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LANTIFADAS - Page 99

  • Dis, Papet, c'est quoi la Paix ?

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    Nous voilà dans les commémorations. Celle de la plus aberrante boucherie qu'il soit. Macron et ses illustres invités vont nous faire de beaux discours. Auxquels on peut préférer les paroles d'Henri Barbusse dans « Le feu, journal d’une escouade » :

    « Plus que les charges qui ressemblent à des revues, plus que les batailles visibles déployées comme des oriflammes, plus même que les corps à corps où l’on se démène en criant, cette guerre, c’est la fatigue épouvantable, surnaturelle, et l’eau jusqu’au ventre, et la boue et l’ordure et l’infâme saleté. C’est les faces moisies et les chairs en loques et les cadavres qui ne ressemblent même plus à des cadavres, surnageant sur la terre vorace. C’est cela, cette monotonie infinie de misères, interrompue par des drames aiguës, c’est cela, et non pas la baïonnette qui étincelle comme de l’argent, ni le chant du coq du clairon au soleil ! »

    Pendant la grande boucherie 14-18, les profiteurs et fauteurs de guerre se la faisaient belle. Les grands boulevards de Paris affichaient une vie trépidante ; les théâtres, les brasseries, les cafés concerts, les boites de nuits étaient pleins de fêtards…

    Pendant que les Français Schneider, De Wendel et autres faisaient discrètement la bringue avec leurs homologues, rivaux et…amis allemands Krupp, Thyssen et autres fabricants de choses en aciers bien pointues, bien aiguisés, qui entrent dans les viandes, qui labourent les chairs, qui brisent les os, qui éclatent les crânes, qui arrachent les yeux, qui explosent en beaux feux d’artifices de mort, les sans-dents de la France d’en-bas s’étripait avec ceux de l’Allemagne d’en-bas. Pour le plus grand profit des précédents.

    La droite la plus bornée, la plus avide, la plus lâche se lâchait, se goinfrait, s’engraissait, se tapissait la tripe de sauces chaudes et onctueuses pendant que les ploucs des campagnes et les manards des villes se faisaient trouer la viande. C’est cette même droite que l’on retrouvera parmi les vichystes, les patrons et les collabos en 40 pendant que les cocos, au coude à coude avec la droite républicaine gaulliste, se battaient. C’est cette même droite sans vergogne, cupide, inculte, avide, pleine de morgue, qui pavane sans vergogne en rêvant de trumpiser le pays.

     La guerre est « l’art » de faire s’entretuer des gens pauvres, qui ne se connaissent pas, au profit de gens riches qui, eux, se connaissent… Cette maxime à la véracité sans cesse renouvelée à travers les époques a été superbement illustrée par cette chanson de tonton Brassens qui par la dérision lucide marque le désespoir, la résignation mais aussi la révolte de ceux qu’on envoyait à l’abattoir pour rien, sinon transcender la connerie humaine, seule approche que l’on puisse avoir de l’infini…

    Eh oui, la guerre, ça pue le sang, la merde, la peur, la mort...

    La guerre, c'est l'ombre omniprésente de la mort. De celle qu'on donne comme de celle qu'on redoute.

    La guerre, ça sent la poudre qui excite, mais ça sent surtout la sueur aigre de la trouille, la merde du camarade qui se chie dessus, l'odeur doucereuse et écœurante du cadavre qui gonfle au soleil puis dont le ventre éclate, libérant la tripaille putride où grouillent les vers.

    La guerre, c'est le désespoir du camarade touché et qui attend des secours qui ne peuvent venir.

    La guerre, c'est l'égoïsme salvateur, primordial qui vous fait penser - lorsque votre voisin d'attaque tombe à côté de vous, haché par une rafale ou la tête explosée par une roquette – qui vous fait crier dans votre pauvre tronche: « ouf, c'est lui, c'est pas moi! »

    La guerre, ce sont les cris de douleur du camarade touché, les hurlements et les sanglots, les aboiements somme toute rassurants de la vieille bête d'adjudant qui hurle ses ordres.

    La guerre, l'embuscade, c'est le corps qui s'efforce de se rétrécir au delà du possible, qui voudrait s'infiltrer dans le plus petit interstice, qui voudrait se fondre dans la boue de la tranchée, la caillasse du djebel ou la vase de la rizière.

    La guerre, ce sont les ongles qui se crispent sur la terre à chaque rafale qui vous cherche, qui va vous trouver. C'est la haine de l'autre, de celui qui veut votre peau. C'est le doigt qui ne relâche plus la détente de votre fusil dérisoire.

    La guerre, c'est de la merde.

    La Paix, petit, c'est une belle garce que l'on la cherche. Toujours. Mais qu'elle est belle ! Et précieuse...

     

    https://www.youtube.com/watch?v=l2F5qaHzkj0

     

    Et après tonton Georges, allez voir ça :

    https://www.youtube.com/watch?v=lIRAnmsk_cc

     

     

    Illustration: merci à Kroll

  • Ils hurlent à la mort d'une femme ! Au nom de Dieu…

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    Regardez-les hurler à la mort. À la mort d’une femme, suppôt de Satan désignée de toutes les « religions » dîtes « du livre ». Son crime : avoir bu un verre d’eau elle, la « koufar », la chrétienne, dans un puits réservé aux musulmans. BLASPHEME ! Et une seule sentence : la MORT !

    On croit rêver, non, on cauchemarde devant une telle montagne de stupidité, de méchanceté. Elle a donc été appréhendée sans ménagements, emprisonnée, jugée et condamnée à la mort par pendaison. C’est la coutume au « pays des purs », le Pakistan. Devant les protestations internationales, la sentence n’a pas été exécutée immédiatement et Asia Bibi – c’est le joli nom de la condamnée – a même bénéficié, après huit années de prison, d’un acquittement « au bénéfice du doute » de la part de la Cour suprême pakistanaise ce 31 octobre.

    Depuis, à l’appel du Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP), un groupe religieux islamiste radical devenu parti politique, des manifestations massives bloquent les villes et réclament hystériquement la mort pour la « blasphématrice », pour la chrétienne, pour la Femme.

    Voilà où mène le fanatisme découlant logiquement de toutes ces névroses collectives appelées « religions du livre ». Peut-il en être autrement lorsque, de la naissance à la mort, chaque acte de la vie - de la manière de se laver à celle de manger, de la façon de chier à celle de faire l’amour – est codifié, écrit, imposé. Aucune liberté, aucune marge de manœuvre, aucun libre-arbitre, aucune critique admise. Il faut se soumettre ou mourir. Les musulmans ne sont-ils pas les premières victimes de ce cancer de l’esprit qu’est l’islam, une idéologie qui les façonne, leur pollue l’entendement et qu’il leur est interdit de quitter sous peine de mort ?

    Mais ne nous leurrons pas, ces dérives mortifères ne sont pas une « spécialité » de l’islam. Pour s’en convaincre, rappelons-nous l’histoire édifiante du chevalier de la Barre, chez nous, il y a à peine deux siècles et demi.

    C’est en août 1765 que les habitants d’Abbeville constatent qu’un crucifix du Pont-Neuf a été abîmé. Après quelques atermoiements, on finit par soupçonner un gentilhomme de dix-neuf ans, Jean-François Lefebvre dit le Chevalier de La Barre, déjà inquiété pour des propos impies et pour ne pas avoir accepté de se découvrir lors du passage d’une procession ! Terrible sacrilège...

    La condamnation du tribunal d’Abbeville le 28 février 1766 est sans appel : le Chevalier de La Barre est condamné à avoir un poing coupé, la langue arrachée et à être brûlé vif, après des aveux sous la torture et la découverte du « Dictionnaire philosophique » de Voltaire et d’autres livres licencieux chez lui. On n’a effectivement rien à envier aux pires exactions islamistes !

    Le Chevalier de La Barre essaie de se défendre tant bien que mal devant ce procès irrégulier en interjetant devant le Parlement de Paris, qui lui accorde d’être décapité avant d’être brûlé le 1er juillet 1766 par quinze voix contre dix. Voilà une bien belle indulgence ! En outre, Voltaire est clairement visé durant le procès par le rapport du conseiller Pasquier qui appelle l’autodafé du « Dictionnaire philosophique » mais aussi l’éradication de son auteur « que Dieu demande en sacrifice ». Foutez-moi Voltaire et ses satanés livres au barbecue, qu'ils proclament et réclament les calotins...

    L’arrestation du philosophe en tant qu’instigateur de cette profanation est donc réclamée, ce dernier se réfugie au pays de Vaud (en Suisse près de Lausanne) puis demande asile auprès du « despote éclairé » Frédéric II le Grand, roi de Prusse.

    De son exil, Voltaire s’élève contre l’iniquité et la cruauté de ce procès réclamant la révision de ce dernier, comme le montre sa lettre au Comte d’Argental :

    « L’atrocité de cette aventure me saisit d’horreur, et de colère. Je me repens bien de m’être ruiné à bâtir et à faire du bien dans la lisière d’un pays où l’on commet de sang-froid, en allant dîner, des barbaries qui feraient frémir des sauvages ivres. Et c’est là ce peuple si doux, si léger et si gai ! Arlequins anthropophages ! Je ne veux plus entendre parler de vous. »

    Le philosophe ne réussit pourtant pas à faire réviser le jugement, malgré ses protestations et la demande de réhabilitation, dans les cahiers de doléances, du chevalier par la Noblesse de Paris.

    Le chevalier De La Barre fut la dernière personne exécutée en France pour blasphème. Il est victime de l’obscurantisme religieux et des petits complots de la bourgeoisie locale (le lieutenant du tribunal d’élection chargé de l’enquête est un ennemi acharné du Chevalier depuis que sa tante, qui a recueilli La Barre, l’abbesse de Willancourt, a repoussé ses avances.). Sa cause deviendra aussi célèbre que celle de Calas à Toulouse et de Sirven à Castres.

    Son exécution, symbole de l’arbitraire de la justice et de sa collusion avec le pouvoir religieux, est l’un des grands événements amorçant le processus de « déchristianisation » de la France au XVIIIe siècle. Et une première marche de la Révolution. Il faudra cependant attendre La Convention en 1793 pour que le Chevalier de La Barre soit réhabilité avant d’être élevé à la figure de victime du fanatisme catholique au XIXe siècle. Il est devenu un symbole de la lutte pour la laïcité et une icône de la Libre-Pensée.

    Les malheureux peuples soumis au joug de l’islam en sont encore à cette époque. Il nous a fallu la grande Révolution pour nous débarrasser de cet obscurantisme religieux assassin, ce n’est pas pour le voir revenir dans les fourgons des mahométans ! L’obscurantisme produit de l’obscurantisme en une génération ! C’est ce qui s’est produit au Pakistan, en Iran, en Afghanistan…Et c'est ce qui pourrai nous guetter.

    L’article 18 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme, issue de notre Révolution est pourtant sans ambiguïté et devrait protéger Asia Bibi : Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites.

    Parler des Droits de l’homme – et surtout de la femme – en terre d’islam, c’est comme péter dans la sacristie !

    Signalons ici quelques exemples des relations bizarres de l’homme à la femme selon le salafisme wahhabite.

    - La légalisation de la pédophilie, puisque le mariage des gamines parfois dès l’âge de 5 ans est possible, sous condition d’acceptation par le père. Hypocrisie doublée de sadisme, comme si la gamine pouvait savoir le viol qui l’attend, alors que le père sait parfaitement.

    - La polygamie : pour permettre aux femmes qui arrivent parfois à la quarantaine sans s’être mariée de trouver un mari à partager…

    - Légalisation de l’esclavage sexuel : par des Imams visiblement machos, stupides et ignares quand ils rappellent les devoirs de la femme envers son mari. Puisqu’elle doit se tenir toujours disponible pour le plaisir de monsieur ! Si l’envie de copuler le prenait, elle doit tout lâcher pour le satisfaire. Sinon elle est justiciable de violence en cas de non-exécution… et le mari est dans son droit de la battre.

    - La femme et le travail : les femmes ne doivent pas travailler mais se consacrer à la procréation et à l’éducation des enfants…

    - Le mariage pour le plaisir, « zaouaj el moutâa » ou la légalisation de la prostitution : le gouvernement iranien a autorisé et généralisé le mariage de plaisir. Une journée par semaine les hommes qui le désirent pourront recourir à cette prostitution légalisée sous couvert d’islam en contractant un mariage bidon juste pour le plaisir sexuel. C’est pour faire baisser les abus sexuels selon les ayatollahs qui ont légiféré sur cette question ! Hypocrisie.

    - La répudiation : il suffit à l’homme de dire à sa femme trois fois « je te répudie, je te divorce » devant témoins pour que le divorce soit effectif au tort de la femme.

    - Le droit de cuissage : la femme au travail est considérée comme une tentation permanente aux hommes : une récente fatwa l’autorise à accorder ses charmes à son supérieur hiérarchique. Les cheikhs d’El Azhar en Égypte ont pondu cette fatwa parce que la femme au travail, au contact de l’homme, constitue une tentation permanente pour lui. C’est pourquoi « ils » légalisent son rapport sexuel avec son chef supérieur, ce qui valide son « péché » auprès de son mari pour ne pas avoir à divorcer puisque c’est « halal » (licite).

    - La femme au foyer : le désir de certains hommes d’enfermer les femmes dans leurs foyers, sinon de les voiler entièrement pour les soustraire aux tentations sexuelles et au regard concupiscent des hommes. Des obsédés sexuels !

    - Le droit de « corriger » sa femme : un cheikh donnait même des conseils au mari pour procéder par paliers à la correction de son épouse. S’il doit la battre, qu’il évite de la défigurer, conseille-t-il cyniquement !

    - La violence à l’égard des femmes : la violence avec laquelle les sympathisants salafistes d’Ennahdha vont de ville en ville en Tunisie (pourtant le pays musulman le plus ouvert !) pour agresser les femmes non voilées dans les rues, leur intimant l’ordre de se voiler. Et par la violence et la terreur, ils y parviennent ! Allant jusqu’à inciter au viol de celles qui refuseraient de se voiler, puisqu’il devient « halal » (licite, permis…), leur dit-on !

    - Le voile d’abord et maintenant la burqa et le niqab : il n’est écrit nulle part que la femme doit s’accoutrer de la sorte pour être une bonne musulmane… L’idée viendrait de couvrir la femme depuis que certains ont déclaré son corps « awra » (honteux) et donc qu’il lui faut le couvrir entièrement.

    - La lapidation des femmes jusqu’à ce que mort s’ensuive : châtiment suprême réservé aux fautes graves comme l’adultère. On a vu en Afghanistan l’insoutenable scène filmée de bout en bout montrant la hargne des hommes qui s’acharnent sur une jeune fille. La haine et la violence qu’ils y mettent sont à la hauteur de leur frustration de mâles en rut privés de satisfaire leur désir bestial ! On y voit une délectation morbide à meurtrir le corps d’une femme convoitée mais qu’ils ne pouvaient avoir.

    - Les crimes d’honneur autorisés voire encouragés, dont sont victimes les femmes. Où parfois il revient au fils de tuer sa mère pour adultère ou ce qui est supposé comme tel, comme un regard porté sur un autre homme que le sien, pour laver l’honneur de la famille ! C'est ce qui mine ce pays musulman d'Europe, l'Albanie, sous le nom de « Kanun ».

    - Le savoir est réservé aux hommes : que dire de l’affirmation répétée des cheikhs et des imams que le savoir doit être réservé aux hommes uniquement, car les femmes naturellement sont idiotes, donc hermétiques à tout savoir.

    - Les relations nécrophiles : un autre imam rassure les nécrophiles, puisqu’il leur autorise des relations sexuelles avec leur épouse morte, mais pas au-delà de 6 heures après son décès, précise-t-il ! Après la viande risque d'être avariée...

    Avec l'aide des collabos nazislamistes, voilà le monde que voudraient nous imposer les salafistes wahhabites, qui tiennent le haut du pavé en terres d’islam, et qui régissent ce « grand pays ami » qu’est l’Arabie saoudite, berceau de toutes ces dérives de l’islam. Voilà pourquoi je suis viscéralement réfractaire à toutes les « religions du livre » et particulièrement à l’islam.

    Eh ! Oh ! Victor, déconne pas, l’Arabie saoudite, c’est une terre d’islam. Et ce n’est pas seulement un pays « ami », c’est avant tout un client ! Un client pour nos belles machines à tuer…

    Et un client, dans notre paradis ultralibéral, c’est sacré !

     

    Photo X - Droits réservés

  • Gravidité Pour d’Autres : la face sociétale de l’ultralibéralisme qui soumet tout et tous aux lois du marché.

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    On a déjà connu les « Lebensborn », voici maintenant le bébé-produit, l'enfant marchandise… C'est la chute vers le « progrès ».

    On a subi sur toutes étranges lucarnes, dans toutes les machines à bruit la révoltante promo d’un « homo » racontant - avec la complicité écœurante de la coterie journalistique – comment il a fait fabriquer et combien il a payé une « famille ». Comment il a pu bénéficier du formidable « don » que lui aurait fait une mère porteuse « rêvant de cela depuis son enfance ». Un don, ce serait celui d’une femme riche offrant de porter un enfant que ne pourrait pas avoir un couple de pauvres ! Novlangue, hypocrisie, connivence.

    Pierre Bergé énonçait que « louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? » Ces propos obscènes trahissent très bien la réalité des choses : la maternité pour autrui conduit à mettre des femmes pauvres à la disposition de couples riches.

    L’idéal, sur lequel certains médecins travaillent avec acharnement, serait que les mères porteuses soient des machines, concentrées et vouées corps et âme à leur unique fonction : fabriquer un enfant pour d’autres.

    La question cruciale est celle de savoir si nous voulons instituer une société où les enfants sont fabriqués et vendus comme des produits, et si nous sommes conscients des conséquences sur le regard que nous porterons sur eux, ainsi que sur les relations humaines et sociales qui en résulteront.

    L’intrusion dans le corps des femmes rendue nécessaire par la gestation pour autrui est déraisonnable. Elle est plus grande encore que dans la prostitution. Celle-ci laisse en effet en principe indemne le corps de la femme (sauf dérive condamnable, bien sûr), ce qui est très loin d’être le cas de la production d’enfants pour autrui. Comparaison choquante ? Si une femme peut licitement louer son utérus pour neuf mois, pourquoi le droit l’empêcherait-il de louer son vagin pour une heure ou deux ?

    On n’est pas loin de l’esclavage, même si en l’occurrence c’est une « servitude volontaire ». Le lien avec l’esclavage n’est pas forcé ni exagéré, car la pratique de la gestation pour autrui met des femmes au service et à la disposition d’autrui dans des proportions inédites depuis l’abolition de l’esclavage. La comparaison est ouvertement faite aux États-Unis : ainsi, par exemple, selon Jeremy Rifkin et Andrew Kimbrell, « une fois que les femmes, attirées par une rémunération, signeront ces contrats pour produire des bébés pour des clients, leurs corps deviendront des biens marchands ; elles deviendront des esclaves 24 heures par jour pendant 270 jours ».

    L’enfant fabriqué et vendu ! Il y aurait à présent les « enfants-produits », fabriqués par les uns pour être remis à d’autres. Le mouvement de production des êtres humains par la voie médicale a certes été initié déjà avec l’assistance médicale à la procréation (la PMA), mais le « produit » n’était alors pas encore entièrement fabriqué par un autre que son destinataire. La gestation pour autrui passe à un stade ultérieur et à une différence de nature plus que de degré, en ce qu’elle implique la fabrication et la remise d’un produit fini, même si celui-ci est éventuellement fabriqué avec les gamètes de l’un ou l’autre des membres du couple receveur. On évite bien sûr de parler de « vente », puisque ce contrat est censé être réservé aux choses, les personnes ne pouvant plus être vendues, précisément depuis l’abolition de l’esclavage.

    Une vie qui se développe dans son ventre, ce n’est pas rien, ça crée viscéralement d’extraordinaires liens ! Dès lors, pour les margoulins de l’enfant-produit, il faut faciliter le « désinvestissement affectif » de la mère porteuse lors de la grossesse. Il faut casser de gré ou de force les liens affectifs de la mère porteuse, réduite autant que possible à un simple utérus et à un simple instrument, pour mieux valoriser ceux des parents d’intention : les acheteurs, puisque au « meilleur des mondes » ultralibéral le client est roi. Après nous avoir convaincus à grand renfort de médias de l’importance de la vie intra-utérine de l’enfant et des rapports qu’il noue à ce moment avec sa mère, on doit à présent affirmer au contraire qu’un enfant est dans un ventre maternel comme il serait dans une machine ou un sac !

    La France - pays « rétrograde », pays « frileux », bavent les partisans de l’enfant-produit – a jusqu’à présent résisté aux pressions. Mais celles-ci sont de plus en plus vives, avec la complicité de la « justice » européenne, pour que les enfants produits et achetés hors de nos frontières (États-Unis, Ukraine, Inde) soient reconnus par la loi et donc l’état-civil français. Les protagonistes de ces transactions entendent forcer les portes et imposer le fait accompli. La logique du « fait accompli » est l’une « des plus délétères concernant l’avenir d’un enfant quand elle valide une transgression juridique ». Le droit a en charge l’intérêt général et il ne peut encourager des pratiques illicites en approuvant et régularisant a posteriori ceux qui auraient transgressé l’interdit pour mettre les autorités devant le fait accompli. On ne peut donc que se réjouir de voir la Cour de cassation française tenir bon et résister aux nombreuses pressions dont elle est l’objet. Elle a ainsi, dans plusieurs arrêts du 6 avril 2011, approuvé les cours d’appel d’avoir refusé la transcription sur l’état civil français de filiations établies à l’étranger à la suite de l’exécution de contrats de gestation pour autrui, en ajoutant que les jugements américains donnant effet à de telles conventions sont « contraires à la conception française de l’ordre public international », c’est-à-dire aux valeurs fondamentales de la France.

    On s’offusque à juste titre du fait que la GPA implique l’idée de marchandisation du corps de la femme. Mais au regard du droit, la marchandisation la plus évidente est celle de l’enfant, indiscutablement traité, dans l’opération, comme un objet produit et abandonné à autrui contre une rémunération. Si on admet cela, au nom de quoi interdirait-on alors, par exemple à des femmes qui souhaitent accoucher sous X, ou même à toutes les femmes qui ne voudraient plus de leur enfant, de céder celui-ci ou même simplement de le donner, à sa naissance, à un couple qui le voudrait ? Et qu’en sera-t-il de l’enfant défectueux ? Une fois l’enfant traité comme un produit, il ne faudra pas s’étonner de voir arriver les problématiques et le vocabulaire juridiques liés aux produits défectueux. Avec retour à l’envoyeur ? Mais quel envoyeur ? Celle qui a loué son ventre ? L’agence qui a organisé le contrat ? Les magistrats qui l’ont autorisé ? L’État qui l’aura légalisé ? S’agissant de l’enfant, les juges devront décider ce qu’il convient de faire si plus personne n’en veut, s’il est handicapé ou diminué, ou encore s’il décède.

    Pour continuer sur le plan juridique, que devra-t-on juger si la mère porteuse est à proprement parler elle-même victime d’un préjudice ? Si la grossesse ou la mise au monde de l’enfant lui provoquent des dommages irréversibles ? Ou même « seulement » si elle doit subir une césarienne ? Ou une épisiotomie ? Et si elle meurt au moment de l’accouchement ? Le couple d’intention devra-t-il réparer ces dommages ? Que décidera-t-on – et qui décidera – s’il faut, à un moment ou à un autre, choisir entre la mère et l’enfant ?

    Cet enfant, quels seront ses sentiments, une fois apte à comprendre, lorsqu’il aura accès au détail des clauses et arrangements relatifs à sa naissance ? Faudra-t-il lui révéler les circonstances de sa naissance et aura-t-il le droit de connaître ses origines ?

    Qu’en est-il aussi des dommages subis par les enfants ? Qu’éprouveront-ils en apprenant que leur mère les a portés pour de l’argent et qu’ils ont ainsi été vendus ? Comment vivront-ils le fait qu’elle les ait abandonnés à leur naissance, c’est-à-dire qu’elle ait renoncé à être leur mère ? Que déduiront les autres enfants de la mère porteuse en voyant leur mère se séparer d’un enfant qu’elle a porté ? L’enfant pourra-t-il demander la réparation de tous ses préjudices ?

    Où est l’intérêt de l’enfant, et où est sa liberté, lorsque des adultes font entre eux des arrangements pour déterminer qui seront ses père et mère ? Lorsqu’il est traité comme un produit que la mère qui l’a porté doit remettre à un couple commanditaire contre une rémunération ? Après tant d’efforts et de combats pour que l’enfant soit considéré comme une personne à part entière, on admettrait sans résistance que l’enfant soit une chose que des adultes pourraient commander, fabriquer et s’échanger de gré à gré ?

    Si la maternité de substitution était autorisée, on assisterait à des déchirements entre des couples payeurs et des mères porteuses qui souhaiteraient finalement garder leur enfant ; on verrait des enfants handicapés ou diminués dont personne ne voudrait plus ; des situations où le couple ayant commandé l’enfant s’est séparé pendant la grossesse de la mère porteuse et se déchire à propos de l’enfant, soit que les deux veuillent le garder, soit au contraire qu’ils n’en veuillent plus ; des cas où la mère porteuse est victime de dommages physiques pendant la grossesse ou l’accouchement, ou souffre de dépression ou de troubles psychologiques à la suite de la séparation d’avec son enfant, etc., etc. Il n’y aura plus qu’à contempler avec consternation les histoires les plus sordides. D’autant que, s’étalant sur une durée de temps assez longue, la gestation pour autrui est propice aux changements de sentiments et d’avis et, partant, à de nombreux contentieux. La réalité dépassera alors parfois la fiction.

    On doit admettre qu’on ignore encore les conséquences de la légalisation de ces pratiques pour les enfants. Si on se lance néanmoins dans l’aventure à l’aveugle, c’est alors qu’on accepte d’expérimenter sur eux.

     

    Je ne suis pas juriste et donc toute cette argumentation n’est pas de mon fait mais de Mme Muriel Fabre-Magnan. Je ne peux qu’engager tous ceux que cette question intéresse, à approfondir la question en lisant son livre « La gestation pour autrui – Fictions et réalité » chez Fayard plutôt que de se laisser enfumer par cette caste de bobos du chaud-bise ou des mé(r)dias qui profite de leur fort pouvoir d'influence par le passage privilégié sur tous les plateaux pour imposer à la société, sous le faux-nez de la "modernité" ce qui ne convient et n'arrange qu'une petite minorité.

     

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    Sources et liens édifiants :

    https://www.fayard.fr/documents-temoignages/la-gestation-pour-autrui-9782213677699

    https://www.agriculture-environnement.fr/2008/07/23/jeremy-rifkin-la-nouvelle-coqueluche-europeenne

    https://www.kirkusreviews.com/book-reviews/andrew-kimbrell/the-human-body-shop/

    http://www.rfi.fr/afrique/20130511-nigeria-police-libere-17-adolescentes-retenues-une-usine-bebes

    https://www.naptip.gov.ng/wp-content/uploads/2018/09/VID-20180921-WA0006.mp4

    http://www.rfi.fr/afrique/20110602-trafic-bebes-destines-vente-decouvert-nigeria

    https://hoszhana.wordpress.com/2013/10/06/inde-une-gigantesque-usine-a-bebes-pour-tous-types-de-couples-occidentaux/

    https://www.arte.tv/fr/videos/077343-000-A/la-fabrique-a-bebes/