Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

art de vivre - Page 11

  • Peut-on être HEUREUX avec ALZHEIMER ?

    Aidant Une.jpg

     

    Ménage à trois ! Eh oui, mais un drôle de triolisme : ma compagne Nicole, mézigue et un troisième, pas invité mais qui s’est imposé, un dénommé Alzheimer. Faut faire avec… Alors on fait avec, depuis bientôt vingt ans.

    Ça n’a rien d’original, bien sûr, et des récits concernant cette situation sont légion. J’en ai acheté et lu quelques-uns, espérant y trouver des informations à travers les expériences similaires à la mienne et me permettant de faire évoluer, d’améliorer notre rapport quotidien avec ce drôle d’invité. Mais nada, que dalle… Surtout les jérémiades de gens s’apitoyant sur leur propre sort…

    Il se trouve que nous – ma compagne Nicole « amante » forcée du dénommé Alzheimer et moi – vivons au quotidien depuis deux décennies cet étrange triolisme. Et que malgré les difficultés nous sommes – oserais-je le dire ? - heureux. Oui HEUREUX !

    Mon entourage, qu’étonne et enchante ce bonheur relatif bien sûr mais indéniable, m’a incité à donner le « mode d’emploi » de cette cohabitation vivable, voire heureuse avec cet intrus familier qu’est le ci-devant Alzheimer. Ce mode d’emploi m’a été donné par un médecin gérontologue à la longue et fructueuse expérience, le Docteur Lombard :

    « LES PERSONNES atteintes d’Alzheimer communiquent essentiellement par l’affectif. Elles sont à la fois des éponges et des miroirs. Elles prennent et intègrent tous les stimuli affectifs que vous leur envoyez, c’est le côté éponge. Et elles vous les renvoient multipliés par deux, cinq, huit, dix et plus, c’est le côté miroir. Autrement dit si vous leur parlez gentiment, calmement, patiemment, si vous leur envoyez des ondes affectives positives, des ondes d’amour, elles vous le rendront et votre vie commune restera « vivable », acceptable, voire harmonieuse. Mais si vous leur envoyez des ondes négatives, des paroles agressives, vous allez en prendre plein la gueule ! À vous de voir. »

     

    Ça a été tout vu. C’est donc l’objet de ces quelques lignes où je vais m’efforcer de faire connaître les protagonistes, la découverte pas évidente de l’arrivée sournoise de la maladie, leurs états d’âme face à cette fatalité, l’évolution de ce satané trio et surtout les tuyaux pratiques, les petites combines qui permettent « d’apprivoiser la bête ».

    Comment résoudre les problèmes essentiels : se nourrir, dormir, faire la toilette, se déplacer ?
    Comment établir un rapport heureux entre l’aidant et l’aidée ?
    Comment se comporter avec l’entourage, la société, les institutions aidantes ?
    Un des secrets pour une symbiose heureuse : l’humour !

     

    On le trouve sur Amazon.fr

    ICI

  • ÇA CRAME ! Et ça pose questions...

    mégot incendiaire.jpg

     

    On regardait, un peu blasés, les feux géants de Californie, de Sibérie, de Grèce, de Turquie. Maintenant c’est chez nous, c’est chez moi, en Provence. Dans les Maures et chez Gégé, à Beaumes-de-Venise. C’est une calamité qu’on connaît, hélas. Des forêts entières partent en fumée. Il faut cent ans pour faire un pin, une minute pour qu’il explose en feu…

    Alors pourquoi ça crame là et en ces périodes de grandes migrations touristiques ? Comme par hasard, la Provence, la Côte d’azur et la Corse sont les lieux les plus prisés par les touristes. C’est comme ça.

    Le feu qui ravage les Maures est parti, comme par hasard, d’une aire d’autoroute. Donc on peut raisonnablement penser qu’il est d’origine humaine. Mais ce ne sont pas les touristes qui mettent volontairement le feu. Les actions réellement malveillantes sont généralement le fait de locaux : jalousie de chasseurs, bergers « préparant » de futurs parcours à moutons, promoteurs « prévoyants » dégageant une colline pour, vingt ans après, acheter et construire. Sans oublier les abrutis fascinés par le feu et le ballet des Canadairs. Si, ça existe. Mais il faut savoir que le trif pour un incendie volontaire, c'est les assises.

    Les touristes mettent le feu non pas sciemment mais par KONNERIE.

    La konnerie tragique, c’est de jeter son mégot, même sommairement écrasé, par la fenêtre de sa voiture, sur autoroute comme sur toutes les nationales et départementales. Elles sont belles nos petites routes qui permettent de découvrir ces si jolis paysages de l’intérieur, qui traversent ces odorantes forêts de pins où cransignent les cigales. Mais ce sont de véritables brûlots avec la chaleur et la sécheresse estivales. Les aiguilles de pins dégagent des vapeurs de térébenthines extrêmement inflammables. Un mégot et surtout son filtre vont se consumer lentement et longtemps. Assez longtemps en tout cas pour qu’une rafale de mistral ravive la minuscule braise jusqu’au point éclair. Et c’est le départ d’un feu de forêt… Ça coûte jusqu’à 45 000 euros et 3 ans de taule. Mais que dire des constructeurs automobiles qui ont supprimé le cendrier dans les nouvelles voitures ?

    La konnerie, c’est de faire un barbecue en campagne. On les fait griller à l’ombre bien sûr les merguez et les côtelettes d’agneau. Qui dit ombre dit arbres. Et les arbres, chez nous, ce sont presque toujours des pins… On revient au cas précédant…

    La konnerie c’est de faire un sympathique feu de camp au bord d’une petite rivière. Il y a quelques années, j’ai vu, de mes yeux vu, un groupe de sympathiques jeunes Allemands allumant un feu entre quatre pierres sous une pinède bordant le Gardon, dans les magnifiques gorges de Collias. Je les ai « allumés » gentiment mais fermement et ils ont éteint leur truc. Hélas, quelques jours plus tard, à la suite de pareilles konneries inconscientes, les gorges ont cramé…

    La konnerie, pour ceux qui arrivent l’été dans leur résidence secondaire dans le Luberon, dans les Alpilles ou dans les Maures ou l’Estérel, c’est de ne pas avoir fait débroussailler le pourtour de sa propriété et de brûler les herbes, les branches tombées de l’hiver et autres végétations qui gênent les vacances. « Oui mais on fait attention : on a le tuyau d’arrosage prêt… » Mouais…. Le débroussaillage est pourtant obligatoire dans les 32 départements des régions PACA, Corse, Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes plus l’Ardèche et la Drôme. Également dans les autres départements si un arrêté préfectoral l’exige surtout en cette période de sécheresse. Les maires des communes concernées doivent veiller à la bonne exécution du débroussaillement mais aussi du maintien en état débroussaillé. Ils peuvent donc intervenir auprès des propriétaires négligents et même le faire exécuter d’office au frais de l’intéressé. Et ça coûte bon bon. Comme la contravention et l’astreinte journalière.

    La konnerie, c’est l’urbanisme caractérisé souvent par le laxisme des autorités responsables voire les magouilles qui permettent ou tolèrent la construction de cabanons ou de maisons au milieu des forêts. Avoir sa villa sous les pins, sur la colline dominant la grande bleue ! Le bonheur. Sauf que ça brûle…

    Tous ces fauteurs de feux ne risquent pourtant pas grand-chose par rapport aux dégâts que leur négligence, leur konnerie ou leur malveillance coûtent à l’environnement et à la société. À l’époque de Napoléon, il y avait déjà beaucoup d’incendies dans le Midi. Le Napo, il a été expéditif : il a ordonné à ses préfets de faire fusiller sur le lieu de leurs méfaits les incendiaires ! Et les incendies se sont « miraculeusement » arrêtés…

    Quant aux touristes, leur manière de faire tient au fait qu’ils ignorent les spécificités du Midi. Le danger d’incendie n’est pas le même dans les forêts de l’Île de France, de Belgique ou d’Allemagne et dans celles de Provence, du Languedoc et de Corse.

    Alors, amis touristes qui nous faites l’amitié de venir chez nous, de grâce respectez ces paysages que vous aimez. Ne devenez pas des POURISTES !

    Mais il y a autre chose aussi. C’est la faiblesse des moyens aériens. 26 appareils (12 Canadair, 9 Tracker, 2 Dash et 3 Beechcraft). Des appareils vieux, à bout de souffle dont plusieurs restent au sol parce qu’en panne…

    Question : comment se fait-il que la France, deuxième pays du monde après les États-Unis en matière de construction aéronautique, ne soit pas foutue de concevoir et construire des appareils modernes, spécifiques à ce difficile travail de pompiers de l’air ? Il y a déjà un marché conséquent dans tous les pays autour de la Méditerranée. France mais aussi Italie, Espagne, Portugal, Grèce, Croatie, etc. Et aussi de l’autre côté de la Mare nostrum. Et encore au Canada, aux États-Unis et partout dans le monde.

    Question : il existe bien un mécanisme européen de protection civile, dont l’objectif est de renforcer la coopération en matière de protection civile entre les États membres de l’UE. Mais quid d’une vraie force d’intervention anti incendies européenne ? Avec des moyens aériens payés par l’Union Européenne et une coordination efficace ?

    Question : la forêt originelle méditerranéenne était différente, avec des chênes pubescents à feuilles caduques. Ces chênes au fil du temps ont été remplacés par des chênes verts à feuilles persistantes, beaucoup plus inflammables. L’activité humaine, avec la fabrication du charbon de bois, a participé ce changement. Mais c’est la prépondérance du pin (d’Alep, Lariccio, maritime) qui fait de ces forêts des brûlots quasi explosifs. Ne serait-il pas judicieux de revenir autant que faire se peut à ce type d’arbres (chênes à feuilles caduques, feuillus) lorsqu’on replante après les incendies catastrophes ?

    Eh ! Oh ! Meffi Victor, renifle : t’as tes andouillettes qui brûlent !

     

    Photo X - Droits réservés



  • Au bistro de la Toile : j'ai été Covidé !

    chimulus bistro copie.jpg

     

     

     

    - Oh, fatche, regardez qui arrive : Victor Ayoli ! Attends, avant d’entrer dans mon rade, montre-moi ton « pass ».

    - Je l’ai sur papier, mastroquet de mon cœur. Tè, fais ton office.

    - Voilà. Bienvenue Victor. On ne te voyait plus…

    - Et pour cause, je sors juste de dix jours de « pestiféré ». Eh ouais. Vous avez devant vous un Covidé ! J’ai été testé positif il y a une quinzaine. Alors branle-bas de combat, « Monsieur, qu’elle m’a dit la jolie pharmacienne qui m’a ramoné le tarbouif, considérez-vous comme pestiféré pendant dix jours ». Je me suis donc terré dans mon gourbi, écartant à la crécelle les quelques inconscients qui osaient m’approcher. Puis Madame Lasécu m’a téléphoné, gentiment mais fermement, me demandant de faire un autre test, plus complet. Ce que j’ai fait. Et de prévenir tous mes « contacts ». Ce que j’ai fait.

    - Mais ça se traduisait par quoi le fait que tu sois positif, donc Covidé ?

    - Bof, pas grand-chose. Je me mouchais un peu plus, je me raspugnais la gorge un peu plus, mais c’est tout. Pas de fièvre, pas fatigué exagérément. Un peu moins de pif concernant les odeurs mais je reconnaissais celle du Jaune tout de même. Bref, l’équivalent d’un rhume et même pas d’un gros rhume.

    -… teng ! Si c’est ça le Covid, pas besoin d’en faire un plat.

    - Ouais mais Loulle, il faut préciser une chose : je suis vacciné, avec les deux injections, depuis début mars. Je suis donc une illustration parfaite de l’efficacité du vaccin. Allez, tournée générale.

    - Pourtant, y en a plein qui défilent chaque samedi, pancartes en tête, contre cette vaccination. Et il y a même des soignants et des pompiers…

    - Plein… Relativisons les choses Loulle. Samedi ils étaient 180 000 paraît-il dans toute la France. Sur 67 millions de Français. Alors rappelle-toi quand on était au cours moyen chez M.Soulier et faisons une règle de trois : pour 67 000 000 de Français, il y a 180 000 braillards anti pass anti vax ; pour 1 Français il y en a 67 000 000 fois moins et pour 100 Français 100 fois plus. Ce qui donne 0,268, allez soyons généreux, 0,3 braillard pour cent de la population. J’appelle ça une mino micro minorité. Rien, nibe, que dalle. Mais des connards qui font du bruit et des médias de grand chemin que les montent en épingle.

    Rappelons que les maladies infantiles, qui tuaient les enfants par milliers après-guerre et en laissaient de milliers d’autres estropiés, ont été éradiquées grâce à la vaccination obligatoire – même si ces maladies refont surface, par le fait d’illuminés qui pensent qu’une bonne décoction de prêle, des exercices de respiration ou une médaille de Ste Rita sont aussi efficaces contre la variole, la polio ou la tuberculose qu’un vaccin. Mon père que tu as connu Loulle, est mort tubard à 43 vendanges. La tuberculose, à la sortie de la guerre, c’était terrible, ça tuait des gens jeunes. Puis est arrivé le vaccin BCG. Et la tuberculose a été vaincue. Trop tard pour mon père… Alors les revendications de ces quelques dizaines de milliers de braillards égoïstes, je m’en torche l’oigne avec délectation.

    Ils parlent de leur « liberté » menacée, bafouée, écrasée par un pouvoir « dictatorial ». Mais la liberté de chacun s’arrête où commence celle des autres, lorsqu’elle nie celle des autres, mais également là où commence l’intérêt collectif. Et la première des libertés n’est-elle pas le droit à la vie ?

    Quant aux soignants et aux pompiers qui se sont dévoyés avec ces minables, ils sont archi archi minoritaires et font honte à leurs collègues. Ceux qui refusent de se faire vacciner contre le Covid au nom de leur liberté individuelle tiennent un discours aussi inacceptable qu’un chauffeur de bus scolaire qui voudrait carburer au pastaga dès le petit-déjeuner. Ils n’ont rien à faire dans le milieu formidable des soignants et des pompiers. « Fired ! » comme aurait dit Trump. « Dégagez ! Virés ! »

    Ils crient à la discrimination, à la stigmatisation – c’est la mode, c’est courant cette victimisation de la part de tous les complotistes et autres ennemis de la république – mais alors, ils devraient faire connaître leurs convictions, par exemple en portant gaillardement un badge signalant qu’ils ne veulent surtout pas être soignés en cas de covid. Le principe fondateur de la Sécurité sociale, cette formidable conquête, est que la santé de chacun est assurée par tous. Dès lors il est anormal et profondément injuste de faire supporter aux cotisants le coût d’une maladie que l’on peut stopper par une ou deux petites piqûres dont ces chochottes ont peur. Et puis, allons plus loin : si ces gens qui portent une arme biologique dans des lieux publics contaminent les autres à cause de leur refus du vaccin, il serait logique et juste qu’ils soient poursuivis pour mise en danger d’autrui.

    Le pire c’est que lorsque 90 % de la population sera vaccinée et que donc l’ensemble de la population bénéficiera de l’immunité collective, ces charlots gonfleront leurs petits muscles en proclamant qu’ils ont refusé le vaccin et qu’ils ne sont tout de même pas malades.

    Leur « liberté », c’est celle bien connue du renard dans le poulailler. Elle n’est que le faux nez d’un individualisme forcené et de l’obscurantisme propagé par les réseaux dits « sociaux.

    Qui bouffe notre liberté, Loulle ? La pandémie. Qu’est-ce qui nous la rend ? – et j’en suis l’illustration en revenant chez toi – c'est la vaccination.

    - Bien dit Victor !

    - Tu sais avec quoi je me suis soigné ? Au rosé de Tavel et au Fernet-Branca.

     

    Illustration: merci au regretté Chimulus