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santé - Page 6

  • Bébés par PMA ou "à l’ancienne". Femmes, exigeons le même coût pour toutes !

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    Afin de manifester son opposition au projet de loi de bioéthique, le collectif « Marchons enfants ! », qui rassemble 22 associations, a appelé les Français à manifester ce 10 octobre, à Paris et dans d’autres villes de France. Succès ou échec ? Bof…

    Une PMA, quèsaco ? C’est la contraction de « Procréation médicalement assistée ». Un acronyme célèbre mais dont on ignore souvent ce qu’il englobe. En effet, la PMA propose plusieurs procédures.

    L’insémination artificielle, qui permet la grossesse par le biais de l’introduction d’un échantillon de spermatozoïdes dans l’utérus. Les spermatozoïdes peuvent provenir du partenaire ou bien d’un donneur. Pour maximiser les chances de grossesse, les ovaires sont hormonalement stimulés et l’ovulation contrôlée, pour pratiquer l’insémination au moment le plus opportun.

    La seconde technique de PMA est la fécondation in vitro aussi appelée FIV. Cette technique est plus complexe. L’ovule est fécondé en dehors de l’utérus avant d’y être réimplanté. Il existe cinq variantes possibles de la fécondation in vitro : une FIV avec ses propres ovules et le sperme du partenaire, une FIV avec ses ovules et le sperme d’un donneur, une FIV avec les ovules d’une donneuse et le sperme du partenaire, une FIV avec donneurs pour les deux types de gamètes et enfin la méthode ROPA. Cette dernière méthode permet à un couple de femmes de participer toutes les deux à la grossesse, l’une en fournissant l’ovule, l’autre en portant l’enfant. Ouf ! lien

    Dans la Loi Bioéthique contestée par ces manifestants, une disposition dérange, c’est le remboursement de la PMA par la Sécurité sociale, même pour une PMA « de confort » et non pour pallier une carence médicale comme avant.

    Actuellement il y a 150 000 tentatives de PMA par an en France. Il résultera 25 000 enfants. Le coût pour la Sécurité sociale est de trois cents millions d’euros.

    Chaque enfant né par PMA « coûte » donc 300 000 000 / 25 000 = 12 000 euros.

    Il serait donc logique et surtout JUSTE de donner la même somme aux femmes qui font leurs bébés « à l’ancienne » !

    Rappelons le mode d’emploi pour faire les bébés « à l’ancienne » pour celles et ceux qui l’auraient oublié : après plein de caresses, mots doux et bisous partout partout (on dit les préliminaires), le Monsieur monte sur la Dame, celle-ci ouvrant ses cuisses et son huis afin que celui-là puisse introduire aisément sa seringue de chair (on dit position du missionnaire). D’autres positions sont possibles en fonction de la souplesse et de l’imagination des deux gymnastes.

    Après quelques mouvements gymniques conjugués entre les deux amoureux (on dit partenaires sexuels), un grand mais trop bref plaisir (on dit jouir) récompense (pas toujours pour la Dame) les deux gymnastes et alors l’appendice du Monsieur (on dit le pénis ou plus familièrement la bite) expulse (on dit éjacule) dans le réceptacle de la Dame (on dit le vagin ou plus familièrement la chatte) des millions de « petites graines » (on dit spermatozoïdes) qui entament une course effrénée pour être les premières à féconder l’ovule de la Dame. Une seule « petite graine » gagnera et donnera la vie à un bébé (ou deux et plus si affinités).

    Finalement la méthode « à l’ancienne » ne manque pas de charmes !

    Et mérite d’être rémunérée au même titre que la méthode « médicalement assistée » ! Non ?

     

    Illustration X - Droits réservés.

  • Cannabis. Gérard n'aime pas Marie-Jeanne !

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    « Je ne peux pas, en tant que ministre de l’Intérieur, en tant qu’homme politique dire à des parents qui se battent pour que leurs enfants sortent de l’addiction à la drogue, que l’on va légaliser cette merde. Et je dis bien « cette merde », s’insurge le ministre de l’intérieur Darmanin à l’intention des sirènes de plus en plus nombreuses qui lui serinent de légaliser le cannabis en France.

    Après Vaillant, Le Guen à gauche, voilà Robinet, le maire LR de Reims qui en remet une louche. Ça évolue, ça évolue…

    Alors, on le légalise ce tarpé qui est partout, ou on préfère les guerres de dealers à la Kalash ? Une société sans stupéfiants ? La drogue se trouve partout dès le collège. Une société sans consommateurs ? La France a la plus grande proportion de fumeurs de cannabis du continent. 700 000 en fument quotidiennement et 18 millions en ont « déjà fumé ».

    Eh, ci-devant ministre Darmanin, une politique ne se juge pas sur ses intentions mais sur ses résultats ! On connaît les succès de l’approche moralisante de tartuffes à l’égard du cannabis… Il serait peut-être temps, après un demi-siècle de prohibition, de faire le bilan de la consommation et du trafic et d’ouvrir un débat réaliste sur le sujet, non ?

    La réalité est celle-ci : une dépénalisation de fait de l’usage avec le tarpé taxé au niveau d’un excès de vitesse léger ou d’une absence de port de muselière ; un trafic concédé aux gangs mafieux ; une impuissance totale de la police et de la justice à éradiquer une consommation massive; des prisons encombrées pour pas grand chose. La prohibition du cannabis constitue donc une fiction, un mythe confortable.

    Moralement, on ne peut évidemment pas souhaiter que nos enfants « se droguent » au même titre qu’on ne peut accepter qu’ils deviennent alcooliques, c’est-à-dire dépendants. Qu’ils consomment de l’alcool ou du cannabis à l’occasion, quelle différence ? Une seule et de taille : on ne peut pas mourir d’une overdose de cannabis.

    Alors, diaboliser le tarpé au nom de la morale tout en tolérant le binge-drinking et ses comas éthyliques à la vodka et au mauvais whisky, voilà une belle tartufferie !

    Pourquoi les gens fument-ils le tarpé ? Mais pour la même raison qu’ils boivent le pastaga, le cognac, la vodka et, pour les plus raffinés, les bons vins ? Pour le plaisir que ça leur procure ! Les vins sans l’alcool ? Un bide. Les bières sans alcool ? Un bide. Parce qu’au-delà du plaisir gustatif, l’usager recherche les effets psychoactifs de ces produits. Ne pas comprendre cela est soit de l’hypocrisie, soit de la naïveté tangentant la konnerie.

    Les femmes et les hommes politiques qui s’opposent à toute légalisation sont de beaux faux culs : ils s’opposent surtout à l’arrêt du trafic parce que cette concession faite aux gangs de dealers constitue une sorte de RSA Banlieue qui leur assure une relative paix sociale et… des voix pour être réélu. Après ça on nous parlera de « reconquête des territoires perdus de la république »… Tant qu’un « chouf », un guetteur, gagnera en une journée autant sa mère ou son père en une semaine, les jeunes, tonton Darmanin, ils te diront « Tè, fume » !

    Cette faux-culterie est d’autant plus cynique que l’Insee intègre le trafic de drogue à son calcul du PIB national à hauteur d’un milliard d’euros pour le cannabis !

    La prohibition du cannabis est un échec flagrant. Policiers et gendarmes se noient dans la paperasse des procédures, perdant ainsi 1,2 million d’heures d’activité qui seraient mieux utilisées ailleurs. La consommation s’est banalisée, surtout chez les jeunes : 18 millions de Français l’ont expérimenté, 1,4 fume régulièrement et 700 000 fument quotidiennement.

    Une légalisation bien pensée et bien organisée permettrait : - production en France ou en Europe via des filières contrôlées, - qualité du produit alors que les dealers font fumer du goudron aux jeunes, - autoproduction pour ceux qui veulent pour leur conso perso, - vente dans les bureaux de tabac et des « coffee-shops » bien contrôlés, - interdiction évidente pour les mineurs, et de juteuses rentrées de fric pour l’État.

    Les résultats seraient : - remise des flics sur des tâches utiles, - du boulot pour les agriculteurs notamment en zones de montagnes, - de l’activité pour les buralistes et les « coffee-shops », - la fin des financements des réseaux maffieux, puisqu’ils n’auraient plus rien à y gagner, - une meilleure détection des personnes à la dérive par surconsommation, - une prévention plus aisée, notamment par la suppression de « l’attirance pour l’interdit » chez les ados, - des taxes pour la sécu, - une meilleure qualité, contrôlée, garantie pour les consommateurs, - et pourquoi pas, des « dealers » devenant chef d’entreprise et confrontés alors aux règles de concurrence ! Et donc beaucoup moins d’insécurité dans nos villes.

    Et puis, le fait d’asphyxier ces trafiquants qui naviguent dans les mêmes eaux troubles, se partagent les mêmes territoires et aussi le même fric que les fondamentalistes islamistes serait un sacré coup donné à ces ennemis de la république. Combattre le terrorisme salafiste passe par la coupure de ses sources de financement au nombre desquelles figurent tous les trafics dont celui du cannabis.

    Cela mettrait fin à une situation d’autant plus révoltante que 10 % des effectifs de la police et de la justice se consacrent sans relâche à une prohibition virtuelle, mobilisant des forces qui font défaut dans la lutte antiterroriste, sans faire reculer d’un pouce la consommation ou le trafic. Réallouer de tels moyens à la lutte contre l’État islamique pourrait constituer un tournant stratégique majeur, sans rien coûter au contribuable.

    « Pas question, qu’il a dit notre flic en chef ! Le cannabis, c’est de la merde ! » Ben ouais, on voit qu’il connaît notre Javer de sous-préfecture, c’est comme ça que disent les fumeurs : du « shit », c’est-à-dire de la « merde » !

    Pourtant, si de temps en temps Gégé ou Manu tiraient un petit tarpé ou dégustaient un savoureux « gandga cookie », ça leur déconstiperait un peu les boyaux de la tête !


    Photo X - Droits réservés



  • Au bistro de la toile : plein de « Beyrouth » potentiels en France.

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    - Tout de même, Victor, on les aime bien nos amis Libanais, mais ce sont des branques de stocker des milliers de tonnes d’un explosif dangereux comme de, comment ils disent « nitrate d’ammonium », en pleine ville, dans un port, dans un simple hangar fermé par un cadenas à 10 balles. C’est pas chez nous que ça arriverait !

    - Ben voyons ! Et la catastrophe de l’usine AZF de Toulouse, en 2001, t’as oublié ? T’était pourtant pas en culotte courte à cette époque Loulle. Tè, je vais te rafraichir la mémoire. Le 21 septembre 2001 — soit 10 jours après les événements du 11 septembre à New-York— à 10 h 17, un stock d’environ 300 à 400 tonnes de nitrate d'ammonium déclassé destiné à la production d’engrais a explosé creusant un cratère de forme ovale de 70 m de long et 40 m de largeur, et de 5 à 6 m de profondeur. La détonation a été entendue à plus de 80 km de Toulouse. Un séisme de magnitude 3,4 a été enregistré. Le bilan officiel fait état de trente et un morts. La partie sud-ouest deToulouse a été ravagée. Le site AZF lui-même est soufflé. À proximité, les zones commerciales de Darty et Brossette sont totalement détruites. Cent cinquante bus de la SEMVAT, la société de transport public toulousain de l’époque, sont également détruits dans l’entrepôt de Langlade situé en face de l’usine. De très nombreux logements, plusieurs entreprises et quelques équipements (piscines, gymnases, salles de concert, lycée Déodat-de-Séverac) ont été touchés. Les dégâts (murs lézardés, portes et fenêtres enfoncées, toitures et panneaux soufflés ou envolés, vitres brisées, etc.) ont été visibles jusqu’au centre-ville. Parmi les équipements publics touchés, on peut citer le grand palais des sports (entièrement démoli (Wikipéda). Et il n’y avait que 400 tonnes de cette merde, contre 2750 tonnes à Beyrouth !

    - Mais ça sert à quoi cette merde, Victor ?

    - Ben, à faire pousser le maïs, les prairies pour que les vaches se gavent et pètent et la plupart des cultures industrielles chères à nos agriculteurs « conventionnels » et à leur syndicat, la toute puissante FNSEA.

    - Ça se présente comment ce truc ?

    - Ce sont des petits granulés blancs. Ils sont livrés aux paysans dans de grandes saches de plastique tissé de cinq à six cents kilos. Les paysans les stockent dans leurs étables, les coopératives agricoles et les distributeurs les stockent dans de simples hangars. La France est le premier consommateur européen de ces substances. Pourtant, bien qu’ardemment soutenus par les défenseurs du productivisme dans l’agriculture, les engrais chimiques sont en réalité un véritable fléau pour notre environnement et notre santé : ils nécessitent d’énormes quantités d’énergies fossiles pour leur fabrication et contribuent fortement à la crise climatique, ils sont à l’origine de pollutions de l’eau comme le phénomène des algues vertes qui pourrissent la vie des Bretons mais aussi de pollutions de l’air en favorisant l’apparition de particules fines.

    - Enfin Victor, un produit aussi dangereux doit être assujéti à des précautions sérieuses, non ?

    - Les risques associés à leur fabrication sont régulièrement mis en avant. En France, les sites de production utilisant des nitrates d’ammonium sont classés Seveso seuil haut, tout comme l’était l’entreprise Lubrizol...qui a tout de même brulé à Rouen. Pour autant, on dénombre de multiples mises en demeure de l’Etat à l’encontre des producteurs d’engrais chimiques qui s’affranchissent tous des réglementations en vigueur. Ils s’en branlent de l‘Etat qui leur fait les gros yeux ! Tiens, écoute ce qu’en dit Anne-Laure Sablé, chargée de campagne agriculture aux Amis de la Terre : « Le leader mondial des engrais Yara, implanté dans les régions du Havre, de Saint-Nazaire ou encore de Bordeaux, a ainsi fait l’objet de pas moins de 11 mises en demeure depuis 2015 ! Comment ne pas s’inquiéter d’un stockage de 20 000 tonnes de nitrates d’ammonium à Ambès, à proximité de Bordeaux par une multinationale qui ne respecte pas la réglementation et pour laquelle l’État fait preuve de largesses? »

    Et puis je vais te dire Loulle. Ce qui vient d’arriver à Beyrouth, ça s’est passé aussi chez nous. On a fait mieux à Brest le 28 juillet 1947, avec l’explosion de 3 133 tonnes de nitrate d'ammonium. Des bricoleurs, ces Libanais. Ce jour-là, un incendie se déclare à bord d’un cargo, l’Ocean Liberty. Or ce bateau transportait des tonnes et des tonnes de nitrate d’ammonium. Je suis allé chercher mes infos là.

    - Fatche ! On vit dangereusement Victor.

    - Tu crois pas si bien dire. De cette merde, Il y en a partout : en grande quantité dans les entrepôts des usines ou des ports mais aussi dans les coopératives agricoles, dans les fermes et sur les bateaux ou sur les routes où les risques d'incendie ne sont pas négligeables.

    - Bon, tout ça, Victor, ça me donne soif.

    - Allez, mastroquet de mon cœur, met ma tournée. Et du rouge !


    Illustration: merci au regretté Chimulus