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cuisine - Page 7

  • Gastronomie dominicale: les cèpes farcis de La Lionne

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    L’automne est le temps où sur les hautes terres

    Du Ventoux, de Provence, d'Ardèche ou de Lozère

    Dans les sombres forêts que cerfs et daims recèpent

    Surgit, mystérieux, Sa Majesté le Cèpe.

    Mais pour le découvrir, sous sapins et fougères

    Il faut expérience, œil vif et main légère.

    Tôt levé le matin, dans la sylve mouillée

    Le bâton d'une main, dans l'autre le panier,

    Il faut marcher, ramper, jouer au sanglier,

    Pour atteindre ce lieu secret et singulier:

    Sa "bouletière" cachée même à ses familiers!

    Le cèpe, s'il est là, tu le sais par le nez,

    Son parfum délicat te le fait deviner.

    Avance à quatre pattes dans les épais fourrés

    Respire à petits coups, tout comme un chien d'arrêt,

    Cherche sous les plus basses branches des sapins

    Et si tu trouves un cèpe, cherche aussi ses copains:

    Il est rarement seul le Prince des forêts.

    Il te faut le couper et non le déterrer,

    En respectant ainsi le cèpe et son domaine

    Tu t'y retrouveras à la saison prochaine.

    Range bien sur des feuilles, dans un large panier,

    Ce dont tu as besoin, pour ne pas gaspiller.

    Boletus Edulis procure trois plaisirs:

    Le plus primordial, c'est bien de le cueillir,

    Puis le plus cérébral, c'est de le cuisiner,

    Enfin le plus charnel, c'est de le déguster.

    Je vais te raconter comment fait La Lionne

    (C'est l'élue de mon cœur, grande, fière et mignonne)

    Pour préparer, farcis, les cèpes les plus gros,

    Superbes dômes bruns dépassant le kilo.

    Elle nettoie le cèpe sans pourtant le laver,

    À la brosse, au couteau, sans jamais s'énerver.

    Elle enlève la queue qu'elle hache menu,

    Deux aulx, deux échalotes, du persil, revenus,

    Elle poêle cent grammes de chair à saucisse,

    Incorpore échalotes puis queues de cèpes; épice

    Avec du sel, du poivre noir, un peu de thym,

    En tournant elle y introduit la mie de pain.

    Hors du feu elle lie par un œuf et du beurre.

    Sa farce est terminée. Tu sens ce qu'elle fleure !

    C'est alors qu'elle fait rissoler le chapeau

    Environ cinq minutes de chaque côté

    Un peu plus côté mousse qu'elle n'a pas ôtée,

    Le fait de le saler lui fait rendre son eau.

    Elle beurre le fond d'un plat à gratin rond

    D'un diamètre à peine égal au champignon.

    Elle garnit le fond de pâte feuilletée

    Et y pose dessus son cèpe renversé

    Elle étale sa farce harmonieusement

    Façonnant de la sorte un dôme culminant.

    Le tout est recouvert de pâte feuilletée,

    Au sommet elle ménage une cheminée.

    Léger nappage à l’œuf pour fournir le brillant

    Qui donnera au plat un côté attrayant.

    Cuisson à four moyen pendant une bonne heure.

    On sert le plat sur table! C'est alors le bonheur!

    Cessons pour aujourd'hui ce conte culinaire,

    Ma tripe est assoiffée, remplis raz bord mon verre

    D'un de ces vins subtils, poussés en Languedoc

    Qui te rendent gaillard, solide comme un roc.

     

    Ingrédients et proportions pour six personnes:

    - Un gros cèpe de 25 à 30 cm de diamètre (ils ne sont pas rares), - 2 gousses d'ail, - 3 échalotes hachées, - 2 branches de persil hachées, - 1 à 2 hectos de chair à saucisse, - 1 demi-bol de mie de pain trempée au lait, - sel, poivre noir, thym, - 1 œuf, - 3 noix de beurre, - 2 feuilles de pâte feuilletée, - 1 jaune d'œuf (pour nappage).

     

    Les vins conseillés:

    Accordez ce plat avec des vins rouges à base de syrah, qui donnent des parfums de sous-bois, d'animal. En côtes-du-rhône : Saint-Joseph, Cornas, Crozes-Hermi­lage, Saint-Désirât, Saint-Pierre-de-Bœuf, Mauves. Certains Lirac. En vins du Languedoc: Saint-Chinian. Fitou. En vins de Provence, Bandol. Coteaux des Baux

     

     

  • Gastronomie dominicale: l'aïoli parfumée de Carmencita

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    Pilophilie

     

    Rien n’est plus émouvant,

    Rien n’est plus excitant

    Rien n’est plus envoûtant

    Qu’une bell’femme à poil

     

    Sachez mesdemoiselles

    Que pour le sensuel

    Que pour le sexuel

    Il faut avoir du poil !

     

    Touffe noire

    Ciboire

    Touffe blonde

    Profonde

    Touffe rousse

    Qui mousse

     

    Écrin doux et soyeux

    Du temple du désir

    Toboggan broussailleux

    Vers la grotte à plaisir

    Le poil, le poil, le poil, le poiiiil

     

    - Oh ! Victor, tu en parles avec tant d’émotion !

    D’où te vient, pour le poil une telle passion ?

    - De ma prime jeunesse où, branleur émérite,

    J’ai vécu, envoûté, un bonheur insolite.

    Carmencita Sanchez était la fille aînée

    D’une famille ayant franchi les Pyrénées

    Pour fuir les catastrophes d’une guerre civile.

    Tous travaillaient aux champs du mas de la famille.

    Carmencita, ce jour, préparait l’aïoli

    Un « foudaoù » sur le ventre, un caraco joli

    Laissant nu sa gorge, ses bras et ses épaules.

    Je m’étais proposé, moi, jeune branquignolle

    Pour l’aider à peler patates et carottes

    En matant, de la belle les chairs blanches et rondes.

    Je sors pour emporter les épluches aux cochons

    En rêvant à ses yeux, son cul et ses nichons.

    Je reviens, tête en feu et la gaule en folie

    Derrière la Carmen qui montait l’aïoli.

    Assise, le mortier coincé entre ses cuisses,

    Elle tournait l’aïoli d’un geste ample et lisse.

    J’arrive doucement, par-derrière la belle

    Et glisse prestement mon dard sous son aisselle,

    La chair tiède en sueur, les poils, le mouvement

    Rythmé, les parfums d’ail font un coquetèle dément,

    Carmen crie en français, m’insulte en espagnol

    Voudrait bien me pousser, me donner des torgnoles

    Mais l’aïoli est sacré, s’arrêter, c’est tabou

    Car sinon elle cague, le déshonneur au bout !

    Ses cris deviennent rauques, feulement de féline

    Son bras se fait complice, sa tête dodeline,

    Je voudrais tant l’avoir, toute nue, dans un lit !

    Puis mon plaisir jaillit, parfumant l’aïoli !

     

    Victor Ayoli

     

    Photo X - Droits réservés

     

  • Gastronomie de premiers frimas: Le Baeckeoffe d’Alsace et de Lorraine.

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    Il me souvient de grandes fêtes vigneronnes

    Entre les vins d’Alsace et les Côtes-du-Rhône

    Où, avec ma chorale de vigoureux soiffards,

    Nos pifs enluminés jouaient les gyrophares.

    Nous avons ripaillé, chanté, mangé, et bu

    Avant que de sombrer, fin remplis et fourbus

    Dans les bras de Morphée, de Sophie ou Gisèle

    Vaincus par la bamboche plus que les demoiselles…

    - Tu le sais bien Victor que le vin, s’il enflamme,

    En amour est meilleur s’il est bu par les femmes !

    Au cours de ces agapes, qu’avez-vous donc mangé ?

    - Dans ces contrées de froid si loin de ma Provence

    Nous avons dégusté, au cours de ces bombances,

    Le célèbre Baeckeoffe, la potée alsacienne

    Un plat qui tient au ventre, platée rabelaisienne.

    Les femmes le préparaient, enfin, c’est ce qu’on dit,

    Le dimanche matin pour le cuire lundi.

     

    Tu tailles en gros morceaux de la viande sans os

    Ton boucher, s’il est bon, te le fait rapidos,

    Une livre de bœuf, gite ou paleron,

    Une livre de porc et autant de mouton.

    Tu fais tremper tout ça dans une marinade :

    Oignons, poireau, carotte, ail, girofle, muscade,

    Bouquet garni, sel, poivre et bien sûr vin d’Alsace,

    Riesling ou Sylvaner sont les plus efficaces.

    Tu laisses mariner, au frais, vingt-quatre heures.

    Emince cinq oignons, deux kilos de patates

    Comme pour préparer la truffade auvergnate.

    Le « Baeckeoffe » est aussi le nom du plat en terre

    Large, ovale et profond, solide, utilitaire.

    Etale tes patates en couches sur le fond,

    Sale, poivre et dispose au dessus les oignons,

    Sel, poivre de nouveau puis dispose les viandes

    Egouttées, séparées d’avec leur marinade,

    Mouille avec celle-ci jusqu’à demi terrine

    Complète avec du vin…et remplit ma chopine !

    Pour donner du moelleux, met un pied de cochon

    Ou bien un pied de veau…et verse ton cruchon !

    Ajoute par-dessus ce qui a mariné

    Sel, poivre du moulin et…remet ta tournée !

    Ferme alors ton couvercle très hermétiquement

    Avec farine et eau maniées fermement,

    Ça s’appelle « luter » : fermer avec la pâte.

    C’est fini, il faut cuire longuement et sans hâte,

    Dans un four préchauffé, cent-quatre-vingt degrés,

    Quatre heures minimum et plus si ça t’agrée.

    Ce plat pourrait sauver bien des anorexiques,

    Régale les gourmets, stoppe les boulimiques.

    Cessons pour aujourd’hui ce conte culinaire,

    Ma tripe est assoiffée, remplis ras bord mon verre

    D’un Gewurztraminer à la saveur friponne

    Et laisse près de moi la coupe et la bonbonne.

     

    Ingrédients pour six personnes :

    ½ kilo de gîte, poitrine ou paleron de bœuf sans os – ½ kilo d’épaule ou d’échine de porc sans os – ½ kilo d’épaule de mouton ou d’agneau sans os – 1 queue, 1 pied de porc ou de veau (facultatif) – 1/2 d’oignons – 1 grosse carotte - 2 gousses d’ail – 2 kg de pommes de terre – 2 blancs de poireau – 1 bouteille de Riesling ou de Sylvaner – 1 bouquet garni – girofle – sel et poivre – farine.

     

    Vins conseillés :

    En rouges, des Alsaces Pinot noir ; en blancs Alsace Pinot gris (Tokay), Riesling, Sylvaner ; en vins d’Allemagne Riesling, Rheingau.

     

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