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humour - Page 18

  • Coranavirus : les multinationales contre les États ? Leurs profits contre nos vies ?

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    « Choose France » proclamait le ministre de l’économie Bruno Lemaire lors d’un grand raout fin janvier. Il se gargarisait de huit milliards d’investissements… Les investissements étrangers, c’est surtout le pillage des actifs, de la trésorerie, des brevets, de la clientèle de nos entreprises puis la fermeture et le « plan social » jetant à la rue les ouvriers et employés. Le plus emblématique de la nuisibilité de ce bradage de nos fleurons par des responsables irresponsables reste le dépeçage d’Alstom par General Electric, autorisé sinon organisé par un certain ministre de l’économie appelé Macron. Un scandale qui se poursuit d’ailleurs puisque le prédateur yankee continue opiniâtrement le démantèlement du site « mère » de ce qui fut Alstom en annonçant le déménagement de toutes les activités de maintenance de ce site vers l’Arabie saoudite et les États-Unis.

    Des exemples de la nuisibilité de cette « libre circulation des capitaux », principe de base de la « globalisation » (novlangue pour pillage par les multinationales), on en trouve des palanquées, de Whirpool à Ford, de Pechiney à Arcelor, d’Alcatel à Lafarge.

    Un nouveau pas dans cette nocivité se pointe à l’horizon, c’est celui des actions devant des justices privées d’investisseurs étrangers estimant que leurs profits ont été menacés voire amoindris suite aux décisions des États pour faire face à la pandémie Covid-19. Ainsi des cabinets de droit international planchent sur les biais par lesquels des entreprises s’estimant lésées par les mesures d’urgence décidées par les gouvernements pour lutter contre le coronavirus pourraient exiger des réparations. Ceci à travers l’Investor-State Dispute Settlement (ISDS), ce sinistre mécanisme ultralibéral permettant à des multinationales étrangères d’attaquer un État devant un tribunal arbitral privé lorsqu’elles estiment que les décisions de cet État sont préjudiciables à leurs profits, réels ou à venir. Ce système reste opérationnel dans les très nombreux accords commerciaux bilatéraux en vigueur. Ainsi, bien que prise par les gouvernements dans l’intérêt général et face à une menace vitale, certaines mesures pourraient mener ces gouvernements devant ces « tribunaux » privés, avec à la clé des dédommagements énormes bien qu’illégitimes.

    Par exemple les pétromilliardaires du Qatar, propriétaires du Martinez, du Carlton et autres palaces tant à Paris que sur la Côte d'azur pourraient attaquer, devant un de ces « tribunaux » privés, l’État français qui a osé fermer leurs bouibouis pour parasites friqués. Et ce sont nos impôts qui seront ainsi utilisés…

    Comment est-il possible que le règlement de tels différents échappe à la justice légale des pays, mettant ainsi à bas l’état de droit ?

    Eh ! C’est ça l’ultralibéralisme cher à Macron et consort… et proclamé sans pudeurs de jeune fille par David Rockefeller le 1er février 1999 dans le magazine Newsweek : « Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire. » Autrement dit déléguer au secteur privé, aux multinationales, la maîtrise des choix au détriment de l’État.

    Mais au fait, on pourrait retourner cette logique mercantile contre ces multinationales. La pandémie actuelle, ainsi que celles qui vont immanquablement suivre, ne sont-elles pas le résultat, entre autres, du saccage des forêts mettant en étroits contacts des animaux sauvages et des humains, permettant ainsi le passage des virus de ces bestiaux qui n'y sont pour rien vers les humains ?

    Alors pourquoi les États ne porteraient-ils pas plainte contre les multinationales partout dans le monde puisque leur cupidité qui saccage la planète fait qu’elles sont les créatrices et les propagatrices de cette pandémie, et les obliger, par conséquent, à rembourser les dettes des États ?

    On peut toujours rêver…



    Sources :

    https://globalarbitrationreview.com/article/1222354/could-covid-19-emergency-measures-give-rise-to-investment-claims-first-reflections-from-italy

    http://ccsi.columbia.edu/2020/05/05/isds-moratorium-during-covid-19/

    https://www.mediapart.fr/journal/economie/200520/au-nom-du-covid-19-general-electric-demantele-un-peu-plus-belfort

    http://www.toupie.org/Bibliographie/fiche.php?idbib=1203

    https://www.mediapart.fr/journal/international/180520/covid-19-des-activistes-redoutent-une-hausse-des-procedures-lancees-par-des-multinationales-contre



    Illustration X - Droits réservés

  • Avignon sans son Festival… Masquée et « emmasquée ».

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    La place de l'Horloge VIDE !

     

     

    - Alors Loulle, tu déconfines ?

    - Tu sais Victor, nous, les mastroquets, nous sommes habitués à être confinés dans notre rade. Pour vous apporter de la joie, de la convivialité, voire du réconfort lorsque vous avez le tracsir. Mais on est fermé depuis deux mois… Voilà pourquoi vous me manquez, toi, Bert, Ali, Jeannot, Nadia-carte-bleue, la grande Jeannine et même les jeunes glandeurs qui passent leur temps derrière l’écran timbre-poste de leur étrange machine…

    - La ville n’est plus la même Loulle. Les rues sont quasi vides malgré la levée partielle et peut-être provisoire de l’assignation à résidence. Et puis, tiens regarde-les les survivants de la covid, regarde-les marcher avec leur muselière, évitant soigneusement l’autre, ne parlant que par onomatopées incompréhensibles sous leur barrière textile. C’est la burka pour tout le monde.

    - Et puis cette année Victor, oualou pour le Festival… Coronaviré le Festival. Interdits de séjour les artistes et les festivaliers…

    - Eh ouais Loulle. Cette année, Avignon ne sera pas cette somptueuse salope, alanguie au bord du Rhône et cambrée sous les caresses du mistral, qui s’ouvre et qui s’offre pour son grand rut de l’été. Abstinence cette année. On ne verra pas, comme chaque année, à l’intérieur du collier de pierres blondes des remparts une foule cosmopolite et bigarrée d’artistes et de touristes, d’intellos et de clodos, de saltimbanques et de rêveurs, de poètes et de voleurs, tous attirés comme les éphémères par la flamme vers cette scène planétaire de l’illusion théâtrale, ce grand marché du rêve.

    - Nostalgie Victor… D’habitude, près de note rade, ou chez Tony, place de l’Horloge, c’est un tourbillon de couleurs et de bruits, un forum grec où la cité festivalière joue, chante, danse, boit à longs gorgeons des nectars anisés odorants et capiteux sous l’ombre bruissante des platanes aux larges poitrails. Ici, les monuments, les livrées et les tours semblent fumer sous la tremblante réverbération des murs gorgés de lumière.

    - Ouais… Cette année il n’y aura que les cigales qui auront soif à force de déclamer leur staccato d’amour dans les toisons vertes des grands platanes. Enfin, de ceux qui restent parce que la plupart tombe sous les tronçonneuses. Parait qu’ils ont le chancre. Mais enfin, Loulle, soyons francs, les Avignonnais ont une approche contradictoire de leur festival. Lorsqu’ils sont à l’extérieur de leur ville, ils ne tarissent pas d’éloge sur lui. Et à les entendre pérorer, tous ont bu le pastis avec Jean Vilar, joué aux boules avec Gérard Philippe où mangé l’aïoli avec Jean-Pierre Darras. Ils sont fiers de ce monument virtuel même si beaucoup n’y mettent jamais les pieds. Mais pourtant, lorsque juillet annonce le grand chambardement, les Avignonnais, en masse, fuient leur ville chérie, l’abandonnant pour une lune entière aux hordes lutéciennes et franchimanes, outre-quiévrines et bataves, albioniennes et tudesques, helvètes et transalpines, ibères et lusitaniennes, africaines et orientales, américaines et nipponnes. Ils retrouveront plus tard leur ville, cette somptueuse salope comblée, apaisée et fécondée par les semences mêlées de ses milliers d’amoureux de l’été.

    - Eh bien cette année, Victor, on est emmasqué.

    - « Emmasquée », c’est un beau néologisme Loulle. En provençal, les « masq », ce sont les sorcières. Être « emmasquée » c’est être sous le coup d’un sort. Alors cette année notre belle salope, avec ce coquin de sort de coronavirus, elle restera chaste, et masquée…

    - Ce qui ne nous empêchera pas de boire un coup. À la nôtre !


    Photo Michel Benoit

     

  • Gastronomie confinée : La blanquette de veau

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    Lorsqu’arrive l’été, redoutable en Provence,

    Je fais ma transhumance :

    Je monte à la fraîcheur des terres de Lozère

    Où j’ai un pied-à-terre.

    Cette année, j'irai pas, je suis discipliné

    Puisqu'on est confinés...

    Mes voisins, y élèvent des vaches et des veaux

    Race Aubrac : les plus beaux.

    Leur robe beige tendre, leurs grands yeux de biches

    Et leurs superbes miches

    Sont un régal pour l’œil, de vie et d’élégance

    Mais aussi pour la panse !

    Ils sont tous baptisés par des noms pittoresques

    Presque gargantuesques.

    L’un s’appelle Tendron, l’autre c’est Côtelette

    Le plus beau c’est Blanquette !

    - Stoppe ton baratin, Victor, parlons pitance

    Au diable l’abstinence.

    - D’accord. Alors parlons de mon pote Blanquette.

    Mais sers-moi un canon, et pas de la piquette.

    Il te faut de l’épaule de veau désossée ;

    Coupe en morceaux moyens, épais et cabossés,

    Mets-les dans un faitout et recouvre d’eau froide,

    Tu blanchis cinq minutes. Plus, c’est des couillonnades.

    Jette l’eau, rafraîchis, remet dans ton faitout,

    Mouille avec de l’eau froide ou, bien meilleur atout :

    Avec un fond de veau fait main ou du commerce.

    Ma tripe est assoiffée : mets un tonneau en perce !

    Ah ! Tè, ça fait du bien. Bon, où en étions-nous ?

    - Tu avais mis la viande et l’eau dans le faitout.

    - Monte ton feu à fond. Quand ça bout, tu écumes

    Puis tu va ajouter aromates et légumes.

    Deux gros oignons piqués, quatre belles carottes

    Deux poireaux émincés, céleri, échalotes,

    Gousses d’ail écrasées, et un bouquet garni.

    N’oublie pas de saler. Cuis une heure et demie.

    Tu écumes souvent avec une écumoire

    Et n’oublie pas, surtout, de me servir à boire !

    Ça te donne le temps de préparer ta sauce

    Sur ton plan de travail, prépare ton matos.

    Il te faut éplucher un quart d’oignons grelots

    Même si cela doit t’arracher des sanglots,

    Et les glacer « à blanc », avec eau, sucre et beurre,

    Tu les cuis à couvert, petit feu, un quart d’heure.

    Fais sauter dans du beurre, un peu d’eau, du citron

    Un quart de champignon de Paris environ.

    Réserve de côté et prépare un roux blanc :

    Beurre, farine et crème fouettés gaillardement.

    Le temps étant venu, tu chinoises ta viande

    Récupérant ainsi une liqueur friande.

    Porte à ébullition et verse sur ton roux

    Pour que ça épaississe, tu cuis sur un feu doux

    En fouettant vivement pour une sauce lisse.

    Puis dans un cul-de-poule, une jatte d’office,

    Fouette trois jaunes d’œuf et de la crème fraîche,

    Verse cet appareil dans ta sauce et dépêche

    Toi d’ajouter le jus d’un citron en fouettant.

    Dans ton plat de service, ajoute à ton veau

    Les champignons et les oignons cuits et bien chauds.

    Nappe avec la sauce que tu passes au chinois,

    Mélange et sers chaud ce plat de super choix.

    Buvez très largement de la tétée d’automne

    Ces vins de large soif de la Côtes-du-Rhône,

    Et pour laisser le monde des végans, des sans-goûts,

    Alors resservez-vous !

     

     

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