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LANTIFADAS - Page 2

  • Le coup de gueule salutaire du père François

    Alors qu'on commémore l'assassinat de Charlie Hebdo, plutôt que d'ajouter mes mots je préfère donner une parole posthume au grand François CAVANNA, père-fondateur de Charlie-Hebdo:

     

    Coup de gueule salutaire du grand François Cavanna


    " Eh, vous !
     
    Vous, 
    les chrétiens, 
    les Juifs, 
    les musulmans, 
    les bouddhistes, 
    les hindouistes, 
    les shintoïstes, 
    les adventistes, 
    les panthéistes 
    les « témoins » de ceci-cela, 
    les satanistes, 
    les gourous, 
    les mages, 
    les sorciers, 
    les yogis, 
    les ardents, 
    les mous, 
    les qui coupent la peau de la quéquette aux petits garçons, 
    les qui cousent le pipi aux petites filles, 
    les qui prient à genoux, 
    les qui prient à quatre pattes, 
    les qui prient sur une jambe, 
    les qui ne mangent pas ceci-cela
    les qui se signent par la droite
    les qui se signent par la gauche
    les qui se vouent au diable parce que déçus de dieu
    les qui prient pour que tombe la pluie
    les qui prient pour gagner au loto
    les qui prient pour que ça ne soit pas le sida
    les qui mangent leur dieu en rondelles
    les qui ne pissent jamais contre le vent, 
    les qui ont la foi des charbonniers, 
    les qui ont la foi du patron, 
    les qui ont la foi parce que c'est plus convenable, 
    les qui vénèrent les reliques, 
    les qui se confessent et puis recommencent, 
    les qui font l'aumône pour gagner le ciel, 
    les qui lapident le bouc émissaire, 
    les qui égorgent les moutons
    les qui se figurent survivre en leurs enfants
    les qui se figurent survivre en leurs œuvres, 
    les qui ne veulent pas descendre du singe, 
    les qui bénissent les armées, 
    les qui bénissent les chasses à courre, 
    les qui brûlent les livres, 
    les qui commenceront à vivre après la mort…

    Vous tous, 
     qui ne pouvez vivre sans un père Noël et sans un père Fouettard,
    vous tous,
     qui ne pouvez supporter de n’être que des vers de terre avec un cerveau
    vous tous,
     qui avez besoin ne n’être pas nés pour mourir et qui êtes prêts à avaler tous les mensonges rassurants,
    vous tous
    qui vous êtes bricolé un dieu « parfait » et « bon » aussi stupide, aussi mesquin, aussi sanguinaire, aussi jaloux, aussi avide de louanges que le plus stupide, le plus mesquin, le plus sanguinaire, le plus jaloux, le plus avide de louanges d'entre vous, 
    vous tous, oh, vous tous, 
    Foutez-nous la paix! 
    Faites vos salamalecs dans le secret de votre gourbi, fermez bien la porte, surtout, et ne corrompez pas nos gosses. 
    Foutez-nous la paix, chiens ! "

     

    Après ça, je suis de plus en plus Charlie...

  • Les fables de La Bedaine

    Octidi 28 frimaire CCXXXIII -  Jour de la truffe!

    Macron ? Beyrou ? Marine ? Merluche ? 

    Qui c'est le chef ? !

     

    Or donc en ce temps là, hasard ou jeu divin

    Le corps humain advint.

    Il fallut décider qui, de tous les organes,

    Serait le chef idoine.

    Ainsi dit le cerveau, je contrôle les nerfs,

    C’est donc moi qui dois être le chef décisionnaire.

    Ainsi dirent les yeux, c’est nous qui apportons

    L’essentiel des informations,

    Nous devons être chefs car c’est par nous qu’on voit.

    Ainsi leur dit la bouche, tout est nourri par moi,

    Il est donc naturel que j’ai le gouvernail.

    Eh ! Oh ! dirent les mains, qui donc fait le travail

    Pour être votre chef, n’ai-je pas le prestige ?

    Car qui nourrit dirige.

    Oui mais, dirent les pieds, qui donc vous tiens debout ?

    Sans nous que seriez-vous sinon un tas de mou ?

    Nous devons être chefs, telle est notre démarche

    Car si nous nous bougeons, c’est bien grâce à la marche.

    Enfin le trou du cul fit entendre sa voix

    Réclamant lui aussi le pouvoir d’être roi.

    Et tous de se gausser, de ricaner, de rire,

    Que le cul les dirige ? Qui aurait-il de pire ?

    Le trou du cul, vexé, alors se referma.

    Aussitôt tout le corps glissa vers le coma.

    Le cerveau fut fiévreux

    Les yeux furent vitreux,

    Les mains pendaient sans force

    Les pieds devinrent torses

    Les poumons et le cœur perdaient le goût de vivre

    Le corps humain souffrait et luttait pour survivre.

    Tous demandèrent alors au cerveau de céder

    Et laissèrent au cul le droit de décider.

    Celui-ci, en s’ouvrant, remis le corps en marche,

    C’est donc lui qui devint le chef, le patriarche,

    Le corps fonctionnait bien, sans à coups, simplement

    Car il gérait fort bien tous les emmerdements.

     

    Moralité :

     

    L’on peut être, sans en être vaincu,

    Dirigé par un trou du cul !

  • Pour sortir de l’impasse politique : le tirage au sort

    - Oh ! Loulle, comment tu vas depuis qu’on n’est plus gouverné ?

    - Comme tu vois, pas plus mal.Mais enfin, les dés étaient pipés pour ce coup d’escoube au gouvernement.

    - Pourquoi ?

    - Attends tu as vu comment ça se passe le vote pour une motion de censure ? Seuls ceux qui sont pour vont déposer leur bulletin dans je ne sais quelle urne et en dehors de la salle principale. Et pour cela ils ont dû passer sous les fourches caudines des espions désignés par les chefs des partis proposant la censure : l’oeil des islamogauchistes pour les mélanchoniens, l’oeil de Moscou pour les lepéniens. Et le réflexe mouton de Panurge aidant, aucun député ne peut oser se désigner lui-même comme refusant la censure en n’allant pas la voter, même si c’est sa conviction profonde. J’appelle ça une pantalonade !

    - Bien vu Loulle. Et cela montre que la Cinquième République, faite pour un géant, est salopée par les boutiquiers actuels. Il faut donc en changer. Mais faut pas compter sur ceux qui sont en place pour la laisser justement cette place.

    - Les élections sont faites pour ça.

    - Devraient être faites pour ça Loulle. Mais en réalité une fois élu, l'homme ou la femme politique d'aujourd'hui est indéboulonnable, il n'a de comptes à rendre à personne, il peut trahir cyniquement ses électeurs en faisant impunément le contraire de ce qu'il a dit, il est passible de par sa position de se laisser acheter par des groupes de pression en favorisant telle ou telle idéologie, tout le monde voit bien que dans ces conditions le peuple est impuissant, qu'il est dépossédé de son pouvoir, qu'il n'a pas son mot à dire, et que ça n'a aucun sens de persister à appeler démocratie cette oligarchie ploutocratique essentiellement corrompue et prévaricatrice.

    Si on ne veut pas que les fascistes arrivent LEGALEMENT au pouvoir, comme Hitler en Allemagne, il est temps de jeter à la poubelle de l’histoire cette république « des copains et des coquins » pour mettre en place une République n°6. Le problème de la démocratie, Loulle, c’est l’impuissance des peuples à contrôler ce que font leurs gouvernants. Le bulletin de vote ne revient qu’à donner un blanc-seing à ceux que nous élisons, sans possibilité de changement ou de rectification.

    - Ouais, mais pour une sixième république, dès l’élection de la Constituante, tu vas voir arriver les mêmes vieux chevaux de retour…

    - Pour parer à ce risque, il faut écouter Montaigne : « Lorsque dans la république le peuple en corps a la souveraine puissance c’est une démocratie ; lorsque la souveraine puissance est entre les mains d’une partie du peuple, cela s’appelle une aristocratie. » Ce géant proposait pour mettre en place par exemple une Constituante, le tirage au sort ! « Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie, le suffrage par choix est de celle de l’aristocratie. Le sort est une façon d’élire qui n’afflige personne, il laisse a chaque citoyen une espérance raisonnable de servir sa patrie. » Et il estimait que les lois devaient être mises à l’essai : « La constitution de Rome et d’Athènes à cet égard était très sage, les arrêts du sénat avoient force de loi pendant un an ils ne devenoient perpetuels, que par la volonté du peuple. »

    - …taing ! Il avait oublié d’être kon ce Montaigne. Tout de même Victor, le tirage au sort ! C’est jouer à la politique comme au loto !

    - Ça existe déjà Loulle.

    - Ah bon ! Où !!!!!?????

    - Ben, pour des choses très importantes : les jurés de cour d’assise sont tirés au sort parmi tous les citoyens jouissant de leurs droits civiques. Et ça marche très bien. Si les représentants (les députés) de l'assemblée nationale étaient tirés au sort parmi l'ensemble des citoyens de France, l'assemblée nationale ne serait pas un corps d'élite à prédominance de riches, mâles, blancs, seniors. Au contraire, il ressemblerait à un échantillon statistique de la population française : de femmes, d'employés, de cadres, de chef d'entreprise, de riches, de pauvres, de vieux, de jeunes, d'hétérosexuels, d'homosexuels, ... etc, etc. Chacun constate que le suffrage universel ne tient pas ses promesses d’émancipation : l’élection induit mécaniquement une aristocratie élective, avec son cortège de malhonnêtetés et d’abus de pouvoir. Avec l’élection, les riches gouvernent toujours, les pauvres jamais.

    - Pas mal vu Victor. Tè, je viens de tirer au sort une bouteille de Côtes-du-Rhône Domaine des Bouzons.

    - Alors à la nôtre !