Bérénice
Titus désirait tant la belle Bérénice
Que, des Romains, il la rêvait impératrice.
L’empereur, pour ses yeux de geai, se consumait,
Elle était étrangère et pourtant il l’aimait.
La rondeur de ses seins, la courbe de ses hanches
Sa crinière d’ébène, sa carnation si blanche
Enflammaient, du monarque, et les jours et les nuits.
Cette princesse juive, il la voulait à lui.
Mais c’était faire fi du racisme borné
Qui se dressa dans Rome contre cet hyménée.
Elle fut rejetée par le peuple et la cour,
Et Titus dût choisir : son trône ou son amour.
Tout empereur qu’il fut, il dût rendre les armes,
Noyant sa vie gâchée dans un torrent de larmes.
Pour Bérénice : Les vulves de truies farcies
- Tout empereur qu’il fût, ton Titus est un âne !
Lui sait comment séduire une aguichante ânesse,
Comment en obtenir les plus tendres caresses
En l’emmenant brouter les meilleures avoines !
- Tu as raison, petit ! Pour avoir Bérénice,
Pour avoir le bonheur de goûter sa peau lisse,
Pour entrer dans son lit et croquer ses appâts
Il eût dû mitonner, pour elle, un bon repas !
Sur un grand triclinia mollement allongés
L’empereur et sa belle auraient alors mangé
Pour se faire la bouche un grand plateau d’oursins,
Des huîtres de Lucrin et de légers gressins.
Grillées dans l’ail pillé, des darnes de murènes,
Les meilleures étant nourries de chair humaine.
Puis un mulet farci de prunes, d’abricots,
Poché dans du garum et du lait de coco.
Pour réchauffer les sens et délier les langues.
Viendrait un foie gras d’oie à la crème de mangue,
Des foies de rossignols, des cervelles de paon,
Des escargots au lait. Des trompes d’éléphants
Que l’on servait braisées dans un bouquet de menthe
Dont chacun reconnaît les vertus excitantes.
Puis on aurait servi des talons de chameaux
Que l’on confit longtemps dans un jus de pruneaux.
Des becfigues farcis d’une rabasse noire
Sur des fonds d’artichauts venus des bords de Loire.
Tout ceci n’est qu'hors-d’œuvre, simplement des gustus
Accompagnés de vins au miel et au lotus.
Titus aurait troublé l’esprit de sa convive
En commandant un corps de danseuses lascives,
Des gladiateurs nus luttant avec ardeur
Dont les muscles huilés dégageant une odeur
De mâles étalons à têtes d’Adonis
Auraient fort excité la belle Bérénice.
Serait alors venu le temps de la cena
Qui est chez les Romains le temps fort du repas.
Mais parmi tous les mets que les Romains révèrent
C’est la vulve de truie farcie que tous préfèrent.
- Eh ! Oh ! Dis donc, Victor, ils sont fous tes Romains !
Car pour cuisiner ça, faut en avoir un grain !
- Ne croit pas ça petit, ce plat était célèbre
Dans cet immense empire, du Tigre jusqu’à l’Ebre.
- Pour te farcir ces vulves, Victor, comment tu fais ?
- Sers-moi d’abord à boire, je suis trop assoiffé.
Tu haches, de la truie, un morceau de ventrèche
Ou bien d’échine grasse, mais pas de viande sèche,
Deux têtes de poireaux épluchées jusqu’au blanc,
Tu piles au mortier cumin et poivre blanc
Ajoute du garum et des feuilles de rue
Mais attention le nez car l’un et l’autre puent !
Tu mélanges le tout pour en faire une farce
Qui te sers à garnir la vulve de la garce
Tout en y ajoutant du poivre noir en grains,
Un soupçon de cumin et des pignons de pin.
Par du fil à brider, tu couds les orifices.
Pendant tout ce travail, tu prépares à l’office
Un court bouillon léger parfumé au garum,
Ce nuoc-mam des Romains au si puissant arôme,
Un peu d’huile d’olive et un bouquet garni,
Quelques graines d’aneth et de l’oignon bruni.
Tu y poches tes vulves vingt à trente minutes.
C’est le plat préféré des patriciens en rut !
A nous, belles conquêtes ! Le vin vous embellit.
Continuons la fête, ouvrez-nous votre lit.
Chantons, rions, mangeons, et trinquons nuit et jour
A la beauté des femmes, au vin et à l’amour !
Ingrédients et proportions pour six personnes:
- 2 vulves de truie d'ampleur convenable, - 9 hectos d'échine grasse de cochon, - 6 têtes de poireau, - 3 oignons, - 3 cuillerées à dessert rase de cumin, - autant de poivre blanc, - autant de graines d'aneth, - 3 cuillerées à dessert bombées de poivre noir en grains, - 3 poignées de pignons de pin, - 12 feuilles de rue (on trouve facilement cette plante dans nos garrigues, on la reconnaît à son odeur forte plutôt fétide), - 6 cuillers à soupe de nuoc mam, - 1 gros bouquet garni (thym, laurier, sarriette, persil plat), - 3 cuillers à soupe d'huile d'olive, - sel, - eau, - fil à brider.
In: "GROSSIR (ou pas !) sans peine et sans régime"
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