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  • Donald et Kim : « Marions-les, marions-les, je crois qu’ils se ressemblent… »

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    On pourrait se marrer avec ce « soap opera » qui voit deux clowns de seconde zone mobiliser les regards et l’attention du monde entier. Seulement dans la corbeille de mariage, il y a les Bombes. Pas les bombinettes de Caen, de Dresde ou du Vietnam, même pas les bombes de Hiroshima et Nagazaki, non, des Bombasses capables de détruire notre belle planète qui perd la boule.

    Trump file le parfait amour avec le rusé Kim Jong-un qui le promène mais en même temps il déchire unilatéralement l’accord sur le nucléaire iranien alors que ce pays respecte scrupuleusement l’accord, comme l’atteste régulièrement, rapport après rapport, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) chargée de vérifier la réalité des accords.

    D’un côté des mamours ridicules et de l’autre des menaces. Pour une seule et bonne raison, c’est que la Corée du Nord a des armes nucléaires capables d’atteindre les États-Unis. Et ça change tout. Les États-Unis restent égaux à eux-mêmes : fort avec les faibles, faibles avec les forts. Ils ont beau dire (Pompeo) que la Corée du Nord, « contrairement à l’Iran, ne déstabilise pas le Yemen ni la Syrie », ce qui est faux, Pyongyang fournissant aux rebelles Houtis du Yemen des armes, tout comme l’Iran, la réalité de l’arsenal nucléaire nord-coréen change radicalement la donne.

    Résultat des courses : pour être respecté il faut avoir La BOMBE. C’est la seule assurance contre les velléités belliqueuses des États-Unis. Et donc les Iraniens ne vont pas tarder – si ce n’est déjà le cas – de reprendre dare-dare leurs travaux afin d’obtenir enfin la Bombe salvatrice. Ils ont sous les yeux le sort de Saddam Hussein et celui de Khadafi que seraient toujours au pouvoir s’ils avaient eu la terrible Bombe !

    Et pourquoi croyez-vous que des puissances moyennes comme nous la France, nos voisins Britanniques, ou encore Israël bien que ne l’ayant jamais officiellement reconnu, soyons respectés et à l’abri d’une menace militaire majeure ? Parce que l’ennemi potentiel sait qu’il risque gros, très gros, trop gros.

    Kim Jong-un connaît ces évidences et s’en sert. Il ne lâche rien, balade le gros Donald et joue remarquablement le coup en Asie tandis que Trump a totalement décrédibilisé la parole étasunienne en écrasant son gros cul sur les accords difficilement obtenus avec les dangereux religieux iraniens. Dès lors, on peut s’attendre à une course à l’armement nucléaire. L’Iran et l’Arabie saoudite au Moyen-Orient, le Japon en Extrême-Orient, voire l’Afrique du Sud, le Brésil le Mexique. Bonjour les dégâts… Et même en Europe, l’Allemagne peut avoir la Bombe quand elle veut, idem pour l’Italie et d’autres…

    Cette menace nucléaire prend une dimension pré apocalyptique avec ce qui se passe actuellement entre l’Inde et le Pakistan, toutes deux puissances nucléaires.

    Bref, on est mal barré !

     

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  • Élections en Algérie. "Cinq interdit"!

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    On nous bourre le mou avec le Venezuela et les saloperies étasuniennes, avec la comédie loufoque de Trump recevant son homologue en clownerie de Corée du nord au Vietnam, pays qui a foutu la pâtée aux USA, mais on oublie curieusement ce qui se passe juste en face de nos côtes méditerranéennes, dans ce pays si proche et si loin tant au niveau géographique qu’affectif : l’Algérie.

    On va voter au mois d’avril en Algérie. On va voter et très probablement élire Bouteflika pour un cinquième mandat, un zombie manipulé par un clan qui tient le pays depuis des décennies. L’Algérie, c’est 40 millions d’habitants, dont la moitié a moins de vingt ans. Le chaos politique signifierait un tsunami d’immigration vers la France. Voilà ce qui fait trembler nos dirigeants qui préfèrent encore voir se continuer la situation actuelle que de devoir faire face à une grave crise géopolitique.

    Les manifestations contre un cinquième mandat du président actuel se multiplient et rappellent la situation qui, il y a quelques années en Tunisie a abouti au départ de Ben Ali. Vendredi dernier, ils étaient des dizaines de milliers dans les rues d’Alger clamant leur rejet de Bouteflika. Lundi c’étaient les avocats revendiquant un état de droit et ce mardi on attend les étudiants.

    Ce pays est assis sur un tas d’or noir et pourtant stagne économiquement. Il n’a pas su utiliser sa manne pétrolière pour créer une économie florissante et désespère sa jeunesse condamnée au chômage ou à l’exil. L’oligarchie qui monopolise le pouvoir et les profits en s’abritant derrière la fiction Bouteflika commet une grave erreur : les jeunes Algériens n’ont connu ni le romantisme de l’indépendance ni les affres de la guerre civile contre les islamistes.

    « C’est un peu la génération des voyeurs Internet, galvanisés par l’idée du visa et du départ, victimes de la virtualisation de leur réel par Internet ou l’islamisme. Ils sont jeunes, casquette retournée, coupe de cheveux soignée, amateurs de motos, de Facebook et d’Instagram, oisifs et enthousiastes. Cette tranche d’âge représente près de 65 % de la population et est sans… représentation politique au pays de la gérontocratie. On aurait juré ne jamais les voir s’intéresser à la politique et, pourtant, ce sont eux qui, aujourd’hui, se rassemblent par dizaines de milliers, scandent, crient et inventent les slogans.

    Leur héros ? Rachid Nekkaz. Un personnage franco-algérien à peine visible en France, 47 ans, né dans le Val-de-Marne. » dit le journaliste et écrivain Kamel Daoud.

    Rachid Nekkaz ? Qui c’est celui-là ? Un politicien opposant au régime ? Non. Il est né en France, dans le Val de Marne. Il fait partie de cette génération de Beurs qui a réussi. Il a fait fortune dans l’immobilier et internet. Il s’est fait une réputation dans la communauté d’origine maghrébine en surfant sur des prises de position populaires dans son milieu : en payant les amendes des porteuses de burka, en soutenant le burkini, en attisant le malaise des banlieues, etc. Une sorte de bigot à la sauce internet qui a débarqué en Algérie en affichant son ambition de devenir calife à la place du vieux calife ! C’est une sorte de Bepe Grillo à la mode algérienne. 

    Daoud: « Ce n’est pas un notable de l’opposition ni un employé du régime, mais un clown de 47 ans qui erre partout, se prend en photo et s’impose dans la planète Internet. Et c’est là qu’il va rencontrer son public : des jeunes séduits par sa « réussite », sa franco-algérianité avec ce baroud d’honneur qu’il rendit public : sa renonciation à la nationalité française. On peut y ajouter son bigotisme, sa « musulmanité » folklorisée. À force de le moquer et de l’ignorer, le régime lui délégua, par mépris, la génération démographiquement la plus forte en Algérie, mais politiquement la plus invisible. »

    Sans discours, sans programme, c’est surtout une présence, une incarnation face à l’invisible zombi Bouteflika. C’est pourtant un héros venu d’ailleurs aux yeux des sans-visa, des sans-emploi, des sans-perspectives.

    Pourtant il ne gagnera pas. Pour une raison constitutionnelle : Pour être éligible en Algérie, il faut répondre à des conditions particulières, dont la résidence permanente en Algérie depuis… dix ans. Ce qui n’est pas le cas de Nekkaz, bien qu’il ait spectaculairement renoncé à sa nationalité française et aux délices « haram » de l’Occident. Sauf en cas de bouleversements révolutionnaires…

    Et nous dans cette histoire ? Eh, tout ce qui se passe en Algérie - ce pays frère ami-ennemi – a des répercussions importantes chez nous. Une déstabilisation enverrait des centaines de milliers de jeunes à travers la Méditerranée vers nos rivages. On ferait quoi ? On les coulerait ? Au risque de susciter des troubles énormes parmi les Français descendants de Maghrébins ? Et si les djihadistes tiraient les marrons du feu à la suite de chaos en Algérie, exportant chez nous une vague d’attentats ? Sans oublier, plus prosaïquement, notre approvisionnement gazier largement tributaire de l’Algérie…

    Mektoub…

    https://www.youtube.com/watch?v=q5jPi99dXGA&feature=youtu.be

     

     

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  • Gastronomie dominicale : un monument du Sud, la Bouillabaisse.

    Ces sombres bourrins des J.O. ont refusé la pétanque !

    Nous sommes grands seigneurs et leur offrons la Bouillabaisse !

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    La bouillabaisse de Juvénal

     

    « Pour faire une bonne bouillabaisse

    Il faut se lever de bon matin

    Préparer le pastis et sans cesse

    Raconter des blagues avec les mains…

     

    Ainsi dit le refrain devenu immortel

    Depuis qu'il fut chanté par le grand Fernandel.

    Avec beaucoup d'humour, talent et allégresse

    Il dit tout ce qu'il faut pour une bouillabaisse.

    Ce fleuron flamboyant des tables de Marseille

    Populaire partout au pays de Mireille.

    Je vais vous raconter celle de Juvénal

    Qui, bien que président auprès du Tribunal,

    Était un personnage hautement sympathique

    Dont les seules rigueurs étaient gastronomiques.

    Devant le Roucas-blanc, des amis dévoués

    Installaient son quintal dedans le tranvoué.

    À l’époque, il roulait encore sur des rails,

    Ses passagers riaient, galégeaient, sentaient l'ail.

    Les trous de la chaussée remuaient les wagons,

    Particulièrement le dernier des fourgons,

    À tel point qu'à Marseille, en parlant d'une fille

    Ayant l'arrière-train sur roulement à billes

    On disait: « Celle-là elle bouge les miches

    Presqu'autant que le tranvoué de la Corniche! »

     

    Arrivé au Vieux Port, Juvénal descendait

    Et, suivant sa bedaine, en quelques embardées,

    Saluant les chalands sans faire de façons,

    Il gagnait le superbe marché aux poissons

    Où pointus marseillais (1) et bettes martéguales (2)

    Débarquaient la marée du profond de leurs cales.

    Juvénal inspectait l'étal des poissonnières,

    De solides matrones, fortes en gueule et fières,

    Justement redoutées par clients et pêcheurs

    Parce qu'intransigeantes sur l'état de fraîcheur

    Des poissons colorés qu'elles mettaient en vente.

    Leurs bordées de paroles pouvaient être violentes!

    Juvénal s'arrêtait devant Berthe Chouli

    Une maîtresse femme nourrie aux raviolis,

    À la pastasciuta (3) et aux chichi-frégi (4),

    Aussi large que haute: cent kilos d'énergie.

    Ils se congratulaient de façon très mondaine

    En se claquant le dos, ventre contre bedaine.

    Juvénal commandait à sa chère acolyte :

    - « Berthy, servez-moi bien: ce soir j’ai mes petites !

    - Je vous mets un beau loup, des vives et du fiala (5),

    Une queue de baudroie, un saint-pierre un peu là !

    Des roucaou (6), des rascasses, un kilo de favouilles (7)

    Qui donnent si bon goût quand on les écrabouille,

    Deux langoustes en vie. Vé ! Si elles sont belles !

    Et puis, zou ! en cadeau, deux poignées de girelles.

    - Aco vaï ben (8), Berthy. Je vous aime beaucoup !

    Vous me préparez ça, le temps de boire un coup ... »

    Juvénal s'en allait vers les terrasses peintes

    Déguster un violet en buvant son absinthe.

    Enfin, l'air réjoui, content de ses emplettes,

    Il reprenait le tram vers son repas de fête.

    Maître de la cuisine pour cette bouillabaisse,

    Il chassait ses "petites" en leur claquant les fesses

    Affectueusement. Chantonnant l'Opéra,

    Sans quitter son chapeau, la canne sur le bras,

    Il vidait, écaillait et lavait les poissons.

    Selon leur gabarit les coupait en tronçons.

    Puis lorsque tous étaient nettoyés et parés

    Enfin il les rangeait en deux plats séparés.

    Dans l'un les poissons tendres à la chair délicate:

    Loups, Saint-Pierre, roucaou, poissons aristocrates.

    Dans l'autre les plus fermes: fiala, vives, baudroie,

    Langoustes et favouilles, poissons que l'on rudoie.

    Au fond d'une marmite, Juvénal disposait

    Trois oignons émincés, beaucoup d'ail écrasé,

    Trois tomates pelées, écrasées au mortier,

    Férigoule et fenouil, zest d'orange et laurier,

    Dessus il déposait son choix de poissons fermes,

    Un verre de bonne huile d'olive de la ferme,

    Du poivre du moulin et du safran en brins,

    Quelques grosses pincées de bon gros sel marin.

    Il mouillait tout cela avec de l'eau bouillante,

    Juste un doigt au dessus, c'est la valeur courante.

    Il enlevait alors les ronds de la "Rosières" (9),

    Pour que la flamme entoure son oulo (10) presqu'entière.

    Il montait ça au bouilh (11), cinq minutes, à feu vif,

    Alors il ajoutait les poissons de récifs.

    Encore cinq minutes de grosse ébullition

    Pour bien amalgamer l'huile avec le bouillon.

    - « Ma bouillabaisse est prête. Humez-moi ce parfum !

    C'est toute la Provence, la mer et ses embruns! »

    Il versait le bouillon, fumant dans la soupière,

    Sur du pain frotté d'ail et en tranches entières.

    Il servait les poissons à part, sur un grand plat.

    Et tous appréciaient ce repas de gala.

    Un grand Châteauneuf blanc servi dans du cristal

    Sublimait les saveurs du plat de Juvénal.

    Cessons pour aujourd'hui ce conte culinaire

    Ma tripe est assoiffée, remplis raz-bord mon verre

    De ce nectar divin de la Coste-du-Rhône

    Et laisse près de moi la coupe et la bonbonne.

    Et pour laisser le monde des maigres, des sans-goûts,

    Alors resservez-vous !

     

     

    Ingrédients et proportions pour six personnes:

    - trois petits loups (un kilo en tout), - un demi-kilo de fiala (congre) pris dans le ventre. - un kilo de poissons de roches (vives, girelles, roucaou ),

    saint-pierre (5 à 700 g), - une queue de baudroie (800 g), - un kilo de favouilles (petits crabes), - une langouste (pas obligatoire), - trois ou quatre tomates, - trois oignons, - quatre gousses d'ail, - trois cuillères à soupe de gros sel marin, - poivre noir du moulin, - safran en brins, - un gros bouquet garni (thym, laurier, persil plat), - trois branches de fenouil. - un zeste d'orange. - un grand verre d’huile d'olive.

     

    Les vins conseillés:

    Les vins blancs frais, joyeux et embaumés de Cassis sont le complément naturel de la bouillabaisse. On peut les remplacer avec bonheur par des blancs de Bandol, de La Ciotat, de Draguignan, de Vidauban, de Pierrefeu. Tous les grands vins blancs secs de la vallée du Rhône: Saint-Peray, Châteauneuf-du-Pape, Saint-Gervais, Uchaux, Laudun, Villedieu, Saint­Victor-Lacoste, Pujaut.

    Les blancs puissants et parfumés des Coteaux du Languedoc de Quatourze, La Clape, La Méjanelle, Picpoul de Pinet

     

    (1) Pointus marseillais: bateau de pêche à étrave pointue e tfond en forme. Commun à tous les pêcheurs de la Méditerranée. Une forme qui n'a pas changé depuis les phéniciens et les grecs.

    (2) Bette martégua!e : bateau de pêche pointu mais à fond plat, originaire de Martigues.

    (3) Pastacciuta : plat de pâtes à l’italienne.

    (4) Chichi-frégi : beignet marseillais enforme de boudin à hase de farine de pois-chiche cl l'origine, de froment à présent.

    (5) Fiala : congre.

    (6) Roucaoû : poisson de roche .

    (7) Favouilles : petits crabes de la Méditerranée.

    (8) Aco vaï bèn : ça va bien.

    (9) Rosières : marque de cuisinière en fonte.

    (10) Oulo : récipient de cuisson métallique profond, qu’on suspend au dessus de la cheminée ou que l’on pose sur la cuisinière.

    (11) Bouilh : ébullition.

     

    Illustration originale Frédéric Barbantan

     

     in: "GROSSIR (ou pas!) sans peine et sans régime"