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pâques

  • Pas que confinés

    Reiser jésus paques.jpg

     

    Les Pâques à New York

    (Fragments)

    Je descends à grands pas vers le bas de la ville,
    Le dos voûté, le cœur ridé, l’esprit fébrile.
    Votre flanc grand ouvert est comme un grand soleil
    Et vos mains tout autour palpitent d’étincelles.
    ... C’est à cette heure-ci, c’est vers la neuvième heure,
    Que votre Tête, Seigneur, tomba sur votre cœur.
    Je suis assis au bord de l’océan
    Et je me remémore un cantique allemand,
    Où il dit, avec des mots très doux, très simples, très purs
    La beauté de votre Face dans la torture.
    ... Peut-être que la foi me manque, Seigneur, et ta bonté
    Pour voir ce rayonnement de votre Beauté.
    Pourtant, Seigneur, j’ai fait un périlleux voyage
    Pour contempler dans un béryl l’intaille de votre image.
    Faites, Seigneur, que mon visage appuyé dans mes mains
    Y laisse tomber le masque d’angoisse qui m’étreint;
    Faites, Seigneur, que mes deux mains appuyées sur ma bouche
    N’y laissent pas l’écume d’un désespoir farouche.
    Je suis triste et malade,

    Peut-être à cause de Vous
    Peut-être à cause d’un autre,

    Peut-être à cause de Vous.
    Seigneur, la foule des pauvres pour qui Vous fîtes le Sacrifice
    Est ici tassée, parquée, comme du bétail, dans les hospices.
    D’immenses bateaux noirs viennent des horizons
    Et les débarquent pêle-mêle sur les pontons.
    Il y a des Italiens, des Grecs, des Espagnols,
    Des Russes, des Bulgares, des Persans, des Mongols.
    Ce sont des bêtes de cirque qui sautent les méridiens
    On leur jette un morceau de viande comme à des chiens.
    C’est leur bonheur à eux que cette sale pitance.
    Seigneur, ayez pitié des peuples en souffrance.


    Blaise CENDRARS.

    * * * * *

    OH ! ET PUIS, RIGOLONS UN PEU !

     

    Jésus

     

    Il y a 3 bonnes raisons de penser que Jésus était Noir : 
    1) Il appelait tout le monde « mon frère »
     
    2) Il aimait chanter la gloire de Dieu
     
    3) Il n'a pas eu un procès équitable
     

    Il y a aussi 3 bonnes raisons de penser que Jésus était juif : 
    1) Il a repris l'affaire de son père
     
    2) Il est resté à la maison jusqu'à l'âge de 33 ans
     
    3) Il était sûr que sa mère était vierge, et sa mère était sûre qu'il était Dieu.
     

    Il y a aussi 3 bonnes raisons de penser que Jésus était Italien : 
    1) Il parlait avec les mains
     
    2) Il buvait du vin à tous les repas
     
    3) Il mangeait exclusivement de la cuisine à l'huile d'olive

    Il y a aussi 3 bonnes raisons de penser que Jésus était Californien : 
    1) Il avait les cheveux longs et il était toujours bronzé
     
    2) Il aimait marcher pieds nus
     
    3) Il a lancé une nouvelle religion

    Il y a aussi 3 bonnes raisons de penser que Jésus était Tsigane : 
    1) Il n'a jamais travaillé un seul jour
     
    2) Il n'a jamais écrit une seule ligne
     
    3) La police l'a arrêté dans un jardin public où il campait sans autorisation
     

    Il y a aussi 3 bonnes raisons de penser que Jésus était un publicitaire : 
    1) Son livre est nº 1 au hit-parade depuis sa parution
     
    2) Ses successeurs ont créé un paradis fiscal à Rome
     
    3) Après plus de 2000 ans de réflexion, personne n'est encore sûr d'avoir compris ce qu'il a dit !


    Il y a enfin 3 bonnes raisons de penser qu'il était socialiste : 
    1) Il partageait le bien des autres (Ex : les 5 pains et les 2 poissons)
     
    2) Il faisait croire aux lendemains qui chantent
     
    3) Ses potes l'ont laissé tomber à la première occasion
     

     

    Illustration: merci à l'irremplacé Reiser

  • Ouiquinde gastronomique pascal

    Abraham-sacrificing-Isaac.jpg

     

    Le chevreau aux herbes fines

     

    Quelques jours avant Pâques, lorsque j’étais minot

    Mon père achetait, chaque année, un chevreau.

    Attaché dans la cour en attendant la fête,

    Qu’il soit noir, blanc ou brun, il l’appelait « Blanquette ».

    Nous, nous le caressions, lui donnions à manger

    Epluchures, salades, déchets du potager,

    Et le bestiaux bêlait, pleurait à fendre l’âme

    Comme s’il devinait son destin sous la lame.

    Puis un soir arrivait, perché sur son vélo,

    Armé de ses couteaux, le terrible Angelo !

    Casquette de côté, poilu, rouquin et borgne

    C’était un Espagnol venu de Catalogne.

    Le père maitrisait le chevreau sur le banc,

    Mon frère et moi tenions les pattes en tremblant

    Et le chevreau criait, soufflait comme une forge

    Tandis que le tueur, sûr, lui tranchait la gorge.

    Quelques brefs soubresauts de la pauvre bestiole

    Marquaient les derniers pas d’une vie qui s’envole.

    Puis, s’essuyant les mains, le terrible Angelo

    Sortait de son carnier la valve de vélo.

    Alors, perçant la peau du chevreau sur le râble,

    Il y introduisait l’accessoire cyclable,

    Mon père alors avec la pompe à bicyclette

    Gonflait, gonflait, gonflait, gonflait la bête.

    La peau se décollait. On pendait le bestiaux

    On espuyait la peau, on sortait les boyaux…

     

    Souvenirs, nostalgie…Allez ! A la cuisine !

    La chevrette, pour Pâques, sera viande divine.

    Sur la plaque du four, mettez les deux cuissots

    A dorer vingt minutes sur de l’huile des Baux.

    Dans une casserole, fondez du lard fumé

    Avec des échalotes et de l’ail écrasé,

    Ajoutez du vin blanc, plutôt sec, un demi,

    Lorsque tout cela bout, ajoutez thym, persil,

    Basilic, coriandre, ciboulette, estragon

    Mijotez dix minutes, et buvez un gorgeon.

    Sortez le plat du four, salez, poivrez la viande,

    Arrosez-là avec la sauce précédente,

    Puis remettez au four pour cinquante minutes

    Cent-quatre-vingt, pas plus. Vous touchez presque au but.

    Arrosez très souvent, que la viande s’imprègne.

    Attention toutefois, il faut pas que ça baigne.

    Découpez, saupoudrez des herbes qui vous restent,

    Citronnez puis servez sans faire le modeste !

    Cessons pour aujourd’hui ce conte culinaire

    Ma tripe est assoiffée, remplis ras bord mon verre

    De ces nectars divins de la Coste-du-Rhône

    Et laisse près de moi la coupe et la bonbonne !

     

    Les ingrédients pour 8 personnes :

    Les deux gigots d’un chevreau, - quatre cuillère à soupe d’huile d’olive (des Baux…ou d’ailleurs), - deux hectos de lard gras-, maigre fumé, - une bouteille de vin blanc sec (1/2 litre pour le chevreau, le reste pour le cuistot), - cinq échalotes, - cinq gousses d’ail, - une grosse poignée de persil haché, - autant de coriandre haché, - un bouquet de basilic, - ciboulette, - estragon, - thym émietté, - sel, poivre du moulin, - un citron. En accompagnement le chevreau accepte tout : haricots blancs, pommes de terre sarladaise, petit épeautre de Sault ou polenta.

    Quand aux vins pour sublimer les saveurs de ce met pascal, il les faut plutôt légers, printaniers : les vins rouges de l’année, un « vin qui a fait ses Pâques », ayant six mois de bouteille. Vins de Loire, d’Anjou, Côtes-du-Ventoux, Coteaux-d’Aix par exemple.

     

    Illustration X - Droits réservés