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LANTIFADAS - Page 34

  • Gamellophilie estivale: L’Aïoli des Académiciens

    Pilon trisson et aioli.jpg

    Aïoli !

    Mot sonnant comme un salut gaillard ! D’Avignon à Marseille il est un étendard. Emblème culinaire, en terres de Provence il engendre gaieté, amour et pétulance. Pour unir ceux qui l’aiment, il est avantageux tant son parfum puissant éloigne les fâcheux.

    L’aïoli est en soi un éloquent symbole ses valeurs des pays où court la Farandole : l’or de l’œuf est fortune, rondeur, fécondité, l’ail est puissance mâle, santé, virilité, quant à l’huile d’olive, impériale maîtresse c’est elle l’unité, l’harmonie, la richesse.

    L’aïoli est parfait quand lou trissoun ten dré (l), quand le pilon de bois, dans la sauce dorée, tient droit tel un Priape redoutable et vainqueur dans l’onctueux parfum qui chavire les cœurs.

    L’Académie des Amoureux de l’Aïoli, chaque année, réunie en un conclave, élit parmi les cuisiniers du pays des cigales celui dont la recette lui paraît idéale.

    Voici celle que fait, lors de grandes agapes, Henry Estévenin, de Châteauneuf-du-Pape. Truculent moustachu, buveur et quintalien, il est le "Grand Aillé" : grade suprême dans la hiérarchie de l’Académie des Amoureux de l’Aïoli dont je m’honore d’être une des membres fondateurs, ce qui explique mon pseudo !



    Pour que ton aïoli soit de bonne facture, tout doit bien être à la même température. L’huile, l’ail et les œufs, le mortier, le pilon sont préparés la veille ou le matin selon que tes invités viennent dîner ou souper. Car voilà un travers qu’il convient de stopper, On n’est pas dans le Nord, c’est à midi qu’on dîne et le soir que l’on soupe en terres provençales !

    Pour six convives il te faut douze gousses d’ail dont tu ôtes les germes, quatre beaux jaunes d’œuf, du sel, du poivre blanc, beaucoup de jus de coude et un pichet de blanc.

    Le vin, dans l’aïoli, ce n’est pas pour la sauce mais pour le cuisinier !

    À l’aide du pilon, dans un mortier de marbre, tu écrases en pommade ail et sel. Tu mets tes jaunes d’œufs et tu tournes, tu tournes, sans te distraire pendant deux, trois minutes pour tout bien mélanger.

    Puis tu laisses reposer, juste le temps de boire deux ou trois bons canons avec tes acolytes, devant le cabanon.

    Reprends ton appareil et coince le mortier entre tes genoux, et serre volontiers.

    Éloigne les badauds et concentre-toi bien, c’est là que ça se passe : ou c’est tout, ou c’est rien !

    Tu commences à verser ton huile goutte à goutte, en tournant de bon cœur, d’un seul sens, tu t’en doutes.

    Si tu suis la recette très rigoureusement, l’émulsion doit se faire assez rapidement. Quand l’aïoli a pris, verse en un fin filet ta bonne huile d’olive. Maintiens ton mouvement régulier jusqu’au bout, ne mollis pas surtout. S’arrêter, c’est tabou. Tu peux remplacer le « trisson », le pilon de bois, par un fouet. C’est moins esthétique mais plus efficace.

    Si elle est réussie, elle doit être épaisse, onctueuse, dorée, mais pleine de finesse.

    Le pilon, en son sein, tient droit sans se vautrer. Présentant ton chef-d’œuvre, dit : "Lou trissoun ten dré" ! (le pilon tient droit)

    Traditionnellement, l’aïoli accompagne la morue dessalée, seul poisson des campagnes. Fais-la tremper un jour dans de l’eau fraîche et claire. Moi je fais comme les Portos, grands connaisseurs en matière de « bacalaoù » : dans le réservoir d’eau du chiotte. Ce qui fait que chaque fois que quelqu’un tire la chasse, il change l’eau !

    Avant le repas, tu récupères ta morue, tu la tranches en belles portions que tu feras pocher deux à trois minutes selon l’épaisseur des portions, dans de l’eau frémissante, juste avant de servir.

    Fais bouillir à l’avance œufs durs et escargots, du chou-fleur, des carottes et des haricots verts, des patates, bien sûr, en bonne quantité que, pas plus que les œufs, il ne faut éplucher.

    Sers ces aliments chauds dans des plats séparés Et, trônant au milieu, l’aïoli dans son mortier.

    Que boire avec ce plat ? La question reste ouverte. Du rouge, du blanc sec, ou même du rosé

    Si c’est servi bien frais, on peut tout écluser.

    Quelques originaux prétendent que le « vrai » aïoli se monte sans œufs. On peut. Mais l’aïoli « cague » très vite, laissant son créateur dans des moments de grande solitude… En duel avec un de ces ayatollahs de l’aïoli, j’ai eu la victoire modeste…

    Bon appétit et large soif !



    Ingrédients et proportions pour six personnes :

    Pour la sauce : - six gousses d’ail, blanc de préférence, desquelles vous enlevez les germes, - deux cuillerées à café de sel fin, - quelques tours de poivre blanc du moulin, - deux jaunes d’œuf, - trois-quarts de litre d’huile d’olive vierge extra AO.C..

    Attention : faites en sorte que tous ces ingrédients soient à la même température. C’est primordial pour prévenir tout ratage (on dit alors, si ce malheur arrive, que l’aïoli a "cagué").

    Pour le plat : - un kilo de morue sèche que vous ferez dessaler, - un kilo de carottes, - un kilo de haricots verts, éventuellement quelques bettera­ves rouges, - douze œufs durs, - trois douzaines d’escargots de mer (les "bioù", escargots dont la coquille présente des cornes), - trois douzaines d’escargots des garrigues provençales, - 3 kg de pommes de terre cui­tes à la vapeur.

     

    Les vins conseillés

    L’Académie des Amoureux de l’Aïoli, autorité incontestée en la matière, a longuement travaillé - verre en main - sur le délicat problème des vins les plus aptes à accompagner l’aïoli.

    Le poisson qui en constitue une partie essentielle incite à pencher pour des vins blancs secs. Les légumes cuits à la vapeur appellent des vins rosés. La délicatesse des fragrances de l’huile d’olive s’accommode fort bien de vins rouges charpentés. Mais la puissance de la sauce dominée par l’ail ne s’accommode que… d’eau prétendent certains Académiciens. On ne peut tout de même pas aller jusqu’à de telles extrémités !

    Essayez donc des blancs de Cassis, Châteauneuf-du-Pape, Cairanne, Rochegude, Picpoul de Pinet ; des rosés Tavel, Chusclan, Valréas, Vaison­le-Romaine, Côtes-de-Provence ; des rouges de Vacqueyras, de Lirac, de Sablet, de Rasteau, de Violès, des Costières de Nîmes.

     

    Photo: Moi

  • Ouiquinde érotique avec Popaul Verlaine

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    À Madame

     

    Quand tu m’enserres de tes cuisses
    La tête ou les cuisses, gorgeant
    Ma gueule de bathes délices
    De ton jeune foutre astringent,

    Où mordant d’un con à la taille
    Juste de tel passe-partout
    Mon vit point, très gros, mais canaille
    Depuis les couilles jusqu’au bout.

    Dans la pinete et la minette
    Tu tords ton cul d’une façon
    Qui n’est pas d’une femme honnête ;
    Et nom de Dieu, t’as bien raison !

    Tu me fais des langues fourrées,
    Quand nous baisons, d’une longueur,
    Et d’une ardeur démesurées
    Qui me vont, merde ! au droit du cœur,

    Et ton con exprime ma pine
    Comme un ours téterait un pis,
    Ours bien léché, toison rupine,
    Que la mienne a pour fier tapis

    Ours bien léché, gourmande et saoûle
    Ma langue ici peut l’attester
    Qui fit à ton clitoris boule-
    de-gomme à ne plus le compter

    Bien léché, oui, mais âpre en diable,
    Ton con joli, taquin, coquin,
    Qui rit rouge sur fond de sable ;
    Telles les lèvres d’Arlequin.

    Paul Verlaine, Femmes, 1890

     

    Illustration: merci à Modigliani

     

  • Europe : accord « historique » entre les solidaires et les radins.

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    Suite au fiasco de l’U.E. dans la gestion du Covid 19, qui a eu la victoire dans le bras de fer entre les solidaires et les radins ? Entre les généreux et les égoïstes ? La cohésion voire l’avenir de l’Union européenne passait par le résultat de cette confrontation entre la proposition franco-allemande et celle des quatre « frugaux » (ce sont les nouveaux éléments de langage « suggérés » aux médias pour qualifier les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark et la Suède à la place de « radins »).

    Par un « miracle » dont l’U.E. a le secret, un compromis a été enfin trouvé après plus de 100 heures de « négociations », c’est-à-dire de magouilles, de tripatouillages, de menaces, de coups de gueule. Et tout le monde peut dire qu’il a gagné. Bof… Vantardises de cour d’école.

    MacronMerkel peuvent dire qu’ils ont réussi – et c’est vrai – une première « historique »: faire mutualiser par tous les pays de l’Union une dette servant à relancer l’activité dans les pays les plus touchés par la crise Covid 19.

    Mais alors, les « Frugaux », enfin les Radins (Pays-Bas, Autriche, Danemark, Suède) ils ont perdu ? Tè, fume…

    Ils ont obtenu non seulement le maintient mais encore l’augmentation de cette scandaleuse aberration qu’est le « rabais » accordé à certains pays dans leur contribution au budget de l’Union. Avec en plus un droit de regard sur l'utilisation que feront les « Pigs » du fric emprunté par l'Union Européenne.

    On se souvient des outrances de la britannique Margaret Thatcher hurlant le 30 novembre 1979, à Dublin. « I want my money back », exigeant ainsi de retrouver une partie de l’argent versé. Et le couilemollisme des dirigeants français de l’époque les Giscard et Barre, puis Mitterand, Mauroy et Fabius a permis à Miss Maggy (celle chantée par Renaud) d’obtenir en 1984, chaque année un énorme chèque de remboursement d’une partie de la contribution de son pays. Payé à 27 % par nos sous !!! Et ça a continué jusqu’au Brexit.

    Ce que l’on sait moins, c’est que les Pays-Bas, l’Autriche et la Suède ont aussi obtenu leurs « chèques » annuels à partir de 2002. Et que c’est désormais le Danemark qui bénéficie aussi d’une telle correction. Ils suivent en cela l’Allemagne qui a également obtenu un « chèque » annuel pour minorer sa contribution nette à partir de 1985 ! Les « quatre radins » négociant en bloc, ont donc obtenu une substantielle augmentation de cette ristourne ! L’Allemagne a fait le gros dos mais n’a pas abandonné la sienne… Quant à la France, non seulement elle n’a jamais demandé de rabais mais elle casque…

    Ils sont sympas les « Pays-Bassiens ». En temps que citoyens peut-être, mais en temps qu’Etat, ce n’est pas les figues du même panier. Ce pays de margoulins (ça veut dire commerçants, marchands) est surtout connu pour vendre légalement de la drogue dans des magasins et des femmes exposées en vitrines. Un pays de narcos et de proxos, quoi…

    Pas seulement. Ça, c’est pour la galerie, pour le folklore. Les Pays-Bas c’est surtout le pays de « l’optimisation fiscale » pour les multinationales. Le Parlement européen l’a inclus, en mars de l’an dernier dans le club des cinq paradis fiscaux de l’Union européenne, aux côtés de Chypre, Malte, l’Irlande et le Luxembourg. Il y a 15 000 sociétés « boîtes aux lettres » aux Pays-Bas. Deux paradis fiscaux, Curaçao et Aruba, toujours dans le giron du royaume des Pays-Bas, ont été exclus de la liste noire néerlandaise des États infréquentables ! Ben voyons. En plus, le fisc garde le secret sur les entreprises qui bénéficient des accords de ruling. Et l’absence d’obligation de publication des comptes leur permet de conserver la confidentialité sur leurs opérations d’évasions fiscales.

    C’est encore donc le pays des « rulings », accords fiscaux confidentiels ultra-avantageux conclus avec l’administration néerlandaise (dont celui en or massif négocié avec le pétrolier Shell). lls ne sont pas frugaux, les Bataves, pour récupérer les profits des sociétés des autres, ce qu’apprécient fortement les multinationales qui y installent un siège souvent bidon. Ainsi, Altran, Bonduelle, Danone, Decathlon, Gemalto, Geodis, Renault Nissan, Thales, Unibail-Rodamco et bien d’autres ont leur siège aux Pays-Bas. Ce qui offre des possibilités de satisfaire sa faim, voire de se goinfrer avec « le sandwich hollandais ». Ceci en collaboration avec un autre pays pirate de l’U.E., l’Irlande. Qui se ressemble s’assemble.

    Le « sandwich hollandais » est une technique d’optimisation fiscale complexe exploitant les failles et manquements présents dans la législation néerlandaise. En effet, l’État néerlandais n’effectue pas de prélèvement à la source sur les redevances qui entrent et sortent de son territoire. Cette spécificité rend les Pays-Bas particulièrement attractifs, notamment pour les entreprises multinationales, car elle permet à celles-ci d’extraire leurs bénéfices hors Union Européenne sans payer d’impôt sur les sociétés, ou très peu. Pour ce faire, le « sandwich hollandais » entre dans plusieurs mécanismes plus globaux d’optimisation fiscale, dont le plus connu est probablement le "Double irlandais et sandwich hollandais". Quels poètes ces voyous...

    La technique "Double irlandais et sandwich hollandais" consiste à exploiter les différences de taxation entre pays ainsi que les failles présentes dans les législations, afin de diminuer au maximum l’impôt des sociétés. Globalement, trois filiales sont créées par la multinationale. Deux filiales en Irlande, l’une ayant une activité réelle sur le territoire (principe de l’établissement stable), l’autre une holding ayant son siège social hors Europe. Une autre holding, cette fois-ci européenne, est également créée aux Pays-Bas.

    Le principe de base pour une multinationale est de pouvoir transférer une partie de ses bénéfices, sous forme de royalties ou autre, de sa filiale irlandaise vers sa holding hollandaise, puis vers sa holding non-européenne. Une fois ces étapes effectuées, les bénéfices sont rapatriés dans la juridiction du siège social de la holding non-européenne, souvent un paradis fiscal. C’est ainsi que les GAFA nous font de joyeux bras d’honneur.

    Bon. Alors qu’est-ce qu’on peut faire ? Ben on peut par exemple ne pas forcément acheter des produits « pays-bassiens » comme les lessives Ariel, Omo, les produits Philips, les produits faussement italiens Bertolli, les chocolats faussement français Côte d’or, Milka, les amuse-gueule Tuc, les fameux biscuits LU, tous les fromages hollandais, les bières Amstel, Heineken, etc.

    Moi, ce que j'en dis, eh… Vous le voyez vous-même, mais je vais faire attention en faisant mes courses !

     

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