Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

humour - Page 16

  • Gastronomie d'été: la boumiane

    vélosexy.jpg

     

    Margot

     

    Margot roulait à bicyclette

    Par des chemins de fruits dorés.

    Dans le vent volait sa jupette

    Sur de longues cuisses dorées.

     

    Comme un champion du Tour de France

    Moi, derrière, je salivais,

    Fasciné par les abondances

    Que par éclair je découvrais.

     

    Percés au cœur par Cupidon

    Devant son lascif abandon,

    Gonflé d’amour j’ai eu l’honneur

     

    De féconder cette orchidée.

    Elle m’a donné du bonheur

    Pour plus de mille éternités.

     

     

     

    Pour Margot : La boumiane de tomates et d'aubergines

     

    - Oh ! Victor ! Tu tirais la langue

    Pour suivre ta jolie mousmée,

    Tu pédalais comme une branque

    Dans son sillage parfumé !

    - Crois-moi, pour garder la cadence

    Je n’avais pas besoin d’EPO,

    J’étais fasciné par la danse

    De ces jolis éclairs de peau.

    Nous allions sur les bords du Rhône

    Vers quelques nids d’amour discrets

    Et dans ses grands yeux de Madone

    J’ai découvert le Grand Secret,

    Celui qui fait tourner le monde,

    Celui qui peint les cœurs en bleu,

    Qui fait sourire la Joconde,

    Le seul vrai dieu, l’Amour, parbleu !

    - Mais vivre d’amour et d’eau fraîche

    Ça ne dure qu’un temps, pardi !

    Quand Cupidon lance ses flèches,

    Elles ouvrent aussi l’appétit !

    Je te propose un plat champêtre,

    Simple, léger, plein d’agréments,

    Suffisant pour faire renaître

    La fougue ardente des amants :

    C’est la succulente Boumiane

    Que vénèrent les Provençaux.

    Prends quelques belles mérinjanes

    Que tu coupes en gros morceaux.

    Tu les saupoudres de sel gros

    Afin qu’elles crachent leur eau.

    Au bout d’une heure tu les rinces,

    Les recoupes en portions plus minces,

    Puis dans une large sartan

    Tu les fais frire en ajoutant

    Un grand verre d’huile d’olive

    Et tu fais cuire à flamme vive.

    Tu tournes régulièrement

    Pour éviter l’attachement.

    Dans une poêle séparée,

    Tu cuis des tomates parées,

    Les Marmande sont les plus sûres

    Mais surtout il les faut bien mûres.

    Tu ajoutes un bouquet garni,

    Du sel, du poivre en harmonie,

    Une cuiller de sucre en poudre

    Pour l’acidité à résoudre.

    Lorsque le jus aura réduit

    Amalgame les deux produits

    Dans la plus grande de tes poêles

    Et laisse cuire encore un poil.

    Avant de servir tu complètes

    D’un peu de piment d’Espelette,

    De trois gousses d’ail écrasées.

     

    Ça se mange chaud ou glacé.

    À nous, belles conquêtes ! Le vin vous embellit.

    Continuons la fête, ouvrez-nous votre lit.

    Chantons, rions, mangeons, et trinquons nuit et jour

    À la beauté des femmes, au vin et à l’amour !

     

     

    Ingrédients et proportions pour six personnes:

    - 6 aubergines (appelées en Provence merinjanes), - 12 tomates (Saint-Pierre, Marmande ou Russes ; évitez les in­sipides tomates trop belles pour être bonnes que l'on impose dans les grandes surfaces), - huile d'olive, - gros sel, - 1 beau bouquet garni (thym, laurier, persil plat), - 2 cuillerées à café de sucre en poudre, - 3 gousses d'ail, - 2 pointes de couteau de piment d'Espelette.

     

     

    Photo X - Droits réservés

     

     

     

     

  • Gastronomie de vacances: la sardinade

    sardines.jpg

    Les sardines à la "Brulo dé" du Pégot

     

    Éclairs d’acier bleuté bondissant hors de l’onde

    Pour tenter d’échapper à la dent furibonde

    De quelque carnassier montant des eaux profondes

    Pour croquer tout de go ces poissons qui abondent…

    C’est la reine des mers ! Succulente et divine,

    Pas la langouste, non. Simplement la sardine !

    Sa réelle fonction, sa vie, son aventure

    Généreuse et bornée : c’est d’être nourriture !

    Les poissons s’en délectent, l’homme la met en boîte,

    Lui fait boucher le port si la passe est étroite…

    Chez nous, dans le Midi, on l’aime tellement

    Que chaque Provençal est un peu son amant.

    Mon ami le Pégot, marin-pêcheur de Sète,

    Les fait à "Brulo dé". En voici la recette.

    Prenez-les sur le quai, juste au cul de la barque,

    Chez votre poissonnier, la fraîcheur se remarque

    Par la roideur arquée du petit corps luisant.

    Un bon kilo pour deux, ce sera suffisant.

    Devant le cabanon, à l’ombre de la treille,

    Tandis que sa moitié débouche les bouteilles,

    Le Pégot fait brûler un fagot de "gabel"

    C’est les sarments de vignes du côté de Lunel.

    Un bon coup de muscat met les convives à l’aise

    Juste le temps qu’il faut pour apaiser la braise.

    Sur un bout de grillage il range les sardines,

    Ni lavées, ni vidées. Nature les ondines.

    Les poissons sur la grille sont posés sur le feu

    Puis retournés après une minute ou deux.

    Sur un grand plateau rond, au milieu de la table

    Calée par des galets pour qu’elle reste stable,

    Le Pégot sert en vrac sa première tournée

    Puis remet sur le feu la prochaine fournée.

    Un jet d’huile d’olive dans le creux de l’assiette,

    On mange avec les mains, nul besoin de fourchette.

    D’une pression du doigt on enlève la peau

    Libérant les filets odorants et bien chauds,

    La tête entre deux doigts, dans deux autres la queue,

    La sardine grésille. Quel bonheur, maugrebeleu !

    On se "rabine" un peu, d’où le nom : "brulo dé"

    Mais c’est tellement bon ! vous n’avez pas idée.

    Avec les dents du haut, on bloque la sardine,

    La mâchoire du bas, retroussant les babines

    Fort délicatement détache le filet

    Qu’un" ggluuff" aspirera jusqu’au fond du palais.

    Sous le pin parasol où s’aiment les cigales

    Montent les petits bruits des gens qui se régalent.

    Ca fait des : "Ah !", des "Hum !" des "Fatche que c’est bon !"

    C’est toute la marée, plus un goût de charbon.

    Toutes les deux sardines on boit un coup de blanc,

    De Cassis ou de Saint-Hilaire-d’Ozilhan,

    On parle avec les mains, on sort la galéjade

    Et la journée se passe en franche rigolade.

    Cessons pour aujourd’hui ce conte culinaire

    Ma tripe est assoiffée, remplis raz bord mon verre

    De ce nectar divin de la Coste-du-Rhône

    Et laisse près de moi la coupe et la bonbonne.

    Et pour laisser le monde des maigres, des sans-goûts,

    Alors resservez-vous !

     

    Ingrédients et proportions pour six personnes :

    Rien de plus simple : des sardines, encore des sardines, seulement des sardines (comptez un demi-kilo par personne, soit trois kg). Mais fraîches, pas trop grosses et de Méditerranée évidemment. Plus un peu de fleur de sel de Camargue et de l’huile d’olive dans chaque assiette.

     

    Les vins conseillés :

    La sardine est bonne fille et s’accompagne sans problème de vins blancs secs, de rosés, voire de rouges jeunes et frais.

    En vallée du Rhône, blancs de Roaix, Saint-Hilaire-d’Ozilhan, Laudun, Villedieu ; rosés de Tavel, Rochefort, Chusclan, Ventoux, Luberon, Costières de Nîmes ; rouges légers de Sainte-Cécile-Ies- Vignes.

    En vins du Languedoc blancs Picpoul-de-Pinet, blancs de la Clape ; rosés de Saint-Saturnin, vins des sables d' Aigues-mortes.

    En vins de Provence, les blancs de Cassis, tous les rosés des Côtes-de-Provence et des Coteaux varois.

     

     

    Illustration originale Vincent Barbantan

     

    in GROSSIR (ou pas!) sans peine et sans régime

  • Ouiquinde érotique : le panaris, c'est le pied !

    panari.jpg

     


    Le mal d’aventure

    Alison se mourait d’un mal
    Au bout du doigt, mal d’aventure.
    - Va trouver le père Pascal,
    Lui dit sa sœur, et plus n’endure ;
    Il a fait mainte et mainte cure,
    Ses remèdes sont excellents.
    Il te guérira, je t’assure.
    Il en a pour le mal de dents,
    Pour l’écorchure et pour l’enflure ;
    Il fait l’onguent pour la brûlure.
    Va donc sans attendre plus tard ;
    Le mal s’accroît, quand on recule.
    Et donne lui le bonjour de ma part.
    Elle va, frappe à la cellule
    Du Révérend frère Frappart,
    - Bonjour, mon frère. Dieu vous garde !
    Dit-elle, ma sœur vous salue,
    Et moi qui suis ici venue,
    Lasse à la fin de trop souffrir ;
    Mais ma sœur vient de me promettre
    Que vous voudrez bien me guérir
    De ce doigt qui me fera mourir ;
    Non, je ne sais plus où le mettre.
    — Mettez, dit Pascal, votre doigt
    Les matins en certain endroit
    Que vous savez. — Hélas, que sais-je ?
    Réponds Alix, où le mettrai-je ?
    Dites-le moi, frère Pascal,
    Tôt, car mon doigt me fait grand mal.
    — Ô ! L’innocente créature !
    Avez-vous la tête si dure ?
    Certain endroit que connaissez ;
    Puisqu’il faut que je vous le dise,
    C’est l’endroit par où vous pissez.
    Eh bien, m’entendez-vous, Alise ?
    — Mon frère, excusez ma bêtise,
    Répond Alix, baissant les yeux ;
    Suffit, j’y ferai de mon mieux,
    Grand merci pour votre recette ;
    J’y cours, car le mal est pressé.
    — Quand votre mal sera passé,
    Venez me voir, Alisonnette,
    Dit le frère, et n’y manquez pas.
    Soir et matin à la renverse,
    Suivant l’ordre du bon Pascal
    Elle met remède à son mal.
    Enfin l’abcès mûrit et perce ;
    Alison saine va soudain
    Rendre grâce à son médecin
    Et du remède spécifique
    Lui vante l’étonnant succès.
    Pascal, d’un ton mélancolique,
    Lui repart : - Un pareil abcès
    Depuis quatre jours me tourmente,
    Vous seriez ingrate et méchante
    Si vous me refusez le bien
    Que vous avez par mon moyen ;
    Alix, j’ai besoin de votre aide,
    Puisque vous portez le remède
    Qui, sans faute, peut me guérir.
    Eh quoi ! Me verrez-vous mourir
    Après vous avoir bien guérie ?
    — Non, dit Alix, sur ma vie,
    Je ferais un trop grand péché ;
    Tel crime… Allons donc, je vous prie,
    Guérissez-vous, frère Pascal,
    Approchez vite votre mal.
    À ces mots, Dom Pascal la jette,
    Sans marchander, sur sa couchette,
    L’étend bravement sur le dos
    Et l’embrasse. - Ô Dieu ! Qu’il est gros !
    Dit Alix, quel doigt ! Eh ! De grâce,
    Arrêtez… Je le sens qui passe.
    — Ma chère Alix, attends un peu,
    Je me meurs… Souffre que j’achève.
    — Ah ! Reprit Alix tout en feu,
    Vous voilà guéri, l’abcès crève.

    Jacques Vergier

     

    Photo X - Droits réservés