Tout ça foutait l'camp, à grands pas.
    J'osais pus fair' la p'tit' chapelle,
    A Grenelle.

    Aujord'hui qu'j'ai pus d'position,
    Les régiments m'font eun'pension :
    On m'laiss' manger à la gamelle,
    A Grenelle.

    Ça prouv' que quand on est putain,
    Faut s'établir Chaussé'-d'Antin,
    Au lieu d'se faire eun'clientèle,
    A Grenelle.
    Aristide Bruant

     

     

    https://www.youtube.com/watch?v=guu-LmLtpws

     

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  • Ouiquinde gastronomique: nourrissons-nous l'esprit avec François Cavanna et Omar Khàyyàm

     

    Il y a cinq ans, le 29 janvier 2014, François Cavanna allait rejoindre Omar Khayyàm pour cultiver l'Humour et la Raison dans les vignes du seigneur. Savourons en leur mémoire ces quelques lignes.

    franàois cavanna,omar khàyyàm


    François Cavanna :

    Un dieu salaud est capable de tout. Il n'y a pas d'autre terme à l'alternative: ou pas de dieu, ou un dieu salaud. J'ai choisi pas de dieu. Et si, pour improbable que soit la chose, Dieu existe quand même, ce dieu infiniment bon, infiniment intel­ligent qu'on nous présente, alors il ne peut pas m'en vouloir de ne pas croire en lui, puisqu'il fait tout pour cela. Je joue gagnant à tous les coups.

     

    Omar Khàyyàm :

    Si assuré et ferme que tu sois, ne cause de peine à personne ; 
    Que personne n’ait à subir le poids de ta colère.
    Si le désir est en toi de la paix éternelle,
    Souffre seul, sans que l’on puisse, ô victime, te traiter de bourreau. 

     

    Combien de temps jeterai-je des pierres dans la mer !
    Je suis écœuré des idolâtres de la pagode :
    Kháyyám ! Qui peut assurer qu’il habitera l’Enfer ?
    Qui donc jamais visita l’Enfer ? Qui, jamais, revint du Ciel ?

     

    François Cavanna :

    Peu importe

    Peu importe que la vie soit un accident, une chimie de hasard,

    Peu importe que se soient condensées galaxies et soleil, planètes et satelittes,

    Peu importe que quelques molécules se soient accolées en uhe première gelée vivante,

    Peu importe que la vie ai emplie les océans, et puis en soit sortie, et puis soit devenue crapaud, lézard, singe et enfin homme,

    Peu importe,

    Tu es là.

    Au bout de tout cela,

    Tu es là.

    Tout cela s'est fait pour toi.

    Ces milliards d'années, ces univers, ces hécatombes,

    Tout cela pour aboutir à toi.

    Et voilà : tu es là.

    Toi tout seul.

    Tu es un point infime de l'espace, un instant fugitif du temps,

    Mais tu es toi,

    Toi tout seul.

    Tu n'es pas la continuation de ton père, ni du père de ton père, ni des pères des pères de tes pères.

    Tu n'as pas demandé à être là,

    Mais tu y es,

    Tu es là,

    Tu es toi,

    Toi tout seul.

    Tu ne dois rien à personne ni à rien.

    Tu ne peux savoir pourquoi tu es là, ni si quelqu'un t'y a mis, pas même s'il y a un « pourquoi » ni s'il y a un « quelqu'un »,

    Et qu'importe ?

    Tu es là.

    N'écoute pas les menteurs.

    N'écoute pas les peureux.

    N'écoute pas la peur au fond de toi,

    N'écoute pas la tentation de la peur au fond de toi,

    N'écoute pas les profiteurs de la peur.

    Surtout,

    Surtout,

    Ne crois pas.

    Ne crois en rien, jamais,

    Ni pas peur,

    Ni par amour,

    Ni par pitié,

    Ni par faiblesse,

    Ni par convenance.

    Ne crois pas !

     

     

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    Omar Khàyyàm :

    Tu n’as pas aujourd’hui de pouvoir sur demain ;
    L’anxiété du lendemain est inutile.
    Si ton cœur n’est pas insensé, ne te soucies même pas du présent ;
    Sais-tu ce que vaudront les jours qu’il te reste à vivre ? 

    Sache ceci : que de ton âme tu seras séparé,
    Tu passeras derrière le rideau des secrets de Dieu.
    Sois heureux…tu ne sais pas d’où tu es venu;
    Bois du vin…tu ne sais où tu iras.

     

    François Cavanna :

    Œcuménisme

    Qu'ont en commun les inquisiteurs, les brûleurs de sorcières, les massacreurs de populations au nom de la foi (soixante mille égorgés lors de la prise de Jérusalem pendant la première Croisade), les bénisseurs d'armées, les pendeurs d'hérétiques, les incitateurs à l'assassinat pieu, les lapideurs de femmes adultères, les qui-vont-à-la-messe, bouffent du foie gras et laisse un abbé Pierre leur astiquer la bonne conscience en se faisant le bouc émissaire de la charité ?

    Ils ont en commun le mot clé de tous les culs-bénits :

    AMOUR

    Omar Khàyyàm :

    Nous et le vin et le banc de la taverne et nos corps d’ivrognes nous sommes
    Insoucieux de l’espoir de la miséricorde et de la terreur du châtiment ;
    Nos âmes et nos cœurs, nos coupes et nos vêtements tachés de lie
    Sont indépendants de la terre et du feu et de l’eau

    Ah ! Malheur à ce cœur d’où la passion est absente,
    Qui n’est pas sous le charme de l’amour, joie du cœur !
    Le jour que tu passes sans amour
    Ne mérite pas que le soleil l’éclaire et que la lune le console.

    Au printemps, sur la berge d’un fleuve ou sur le bord d’un champ,
    Avec quelques compagnons et une compagne belle comme une houri,
    apportez la coupe…ceux qui boivent la boisson du matin
    sont indépendants de la mosquée et libre de la synagogue. 

     

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