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  • Au bistro de la toile : la phobie des phobies

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    - Je suis βλάκαςφοβίας, j’assume et j’en suis fier !

    - Keskidi le Victor ? Tu parles quelle langue ? On dirait du Russe, ou du Grec.

    - C’est du Grec Loulle. Et ça veut dire « crétinophobe ». La « phobie » φοβία, la peur, la crainte générant le rejet des « crétins » βλάκας vlakas !

    - Ben mon pauvre ! T’es pas sorti de l’auberge, parce que les crétins, c’est une espèce envahissante… Mais pourquoi tu te crois obligé de nous en foutre plein la vue en nous disant ça en Grec ? Je sais bien que la Provence et les Grecs, c’est une vieille histoire mais tu aurais aussi bien pu nous dire que la proximité des calus, des chiapacans, des gougnafiers, des goulamas te faisaient gonfler les aliboffis ! Tout le monde aurait compris alors que là degun y entrave nibe.

    - Je vous l’ai dit en Grec parce qu’on assiste, on subit l’invasion d’une palanquée de ces mots en « phobe » que l’on nous assène à tout bout de champ : tu es « agoraphobe » si tu crains la foule, tu es au contraire « claustrophobe » si tu as peur d’être enfermé, tu es « arachnophobe » si tu as peur des araignées. Mais les « phobes » les plus populaires, les plus envahissants ce sont « homophobe » et « islamophobe ». Si l’on te traite de l’un de ces deux vocables, ça a valeur d’excommunication au Moyen-Âge. Tu es montré du doigt, ostracisé, rejeté comme un lépreux. Parce que tu oses critiquer les homos ou l’islam. Ce concept révèle la volonté d’une certaine population de sacraliser certaines manières de vivre, certains sujets que l’on ne doit même plus pouvoir critiquer, envers lesquels on ne doit plus avoir la moindre réticence, ni réclamer le plus élémentaire droit d’examen sans être aussitôt marqué, stigmatisé par cette nouvelle étoile jaune du phobisme infamant.

    Notre civilisation réinvente à fond la caisse la démonologie, les procès en sorcellerie. Les bûchers ne sont pas loin. On assiste à l’émergence d’une flopée de sectes de crétins dont la lutte a pour finalité de surveiller, de punir, d’interdire. Mais les plus nocifs, les plus nuisibles ce sont ceux qui massacrent pour un dessin au nom d’une religion.

    Les religions sont des cancers de l’esprit, mais tant qu’elles étaient peuplées de déesses affriolantes sentant bon le patchouli et de dieux ne dédaignant pas de se taper quelques belles mortelles, ça allait. Mais le malheur est tombé lorsqu’une crevure de prêtre - ces escrocs - pire que les autres a inventé le dieu unique. Les névroses collectives nées d’Abraham SONT la principale source du malheur des hommes.

    Non mais vous imaginez le « père » de ces religions « du livre » - quelle horreur pour les livres - ce mec, Abraham, qui mène son fils en cambrousse, avec un grand couteau planqué dans sa gandoura, préméditant, pour obéir aux injonctions de son « dieu », d’égorger son fils, la chair de sa chair !

    Et c’est sur cette horreur intégrale que sont bâties les religions monothéistes. Comment peut-on être assez indigent de la tronche pour croire de pareilles konneries.

    Dès lors que l’on se dit descendant d’Abraham (juifs, chrétiens, musulmans), c’est donc qu’on accepte de tuer son fils pour plaire à ce dieu pervers, m’as-tu-vu, sanguinaire. Alors, tuer les autres… Broutilles.

    « La crédulité s’engraisse sur le désarroi comme la mouche verte sur la charogne » disait le grand Cavanna.

    - Ouais… Victor, je crois que je suis moi aussi βλάκαςφοβίας, crétinophobe.

    - Allez, à la nôtre, nous qui sommes κρασίφίλος, c’est-à-dire amis du vin !


    Illustration: merci au regretté Chimulus

  • Macron : garder l'ISF pour attirer les "investisseurs" prédateurs étrangers !

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    Je viens d’entendre le camarade Martinez, de la CGT, préconiser de confisquer l’usine de boîtes de vitesses Ford de Blanquefort, en Gironde, plutôt que de la faire racheter temporairement par l’État comme l’envisage Lemaire, ministre de l’économie. Martinez estime que tant l’État que les collectivités locales ont suffisamment mis de fric dans cette usine – trois fois ce qu’elle vaut - pour n’avoir pas à donner un sou de plus à ce prédateur étranger (Étasunien en l’occurrence) pour l’acquérir et… la refiler à un Belge ! 850 salariés attendent la décision des autorités judiciaires… Quant à Ford, ils n’en ont rien à foutre de ces manards, ils font pareil en Allemagne d’ailleurs. Ils se replient chez eux, en Trumpland.

    On touche là à la réalité prédatrice des « investisseurs étrangers » que Macron veut à toute force attirer chez nous, auxquels il veut brader nos plus beaux fleurons, et pour lesquels il refuse obstinément de remettre l’ISF comme l’exige sans mollir les Gilets jaunes.

    Mais pourquoi notre banquier président tient-il tant à favoriser l’arrivée de fonds étrangers (essentiellement des fonds spéculatifs étasuniens, britanniques, et des pétromonarchies du Golfe arabo-persique) ? Ces investissements sont-ils vraiment indispensables ? Peut-on s’y opposer ?

    Assommées par la concurrence de pays à faible coût de main-d’œuvre, des entreprises françaises pourtant saines passent chaque jour sous la coupe de consortiums étrangers. C’est la mondialisation : circulation totale des capitaux. Aucun frein à la prédation. C’est la raison du plus fort, du plus friqué, peu importe d’où vient ce fric, même s’il est « sale »… Et la concurrence inter États pour séduire les « investisseurs ».

    On peut arguer de la logique stratégique de complémentarité de certaines fusions permettant à nos entreprises de bénéficier de synergie, d’économies d’échelle, d’accès à des savoir-faire, d’ouverture de marchés nouveaux. C’est parfois vrai et c’est sur ces bases que les collectivités territoriales s’appuient pour offrir à ces « investisseurs » des conditions privilégiées. Les régions, les villes se tirent la bourre à qui proposera la meilleure offre à ces « investisseurs ». Et l’État fait de même au niveau diplomatique international pour attirer chez nous le fric des Étasuniens, des Chinois, des Saoudiens, des Qataris. En leur concédant des avantages fiscaux et matériels invraisemblables (voir les conditions accordées par Sarko aux Qataris).

    Cette vente à la découpe est-elle positive ? On peut en douter…

    Lorsqu’une firme appartient, même partiellement, à des investisseurs étrangers, les dividendes versés vont financer les pensions des retraités nippons ou américains, enrichir des actionnaires originaires du Moyen-Orient ou alimenter des fonds souverains chinois. Or, un actionnaire consomme mais pas en France ! Cette fuite d’argent de notre circuit économique contribue à la croissance des pays destinataires des dividendes au détriment de la France. Et si les dividendes versés ne sont pas consommés mais épargnés, ils contribuent à soutenir l’investissement des entreprises des pays étrangers, souvent en concurrence avec les entreprises françaises. Ceci, combiné aux transferts de savoir-faire, on donne le bâton pour se faire battre !

    De plus, les groupes français dont le capital est partiellement détenu par des investisseurs étrangers versent davantage de dividendes à leurs actionnaires que les groupes anglo-saxons. Dans la compétition économique mondiale, nos entreprises disposent donc de capacités d’autofinancement réduites. La générosité des entreprises françaises n’est pas le fruit du hasard : les actionnaires qui réclament cette générosité, les fonds de pension américains par exemple, ont pour objectif naturel d’optimiser leur rendement à deux chiffes pour les retraités du Texas ou de Californie et ils se moquent éperdument de l’investissement et des emplois dans l’Hexagone. Depuis 2009 les entreprises du CAC40 ont en effet reversé 67,4 % de leurs bénéfices sous forme de dividendes. La France est ainsi le pays au monde où les entreprises cotées en Bourse reversent la plus grande part de leurs bénéfices en dividendes aux actionnaires. C’est aussi deux fois plus que dans les années 2000 où les entreprises ne versaient pas plus de 30 % de leurs bénéfices à leurs actionnaires ». Désormais, seuls 27,3 % des bénéfices des sociétés du CAC40 vont au réinvestissement et 5,3 % aux salariés. On est loin du schéma de partage idéal : 33 % pour les actionnaires, 33 % pour l’investissement, 33 % pour les salariés. La source des inégalités insupportables qui déchirent notre pays et dont les gilets jaunes sont une des résultantes, mais aussi la perte de compétitivité de nos entreprise par manque d'investissements sont en partie dans cette dérive du capitalisme qui n’est plus entrepreneurial mais essentiellement financier.

    Du côté des salariés, la mondialisation économique a surtout pour effet de détruire peu à peu un siècle d’acquis sociaux. L’entrée dans la vie active par un contrat temporaire devient la norme. Alors que la sécurité professionnelle est un élément central de la qualité de vie, les embauches se font aujourd’hui à plus de 90 % en CDD, en intérim ou en apprentissage. La précarité pour tout le monde, des salaires de misère, de nouvelles contraintes de productivité, de nouvelles méthodes de travail plus contraignantes, des conditions de travail dégradées.

    Oui mais, entend-on les « économistes distingués » (pas les atterrés), les entreprises françaises aussi achètent des entreprises étrangères. À part que sur le « grand marché aux entreprises », l’Hexagone est davantage cible que prédateur. Les entreprises étrangères ont acheté en un an pour 145 milliards d’euros d’actifs en France, contre 88 milliards pour les françaises à l’étranger. Il ne s’agit donc pas d’un marché équilibré profitable à tous, comme certains voudraient le faire croire.

    Alors, ci-devant président Macron, c’est pour ça, pour attirer le fric des mafias financières qui ruinent la France que tu t’arc-boutes sur la suppression de l’ISF, ce symbole qui fait de toi le « président des riches » ?

     

    Sources :

    https://www.force-ouvriere.fr/Ford-Blanquefort-un-coup-de-massue-pour-les-salaries

    http://www.editionsdutoucan.fr/livres/essais/france-vendue-decoupe#. XE7DeYXe4y4


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  • Ouiquinde gastronomique : les quenelles!

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    Comment peut-on laisser la superbe quenelle

    Être dégueulassée par des mains criminelles ?

    Cette douceur oblongue, célèbre à Nantua,

    Fille de Lucullus et de Gargantua

    Représente pour moi le bonheur des papilles

    Et non quelque vulgaire Hitler de pacotille.

    - Oh ! Victor, calme-toi, tu deviens chatouilleux !

    - Foin de ces konneries, redevenons sérieux.

    On va donc préparer, pour ce soir, des quenelles

    Ces filles de l’amour sont aussi…queue’n-elle !

    Versez dans une casserole à fond épais,

    Un quart de litre d’eau, un bloc de beurre frais

    Une pincée de sel et montez à bouillir ;

    Deux hectos de farine et tournez sans mollir

    Jusqu’à ce que la pâte se dessèche un bon peu ;

    Incorporez alors trois beaux œufs, hors du feu.

    Lorsque la pate est tiède, faites-en un boudin

    Sur un plan fariné, la roulant dans vos mains.

    Sectionnez l’appareil oblong en six portions

    Que vous allez rouler, avec grand attention,

    Pour en faire, à la main, six accortes quenelles.

    Dans de l’eau frémissante, pochez alors les belles,

    Dès qu’elles remontent, seules, à la surface

    Mettez-les dans un plat, disposées en rosace.

    Réservez-les au chaud et attaquez la sauce.

    Au mortier et pilon, et sans être flemmard,

    Concassez les carcasses et pinces de homards

    Dans de l’huile d’olive, cinq minutes, à feu vif,

    Vous faites revenir votre dispositif,

    Rajoutez de l’oignon, du poireau émincé,

    Laissez cuire, en tournant, cinq minutes tassées,

    Singez à la farine, puis mouillez aussitôt

    Au fumet de poisson, vin blanc sec et Pineau.

    Pressez trois gousses d’ail, concentré de tomate,

    Du piment d’Espelette et quelques aromates

    (Persil, thym et laurier), laissez cuire sans hâte.

    En milieu de cuisson ajoutez poivre et sel,

    Buvez un coup de blanc pour vous remettre en selle.

    Un quart d’heure plus tard, vous passez au chinois

    En pressant bien les ingrédients sur les parois.

    Nappez de cette sauce votre plat de quenelles,

    Et alors le bonheur vous prendra sous son aile.

    Cessons pour aujourd’hui ce conte culinaire,

    Ma tripe est assoiffée, remplis raz bord mon verre,

    De ce nectar divin de la Coste-du-Rhône

    Et laisse près de moi la coupe et la bonbonne.

     

     

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