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poésie - Page 11

  • Pour un réveillon original: les vulves de truies farcies !

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    Bérénice

     

    Titus désirait tant la belle Bérénice 

    Que, des  Romains, il la rêvait impératrice.

    L’empereur, pour ses yeux de geai, se consumait,

    Elle était étrangère et pourtant il l’aimait.

     

    La rondeur de ses seins, la courbe de ses hanches

    Sa crinière d’ébène, sa carnation si blanche

    Enflammaient, du monarque,  et les jours et les nuits.

    Cette princesse juive, il la voulait à lui.

     

    Mais c’était faire fi du racisme borné

    Qui se dressa dans Rome contre cet hyménée.

    Elle fut rejetée par le peuple et la cour,

     

    Et Titus dût choisir : son trône ou son amour.

    Tout empereur qu’il fut, il dût rendre les armes,

    Noyant sa vie gâchée dans un torrent de larmes.

     

     

    Pour Bérénice : Les vulves de truies farcies

     

    - Tout empereur qu’il fût, ton Titus est un âne !

    Lui sait comment séduire une aguichante ânesse,

    Comment en obtenir les plus tendres caresses

    En l’emmenant brouter les meilleures avoines !

    - Tu as raison, petit ! Pour avoir Bérénice,

    Pour avoir le bonheur de goûter sa peau lisse,

    Pour entrer dans son lit et croquer ses appâts

    Il eût dû mitonner, pour elle, un bon repas !

    Sur un grand triclinia mollement allongés

    L’empereur et sa belle auraient alors mangé

    Pour se faire la bouche un grand plateau d’oursins,

    Des huîtres de Lucrin et de légers gressins.

    Grillées dans l’ail pillé, des darnes de murènes,

    Les meilleures étant nourries de chair humaine.

    Puis un mulet farci de prunes, d’abricots,

    Poché dans du garum et du lait de coco.

    Pour réchauffer les sens et délier les langues.

    Viendrait un foie gras d’oie à la crème de mangue,

    Des foies de rossignols, des cervelles de paon,

    Des escargots au lait. Des trompes d’éléphants

    Que l’on servait braisées dans un bouquet de menthe

    Dont chacun reconnaît les vertus excitantes.

    Puis on aurait servi des talons de chameaux

    Que l’on confit longtemps dans un jus de pruneaux.

    Des becfigues farcis d’une rabasse noire

    Sur des fonds d’artichauts venus des bords de Loire.

    Tout ceci n’est qu'hors-d’œuvre, simplement des gustus

    Accompagnés de vins au miel et au lotus.

    Titus aurait troublé l’esprit de sa convive

    En commandant un corps de danseuses lascives,

    Des gladiateurs nus luttant avec ardeur

    Dont les muscles huilés dégageant une odeur

    De mâles étalons à têtes d’Adonis

    Auraient fort excité la belle Bérénice.

    Serait alors venu le temps de la cena

    Qui est chez les Romains le temps fort du repas.

    Mais parmi tous les mets que les Romains révèrent

    C’est la vulve de truie farcie que tous préfèrent.

    - Eh ! Oh ! Dis donc, Victor, ils sont fous tes Romains !

    Car pour cuisiner ça, faut en avoir un grain !

    - Ne croit pas ça petit, ce plat était célèbre

    Dans cet immense empire, du Tigre jusqu’à l’Ebre.

    - Pour te farcir ces vulves, Victor, comment tu fais ?

    - Sers-moi d’abord à boire, je suis trop assoiffé.

    Tu haches, de la truie,  un morceau de ventrèche

    Ou bien d’échine grasse, mais pas de viande sèche,

    Deux têtes de poireaux épluchées jusqu’au blanc,

    Tu piles au mortier cumin et poivre blanc

    Ajoute du garum et des feuilles de rue

    Mais attention le nez car l’un et l’autre puent !

    Tu mélanges le tout pour en faire une farce

    Qui te sers à garnir la vulve de la garce

    Tout en y ajoutant du poivre noir en grains,

    Un soupçon de cumin et des pignons de pin.

    Par du fil à brider, tu couds les orifices.

    Pendant tout ce travail, tu prépares à l’office

    Un court bouillon léger parfumé au garum,

    Ce nuoc-mam des Romains au si puissant arôme,

    Un peu d’huile d’olive et un bouquet garni,

    Quelques graines d’aneth et de l’oignon bruni.

    Tu y poches tes vulves vingt à trente minutes.

    C’est le plat préféré des patriciens en rut !

    A nous, belles conquêtes ! Le vin vous embellit.

    Continuons la fête, ouvrez-nous votre lit.

    Chantons, rions, mangeons, et trinquons nuit et jour

    A la beauté des femmes, au vin et à l’amour !

     

     

    Ingrédients et proportions pour six personnes:

    - 2 vulves de truie d'ampleur convenable, - 9 hectos d'échine grasse de cochon, - 6 têtes de poireau, - 3 oignons, - 3 cuillerées à dessert rase de cumin, - autant de poivre blanc, - autant de graines d'aneth, - 3 cuillerées à dessert bombées de poivre noir en grains, - 3 poignées de pignons de pin, - 12 feuilles de rue (on trouve facilement cette plante dans nos garrigues, on la reconnaît à son odeur forte plutôt fétide), - 6 cuillers à soupe de nuoc mam, - 1 gros bouquet garni (thym, laurier, sarriette, persil plat), - 3 cuillers à soupe d'huile d'olive, - sel, - eau, - fil à brider.

     

    In: "GROSSIR (ou pas !) sans peine et sans régime"

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     Photo X - Droits réservés

  • Ouiquinde érotique avec Apollinaire

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    Mon beau membre asinin


    Tes mains introduiront mon beau membre asinin
    Dans le sacré bordel ouvert entre tes cuisses
    Et je veux l’avouer en dépit d’Avinain
    Que me fait ton amour pourvu que tu jouisses

    Ma bouche à tes seins blancs comme des petits suisses
    Fera l’honneur abject des suçons sans venin
    De ma mentule mâle en ton con féminin
    Le sperme tombera comme l’or dans les sluices

    Ô ma tendre putain tes fesses ont vaincu
    De tous les fruits pulpeux le savoureux mystère
    L’humble rotondité sans sexe de la terre

    La lune chaque mois si vaine de son cul
    Et de tes yeux jaillit quand tu les voiles
    Cette obscure clarté qui tombe des étoiles

    Guillaume Apollinaire

     

    Photo X - Droits réservés

     

  • Ouiquinde gastronomique « giletjaunien » : Le cassoulet de Paulette.

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    Les fluo gilets jaunes, dans tous les coins de France

    Font office, ces jours, d’arme de résistance.

    En d’autres temps, au Sud, les lances, les épées

    Eurent comme allié un plat : le cassoulet !

     

    En ce temps-là, petit, les terres occitanes

    Subissaient les horreurs des foudres vaticanes.

    La conjonction rapace de talibans papistes

    Et de seigneurs brumeux aux vues colonialistes

    Jetait en pays d’Oc des hordes franchimandes.

    Ils tuaient, ils violaient, ces barbares en bandes,

    Saccageant les campagnes, pillant villes et bourgs,

    Exterminant le peuple, brûlant les troubadours.

    Sous les exhortations de l’affreux Dominique

    Ils cramaient les Parfaits, sous le nom d’hérétiques.

    Ces bœufs au front obtus, à l’ombre de leur croix

    Menaient honteusement, pour leur pape et leur roi

    La razzia des voleurs : la guerre de conquête.

    Finies les Cours d’Amour, place au bal des squelettes.

    - Ces temps étaient bien durs, ces gens étaient bien laids

    Mais, Victor, on devait parler du cassoulet !

    - Exactement, petit. Ouvre ce Saint-Nabor

    Et buvons à la Dame Jehanne de Lavaur,

    Car c’est elle qui, en ces périodes troublées,

    Au front de l’ennemi, créa le Cassoulet !

    Ah ! Il fallait la voir notre Dame Jehanne,

    Indomptable, farouche et belle comme Diane,

    Culbutant les marauds, écrasant les soudards,

    Taillant et estoquant Franchimands et Picards,

    Plus de six pieds de haut et lourde d’un quintal,

    Sa crinière de geai et ses yeux de cristal,

    Galvanisaient le peuple assiégé de la ville

    Et glaçaient de terreur les assaillants débiles.

    Tous abordaient l’hiver de l’an mille cent onze.

    Les rives de l’Agout changeaient leurs ors en bronze,

    Les assiégeants, menés par Simon de Montfort

    S’efforçaient d’affamer le peuple de Lavaur,

    Place fortifiée entre Albi et Toulouse,

    Capitale du Sud, de son honneur jalouse.

    L’Occitanie d’alors était démocratique,

    On discutait de tout sur la place publique,

    On s’aimait, s’entraidait, partageait l’assiettée,

    Les maîtres mots étaient Amour et Liberté.

    Dans Lavaur étranglée, la position est grave.

    Jehanne alors regroupe et harangue ses braves :

    - « Monfort veut notre peau, il devra payer cher,

    Ne nous nourrissons pas d' avés et de paters !

    Amenez tous céans ce qui se peut manger,

    Tout ce que vous avez, nous l’allons partager. »

    Et chacun apporta, de caves et greniers,

    Qui des tours de saucisses, qui des cochons entiers,

    Qui des canards confits, qui de la graisse d’oie,

    Qui des sacs de Pamiers, qui des fèves de Foix.

    Dans de vastes chaudrons on fit cuire le tout.

    C’est ainsi que naquit le célèbre ragoût,

    L’un des plats les meilleurs qui se puissent avaler,

    Puissant, tonitruant, fondant : le Cassoulet !

    De Castelnaudary à Toulouse et Lavaur

    De Castelsarrasin à Pamiers et Cahors,

    Des berges de l’Ariège aux rives de Garonne,

    Du château de Phébus aux tours de Carcassonne,

    Le cassoulet est roi, le cassoulet est maître,

    Il donne à ses sujets plénitude et bien-être,

    De tout le Sud-ouest il est le plat fanion

    Symbole de l’union et de la rébellion.

    Voici comment le fait Paula de la Verrière,

    Jehanne d’aujourd’hui, grande, forte et altière.

    Les premiers ingrédients, ce sont les haricots,

    Il te faut des Pamiers, ou sinon des Cocos.

    S’ils sont secs, trempe-les avant de mettre à cuire,

    S’ils sont frais, dans de l’eau, tu les mets à blanchir

    Demi-heure environ, toujours à gros bouillons,

    Du sel évidemment et des petits oignons.

    Lorsque les haricots sont souples sous le doigt

    Tu égouttes et réserves, au chaud comme il se doit.

    Range de belles couennes au fond de la marmite,

    Place tes haricots par-dessus tout de suite,

    Un carré de cochon frotté d’ail et de sauge,

    Quelques tours de saucisse, de Foix, Toulouse ou Auch,

    À Toulouse on y met un morceau de mouton,

    À Castelnaudary, seulement du cochon,

    Trois tomates en quartiers, mondées, épépinées,

    Un saucisson de couennes et du petit-salé,

    Quelques clous de girofles, poivre, bouquet garni.

    Tu mouilles avec le jus où les fayots ont cuit,

    Tu couvres et tu mets pour trois heures à feu doux.

    Va-t’en boire un canon, et oublie ton faitout.

    Deux heures après tu ouvres et vérifies le plat,

    Si besoin est, rajoute du bouillon, juste un doigt,

    Tu poses sur le tout - avec quelle allégresse ! ­

    Des cuisses de canard confit, avec leur graisse.

    Tu fermes de nouveau et remets sur le feu,

    Ou plutôt dans le four, une bonne heure ou deux.

    Pour l’onctuosité - c’est un secret, écoute ! ­

    Sept fois, à la cuiller, tu casseras la croûte

    Qui se forme au-dessus de ton plat qui mijote,

    Fais délicatement, avec tact et jugeote.

    Ton cassoulet est prêt, met l’oulo sur la table

    Et sert à tes convives des portions équitables.

    Accompagne ce plat d’un vin rouge puissant,

    Cairanne, Châteauneuf, Gigondas ou Visan.

    Dégustant ce fleuron des cuisines de France,

    Tu manges, avec Jehanne, un plat… de Résistance !

    Cessons pour aujourd’hui ce conte culinaire,

    Ma tripe est assoiffée, remplis raz bord mon verre

    D’un de ces vins subtils, poussés en Languedoc

    Qui te rendent gaillard, solide comme un roc.

     

    Ingrédients et proportions pour six personnes :

    - 2 kg de haricots frais, des pamiers, des cavaillonnais, des cocos de Paimpol, à la rigueur des soissons (avec des haricots secs, divisez cette quantité par deux et faites tremper une nuit avec un peu de bicarbonate), - 3 couennes de cochon, - 1 carré d’un demi-kilo de cochon (rouelle ou filet), - 1 kg de saucisse de Toulouse, - 1 saucisson de couenne, - éven­tuellement 1 demi-kilo de mouton (morceaux pour ragoût), - 2 hectos de petit-salé en dés, - 6 cuisses de canard confit, - 6 gousses d’ail, - 6 feuilles de sauge (fraîche ou sèche), - 1 oignon piqué de six clous de girofle, - 3 tomates coupées en quartiers, - 1 gros bouquet garni (thym, laurier, persil), - 2 cuillerées à café de poivre noir, - 1 poignée de gros sel de Camargue, - de l’eau à la demande (pour cuire les haricots).

     

    Les vins conseillés :

    A plat puissant, vins généreux. Pour le cassoulet, en vins de la vallée du Rhône : Cairanne, Vinsobres, Visan, Tulette, Rochegude, Suzette, Séguret, Violès, Rasteau, Sérignan-du-Comtat, Beaumes-de- Venise, Lirac, Bédarrides, St-Gervais, St-Victor-Lacoste, Estézargues, Domazan.

    En vins du Languedoc et du Roussillon : Saint-Chinian, Pic-Saint-Loup, Saint-Georges-d’Orques, La Méjanelle, Faugères, Minervois, Fitou… Cor­bières, Collioure.

    En vins de Provence : Bandol, Palette, Barjols, Saint-Maximin, La Roquebrussanne, Cogolin, Le Cannet-des-Maures, Bellet.

    Sans oublier, bien sûr, les Gaillac, les Madiran, les Cahors et les Pécharmant.

     

     

    Illustration originale Vincent Barbantan

     

    In "GROSSIR (ou pas!) sans peine et sans régime !"