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poésie - Page 8

  • Ouiquinde gastronomique pour temps de canicule

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    La soupe au pistou

     

    Comment peut-on servir, les soirs de canicule

    Une soupe brûlante sans être ridicule?

    Et pourtant, en Provence, terre où l'on ose tout,

    Il en existe une: c'est la soupe au pistou.

    Nous l'avons héritée de nos amis niçois,

    Eux-mêmes la tenant de nos cousins génois.

    C'est vrai que de chez nous, l'Italie est bien proche,

    Le cœur, les chants, le goût, presque tout nous rapproche.

    "Pistar", c'est "écraser" en langue provençale.

    Et le fameux "pistou" dont chacun se régale

    C'est l'ail, le basilic, le fromage mêlés

    Dans le mortier de marbre, et simplement pilés.

    Le basilic, chez nous, ce n'est pas le "pistou"

    Mais c'est" lou balicot ". Voilà. Un point, c'est tout!

    • Oh ! Doucement, Victor! Tu as les arcanettes ? (1)

    Respire, bois un coup et dis-moi ta recette!

    - Tu as raison, petit, fais péter le bouchon!

    Pour une bonne soupe, il te faut du cochon.

    Une couenne, un pied, un petit jambonneau

    Que tu vas nettoyer et que tu mets en eau

    Froide dans un faitout, puis que tu fais bouillir.

    Tu laisses demi-heure et souvent tu écumes.

    Pendant que ça cuira, épluches tes légumes:

    Des haricots blancs, verts, rouges. Et sans mollir.

    Quatre grosses courgettes, quatre belles tomates

    Mondées, épépinées, et cinq ou six patates.

    Dans ta viande qui bout, met tes légumes entiers,

    Sale et fais cuire une heure. Prépare ton mortier.

    Du sel, dix gousses d'ail, deux pieds de basilic,

    Qu' avecque ton pilon, cet emblème phallique,

    Tu écrases en pommade. En tournant vivement

    Verse l'huile d'olive, et ne soit pas feignant.

    Rajoute trois tomates pelées, mondées, hachées,

    Enfin du parmesan ou de l'edam rapé.

    Vérifie si la viande est correctement cuite,

    Et rectifie le goût. Écoute bien la suite:

    Avec une écumoire, sort patates, courgettes

    Que tu vas écraser avec une fourchette.

    Elle te serviront de liant pour ta soupe.

    Enfin tu mets les pâtes. Pour pas que tu les loupes

    Tu les tastes souvent et tu les cuis" al dente".

    Quand c'est prêt, hors du feu, dans l' oulo qui chuinte,

    Introduit ton pistou en mélange homogène

    Directement à table, comme l'on fait à Gênes.

    Respire ce parfum d'ail et de balicot,

    Qui transcende cochon, tomates, haricots!

    Cette soupe est un plat complet à elle seule,

    Qui ravit les gourmets et les plus fines gueules.

    En ces temps où la mode glorifie les limandes

    Vous pouvez, pourquoi pas, ne pas mettre de viande.

    Cessons pour aujourd'hui ce conte culinaire

    Ma tripe est assoiffée, remplis raz bord mon verre

    De ce nectar divin de la Coste-du-Rhône

    Et laisse près de moi la coupe et la bonbonne.

     

    Ingrédients et proportions pour six personnes:

    Pour la soupe: - 1 couenne, - 1 pied, - 1 jambonneau de cochon, - 150 g de haricots blancs secs, - 100 g de haricots rouge (ces haricots seront mis à tremper une nuit), - 500 g de haricots verts frais, - 4 ou 5 belles courget­tes non pelées, - 4 ou 5 tomates (saint-pierre si vous en trouvez), - 5 ou 6 pommes de terre, - 500 g de pâtes genre petits macaronis, - 3 litres d'eau, - 2 cuillerées de gros sel de Camargue.

    Pour le "pistou" : - 2 pieds de basilic à grandes feuilles, - 10 gousses d'ail, - 1 cuillère à café de sel fin, - 200 g de parmesan ou d'edam rapé (évitez le gruyère qui fait trop de fils), - 2 décilitres d'huile d'olive.

     

    Les vins conseillés:

    La soupe au pistou est un plat très parfumé qui se sert très chaud, en période estivale! Il faut donc l'accompagner d'un vin frais, léger, gou­leyant et, lui aussi, parfumé. Les vins rosés sont parfaits.

    En Côtes-du-Rhône: rosés de Tavel, de Chusclan, de Travaillan, de Camaret, de Suze-la-Rousse, du Ventoux, du Luberon, des Costières-de-Nîmes, de Saint-Désirat, de Bouchet, de Nyons, de Bollène, de Roaix, de Saint­-Pantaléon-les-Vignes.

    En Coteaux du Languedoc: rosés de Cabrières, de Faugères, des Corbiè­res.

    En vins de Provence: les rosés de Pierrefeu, Brignoles, La Selle, Ollières, Saint-Zacharie, Tourves, Tavernes.

     

    (1) Avoir les arcanettes .. faire preuve d'une certaine irritation.

     

    Dessin original Vincent Barbantans

     

    in "GROSSIR (ou pas) sans peine et sans régime"

  • Ouiquinde gastronomique : L’andouille au Côte-du-Rhône

    andouille ici nous faisons.jpg

     

     

    Mettez donc à tremper un kilo de fayots

    De Paimpol ou Pamiers, si possible bio

    Et pour, de votre anus, éviter la cantate

    Ajoutez à cette eau quelque bicarbonate.

    Faites cuire à l’eau froide pendant deux heures au moins

    Une andouille de porc choisie avec grand soin

    Puis laissez refroidir dans son jus de cuisson

    Jusques au lendemain. Buvez un Jurançon !

    La nuit étant passé, égouttez les fayots

    Mettez-les en cocotte, couvrez avec de l’eau,

    Ajoutez quelques couennes, une queue de porc frais,

    Deux carottes rondelles, trois oignons en quartiers,

    Un peu de céleri et de l’ail écrasé

    Sel, poivre du moulin, thym, feuille de laurier.

    Mettre en ébullition, ajouter deux grands verres

    De Côtes-du-Rhône rouge, du vin fort en matières.

    Faites frémir une heure à feu non emballé,

    Puis ajoutez l’andouille confite en sa gelée.

    Remettez en cuisson pour que les haricots

    Soient fondants à souhait sans être musicaux.

    Servez le met bien chaud en deux plats séparés,

    Avec un peu de beurre, du persil ciselé.

    Cessons pour aujourd’hui ce conte culinaire,

    Ma tripe est assoiffée, remplis raz bord mon verre,

    De ce nectar divin de la Coste-du-Rhône

    Et laisse près de moi la coupe et la bonbonne.

     

    Victor Ayoli

     

    Photo X - Droits réservés

     

  • Ouiquinde gastronomique pascal

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    Le chevreau aux herbes fines

     

    Quelques jours avant Pâques, lorsque j’étais minot

    Mon père achetait, chaque année, un chevreau.

    Attaché dans la cour en attendant la fête,

    Qu’il soit noir, blanc ou brun, il l’appelait « Blanquette ».

    Nous, nous le caressions, lui donnions à manger

    Epluchures, salades, déchets du potager,

    Et le bestiaux bêlait, pleurait à fendre l’âme

    Comme s’il devinait son destin sous la lame.

    Puis un soir arrivait, perché sur son vélo,

    Armé de ses couteaux, le terrible Angelo !

    Casquette de côté, poilu, rouquin et borgne

    C’était un Espagnol venu de Catalogne.

    Le père maitrisait le chevreau sur le banc,

    Mon frère et moi tenions les pattes en tremblant

    Et le chevreau criait, soufflait comme une forge

    Tandis que le tueur, sûr, lui tranchait la gorge.

    Quelques brefs soubresauts de la pauvre bestiole

    Marquaient les derniers pas d’une vie qui s’envole.

    Puis, s’essuyant les mains, le terrible Angelo

    Sortait de son carnier la valve de vélo.

    Alors, perçant la peau du chevreau sur le râble,

    Il y introduisait l’accessoire cyclable,

    Mon père alors avec la pompe à bicyclette

    Gonflait, gonflait, gonflait, gonflait la bête.

    La peau se décollait. On pendait le bestiaux

    On espuyait la peau, on sortait les boyaux…

     

    Souvenirs, nostalgie…Allez ! A la cuisine !

    La chevrette, pour Pâques, sera viande divine.

    Sur la plaque du four, mettez les deux cuissots

    A dorer vingt minutes sur de l’huile des Baux.

    Dans une casserole, fondez du lard fumé

    Avec des échalotes et de l’ail écrasé,

    Ajoutez du vin blanc, plutôt sec, un demi,

    Lorsque tout cela bout, ajoutez thym, persil,

    Basilic, coriandre, ciboulette, estragon

    Mijotez dix minutes, et buvez un gorgeon.

    Sortez le plat du four, salez, poivrez la viande,

    Arrosez-là avec la sauce précédente,

    Puis remettez au four pour cinquante minutes

    Cent-quatre-vingt, pas plus. Vous touchez presque au but.

    Arrosez très souvent, que la viande s’imprègne.

    Attention toutefois, il faut pas que ça baigne.

    Découpez, saupoudrez des herbes qui vous restent,

    Citronnez puis servez sans faire le modeste !

    Cessons pour aujourd’hui ce conte culinaire

    Ma tripe est assoiffée, remplis ras bord mon verre

    De ces nectars divins de la Coste-du-Rhône

    Et laisse près de moi la coupe et la bonbonne !

     

    Les ingrédients pour 8 personnes :

    Les deux gigots d’un chevreau, - quatre cuillère à soupe d’huile d’olive (des Baux…ou d’ailleurs), - deux hectos de lard gras-, maigre fumé, - une bouteille de vin blanc sec (1/2 litre pour le chevreau, le reste pour le cuistot), - cinq échalotes, - cinq gousses d’ail, - une grosse poignée de persil haché, - autant de coriandre haché, - un bouquet de basilic, - ciboulette, - estragon, - thym émietté, - sel, poivre du moulin, - un citron. En accompagnement le chevreau accepte tout : haricots blancs, pommes de terre sarladaise, petit épeautre de Sault ou polenta.

    Quand aux vins pour sublimer les saveurs de ce met pascal, il les faut plutôt légers, printaniers : les vins rouges de l’année, un « vin qui a fait ses Pâques », ayant six mois de bouteille. Vins de Loire, d’Anjou, Côtes-du-Ventoux, Coteaux-d’Aix par exemple.

     

    Illustration X - Droits réservés