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art de vivre - Page 51

  • Ouiquinde érotico-grammatical avec Alphonse Allais

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    Complainte amoureuse


    Oui, dès l’instant que je vous vis,
    Beauté féroce, vous me plûtes ;
    De l’amour qu’en vos yeux je pris,
    Sur-le-champ vous vous aperçûtes ;
    Mais de quel air froid vous reçûtes
    Tous les soins que pour vous je pris !
    En vain je priai, je gémis :
    Dans votre dureté vous sûtes
    Mépriser tout ce que je fis.
    Même un jour je vous écrivis
    Un billet tendre que vous lûtes,
    Et je ne sais comment vous pûtes
    De sang-froid voir ce que j’y mis.
    Ah ! Fallait-il que je vous visse,
    Fallait-il que vous me plussiez,
    Qu’ingénument je vous le disse,
    Qu’avec orgueil vous vous tussiez !
    Fallait-il que je vous aimasse,
    Que vous me désespérassiez,
    Et qu’en vain je m’opiniâtrasse,
    Et que je vous idolâtrasse
    Pour que vous m’assassinassiez !

     

    Alphonse Allais

     

    Photo X - Droits réservés

  • Êtes-vous « flexitariens » ? C’est nouveau, ça vient de sortir !

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    …de sortir des cervelles enfiévrées d’« Interbev », l’interprofession de la viande. Késaco ? Le terme « flexitarien » a été inventé par le chroniqueur culinaire américain Mark Bittman (The New York Times magazine), pour désigner tous ceux qui ont décidé de réduire leur consommation de viande. Un végétarien intermittent, en somme ! Les Gilets jaunes, avec leurs actions intermittentes à fréquence hebdomadaire sont des « flexitariens » de la révolution en quelque sorte !

    A midi, je suis invité chez un couple d’amis. La dame est suédoise. Prendraient-ils le risque de ne proposer à leurs invités que des végétaux ? Ne plus offrir de viande, c’est prendre le risque de briser le lien social dans l’imaginaire des gens. Dans les mouvements anti-viande et pro-légumes, il y a une forme d’angoisse face à la vie. On désigne la viande comme l’ennemi et le légume comme le sauveur. Ce couple antagoniste danger/sauveur, diable/ange est récurrent dans nos sociétés. Les marques s’engouffrent dans la brèche du tout végétal, les changements de comportements créant un nouveau marché. Toutefois, il ne faut pas négliger que pour une partie des Français, la viande reste le signe du vrai repas. Invitez des amis et supprimez cet ingrédient de votre plat principal, vous passerez, au mieux, pour un nul en cuisine, au pire, pour un radin qui n’accorde pas d’importance (ni d’amour) à ses convives qui refuseront vos prochaines invitations ! La population française aime trop le foie gras et la blanquette de veau pour s’imaginer un avenir uniquement composé de végétaux !

    Les discours culpabilisants sur la viande, infligés à longueur d’émission par de tristes rabat-joie ont surtout pour effet de miner le moral des éleveurs accusés d’être à la fois des pollueurs et des empoisonneurs.

    Alors que s’ouvre le salon de l’agriculture, il serait temps de nous rappeler qu’Il n’y a pas de pays sans paysan, que de ce paysan dépend notre alimentation, mais aussi notre environnement et que la France est belle parce qu’elle est cultivée.

    A côté des intégristes du tofu et de la carotte râpée, remplacer la viande par un substitut reste l’obsession des ingénieurs agronomes. Avec 9,7 milliards de bouches à nourrir en 2050 et des contraintes environnementales grandissantes, les chercheurs se tournent vers la viande artificielle… Quitte à jouer les apprentis sorciers. D’un côté, il y a l’école du « in vitro » : l’université de Maastricht qui a donné naissance, en 2013, au premier hamburger synthétique fabriqué à partir de cellules-souches prélevées dans les muscles de bovins. De l’autre, celle de l’impression 3D de viande. Ce procédé de bio impression a été mis en place aux États-Unis par la société Modern Meadow. Mais ces techniques posent le même problème : celui de l’acceptation d’une viande artificielle par les consommateurs. Encore heureux !

    Un courant de pensée consiste à dire que la viande est devenue trop banale, que l’on n’en maîtrise plus la qualité, y compris gustative. Pour pallier ce problème de qualité, des scientifiques australiens ont établi un système de prédiction de la qualité sensorielle de la viande sur le principe qu’il faut vendre la viande au juste prix. À partir d’une combinaison « muscle x mode de cuisson » et en compilant plusieurs informations sur les animaux et les viandes (sexe, croissance, poids des carcasses), le Meat Standard Australia (MSA) est ainsi capable d’établir une hiérarchie qualitative (non satisfaisant, 3*, 4* ou 5*). Ce système permet de rémunérer le producteur en fonction de la qualité réelle de la viande plutôt qu’au poids de la carcasse. Une garantie de salaire pour des éleveurs qui peinent à joindre les deux bouts et un gage de qualité pour les consommateurs. Devant la montée en puissance des végétarismes, la montée en gamme du marché de la viande, à l’image du vin ou du café, s’impose. Ce système de classement qualitatif est une idée à creuser.

    Et puis, zoù ! Vivons dangereusement, mangeons de la viande ! Savourons, célébrons l’explosion de saveurs en bouche d’un gigot d’agneau de Sisteron, la souplesse sous la langue d’une côte de cochon entrelardée, la puissance au palais d’un civet de lièvre, l’opulence d’une côte de bœuf, la subtilité d’un magret de canard.

    Et tant pis si nous ne connaissons pas les folies gustatives du tofu grand veneur.


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  • Ouiquinde érotique: l'agneau au colombo

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    « X »

     

    Précipite tes vagues, Boléro de Ravel,

    Tes rythmes envoûtants, obsédants, sensuels

    Entraînent les amants dans une chevauchée

    Qui marie le désir au plaisir du péché.

     

    X a sur la peau la marque des sorcières,

    Et prend dedans les rets de son charme incendiaire

    Les hommes kimboisés qu’elle broiera d’amour

    Puis qu’elle jettera au temps du désamour.

     

    X est avant tout une femme de proie

    Jouissant de croquer ses victimes avec joie.

    J’ai pris bien du plaisir en tenant dans mes bras

     

    Cette fleur dangereuse au venin de cobra.

    Napoléon disait, et là on peut le croire :

    La fuite est très souvent une grande victoire !

     

    Pour « X »: L’agneau au colombo

     

    - Cette fleur carnivore arrivait des Antilles,

    Iles où voient le jour les plus belles des filles.

    Elle parlait créole et j’en étais troublé,

    Disant : « En cas coqué dbou, jamb a ou tremblé ? »

    Pour donner de l’ardeur à ses nombreux amants,

    X leur préparait un repas détonnant,

    Propre à faire surgir les zombies des tombeaux,

    Plat national des îles : l’agneau au Colombo.

    - C’est vrai Victor, ces îles sont paradisiaques,

    Mais comment tu la fais ta bombe aphrodisiaque ?

    - Tranche en tronçons épais courgette et aubergine,

    Égrène, pèle et coupe en dés la christophine,

    Fais de même avec deux belles pommes de terre,

    Prépare deux oignons de façon coutumière,

    Pèle deux gousses d’ail et coupe ton agneau,

    Épaule si possible, en assez gros morceaux.

    Tu fais chauffer de l’huile au fond d’une cocotte,

    Fais sauter cinq minutes viande, oignons en compote,

    Mets deux cuillères pleines de poudre de Colombo,

    Tu remues et tu mouilles avec trois verres d’eau.

    Rajoute, si tu veux, un peu de tamarin,

    Un gros bouquet garni, poivre, et sel marin.

    Monte à ébullition, rajoute tes légumes,

    Du piment de Cayenne, ici c’est la coutume,

    C’est du feu ! Tu en mets la pointe d’un couteau.

    Tu laisses cuire une heure, à couvert, et bientôt

    Des parfums capiteux, taquinant tes narines,

    Vont réveiller en toi des puissances taurines.

    Tu sers ce plat bien chaud avec du riz créole.

    Pour ce faire tu mets dans une casserole

    Pour cinq ou six personnes, trois verres de riz blanc,

    Et tu fais attention qu’il ne soit pas collant.

    Abondamment, à l’eau, tu vas donc le rincer

    Et tu cuis à grand feu dans beaucoup d’eau salée.

    Les Antilles sont un grand carrefour de races,

    Caraïbes, Indiens, Noirs et Blancs ont leur place.

    Du Sri Lanka provient le nom de Colombo

    Car c’est la capitale de ce pays si beau

    D’où sont venus nombreux pour vivre et travailler

    Tamouls et Cinghalais aux deux siècles derniers.

    À nous, belles conquêtes ! Le vin vous embellit.

    Continuons la fête, ouvrez-nous votre lit.

    Chantons, rions, mangeons, et trinquons nuit et jour

    À la beauté des femmes, au vin et à l’amour !

     

    Ingrédients et proportions pour six personnes :

    - 1 aubergine, - 1 courgette, - 1 christophine (encore appelée chayotte), - 2 pommes de terre de bonne taille, - 2 gousses d’ail, - 2 oignons pelés et hachés, - 1 épaule d’agneau désossée et coupée en morceaux assez gros, - 3 cuillères à soupe d’huile d’olive, - 2 cuillères à soupe bombées de poudre de colombo, - 1 peu de tamarin (on trouve ces ingrédients spécifiques chez les épiciers asiatiques ou antillais), - 1 bouquet garni, - sel, - poivre, - 1 cuillère à café de piment de Cayenne (ou moins pour les non habitués).

     

    Photo X - Droits réservés

     

    in: "GROSSIR (ou pas!) sans peine et sans régime"