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poésie - Page 10

  • Ouiquinde gastronomique: le sandre au beurre rouge.

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    Les pavés de sandre au beurre rouge.

     

    Connaissez-vous le sandre ?

    Un poisson carnassier assez facile à prendre

    Pour mon ami Alain, ce pirate du Rhône

    Qui, parfois, fanfaronne

    En m’apportant, heureux, l’œil frisant de plaisir

    Plusieurs de ces poissons qu’il me laisse choisir.

    Un autre mien ami m’a offert la recette

    Qui va faire du sandre un prince de l’assiette :

    C’est les pavés de sandre en sauce au beurre rouge.

    Hum ! J’en ai déjà les moustaches qui bougent !

    Prenez un beau poisson d’environ un kilo

    Dont il vous faut lever les filets et la peau

    Détaillez en portion de 150 grammes

    Mais si c’est en peu plus, n’en faites pas un drame.

    Pour cuire le poisson, il y a deux écoles :

    Au cuit-vapeur pour ceux qui ont du cholestérol,

    Ou bien au four avec sel, poivre du moulin,

    Un demi-verre d’eau, comme pour le colin,

    Recouvrez l’appareil d’une feuille d’alu

    Mais enfin, ce n’est pas un besoin absolu.

    Four à 180 et cuisson 20 minutes

    Et attaquez la sauce sans perdre une minute.

    Dans une casserole, réduisez à feu vif

    Un flacon de vin rouge de Saumur-Champigny

    Musclé de deux cuillers de vinaigre de vin.

    Réduisez des deux-tiers ce mélange angevin.

    Ciselez finement deux belles échalotes

    Mais pas des hollandaises, c’est de la camelote.

    Ajoutez-les alors à votre réduction

    Ainsi qu’un pot de crème. Tournez sans componction.

    Incorporez deux hectos de beurre ramolli

    En le montant au fouet, comme pour l’aïoli.

    Assaisonnez le tout par le sel et le poivre

    Puis passez l’appareil dedans une passoire.

    Servez avec fierté, juste après l’apéro,

    Nappé de sauce rouge, votre sandre bien chaud

    Que vous dégusterez en bonne compagnie,

    Accompagné bien sûr de Saumur Champigny

    Cessons pour aujourd’hui ces contes culinaires

    Ma tripe est assoiffée, remplis ras bord mon verre

    D’un grand vin rouge ou blanc de nos terroirs de France

    Synonyme d’amour, plaisir et abondance.

     

    Victor Ayoli

     

    Photo X - Droits réservés

     

  • Ouiquinde gastronomique : les quenelles!

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    Comment peut-on laisser la superbe quenelle

    Être dégueulassée par des mains criminelles ?

    Cette douceur oblongue, célèbre à Nantua,

    Fille de Lucullus et de Gargantua

    Représente pour moi le bonheur des papilles

    Et non quelque vulgaire Hitler de pacotille.

    - Oh ! Victor, calme-toi, tu deviens chatouilleux !

    - Foin de ces konneries, redevenons sérieux.

    On va donc préparer, pour ce soir, des quenelles

    Ces filles de l’amour sont aussi…queue’n-elle !

    Versez dans une casserole à fond épais,

    Un quart de litre d’eau, un bloc de beurre frais

    Une pincée de sel et montez à bouillir ;

    Deux hectos de farine et tournez sans mollir

    Jusqu’à ce que la pâte se dessèche un bon peu ;

    Incorporez alors trois beaux œufs, hors du feu.

    Lorsque la pate est tiède, faites-en un boudin

    Sur un plan fariné, la roulant dans vos mains.

    Sectionnez l’appareil oblong en six portions

    Que vous allez rouler, avec grand attention,

    Pour en faire, à la main, six accortes quenelles.

    Dans de l’eau frémissante, pochez alors les belles,

    Dès qu’elles remontent, seules, à la surface

    Mettez-les dans un plat, disposées en rosace.

    Réservez-les au chaud et attaquez la sauce.

    Au mortier et pilon, et sans être flemmard,

    Concassez les carcasses et pinces de homards

    Dans de l’huile d’olive, cinq minutes, à feu vif,

    Vous faites revenir votre dispositif,

    Rajoutez de l’oignon, du poireau émincé,

    Laissez cuire, en tournant, cinq minutes tassées,

    Singez à la farine, puis mouillez aussitôt

    Au fumet de poisson, vin blanc sec et Pineau.

    Pressez trois gousses d’ail, concentré de tomate,

    Du piment d’Espelette et quelques aromates

    (Persil, thym et laurier), laissez cuire sans hâte.

    En milieu de cuisson ajoutez poivre et sel,

    Buvez un coup de blanc pour vous remettre en selle.

    Un quart d’heure plus tard, vous passez au chinois

    En pressant bien les ingrédients sur les parois.

    Nappez de cette sauce votre plat de quenelles,

    Et alors le bonheur vous prendra sous son aile.

    Cessons pour aujourd’hui ce conte culinaire,

    Ma tripe est assoiffée, remplis raz bord mon verre,

    De ce nectar divin de la Coste-du-Rhône

    Et laisse près de moi la coupe et la bonbonne.

     

     

    Photo X – Droits réservés

     

  • Ouiquinde érotique avec Beaumarchais

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    L'épouse à la mode


    La jeune Elvire, à quatorze ans,
    Livrée à des goûts innocents,
    Voit, sans en deviner l'usage,
    Eclore ses appas naissants ;
    Mais l'amour, effleurant ses sens,
    Lui dérobe un premier hommage :
    Un soupir
    Vient d'ouvrir
    Au plaisir
    Le passage ;
    Un songe a percé le nuage.


    Lindor, épris de sa beauté,
    Se déclare ; il est écouté :
    D'un songe, d'une vaine image,
    Lindor est la réalité ;
    Le sein d'Elvire est agité,
    Le trouble a couvert son visage.
    Quel moment
    Si l'amant,
    Plus ardent
    Ou moins sage
    Pouvait hasarder davantage !


    Mais quel transport vient la saisir !
    Cet objet d'un premier désir,
    Qu'avec rougeur elle envisage,
    Est l'époux qu'on doit lui choisir ;
    On les unit :
    Dieux ! quel plaisir !
    Elvire en fournit plus d'un gage.
    Les ardeurs,
    Les langueurs,
    Les fureurs,
    Tout présage
    Qu'on veut un époux sans partage.


    Dans le monde, un essaim flatteur
    Vivement agite son cœur ;
    Lindor est devenu volage,
    Lindor méconnaît son bonheur.
    Elvire a fait choix d'un vengeur ;
    Il la prévient, il l'encourage :
    Vengez-vous ;
    Il est doux,
    Quand l'époux
    Se dégage,
    Qu'un amant répare l'outrage.


    Voilà l'outrage réparé ;
    Son cœur n'est que plus altéré
    Des plaisirs le fréquent usage
    Rend son désir immodéré ;
    Son regard fixe et déclaré
    A tout amant tient ce langage
    Dès ce soir,
    Si l'espoir
    De m'avoir
    Vous engage,
    Venez, je reçois votre hommage.


    Elle épuise tous les excès ;
    Mais, au milieu de ses succès,
    L'époux meurt, et, pour héritage,
    Laisse des dettes, des procès.
    Un vieux traitant demande accès :
    L'or accompagne son message...
    Ce coup d'œil
    Est l'écueil
    Ou l'orgueil
    Fait naufrage :
    Un écrin consomme l'ouvrage.


    Dans ce fatal abus du temps
    Elle a consumé son printemps ;
    La coquette d'un certain âge
    N'a plus d'amis, n'a plus d'amants :
    En vain, de quelques jeunes gens
    Elle ébauche l'apprentissage ;
    Tout est dit,
    L'amour fuit,
    On en rit :
    Quel dommage !...
    Elvire, il fallait être sage.

     

    Beaumarchais

     

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