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humour - Page 17

  • Au bistro de la Toile déconfiné. Enfin !

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    - Oh ! Fatche, Loulle, ça fait plaisir de retrouver ton rade ! Mais t’as quand même une drôle de dégaine avec ton masque, ta tignasse et tes rouflaquettes qui dépassent. On dirait un hanneton !

    - Eh ! Oh ! Tu t’es vu ? T’as la même trogne avenante du pitbull de Bert avec ta muselière !

    - Ouais mais le mien de masque, il est sophistiqué. Regarde, il y a un clapet par lequel tu peux introduire directement le goulot d’une boutanche.

    - Ah ! Là, respect. Finalement ce Covid 51…

    - Covid 19, pas 51.

    - Ouais, pardon, je confondais avec le pastis 51. L’habitude…

    - Tè, en parlant de ça, sert nous une tournée générale. Mais avec distanciation « sociale » évidemment.

    - J’ai mieux que ça aujourd’hui Victor. Tè, j’ai un petit rosé corse que, accidenti, tu m’en diras des nouvelles. C’est une cuvée spéciale, le Clos Roquine !

    - Ah là Loulle, tu fais fort. Et en plus il chatouille délicatement la glotte ton médicament ! Est-ce qu’il pousse dans les vignobles du Professeur Raoult ?

    - Puteng, celui-là, il a réussi à se mettre à dos l’ensemble du diafoirus et la meute des me (r) dias. Mais au fait, son traitement, c’est du costaud ou de la pisse d’âne ?

    - Qui lo sa ? Pourtant à Marseille, il y a eu moins de morts qu’ailleurs. Au Sénégal, qui a utilisé à grande échelle le protocole Raoult, la pandémie n’a pas tué grand monde. Alors…

    - Ouis mais enfin Victor, faut pas envoyer le bouchon trop loin. Son médoc à tonton Raoult, il a été taillé en pièces par une revue britiche qui fait paraît-il référence, le fameux « Lancet » qui, suite à une étude mondiale, a dit et écrit que non seulement la Chloroquine n’avait aucune efficacité contre le Covid mais qu’elle était dangereuse et tuait du monde.

    - Eh ! Loulle, d’autres ont dit que l’étude du Lancet, c’est de la merde basée uniquement sur des statistiques biaisées, du bidonnage intégral : des hôpitaux du monde entier se demandent comment les auteurs de l’étude ont pu se procurer des chiffres sur leurs propres patients, alors qu’ils ne les ont communiqués à personne. En fait, cette pseudo « étude » a pour unique but de « tuer » la chloroquine en empêchant de prouver l’efficacité de ce vieux médicament archi amorti, qui ne coûte que dalle et dont les effets secondaires sont archi connus et dominés depuis des décennies qu’il est utilisé contre le palu.

    - Mais qui a intérêt à foutre à la poubelle un tel médicament ?

    - Ben, enfin Loulle, devine ?

    - Big Pharma, évidemment.

    - Bien sûr Loule, cela n’intéresse personne d’utiliser les anciens médicaments connus et tombés dans le domaine public. C’est la course en avant technologique. Avec des brevets qui durent très peu de temps (20 ans), il faut trouver une nouvelle molécule pour faire de l’argent. Les grands labos pharmaceutiques donc – Big Pharma – mais pas que… La recherche actuelle se concentre sur ce qui rapporte, et non sur ce qui soigne ! Cela peut paraître fou, mais pour faire du profit, il n’y a rien de pire qu’un médicament qui guérit. Ce n’est pas moi qui le dis, mais la banque d’affaires Goldman Sachs, qui l’a expliqué noir sur blanc dans un rapport intitulé « Guérir les patients est-il un business modèle soutenable ? ». Leur réponse est évidemment NON… Pour ces vautours, les remèdes qui guérissent immédiatement représenteraient un intérêt formidable pour les patients et la société, mais pourraient être un obstacle pour ceux qui cherchent un cash flow financier durable.

    « Si vous dites maintenant, alors qu’on dépense des centaines et des centaines de millions pour trouver des nouvelles molécules, qu’il suffit de recycler des molécules anciennes qui sont génériquées et qui ne coûtent rien, vous sciez toute une branche de la science qui s’est développée depuis 20 ans et donc vous avez les plus grandes difficultés à trouver des gens qui regardent cela avec un œil favorable », a expliqué le prof Raoult sur une chaîne télé.

    - Fatche, Victor, mais c’est un système totalement perverti. Tous ces « grands » professeurs qui viennent nous parler à l’heure des repas, pour nous faire trembler, pour nous culpabiliser, ils nous prendraient pas un peu pour des kons ?

    - Pas qu’un peu Loulle. C’est 95 % de la recherche mondiale, donc 95 % des scientifiques qui sont financés, directement ou indirectement, par Big Pharma. Donc si on mettait un coup d’arrêt à ce système perverti, tout ce petit monde scientifique perdrait énormément d’argent et de prestige !

    - Mouais… Tè je vais dépuceler une autre boutanche de « Clos Roquine » !

    - À la nôtre !

     

    Photo X - Droits réservés

  • Coranavirus : les multinationales contre les États ? Leurs profits contre nos vies ?

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    « Choose France » proclamait le ministre de l’économie Bruno Lemaire lors d’un grand raout fin janvier. Il se gargarisait de huit milliards d’investissements… Les investissements étrangers, c’est surtout le pillage des actifs, de la trésorerie, des brevets, de la clientèle de nos entreprises puis la fermeture et le « plan social » jetant à la rue les ouvriers et employés. Le plus emblématique de la nuisibilité de ce bradage de nos fleurons par des responsables irresponsables reste le dépeçage d’Alstom par General Electric, autorisé sinon organisé par un certain ministre de l’économie appelé Macron. Un scandale qui se poursuit d’ailleurs puisque le prédateur yankee continue opiniâtrement le démantèlement du site « mère » de ce qui fut Alstom en annonçant le déménagement de toutes les activités de maintenance de ce site vers l’Arabie saoudite et les États-Unis.

    Des exemples de la nuisibilité de cette « libre circulation des capitaux », principe de base de la « globalisation » (novlangue pour pillage par les multinationales), on en trouve des palanquées, de Whirpool à Ford, de Pechiney à Arcelor, d’Alcatel à Lafarge.

    Un nouveau pas dans cette nocivité se pointe à l’horizon, c’est celui des actions devant des justices privées d’investisseurs étrangers estimant que leurs profits ont été menacés voire amoindris suite aux décisions des États pour faire face à la pandémie Covid-19. Ainsi des cabinets de droit international planchent sur les biais par lesquels des entreprises s’estimant lésées par les mesures d’urgence décidées par les gouvernements pour lutter contre le coronavirus pourraient exiger des réparations. Ceci à travers l’Investor-State Dispute Settlement (ISDS), ce sinistre mécanisme ultralibéral permettant à des multinationales étrangères d’attaquer un État devant un tribunal arbitral privé lorsqu’elles estiment que les décisions de cet État sont préjudiciables à leurs profits, réels ou à venir. Ce système reste opérationnel dans les très nombreux accords commerciaux bilatéraux en vigueur. Ainsi, bien que prise par les gouvernements dans l’intérêt général et face à une menace vitale, certaines mesures pourraient mener ces gouvernements devant ces « tribunaux » privés, avec à la clé des dédommagements énormes bien qu’illégitimes.

    Par exemple les pétromilliardaires du Qatar, propriétaires du Martinez, du Carlton et autres palaces tant à Paris que sur la Côte d'azur pourraient attaquer, devant un de ces « tribunaux » privés, l’État français qui a osé fermer leurs bouibouis pour parasites friqués. Et ce sont nos impôts qui seront ainsi utilisés…

    Comment est-il possible que le règlement de tels différents échappe à la justice légale des pays, mettant ainsi à bas l’état de droit ?

    Eh ! C’est ça l’ultralibéralisme cher à Macron et consort… et proclamé sans pudeurs de jeune fille par David Rockefeller le 1er février 1999 dans le magazine Newsweek : « Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire. » Autrement dit déléguer au secteur privé, aux multinationales, la maîtrise des choix au détriment de l’État.

    Mais au fait, on pourrait retourner cette logique mercantile contre ces multinationales. La pandémie actuelle, ainsi que celles qui vont immanquablement suivre, ne sont-elles pas le résultat, entre autres, du saccage des forêts mettant en étroits contacts des animaux sauvages et des humains, permettant ainsi le passage des virus de ces bestiaux qui n'y sont pour rien vers les humains ?

    Alors pourquoi les États ne porteraient-ils pas plainte contre les multinationales partout dans le monde puisque leur cupidité qui saccage la planète fait qu’elles sont les créatrices et les propagatrices de cette pandémie, et les obliger, par conséquent, à rembourser les dettes des États ?

    On peut toujours rêver…



    Sources :

    https://globalarbitrationreview.com/article/1222354/could-covid-19-emergency-measures-give-rise-to-investment-claims-first-reflections-from-italy

    http://ccsi.columbia.edu/2020/05/05/isds-moratorium-during-covid-19/

    https://www.mediapart.fr/journal/economie/200520/au-nom-du-covid-19-general-electric-demantele-un-peu-plus-belfort

    http://www.toupie.org/Bibliographie/fiche.php?idbib=1203

    https://www.mediapart.fr/journal/international/180520/covid-19-des-activistes-redoutent-une-hausse-des-procedures-lancees-par-des-multinationales-contre



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  • Avignon sans son Festival… Masquée et « emmasquée ».

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    La place de l'Horloge VIDE !

     

     

    - Alors Loulle, tu déconfines ?

    - Tu sais Victor, nous, les mastroquets, nous sommes habitués à être confinés dans notre rade. Pour vous apporter de la joie, de la convivialité, voire du réconfort lorsque vous avez le tracsir. Mais on est fermé depuis deux mois… Voilà pourquoi vous me manquez, toi, Bert, Ali, Jeannot, Nadia-carte-bleue, la grande Jeannine et même les jeunes glandeurs qui passent leur temps derrière l’écran timbre-poste de leur étrange machine…

    - La ville n’est plus la même Loulle. Les rues sont quasi vides malgré la levée partielle et peut-être provisoire de l’assignation à résidence. Et puis, tiens regarde-les les survivants de la covid, regarde-les marcher avec leur muselière, évitant soigneusement l’autre, ne parlant que par onomatopées incompréhensibles sous leur barrière textile. C’est la burka pour tout le monde.

    - Et puis cette année Victor, oualou pour le Festival… Coronaviré le Festival. Interdits de séjour les artistes et les festivaliers…

    - Eh ouais Loulle. Cette année, Avignon ne sera pas cette somptueuse salope, alanguie au bord du Rhône et cambrée sous les caresses du mistral, qui s’ouvre et qui s’offre pour son grand rut de l’été. Abstinence cette année. On ne verra pas, comme chaque année, à l’intérieur du collier de pierres blondes des remparts une foule cosmopolite et bigarrée d’artistes et de touristes, d’intellos et de clodos, de saltimbanques et de rêveurs, de poètes et de voleurs, tous attirés comme les éphémères par la flamme vers cette scène planétaire de l’illusion théâtrale, ce grand marché du rêve.

    - Nostalgie Victor… D’habitude, près de note rade, ou chez Tony, place de l’Horloge, c’est un tourbillon de couleurs et de bruits, un forum grec où la cité festivalière joue, chante, danse, boit à longs gorgeons des nectars anisés odorants et capiteux sous l’ombre bruissante des platanes aux larges poitrails. Ici, les monuments, les livrées et les tours semblent fumer sous la tremblante réverbération des murs gorgés de lumière.

    - Ouais… Cette année il n’y aura que les cigales qui auront soif à force de déclamer leur staccato d’amour dans les toisons vertes des grands platanes. Enfin, de ceux qui restent parce que la plupart tombe sous les tronçonneuses. Parait qu’ils ont le chancre. Mais enfin, Loulle, soyons francs, les Avignonnais ont une approche contradictoire de leur festival. Lorsqu’ils sont à l’extérieur de leur ville, ils ne tarissent pas d’éloge sur lui. Et à les entendre pérorer, tous ont bu le pastis avec Jean Vilar, joué aux boules avec Gérard Philippe où mangé l’aïoli avec Jean-Pierre Darras. Ils sont fiers de ce monument virtuel même si beaucoup n’y mettent jamais les pieds. Mais pourtant, lorsque juillet annonce le grand chambardement, les Avignonnais, en masse, fuient leur ville chérie, l’abandonnant pour une lune entière aux hordes lutéciennes et franchimanes, outre-quiévrines et bataves, albioniennes et tudesques, helvètes et transalpines, ibères et lusitaniennes, africaines et orientales, américaines et nipponnes. Ils retrouveront plus tard leur ville, cette somptueuse salope comblée, apaisée et fécondée par les semences mêlées de ses milliers d’amoureux de l’été.

    - Eh bien cette année, Victor, on est emmasqué.

    - « Emmasquée », c’est un beau néologisme Loulle. En provençal, les « masq », ce sont les sorcières. Être « emmasquée » c’est être sous le coup d’un sort. Alors cette année notre belle salope, avec ce coquin de sort de coronavirus, elle restera chaste, et masquée…

    - Ce qui ne nous empêchera pas de boire un coup. À la nôtre !


    Photo Michel Benoit