Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

art de vivre - Page 61

  • Et vive les BOLOLO !

     

    seins par trois.jpg

    http://lantifadas.hautetfort.com/media/02/01/24849048.mp4

     

     

     

  • Au bistro de la toile : Gille & John.

    chimulus bistro copie.jpg

     

    - Oh ! Victor, alors, tu l’as mis ton gilet jaune ?

    - Il est à sa place, dans le compartiment de porte de ma caisse. Et il n’en sortira que si j’en ai besoin sur la route.

    - Ce qui veut dire que tu ne t’associeras pas à la grande manif des « gilets jaunes » de samedi,

    - Exactement.

    - Oh ! T’as tourné lèche Macron ?

    - Ça n’a rien à voir. Mais je trouve que la grogne générale contre le prix des carburants, prétexte à l’expression d’un ras-le-bol légitime, n’est en aucune manière justifié.

    - Eh ! Oh ! Victor, quand tu passes à la pompe avec ta Sandero diesel, tu dois voir ce que te coûte le plein. En plus, un diesel… T'as pas honte, empoisonneur de la planète ?

    - Justement, et je trouve que c’est donné par rapport au nombre de km, presque mille bornes, que je peux parcourir avec ce plein. Et pour le diesel, le rouge de la honte me couvrira le front le jour où seront taxés le fuel pourri du transport maritime et le kérosène du transport aérien !

    - Je crois que tu déparles Victor. Tè ! Bois un coup, ça te dégagera les boyaux de la tête.

    - C’est bien parce qu’ils sont dégagés mes boyaux d’en haut que je te parle comme ça Loulle. Quand on était jeunes, enfin, un peu plus jeunes qu’aujourd’hui, je me souviens que t’avais une superbe 404 beige, et moi j’avais une DS21 couleur cognac.

    - …teng ! Tu me refiles un urticaire de nostalgie Victor. La 404. Formidable bagnole. J’étais allé jusqu’au Cap Nord avec. Après le cercle polaire. Pas une panne, pas une embrouille. J’y mettais de l’essence, de l’huile de temps en temps, et roule ma poule !

    - Fatche… Et la DS. Ça reste le sommet inégalé des bagnoles. Une moquette épaisse et souple comme la toison d'amour d’une belle portugaise, des sièges qui se couchent complètement et te font un véritable 140 bien moelleux, et le petit levier pour sélectionner les vitesses, en haut, derrière le volant. Exprès pour accrocher la culotte…

    - Ouais, un baisodrome, quoi.

    - Mais quelle bagnole ! Moi, je suis allé jusqu’en Inde et retour avec. Le pied ! Bon assez de nostalgie Loulle. Combien elle bouffait au cent ta 404 ?

    - Dix litres si j’avais le pied léger, mais plutôt douze…

    - La DS, c’était entre douze et quatorze selon la conduite. Maintenant, ma Sandero ne bouffe que cinq à six litres maxi au cent. Deux fois moins. Et en 1970, puisque c’est l’époque dont on se gargarise Loulle, avec une heure de travail au smic, tu pouvais te payer trois litres d’essence. Aujourd’hui, avec une heure de smic, tu en as six litres. Deux fois plus. Autrement dit aujourd’hui, le prix du km parcouru coûte quatre fois moins cher qu’en 1970 !

    - Je n'avais pas vu les choses sous cet angle...

    - Et puis, concernant la bagnole, Loulle, 1972 : 16.545 morts sur le routes, en 2017 : 3.469 morts seulement. Pourtant en 1972, autour de 14 millions de véhicules légers roulaient en France, actuellement il y en autour de 39 millions ! Cinq fois moins de morts avec deux fois et demi plus de voitures. Formidable non ? Ceci grâce à l'amélioration des routes, au progrès des bagnoles mais surtout aux contraintes faites aux conducteurs : la ceinture, les limitations de vitesse donc les radars, la lutte contre l'alcool au volant, donc la soufflette des bleus ! Eh oui, c'est comme ça ! Voilà pourquoi je n’arborerais pas mon « Gil & John » parce que c'est un mauvais combat. Avec un bémol pour les ruraux parce que dans ma cambrousse d'été en Margeride, pour aller chercher le sel, il faut faire 15 bornes. Et si tu dois aller à un supermarché, c'est 50 bornes aller-retour. Là, la rogne des « gilets jaunes » peut se comprendre et les cambroussards, il faut les aider pour le transport.

    - Ouais, je comprends ce que tu veux dire. On prend comme bouc émissaire l'augmentation du prix des carburants, mais en fait la revendication réelle, c'est la baisse du pouvoir d'achat.

    - Tu pourrais même dire la baise du pouvoir d'achat ! Mais le pouvoir d'achat est avant tout rogné, bouffé par le prix du logement. Ceci depuis la libération du prix des loyers. Un loyer à 700 euros par mois pour un smicard à 1200 euros, ce n'est pas tenable. Voilà le véritable responsable.

    Et puis, la désindustrialisation a vidé les villes de leurs entreprises, celles qui restent s'installant dans des « zones industrielles » extérieures obligeant les travailleurs à se déplacer...en voiture.

    L'urbanisation a chassé les classes populaires des centre ville pour les repousser dans des banlieues mal desservies. Ceux qui ont un travail doivent donc se déplacer...en voiture.

    L'avènement des hypermarchés a implanté les commerces en dehors des villes, obligeant les clients à se déplacer...en voiture !

    Et que dire de ces « pauvres chouchous » d'écoliers, de collégiens et de lycéens que leurs jolies maman déposent devant l'établissement et reviennent chercher, en garant leurs gros « 4x4 de conasses » sur le trottoir. En d'autres temps, les jeunots n'hésitaient pas à faire 4 ou 6 km à pieds ou à vélo pour aller à l'école le matin, retourner à midi pour manger parce qu'il n'y avait pas de cantine, repartir à l'école après le repas et revenir le soir.

    C'est tout une manière de vivre qu'il faut remettre en cause. Mais ce n 'est pas compatible avec la sacro sainte « croissance » à tous crins...

    - Bon. Tout de même Victor, cette manif, ça va faire marcher les gens, les faire gueuler, et tout ça, ça donne soif ! C'est bon pour les affaires !

    - T'es bien un affreux margoulin, mastroquet de mon coeur !

    - Allez. Cette maïsse m'a asséché le clapoir. Tè, je fais comme Macron : « C'est ma tournée ! »


    Illustration: merci au regretté Chimulus

  • Dis, Papet, c'est quoi la Paix ?

    la-colombe-de-la-paix-grillée.jpg

     

    Nous voilà dans les commémorations. Celle de la plus aberrante boucherie qu'il soit. Macron et ses illustres invités vont nous faire de beaux discours. Auxquels on peut préférer les paroles d'Henri Barbusse dans « Le feu, journal d’une escouade » :

    « Plus que les charges qui ressemblent à des revues, plus que les batailles visibles déployées comme des oriflammes, plus même que les corps à corps où l’on se démène en criant, cette guerre, c’est la fatigue épouvantable, surnaturelle, et l’eau jusqu’au ventre, et la boue et l’ordure et l’infâme saleté. C’est les faces moisies et les chairs en loques et les cadavres qui ne ressemblent même plus à des cadavres, surnageant sur la terre vorace. C’est cela, cette monotonie infinie de misères, interrompue par des drames aiguës, c’est cela, et non pas la baïonnette qui étincelle comme de l’argent, ni le chant du coq du clairon au soleil ! »

    Pendant la grande boucherie 14-18, les profiteurs et fauteurs de guerre se la faisaient belle. Les grands boulevards de Paris affichaient une vie trépidante ; les théâtres, les brasseries, les cafés concerts, les boites de nuits étaient pleins de fêtards…

    Pendant que les Français Schneider, De Wendel et autres faisaient discrètement la bringue avec leurs homologues, rivaux et…amis allemands Krupp, Thyssen et autres fabricants de choses en aciers bien pointues, bien aiguisés, qui entrent dans les viandes, qui labourent les chairs, qui brisent les os, qui éclatent les crânes, qui arrachent les yeux, qui explosent en beaux feux d’artifices de mort, les sans-dents de la France d’en-bas s’étripait avec ceux de l’Allemagne d’en-bas. Pour le plus grand profit des précédents.

    La droite la plus bornée, la plus avide, la plus lâche se lâchait, se goinfrait, s’engraissait, se tapissait la tripe de sauces chaudes et onctueuses pendant que les ploucs des campagnes et les manards des villes se faisaient trouer la viande. C’est cette même droite que l’on retrouvera parmi les vichystes, les patrons et les collabos en 40 pendant que les cocos, au coude à coude avec la droite républicaine gaulliste, se battaient. C’est cette même droite sans vergogne, cupide, inculte, avide, pleine de morgue, qui pavane sans vergogne en rêvant de trumpiser le pays.

     La guerre est « l’art » de faire s’entretuer des gens pauvres, qui ne se connaissent pas, au profit de gens riches qui, eux, se connaissent… Cette maxime à la véracité sans cesse renouvelée à travers les époques a été superbement illustrée par cette chanson de tonton Brassens qui par la dérision lucide marque le désespoir, la résignation mais aussi la révolte de ceux qu’on envoyait à l’abattoir pour rien, sinon transcender la connerie humaine, seule approche que l’on puisse avoir de l’infini…

    Eh oui, la guerre, ça pue le sang, la merde, la peur, la mort...

    La guerre, c'est l'ombre omniprésente de la mort. De celle qu'on donne comme de celle qu'on redoute.

    La guerre, ça sent la poudre qui excite, mais ça sent surtout la sueur aigre de la trouille, la merde du camarade qui se chie dessus, l'odeur doucereuse et écœurante du cadavre qui gonfle au soleil puis dont le ventre éclate, libérant la tripaille putride où grouillent les vers.

    La guerre, c'est le désespoir du camarade touché et qui attend des secours qui ne peuvent venir.

    La guerre, c'est l'égoïsme salvateur, primordial qui vous fait penser - lorsque votre voisin d'attaque tombe à côté de vous, haché par une rafale ou la tête explosée par une roquette – qui vous fait crier dans votre pauvre tronche: « ouf, c'est lui, c'est pas moi! »

    La guerre, ce sont les cris de douleur du camarade touché, les hurlements et les sanglots, les aboiements somme toute rassurants de la vieille bête d'adjudant qui hurle ses ordres.

    La guerre, l'embuscade, c'est le corps qui s'efforce de se rétrécir au delà du possible, qui voudrait s'infiltrer dans le plus petit interstice, qui voudrait se fondre dans la boue de la tranchée, la caillasse du djebel ou la vase de la rizière.

    La guerre, ce sont les ongles qui se crispent sur la terre à chaque rafale qui vous cherche, qui va vous trouver. C'est la haine de l'autre, de celui qui veut votre peau. C'est le doigt qui ne relâche plus la détente de votre fusil dérisoire.

    La guerre, c'est de la merde.

    La Paix, petit, c'est une belle garce que l'on la cherche. Toujours. Mais qu'elle est belle ! Et précieuse...

     

    https://www.youtube.com/watch?v=l2F5qaHzkj0

     

    Et après tonton Georges, allez voir ça :

    https://www.youtube.com/watch?v=lIRAnmsk_cc

     

     

    Illustration: merci à Kroll