Gamiani ou deux nuits d’excès Chantez, chantez encor, rêveurs mélancoliques, Vos doucereux amours et vos beautés mystiques Qui baissent les a yeux ; Des paroles du cœur vantez-nous la puissance, Et la virginité des robes d’innocence, Et les premiers aveux. Ce qu’il me faut à moi, c’est la brutale orgie, La brune courtisane à la lèvre rougie Qui se pâme et se tord ; Qui s’enlace à vos bras, dans sa fougueuse ivresse, Qui laisse ses cheveux se dérouler en tresse, Vous étreint et vous mord ! C’est une femme ardente autant qu’une Espagnole, Dont les transports d’amour rendent la tête folle Et font craquer le lit ; C’est une passion forte comme une fièvre, Une lèvre de feu qui s’attache à ma lèvre Pendant toute une nuit ! C’est une cuisse blanche à la mienne enlacée, Une lèvre de feu d’où jaillit la pensée ; Ce sont surtout deux seins Fruits d’amour arrondis par une main divine, Qui tous deux à la fois vibrent sur la poitrine, Qu’on prend à pleines mains ! Eh bien ! venez encor me vanter vos pucelles Avec leurs regards froids, avec leurs tailles frêles, Frêles comme un roseau ; Qui n’osent du doigt vous toucher, ni rien dire, Qui n’osent regarder et craignent de sourire, Ne boivent que de l’eau ! Non ! vous ne valez pas, ô tendre jeune fille Au teint frais et si pur caché sous la mantille, Et dans le blanc satin Les femmes du grand ton. En tout tant que vous êtes, Non ! vous ne valez pas, ô mes femmes honnêtes Un amour de catin ! Alfred De Musset
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art de vivre - Page 45
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Ouiquinde érotique avec Musset (Freddo-langue-de-velours pour les dames)
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Ouiquinde érotique (presque) sacré
Lucie
Je retrouvais Lucie avec grande émotion
Lorsqu’elle s’échappait de sa triste pension
Nous prenions rendez-vous, souvent, dans une église
Communiant corps et âme dans son ombre propice
Nous nous sommes aimés serrés sur un prie-dieu
Et, comblé de bonheur, j’ai cru entendre Dieu
Disant à Lucifer : « Laisse-moi ces deux-là.
Un amour aussi beau, c’est un apostolat »
Depuis ce jour l’encens envoûtant des chapelles
A pour moi la saveur troublante des dentelles.
Dois-je, pour ces pensées, faire mea-culpa ?
Quand vers l’un de ces temples se dirigent mes pas
Je pénètre en ces lieux dévolus au Messie,
Mais, pour l’amour de Dieu ou celui de Lucie ?
Victor Ayoli
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Ouiquinde érotique
Contacts
Ton visage blotti au creux de mon épaule,
J'aime sentir ton corps qui sur mon corps se colle,
Souple et dur à la fois. Ondoyante liane
Qui épouse le tronc de l'arbre qu'elle gagne.
Tu presses en ondulant ton ventre sur la bosse
Qui gonfle à ce contact comme l'épée d'Athos.
Ma main serrant ton dos, amorce une caresse
Qui la conduit bientôt vers tes aimables fesses
A travers le tissu, mes doigts suivent la raie
Douce et mystérieuse qui conduit à l'entrée
Brûlante du bonheur blottie entre tes cuisses.
Ta bouche prend la mienne, délicieuses prémices,
Mélange de saveurs, délicate morsure,
Merveilleuse promesse pour d'autres ouvertures.
Victor Ayoli
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