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art de vivre - Page 39

  • Pesticides : les (gros) paysans vont foutre "la merde" pour défendre leur droit à empoisonner.

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    Décidément, ils désolent même ceux qui les aiment, les respectent, s’efforcent de les comprendre. À compter du lundi 23 septembre, tous les soirs de 20 heures à 23 heures, des agriculteurs prévoient de brûler des palettes, d’allumer « des feux dans les cantons, déverser des détritus et des boues de stations d’épuration dans des lieux au plus proche des villes, le long des grands axes » annonce le ci-devant Damien Greffin président de la FNSEA Grand Bassin Parisien, ceci pour manifester contre l’instauration de zones de non-traitement aux pesticides.

    Les affiliés FNSEA du Grand Bassin Parisien représentent effectivement toute la « misère » de la paysannerie française : que des industriels de l’agriculture, producteurs de blé, orge, protéagineux, betteraves, pommes de terre, mais aussi élevages industriels porcins, bovins, volailles, œufs, viticulture avec le champagne représentant 40 % du PIB agricole national. Des « pauv’paysans » qui, par ailleurs, accaparent 80 % des très généreuses subventions européennes.

    Ils ne veulent rien savoir. Ils veulent continuer à empoisonner leur voisinage, et à empoisonner en premier lieu leurs employés chargés de déverser leurs sinistres pesticides. Ils veulent par ces manifestations faire pression sur les pouvoirs publics quant aux décisions que ces derniers devront bien prendre à la suite de la consultation publique en ligne sur l’utilisation des pesticides en France commencée le 9 septembre pour se terminer à la fin du mois. Ces contributions devront permettre au gouvernement d’élaborer, comme l’a exigé le Conseil d’État le 26 juin dernier, un nouvel arrêté sur les règles d’épandage des pesticides chimiques de synthèse auprès des zones habitées. L’exécutif a jusqu’à la fin de l’année pour prendre des mesures de protection des riverains. Propositions gouvernementales pourtant si douces pour eux – interdiction d’épandre des pesticides sur une bande de 2 à 10 mètres au voisinage d’habitations – qu’elles confinent au ridicule, voire à la provocation. Ceci en s’abritant, évidemment, derrière les avis « éclairés » des « scientifiques » de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation).

    À titre indicatif de la bonne volonté de tous ces gens, les volumes de vente de glyphosate dans l’hexagone ont augmenté de 12 % entre 2008 et 2018. Le président de la FNSEA Grand Bassin Parisien, qui regroupe douze fédérations dont l’lle-de-France, le Nord, l’Oise, ainsi que la Somme réclame « zéro zone de non-traitement à zéro mètre ». Ben voyons. On est loin de la zone de sécurité de 150 mètres préconisée par plusieurs maires dans des arrêtés visant à protéger la santé de leurs administrés suite à la courageuse décision de M. Daniel Cueff maire de Langouët (Ille-et-Vilaine).

    Les « responsables » cacophonent à tour de langue. Le président Macron dit « soutenir les "intentions" du maire et reconnaître la légitimité de ses "motivations", tout en soulignant qu’il ne pouvait cautionner un arrêté qui ne respecte pas la loi » ; la ministre de la Transition écologique, Mme Borne dit partager "totalement la préoccupation" de l’élu breton et avance timidement une distance de 100 mètres des habitations ; il n’en est pas de même du ministre de l’agriculture, M. Didier Guillaume qui, lui parle sans rire d’une bande de trois à cinq mètres et n’hésite pas à proclamer qu’une telle mesure empêcherait l’agriculture française d’assurer l’autonomie alimentaire du pays, ce qui serait "une folie pour le consommateur". Foutage de gueule garanti…

    « Cette zone de non-culture va représenter jusqu’à 15 % des surfaces pour certains agriculteurs", alerte Christiane Lambert, présidente nationale de la FNSEA. "Qui va la payer ? La perte de revenus, qui la prend en charge ? Il faut aussi poser cette question-là, on raisonne économiquement. »

    Question intéressante. Mais puisque de toute façon le glyphosate sera interdit en France d’ici 2022 « dès que des alternatives seront trouvées », ne serait-il pas plus intelligent pour les agriculteurs concernés d’en profiter pour faire dans cette bande de 150 mètres des essais de culture non agressive, non dangereuse pour l’environnement, avec l’aide financière de l’État pour compenser leur manque à gagner ?

    Tè ! Fume… Ce qu’ils veulent, les membres de la Fédération National des Syndicats d’Empoisonneurs Agréés, c’est surtout qu’on ne « trouve pas d’alternatives » pour pouvoir continuer leur fructueuse collaboration avec Monsanto et autres !

    Et la santé des populations dans tout cela ?

    Ben, les malades pourront toujours se soigner avec des remèdes Bayer, maison mère de Monsanto.

    Elle est pas belle la vie ultralibérale ?

     

    Photo X - Droits réservés

  • Ouiquinde gastronomique: Les cèpes farcis de La Lionne

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    Quand août éteint ses feux vient le temps des vendanges

    De Cornas à Ampuis, de Tavel à Orange

    Les garçons et les filles, en colles qui trépignent

    Cueillent avec ardeur les raisins dans les vignes.

    Ils coupent en riant les grappes de soleil

    Et les foulent en jus d'opale ou de vermeil

    Que tous les vignerons, dans l'ombre des caveaux

    Transmuteront en vins gouleyants et nouveaux.

    Et c'est aussi le temps où sur les hautes terres

    Du Ventoux, de Provence, d'Ardèche ou de Lozère

    Dans les sombres forêts que cerfs et daims recèpent

    Surgit, mystérieux, Sa Majesté le Cèpe.

    Mais pour le découvrir, sous sapins et fougères

    Il faut expérience, œil vif et main légère.

    Tôt levé le matin, dans la sylve mouillée

    Le bâton d'une main, dans l'autre le panier,

    Il faut marcher, ramper, jouer au sanglier,

    Pour atteindre ce lieu secret et singulier:

    Sa "bouletière" cachée même à ses familiers!

    Le cèpe, s'il est là, tu le sais par le nez,

    Son parfum délicat te le fait deviner.

    Avance à quatre pattes dans les épais fourrés

    Respire à petits coups, tout comme un chien d'arrêt,

    Cherche sous les plus basses branches des sapins

    Et si tu trouves un cèpe, cherche aussi ses copains:

    Il est rarement seul le Prince des forêts.

    Il te faut le couper et non le déterrer,

    En respectant ainsi le cèpe et son domaine

    Tu t'y retrouveras à la saison prochaine.

    Range bien sur des feuilles, dans un large panier,

    Ce dont tu as besoin, pour ne pas gaspiller.

    Boletus Edulis procure trois plaisirs:

    Le plus primordial, c'est bien de le cueillir,

    Puis le plus cérébral, c'est de le cuisiner,

    Enfin le plus charnel, c'est de le déguster.

    Je vais te raconter comment fait La Lionne

    (C'est l'élue de mon cœur, grande, fière et mignonne)

    Pour préparer, farcis, les cèpes les plus gros,

    Superbes dômes bruns dépassant le kilo.

    Elle nettoie le cèpe sans pourtant le laver,

    À la brosse, au couteau, sans jamais s'énerver.

    Elle enlève la queue qu'elle hache menu,

    Deux aulx, deux échalotes, du persil, revenus,

    Elle poêle cent grammes de chair à saucisse,

    Incorpore échalotes puis queues de cèpes; épice

    Avec du sel, du poivre noir, un peu de thym,

    En tournant elle y introduit la mie de pain.

    Hors du feu elle lie par un œuf et du beurre.

    Sa farce est terminée. Tu sens ce qu'elle fleure !

    C'est alors qu'elle fait rissoler le chapeau

    Environ cinq minutes de chaque côté

    Un peu plus côté mousse qu'elle n'a pas ôtée,

    Le fait de le saler lui fait rendre son eau.

    Elle beurre le fond d'un plat à gratin rond

    D'un diamètre à peine égal au champignon.

    Elle garnit le fond de pâte feuilletée

    Et y pose dessus son cèpe renversé

    Elle étale sa farce harmonieusement

    Façonnant de la sorte un dôme culminant.

    Le tout est recouvert de pâte feuilletée,

    Au sommet elle ménage une cheminée.

    Léger nappage à l’œuf pour fournir le brillant

    Qui donnera au plat un côté attrayant.

    Cuisson à four moyen pendant une bonne heure.

    On sert le plat sur table! C'est alors le bonheur!

    Cessons pour aujourd'hui ce conte culinaire,

    Ma tripe est assoiffée, remplis raz bord mon verre

    D'un de ces vins subtils, poussés en Languedoc

    Qui te rendent gaillard, solide comme un roc.

     

    Ingrédients et proportions pour six personnes:

    - Un gros cèpe de 25 à 30 cm de diamètre (ils ne sont pas rares), - 2 gousses d'ail, - 3 échalotes hachées, - 2 branches de persil hachées, - 1 à 2 hectos de chair à saucisse, - 1 demi-bol de mie de pain trempée au lait, - sel, poivre noir, thym, - 1 œuf, - 3 noix de beurre, - 2 feuilles de pâte feuilletée, - 1 jaune d'œuf (pour nappage).

    Les vins conseillés:

    Accordez ce plat avec des vins rouges à base de syrah, qui donnent des parfums de sous-bois, d'animal. En côtes-du-rhône : Saint-Joseph, Cornas, Crozes-Hermi­lage, Saint-Désirât, Saint-Pierre-de-Bœuf, Mauves. Certains Lirac.

    En vins du Languedoc: Saint-Chinian. Fitou.

    En vins de Provence, Bandol. Coteaux des Baux.

    En fait tout bon vin rouge de France ou d'Italie.

     

    Photo Moi

  • Ouiquinde gastronomique sépulcral

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    Elise

     

    On disait pis que pendre de la hautaine Élise

    On la disait frigide, froide comme banquise.

    Sa longue silhouette drapée de voiles noirs

    Paralysait les hommes, leur ôtant tout espoir.

     

    Des mâles dépités la présumaient lesbienne.

    Tout cela m’excitait et je la voulais mienne !

    J’imaginais son corps sans sa robe de geai,

    Ses longues cuisses blanches et ses seins érigés,

     

    L’arc tendu de sa croupe, le soleil de son ventre…

    Je voulais, pour l’aimer, l’amener dans mon antre.

    Par nuit de pleine lune, je l’ai suivie de loin

     

    Jusques au cimetière. Tapi dans un recoin

    Je l’ai vu dénudée auprès d’un vieux grimoire :

    Elle servait d’autel pour une messe noire…

     

     

    Pour Elise : Les seiches au riz noir

     

    - Ben, mon cochon, Victor ! T’as de drôles de goûts !

    Ton Élise, dis donc, c’est un étrange coup !

    Une mousmée maniaque, à poil, sur une tombe…

    Faut être un peu fêlée… Tè, vé, les bras m’en tombent.

    - Si c’est ce qu’il lui faut, cette étrange atmosphère ?

    Tu sais, le paradis est proche de l’enfer…

    - Alors, pour la séduire, ta Vénus des caveaux,

    Faut lui faire des plats qui soient à son niveau.

    Rouges sang, blancs ou gris, mais où le noir domine

    Doivent être les mets pour ta belle androgyne.

    En entrée, tu lui sers un grand plateau d’oursins,

    Noirs et piquants dehors, mais aux parfums douçains,

    Dont la chair rouge sang, d’une saveur subtile,

    Désarmera la belle de ses pulsions hostiles.

    Puis une truffe noire, dont l’arôme puissant

    Dans quelques œufs brouillés sera appétissant.

    Il me vient à l’idée une recette ancienne :

    Les seiches au riz noir, comme à la vénitienne.

    Prends un kilo de seiches chez un bon poissonnier,

    Il t’enlèvera l’os sans se faire prier.

    Pour ne pas cuisiner comme le dernier cancre

    Bien précieusement garde les poches d’encre.

    Tes seiches, en lamelles, tu vas les lacérer,

    Sauf une que tu gardes pour, en fin, décorer.

    Un court-bouillon tu dois préparer à l’avance :

    Poissons et crustacés épicés d’abondance.

    Fais revenir à l’huile deux beaux oignons hachés,

    Mélangés à tes seiches. Ne fais pas accrocher.

    Mouille avec quatre louches de ton court-bouillon,

    Fais cuire dix minutes à tout petit bouillon.

    Jette en pluie trois hectos de riz rond de Camargue

    Poussé dans les embruns que Mare Nostrum largue,

    Ajoute, à ton encre, deux verres de vin blanc,

    Puis mélange le tout en tournant lentement.

    Arrête de tourner lorsque c’est homogène,

    Enfin baisse ta flamme car un feu trop fort gène.

    Au cours de la cuisson, mouille de bouillon chaud,

    Sale et poivre à ton goût, mais ne sois pas manchot.

    Pour savoir si c’est cuit, de temps en temps tu goûtes :

    Ton riz doit être souple, sans coller, tu t’en doutes.

    Tes seiches et ton riz noir, dans un large plat blanc

    Vont faire leur office de canapé brûlant

    Sur lequel tu déposes la seiche ronde et blanche

    Reposant sur un lit de persil plat en branches.

    Ce plat délicieux à l’aspect sépulcral

    Poussera ton Élise au péché capital.

    À nous, belles conquêtes ! Le vin vous embellit.

    Continuons la fête, ouvrez-nous votre lit.

    Chantons, rions, mangeons, et trinquons nuit et jour

    À la beauté des femmes, au vin et à l’amour !

     

     

    Ingrédients et proportions pour six personnes:

    - 3 kilos de seiches désossées, - leurs poches d'encre;

    Pour le court bouillon: - 1 kilo de poissons à soupe rouge, - 1 livre de favouilles ;

    - 6 oignons hachés, - 1 demi kilo de riz rond de Camargue, - 6 verres de vin blanc de Laudun.

     

     

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