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économie - Page 14

  • Futurs retraités, voici la sauce à laquelle vous risquez d’être mangés.

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    Chaque président a voulu faire sa « réforme des retraites ». Et donc notre Jupiter d’entrée de gamme veut aussi la sienne. Mais lui veut carrément faire un changement « systémique » (ça fait savant ce terme) en chamboulant tout. L’idée est de transformer tous les régimes de retraite par annuité, en un système à points. Tout en maintenant le système par répartition, basé sur la solidarité. Mais les requins de la retraite « à l'anglo-saxonne », par capitalisation, guettent et feront tout pour savonner la planche à Jean-Paul Delevoy, haut commissaire à la réforme des retraites et « père » de cette proposition de réforme.

    Les « pères fondateurs » de la retraite par répartition, le communiste Ambroise Croizat et les gaullistes Alexandre Parodi et Pierre Laroque, voulaient un régime universel des droits. Mais les syndicats de salariés, les commerçants, les artisans, les fonctionnaires ont chacun voulu défendre leur bout de gras. Résultat : la solidarité corporative a prévalu sur la solidarité universelle et… 42 régimes différents en sont sortis. La mise à plat de cette usine à gaz est donc une bonne chose, mais…

    Dans le système proposé par Jean-Paul Delevoy, au lieu de travailler 43 ans pour avoir une retraite complète, vous cotisez, et avec ces cotisations, vous achetez un certain nombre de points. La valeur en euros du point pour le calcul de la pension n’est connue qu’au moment du départ en retraite. Cette valeur est unique pour la totalité des régimes de retraite : salariés, agents du public et non-salariés. C’est simple. Un système de ce type gère déjà les retraites complémentaires. Mais ce qu’il faut savoir c’est que les réformes de ce type dans les autres pays européens (Allemagne, Italie, Suède) ont eu pour effet de faire nettement baisser le niveau de la retraite par rapport au salaire d’activité. Question primordiale : qui décidera de la valeur du point ? Les technocrates de Bercy ? Les partenaires sociaux ? Les élus de la nation ? Et selon quels critères ? L’attribution d’une pension décente ou le strict équilibre comptable ?

    Jusqu’à maintenant, les gouvernements ont réformé en rendant plus difficile l’accès à une retraite d’un niveau correct. En allongeant la durée de travail cotisé, en repoussant l’âge de départ à la retraite, en allongeant la plage de prise en compte des salaires pour déterminer la base de pension (passée des 10 meilleures années à 25 ans soit les deux tiers de la carrière). La finalité étant de payer le moins possible en faisant en sorte qu’il soit de plus en plus difficile de réunir toutes les conditions pour une retraite complète. Et que dire de la galère pour tous ceux qui vivent la précarité, les CDD à répétition, les difficultés à entrer dans un emploi stable, ou pour beaucoup de femmes qui sont à temps partiel. L’objectif planqué de la réforme est une baisse du niveau des retraites qui devra atteindre 25 % en 2050.

    Ce n’est encore pas assez pour les Micmacroniens : la volonté du gouvernement de faire une réforme systémique, c’est-à-dire de changer tout le système de retraite en un régime universel, a pour but de baisser les retraites par rapport aux actifs, non pas en 20 ou 30 ans, mais en une dizaine d’années. Avec toujours pour premier critère : baisser la dépense. Le découplage des pensions et de l’inflation, le quasi-gel des pensions en 2019-2020 et l’augmentation non compensée de la CSG représentent une baisse de 4 % de pouvoir d’achat. Sur les 307 milliards que représentent le montant total des pensions, ça fait de la thune, plus d’une douzaine de milliards ! Volés aux retraités car la pension est une part de salaire différée.

    Questions essentielles :

    - Combien y aura-t-il d’actifs pour financer les retraites ? Le ratio actuel est de 1,7 actif pour financer un retraité, il devrait passer à 1,5 en 2040.

    - Quelle sera la part du gâteau national (le PIB) consacré aux vieux ? Il est de 14 % aujourd’hui mais si c’est le gouvernement qui détermine la valeur du point, cette part risque de servir de variable d’ajustement de son budget, sous prétexte de satisfaire aux critères ultralibéraux de Bruxelles qui veut que cette part soit ne dépasse pas 12 %…

    - Comment évoluera cette portion si – comme c’est la tendance depuis des décennies – les gains de productivité sont captés par le capital (les dividendes des actionnaires) au détriment des salaires ?

    - L’assiette de collecte de la retraite restera-t-elle circonscrite aux seuls revenus du travail ou sera-t-elle élargie aux revenus du capital et aux robots ?

    - L’allongement de la vie imposera-t-il un départ à la retraite à 65, 67 ans voire plus ?

    Les difficultés de ce problème des retraites découlent d’une triste réalité : la pyramide des âges. La France – et c’est encore pire ailleurs en Europe – est un pays de vieux. Et un pays qui ne fait plus d’enfants est un pays qui se suicide. Les politiques d’incitation à la natalité sont entachées dans l’inconscient collectif par des raisons historiques douteuses. En France, les premiers encouragements à la natalité défaillante ont été inspirés moins par amour de la jeunesse que par souci de pouvoir opposer à nos adversaires un nombre suffisant de soldats. En Allemagne, c’est l’image d’Hitler qui se présente aussitôt, avec tout son cortège de désastres. Ainsi s’atrophie, peu à peu, le désir même de vivre. Les hommes ont seuls le souci de vivre, non les nations.

    L’attachement profond et si naturel des Français à la retraite est, lui-même, une force qu’il convient d’utiliser. La clef du problème est facile à trouver : il convient de réduire toute retraite des personnes qui, pour une raison ou une autre, n’ont élevé aucun enfant ou n’en ont élevé qu’un. En revanche, les sommes perçues ainsi permettraient de verser une retraite supplémentaire aux personnes qui ont élevé deux et surtout trois enfants. L’effet d’une telle mesure ne se limiterait pas au comblement d’un trou financier. Elle ferait comprendre à l’opinion la vanité des calculs de retraite purement financiers et la haute fonction sociale que remplissent les « producteurs de producteurs ».

    Il faut maintenant poser la question qui tue et qui est pourtant bien présente à l’esprit des technocrates de l’U.E. et de l’ONU : faute de faire suffisamment d’enfants, les Européens «autochtones» ont besoin des immigrés pour payer leurs retraites !

    Alors, on la pose la question par référendum : « Préférez-vous repousser l’âge de la retraite à 65, 66 ans ou plus, voire accepter une légère baisse des pensions ou préférez-vous qu’on accueille chaque année un, deux, trois, cinq millions de migrants d’Afrique et du Moyen-Orient ? »

    Chiche !

    Et gardons à l'esprit ces paroles prophétiques du président algérien Boumédienne devant l'ONU en 1974 : « Un jour, des millions d'hommes quitteront l'hémisphère sud pour faire irruption dans l'hémisphère nord. Et certainement pas en amis. Car ils y feront irruption pour le conquérir. Et ils le conquerront en le peuplant de leurs fils, c'est le ventre de nos femmes qui nous offrira la victoire. »

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  • Pour sauver la planète, Vive la hausse des carburants !

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    Je viens de passer à la pompe, et j’ai de moins en moins de pétrole pour les quelques euros que je consacre à ce liquide nauséabond. Quelle chance ! Chaque matin, lorsque le bavard de service de France Inter ou autre machine à bruits prend son ton le plus consterné pour nous annoncer la hausse du prix du « baril » de pétrole (159 litres) ou celle des taxes gouvernementales, ça me réjouit !

    Eh ! Oh ! Je vous entends penser : « Ça y est, Victor, il a un pet de travers dans les boyaux de la tête ». Eh bien non. Je persiste et signe : la hausse des produits pétroliers est une excellente nouvelle. Et je m’explique.

    Excellente nouvelle parce que cette hausse du prix du pétrole impliquera forcément, et j’espère le plus tôt possible, une remise en cause de ce qui fait le fondement de l’économie ultralibérale « globalisée », c’est-à-dire les transports à bas prix, responsables des principales pollutions à gaz à effet de serre, outils de la déforestation, outils de l’invasion des produits à vil prix fabriqués par des esclaves chinois, marées noires, etc.

    Savez-vous que 75 % des transports par poids lourds qui encombrent routes et autoroutes ne servent strictement à rien ? Exemple : des patates cultivées dans le Limbourg belge sont expédiées au Maroc pour êtres pelées et coupées. Elles repartent en Italie pour être congelées. Puis en Hongrie pour être conditionnées. Enfin elles retournent en Belgique pour être bouffée, Un’fois ! Environ 6 000 km pour rien ! Pareil pour la plupart des produits courant. J’ai lu quelque part qu’un bloudjine « voyage » environ 45,000 km… Mais lui, ce n’est pas que les camions qu’il prend, c’est aussi le bateau. Et oui, 95 % des produits que nous « con-sommon » s arrivent dans les soutes d’énormes cargos et sur les ponts de gigantesques porte-conteneurs. Beaucoup plus gros que les deux cargos qui se sont amoureusement pénétrés au large de la Corse et dont le fuel salope les plages du Var, Porquerolles, les calanques marseillaises…

    Ces navires, c’est l’horreur au niveau pollution. Seulement quinze des plus grands navires du monde peuvent émettre autant de pollution que tous les 760 millions de voitures du monde ! Le carburant de soute de navire de faible teneur (ou le mazout) a jusqu’à 2 000 fois la teneur en soufre du carburant diesel utilisé dans les automobiles européennes, asiatiques et américaines. La pollution des 90 000 navires de charge mondiaux entraîne 60 000 décès par an et coûte jusqu’à 330 milliards de dollars par année dans les coûts de santé liés aux maladies pulmonaires et cardiaques ! C’est ça la « mondialisation », la « globalisation ».

    La pollution par les navires reste l’une des parties les moins réglementées de notre système mondial de transport. Aujourd’hui, les entreprises maritimes ne réalisent pas moins de 450 milliards de dollars de bénéfices. Entre les mains d’une poignée de personnes, ces entreprises contrôlent notre système de consommation. De plus, chaque année, on comptabilise 122 naufrages, soit un naufrage tous les trois jours pour des navires de plus de 300 conteneurs. Tous les ans, 1,8 million de tonnes de produits toxiques contaminent nos mers, soit 5 000 tonnes par jour. C’est ce qu’on appelle les « marées blanches ». Bonjour les dégâts !

    N’oublions pas les transports aériens. L’Union Européenne, pour une fois bien inspirée et pensant aux générations futures, a institué une taxe carbone pour le transport aérien, mode de transport polluant s’il en est. Lever de bouclier des Chinois ainsi que des principales compagnies aériennes. Après la grogne des compagnies aériennes et la pression exercée par la Chine, partenaire commercial important, le Parlement européen avait déjà voté une première fois l’exonération de paiement la taxe carbone sur les vols long-courriers en partance de l’UE en 2014. Puis les députés européens ont voté la prolongation de cette exonération qui ne touche pour l’instant que les vols intra-Union européenne. Cette prolongation de l’exemption aux règles du Système d’échange de quotas d’émission de l’UE (SEQE) va jusqu’en décembre 2020.

    Les automobilistes paient des taxes sur les carburants. La SNCF paie des taxes sur l’électricité. Les compagnies aériennes, elles, profitent d’une niche fiscale. Pas de taxe sur le kérosène ni de TVA sur les billets internationaux ! L’aviation civile jouit d’un statut fiscal aussi exorbitant qu’incompréhensible, puisque le kérosène est le seul carburant issu du pétrole exonéré de taxes… Cette particularité remonte à l’immédiat après-guerre quand les États-Unis ont voulu donner de l’activité à leurs usines d’avions militaires en favorisant l’aviation civile et les liaisons internationales. Décidément, ces Yankees sont nuisibles à tous les niveaux.

    Le transport aérien est pourtant particulièrement polluant. L’empreinte carbone d’un vol en avion est de 145 grammes de CO2 par passager contre 100 grammes environ pour le transport en voiture. C’est 40 fois plus que le transport par TGV. Paradoxalement, la pollution des vols internationaux n’est pas imputée aux États dans les accords internationaux sur le climat comme le protocole de Kyoto. L’aviation est réputée contribuer à 3 % des émissions globales des gaz à effet de serre, mais le Giec (Groupe intergouvernemental pour l’étude du climat) estime qu’en réalité sa part est deux à quatre fois plus importante.

    Voilà quelques éléments qui permettent de relativiser les désagréments de la hausse du carburant à la pompe.

    L’avenir, si nous voulons réellement sauver la planète, c’est – entre autres impératifs comme la lutte contre la surpopulation et l’infernale course à la « croissance » - de refuser cette folie des transports inutiles.

    Alors, tant que les moteurs à hydrogène ne seront pas au point et largement imposés, toute hausse du prix du pétrole est une bonne chose. Et puis, il reste le vélo, non ?

     

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  • Au bistro de la toile. Italie : « Mosco, Mosco va fanc…. »

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    - Oh, Loulle, t’as vu les Italiens ? Ils les ont bien pendus les aliboffis !

    - Tu parles… L’OM va se les bouffer les comiques de la Lazio de Rome.

    - Mouais, on en reparlera. Mais c’est pas de ça que je te maïse, c’est de la façon dont leur gouvernement a renvoyé dans les cordes ce comique troupier de Moscovici, commissaire européen chargé de leur faire panpan culcul ! Il lui a dit qu’il maintiendrait son programme.

    - Et qu’est-ce qu’il y a qui file des boutons à Mosco dans ce programme ?

    - Ben des choses qu’on apprécierait nous aussi, comme le "revenu de citoyenneté". Il s’agit de verser 780 euros pendant deux ans à tout citoyen italien qui a perdu son travail. Pour les retraites, un homme pourra partir à la retraite lorsqu’il aura travaillé et cotisé pendant quarante et un ans, quel que soit son âge. Les femmes, elles, auront la possibilité de se retirer de la vie active à 57 ou 58 ans, dès lors qu’elles auront cotisé pendant trente-cinq ans. Ils veulent aussi réintroduire l’équivalent italien des chèques emploi-service, censés lutter contre le travail au noir mais dont la généralisation avait entraîné de nombreux abus. Plein de choses qui tranchent avec les injonctions d’austérité de l’U.E. proférées par le lamentable Moscovici.

    - Effectivement, pas de quoi ruer dans les brancards. Moi je signerais si quelqu’un le proposait ici !

    - Mouais, seulement tout ça, pour les têtes d’œufs de l’U.E. ça coûte des sous. Et des sous, l’Italie n’en a pas qu’ils disent. « Elle croule sous une dette de 137 % de son PIB. Et ce budget implique un déficit de 2,4 %. » Eh ! Oh ! La dette italienne, elle appartient pour les trois-quart aux Italiens eux-mêmes, contrairement à la nôtre qui est détenue au deux-tiers par des fonds étrangers ! Quant au déficit, les 2,4 % sont largement sous la limite des 3 % imposée par le traité de Maastricht et… plus basse que le déficit de la France qui est de 2,7 % !

    - Alors, deux poids deux mesures ?

    - Exactement. Et je vais te dire Loulle, cette dette, que ce soit l’italienne ou la française, c’est du bidon et ce ne sera jamais remboursé ! Et l’Italie ne sortira ni de l’U.E., ni de l’euro. Et en plus, les menaces de Mosco – une amende de 3 ou 4 milliards - ne seront évidemment jamais mises à exécution. L’Italie, c’est un membre fondateur, c’est la deuxième puissance industrielle de l’U.E., la troisième économie, c’est une balance commerciale excédentaire, c’est la troisième démographie, etc.

    - Ouais, c’est du lourd, c’est pas la Grèce ou le Portugal. Mais la dette…

    - La dette – cheval de bataille principal de Mosco – elle est voulue, elle est le moteur de l’ultralibéralisme et les déficits sont sciemment entretenus dans le but de fabriquer le prétexte imparable pour détricoter les acquis sociaux, démolir la démocratie de proximité et détruire la redistribution des richesses ! En a découlé un effondrement des recettes fiscales et sociales, contraignant à plus d’austérité, plus de destruction des services publics et par conséquent… creuser encore et encore la dette. Et en plus culpabiliser le cochon de payant qui "vit au-dessus de ses moyens".

    - Et comment s’en sortir ?

    - Salviani, peut jouer sur deux registres.

    Méthode douce : un emprunt obligatoire, comme en temps de guerre, pour que les Italiens rachètent les 25, 30 ou 40 % de cette dette détenue par les étrangers. Il faudra payer des intérêts, mais c’est du pognon qui resterait dans le pays et qui, donc, alimenterait une reprise de la consommation au lieu d’engraisser les retraités du Texas et du Wisconsin.

    Méthode dure : il ne rembourse pas et le fait savoir ! Résultat, un tollé général de toute la mafia financière mondiale qui se débarrasserait à prix bradés de ses titres italiens… que Salviani rachèterait en douce, se libérant ainsi - en baisant le « marché » avec ses propres lois - de ce boulet de la dette !

    - Et qu’est-ce qu’ils leur diraient alors à Moscovici nos fratelli italiani ?

    - Va fanculo !

     

    Illustration: merci au regretté Chimulus