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politique - Page 2

  • Grande voix. Fawzia Zouari :  « Jour de colère »

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    Fawzia Zouari, écrivaine, journaliste tunisienne,
    docteur en littérature française et comparée de la Sorbonne,
    a publié cet
    article ras-le-bol dans Jeune Afrique:

     

    "Il y a des jours où je regrette d’être née arabe.

    Les jours où je me réveille devant le spectacle de gueules hirsutes prêtes à massacrer au nom d’Allah et où je m’endors avec le bruit des explosions diffusées sur fond de versets coraniques.

    — Les jours où je regarde les cadavres joncher les rues de Bagdad ou de Beyrouth par la faute des kamikazes; où des cheikhs manchots et aveugles s’arrogent le droit d’émettre des fatwas parce qu’ils sont pleins comme des outres de haine et de sang; où je vois des petites filles, les unes courir protéger de leur corps leur mère qu’on lapide, et les autres revêtir la robe de mariée à l’âge de 9 ans.

    — Et puis ces jours où j’entends des mamans chrétiennes confier en sanglotant que leur progéniture convertie à l’islam refuse de les toucher sous prétexte qu’elles sont impures.

    — Quand j’entends pleurer ce père musulman parce qu’il ne sait pas pourquoi son garçon est allé se faire tuer en Syrie.

    — À l’heure où celui-ci parade dans les faubourgs d’Alep, kalachnikov en bandoulière, en attendant de se repaître d’une gamine venue de la banlieue de Tunis ou de Londres, à qui l’on a fait croire que le viol est un laissez-passer pour le paradis.

    — Ces jours où je vois les Bill Gates dépenser leur argent pour les petits Africains et les François Pinault pour les artistes de leur continent, tandis que les cheikhs du Golfe dilapident leur fortune dans les casinos et les maisons de charme (bordels) et qu’il ne vient pas à l’idée des nababs du Maghreb de penser au chômeur qui crève la faim, au poète qui vit en clandestin, à l’artiste qui n’a pas de quoi s’acheter un pinceau.

    — Et tous ces croyants qui se prennent pour les inventeurs de la poudre alors qu’ils ne savent pas nouer une cravate, et je ne parle pas de leur incapacité à fabriquer une tablette ou une voiture.
    Les mêmes qui dénombrent les miracles de la science dans le Coran et sont dénués du plus petit savoir capable de faire reculer les maladies.

    — Ces prêcheurs pleins d’arrogance qui vomissent l'Occident, bien qu’ils ne puissent se passer de ses portables, de ses médicaments, de ses progrès en tous genres.

    — Et la cacophonie de ces "révolutions" qui tombent entre des mains obscurantistes comme le fruit de l’arbre.

    — Ces islamistes qui parlent de démocratie et n’en croient pas un mot, qui clament le respect des femmes et les traitent en esclaves.

    — Et ces gourdes qui se voilent et se courbent au lieu de flairer le piège, qui revendiquent le statut de coépouse, de complémentaire, de moins que rien !

    — Et ces "niqabées" qui, en Europe, prennent un malin plaisir à choquer le bon Gaulois ou le bon Belge comme si c’était une prouesse de sortir en scaphandrier ! Comme si c’était une manière de grandir l’islam que de le présenter dans ses atours les plus rétrogrades.

    Ces jours, enfin, où je cherche le salut et ne le trouve nulle part, même pas auprès d’une élite intellectuelle arabe qui sévit sur les antennes et ignore le terrain, qui vitupère le jour et finit dans les bars la nuit, qui parle principes et se vend pour une poignée de dollars, qui fait du bruit et qui ne sert à rien !

    Voilà, c’était mon quart d’heure de colère contre les miens... Souhaitons que l'Occident ouvre les yeux.…"

    Fawzia Zouari

     



     

  • Grande voix: Boualem Sansal, écrivain algérien

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    "Si je devais choisir un seul mot pour dire le mal de notre temps, je dirais "islam". Aucun phénomène n’a autant transformé le monde, ne l’a autant bouleversé, défiguré, perverti, terrifié. Aucune maladie n’a fait autant de victimes, jeté autant de pays dans la tourmente et de gens sur les chemins de l’exil. Aucune autre vérité suprême n’a autant servi à justifi

    er et multiplier les pires abominations sur terre, commises par les musulmans de Daech, des talibans, des GIA, de Boko Haram et compagnie, parfois, souvent par des loups solitaires addicts à la coranide exaltée, des électrons libres pas si libres, des psychiquement instables.

    A une exception près ou deux, les pays musulmans vivent tous dans un état d’arriération extrême, sous des régimes despotiques, corrompus, criminels, qui instrumentalisent l’islam dans leurs politiques intérieure et extérieure. A une ou deux exceptions près, les pays non musulmans sont tout également et durement impactés, l’islam est devenu leur souci n°1, avant l’inflation, avant le chômage, le prix de l’essence, les feux de forêt, la drogue.

    II s’y fait de plus en plus présent, de plus en plus pressant, carrément conquérant, arrogant et meurtrier. S’il trouve la porte fermée, il entre par la fenêtre et si celle-ci est murée, il entre par la cheminée, et quand il n’y a plus la moindre ouverture disponible, il entre par la voie royale d’Internet.

    Dans sa version islamiste, il est chez eux dans une démarche communautariste, séparatiste, indépendantiste, isolationniste, entièrement vouée aux trafics et à la violence des gangs, dont les plus durs, les mieux organisés n’ont pas encore perdu leurs dents de lait.

    Les pays scandinaves qui étaient des terres d’accueil mirifiques pour les musulmans qui fuyaient la violence et la pauvreté de leur pays, et surtout les utopies socialistes de leur colonel-président chef suprême du conseil de la révolution et aigle indomptable, ne veulent plus d’eux ; ils prennent aujourd’hui dans la panique des mesures d’urgence pour enrayer le mal.

    Dans tous les pays, et les voyageurs porteurs d’un passeport de pays musulmans, et c’est mon cas, le constatent, ils sont reçus froidement alors même qu’ils ont un visa valide et disposent des ressources nécessaires à leur séjour. Ils savent que ces dispositifs de sécurité lourds et coûteux qui entravent le fonctionnement des aéroports dans tous les pays du monde sont en lien direct avec leur religion. Comme on ne peut arrêter ou chasser une religion, on repousse ses fidèles. Peine perdue. Trop tard, l’islam est partout chez lui, maître jaloux en ses possessions.

    Voilà maintenant qu’il impose sa novlangue. "Islam is watching you". On ne dit pas islam, c’est trop peu, trop mesquin, il faut ajouter, avec la déférence due au roi des rois, que l’islam est religion de paix et de tolérance, qu’il est une religion d’amour parfait, qu’il n’a rien à voir avec l’islamisme, qu’il ne faut pas faire des amalgames dangereux et des essentialisations idiotes, que les islamistes ne sont pas des musulmans, que les musulmans vivent leur islam dans le strict respect des autres croyances même si elles sont fausses et si l’islam les a déjà condamnées.

    Dans ce monde de paix, d’amour et de tolérance, le nombre de personnes vivant sous protection policière parce que menacées au nom de l’islam connaît des progressions vertigineuses.

    Pour ne parler que de la France, qui est un bonheur en soi, la police nationale ne suffira bientôt plus, il faudra recruter des bataillons et des compagnies ou mieux former un nouveau corps de gardes du corps, qui connaissent l’islam et savent le reconnaître sous quel habit qu’il se présente. La liste des fichés S ne cesse de son côté de s’allonger, à ce train elle finira par comprendre l’ensemble des musulmans de France, qui par ce renversement de situation deviendront des musulmans en France.

    Gain de temps, gain d’argent, on ne parlera plus de cette alternative diabolique "islam de France vs islam en France", genre Kramer contre Kramer, l’islam contre lui-même. On aura deux en un, la France islamique. C’est nouveau, la conquête par la manipulation arithmétique et l’inversion de la fraction.

    De quoi demain sera-t-il fait ? A coup sûr le mal sera plus grand.

    A moins que les musulmans réveillés par miracle ne se mobilisent pour sauver leur religion des griffes des islamistes et celles des régimes musulmans corrompus qui les instrumentalisent à distance via leurs imams détachés, leurs mosquées bastions, leurs consuls membres assermentés de la confrérie des agents secrets, leurs missionnaires du soir.

    Dans la foulée, ils bouteront tous ceux qui, à échéance fixe viennent les caresser dans le sens du poil, à des fins électorales, qui veulent s’acheter sur leur compte une auréole pour briller à la télé ou, pour les grands apparatchiks, se refaire une virginité devant l’Histoire qu’ils avaient tant trahie, tant travestie.

    Il n’y aura bientôt plus sur cette terre ravagée par les guerres et la misère morale que l’islam, religion de paix, d’amour et de tolérance, et, j’ajouterai de limpidité (c’est ma contribution à l’enrichissement la novlangue), pour nous reposer de nos peines. Après cela, la terre rénovée et l’air purifié, la civilisation pourra repartir du bon pied.

    Je suggère à mes amis musulmans de lire Les Versets sataniques de Salman Rushdie, ils verront par eux-mêmes qu’il n’y a rien de blasphématoire dans ses pages, il décrit une réalité qu’ils verraient de leurs yeux si on les débarrassait des œillères du conditionnement.

    Je leur suggère aussi d’écrire à Salman Rushdie pour l’assurer de leur affection, pour lui souhaiter le plus prompt des rétablissements et de l’encourager à continuer d’écrire de belles choses dans la continuation des Versets sataniques.

    Merci pour votre contribution au sauvetage de l’humanité et du monde."

     

    Article paru dans l'Express: 

    "Boualem Sansal : "Une progression vertigineuse des personnes menacées au nom de l’islam"".

  • « La volonté, c’est de ne pas être d’accord, de ne pas se soumettre. »

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    Hadi Matar (à g.) l'égorgeur de Salman Rushdie 'à dr.)

    Ces évidences sont du plus célèbre condamné à mort du monde, Salman Rushdie, immense écrivain qui se débat entre la vie et la mort, victime de la tentative d’égorgement d’un « soumis ».

    Souvenez-vous, il a été condamné à mort il y a maintenant bien des années par un bourreau que nous avons nous-même engraissé. Par un schizophrène qui brandissait son coran saignant comme une guillotine par-delà les frontières. C’était le sinistre Khomeiny qui a ordonné une fatwa contre l’écrivain indien britannique.

    Ce personnage fait partie de ces religieux qui, par seule initiative personnelle ou par cooptation, affirment sans rire être choisis par dieu ou son représentant de commerce ici bas pour vérifier dans le présent que les croyants restent bien sur le « bon chemin », et pour leur faire subir les rigueurs de la loi « divine » lorsque ce n'est pas le cas !

    Dès lors que ces « représentants de Dieu sur la terre pour le temps présent » s'attribuent le « devoir », de commander des assassinats de déviants et d’ordonner à tout « bon musulman » d’exécuter cette sentence, votre beau-frère, votre employé ou votre patron, votre voisin, votre gendre peut, s’il est un « bon musulman », devenir votre bourreau si vous êtes sous le coup d’une fatwa ! Ce qui est proprement effrayant si l’on considère que n’importe quel enturbanné islamisant peut proclamer une fatwa

    Et pour Rushdie, il s’est trouvé un sombre crétin, plusieurs décennies après, pour exécuter cette mise à mort d’un homme pour ses idées, pour sa clairvoyance, pour son courage, pour son art. Le fanatique qui passe à l'acte criminel a bon dos. On souligne qu'il n'a rien compris, ne veut pas comprendre même lorsque, précisément, il a trop bien compris en prenant à la lettre ce qu'on lui a demandé de prendre à la lettre. Qui peut soutenir qu'il est seul responsable et qu'on ne triche pas quand on met un fossé entre ses actes, horribles, et ceux que les religions - traditionnelles, officiellement reconnues - lui ont enseignés comme parfaitement justifiés en d'autres temps ? La lâcheté de nos « zélites » à ce sujet est lamentable.

    Les religions ont été inventées par l'Homme lorsqu'au sortir d'une mutation, un grand singe a pris conscience de sa mort ! Peut-on se laisser aller à de telles extrémités pour ça ? Pour des choses si futiles ? Et qu'est-ce qu'une religion sinon une secte qui a réussi !

    Que l’Homme soit l'infime parcelle consciente d'un Tout éternel qui englobe tout l'univers est une évidence. Qu'on appelle ça Dieu, pourquoi pas. Libre à chacun de nous se chercher sa voie. Mais les religions, et en premier lieu les pires - les monothéistes - portent en elles le germe de l'oppression puisqu'elles se réfèrent de manière aveugle à un Livre, donc à une compilation humaine de préceptes soi-disant révélés. Qui n'est pas d'accord est mécréant. Qui est mécréant doit se convertir ou mourir. Les grands inquisiteurs, les as du barbecue d'où monte le bon fumet de tous les hérétiques et cathares que l'on grillât allègrement pour la Gloire de Dieu, sont toujours là, tapis sous leur calotte ou planqués derrière leur barbe, attendant le moment propice pour resurgir, bible ou coran d'une main et lance-flammes de l'autre!

    Jusqu'à une époque récente la terreur spirituelle du monde musulman et du monde « christianisé » pouvaient être comparées. Le parallèle pouvait tout particulièrement être établi durant l'Inquisition. Des événements historiques comme la Révolution française et le grand mouvement de laïcisation du 19e siècle ont modifié la situation mais c'est bien, toujours, le degré de sacralisation de la violence dans les écritures saintes – et donc dans les consciences individuelles – qui est déterminant.

    Facilité, paresse intellectuelle que de se référer, pour tous les actes de la vie, face à tous les problèmes de l'existence à un mode d'emploi soi-disant d'essence divine – bible, coran, tora, upanihads.

    L'Homme Libre reconnaît le droit d'exister, de penser, de prêcher à ceux qui se réfugient dans le cocon confortable d'une religion ou d'une idéologie - cette religion laïque - face à leur angoisse existentielle. Et il se battra pour faire respecter ces droits. Mais il revendique haut et fort son droit à la différence, son droit à la Raison. Il a le droit de penser qu'au sortir de cette brève existence il ne sera que charogne putride, ossements blanchis au soleil. Il a le droit de penser qu'il a quinze milliards d'années et l'éternité devant lui, car les milliards de molécules, d'atomes et de quarks qui le constituent ne disparaissent pas avec lui. Ils continuent d'être et se reforment en structures simples qui évolueront peut-être de nouveau vers la complexité biologique et la conscience.

    Pas besoin de ratichons pour ça !

    La liberté implique la remise en cause de tout. Je revendique donc le droit au blasphème. Toute loi qui réprime le blasphème tue la Liberté. Toute idéologie qui réprime le sacrilège et le blasphème est totalitaire.

    Faut-il rappeler que la Liberté n'a pu naître que parce que des esprits éclairés, bravant au péril de leur vie les interdits « sacrés » ont su renvoyer dans leurs sacristies les ayatollahs ensoutannés de leur époque !

    Faut-il rappeler que cette Liberté à vocation universelle est née chez nous! Qu'elle a apporté à l'humanité en deux siècles plus de progrès, plus d'égalité, plus de bonheur, qu'elle a généré plus de connaissances, qu'elle a ouvert plus d'espoirs que la chape de plomb des dogmatismes de tous poils en vingt siècles!

    « Le vingt-et-unième siècle sera mystique, disait Malraux, ou il ne sera pas... » Un mysticisme déformé qui ressuscite les guerres de religions. On revient au galop des siècles en arrière. Nos enfants et petits enfants risquent de s'étriper joyeusement au nom de superstitions d'un autre âge…

    Au secours Voltaire! Au secours Descartes ! Au secours Omar Kayham ! L'obscurantisme est de retour.

    Sur un plan plus prosaïque, les vociférations haineuses, les appels au meurtre de quelques fanatiques, combinés au laxisme tremblotant de nos institutions - « pas d’amalgame », « l’islam ce n’est pas ça » - risquent de réduire à néant tous les efforts d'intégration des communautés musulmanes.

    Mais c'est aux musulmans modérés de balayer devant leur porte. C'est à eux de mettre au pas les chiens enragés du fanatisme. À eux de faire comprendre à leur communauté d'accueil qu'ils adhèrent aux principes de liberté, de respect et de tolérance qui sont les fondements de notre culture. Hélas, on entend plus pérorer, sur les médias de grand chemin, les thuriféraires de la charia que les penseurs comme Daoud… Pourtant, compte tenu du courage intellectuel – et physique – qu’il faut à un Musulman pour s’arracher à son déterminisme de naissance, les Occidentaux devraient manifester la plus haute considération aux hommes et aux femmes qui les ont rejoints et qui, souvent plus vaillamment qu’eux, luttent contre le totalitarisme.

    Omar Khayam, ce grand poète persan, en pleine période du mahométisme triomphant avait le courage de dire: « Si je fais le Mal, Dieu me fait le Mal pour me punir. Entre Lui et Moi, où est la différence? »

    Enfin, donnons la parole à Salman RUSHDIE :« L’islamophobie est un mot qui a été inventé pour que les aveugles redeviennent aveugles ».

     

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