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cuisine - Page 6

  • Ouiquinde gastronomique pour temps de canicule

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    La soupe au pistou

     

    Comment peut-on servir, les soirs de canicule

    Une soupe brûlante sans être ridicule?

    Et pourtant, en Provence, terre où l'on ose tout,

    Il en existe une: c'est la soupe au pistou.

    Nous l'avons héritée de nos amis niçois,

    Eux-mêmes la tenant de nos cousins génois.

    C'est vrai que de chez nous, l'Italie est bien proche,

    Le cœur, les chants, le goût, presque tout nous rapproche.

    "Pistar", c'est "écraser" en langue provençale.

    Et le fameux "pistou" dont chacun se régale

    C'est l'ail, le basilic, le fromage mêlés

    Dans le mortier de marbre, et simplement pilés.

    Le basilic, chez nous, ce n'est pas le "pistou"

    Mais c'est" lou balicot ". Voilà. Un point, c'est tout!

    • Oh ! Doucement, Victor! Tu as les arcanettes ? (1)

    Respire, bois un coup et dis-moi ta recette!

    - Tu as raison, petit, fais péter le bouchon!

    Pour une bonne soupe, il te faut du cochon.

    Une couenne, un pied, un petit jambonneau

    Que tu vas nettoyer et que tu mets en eau

    Froide dans un faitout, puis que tu fais bouillir.

    Tu laisses demi-heure et souvent tu écumes.

    Pendant que ça cuira, épluches tes légumes:

    Des haricots blancs, verts, rouges. Et sans mollir.

    Quatre grosses courgettes, quatre belles tomates

    Mondées, épépinées, et cinq ou six patates.

    Dans ta viande qui bout, met tes légumes entiers,

    Sale et fais cuire une heure. Prépare ton mortier.

    Du sel, dix gousses d'ail, deux pieds de basilic,

    Qu' avecque ton pilon, cet emblème phallique,

    Tu écrases en pommade. En tournant vivement

    Verse l'huile d'olive, et ne soit pas feignant.

    Rajoute trois tomates pelées, mondées, hachées,

    Enfin du parmesan ou de l'edam rapé.

    Vérifie si la viande est correctement cuite,

    Et rectifie le goût. Écoute bien la suite:

    Avec une écumoire, sort patates, courgettes

    Que tu vas écraser avec une fourchette.

    Elle te serviront de liant pour ta soupe.

    Enfin tu mets les pâtes. Pour pas que tu les loupes

    Tu les tastes souvent et tu les cuis" al dente".

    Quand c'est prêt, hors du feu, dans l' oulo qui chuinte,

    Introduit ton pistou en mélange homogène

    Directement à table, comme l'on fait à Gênes.

    Respire ce parfum d'ail et de balicot,

    Qui transcende cochon, tomates, haricots!

    Cette soupe est un plat complet à elle seule,

    Qui ravit les gourmets et les plus fines gueules.

    En ces temps où la mode glorifie les limandes

    Vous pouvez, pourquoi pas, ne pas mettre de viande.

    Cessons pour aujourd'hui ce conte culinaire

    Ma tripe est assoiffée, remplis raz bord mon verre

    De ce nectar divin de la Coste-du-Rhône

    Et laisse près de moi la coupe et la bonbonne.

     

    Ingrédients et proportions pour six personnes:

    Pour la soupe: - 1 couenne, - 1 pied, - 1 jambonneau de cochon, - 150 g de haricots blancs secs, - 100 g de haricots rouge (ces haricots seront mis à tremper une nuit), - 500 g de haricots verts frais, - 4 ou 5 belles courget­tes non pelées, - 4 ou 5 tomates (saint-pierre si vous en trouvez), - 5 ou 6 pommes de terre, - 500 g de pâtes genre petits macaronis, - 3 litres d'eau, - 2 cuillerées de gros sel de Camargue.

    Pour le "pistou" : - 2 pieds de basilic à grandes feuilles, - 10 gousses d'ail, - 1 cuillère à café de sel fin, - 200 g de parmesan ou d'edam rapé (évitez le gruyère qui fait trop de fils), - 2 décilitres d'huile d'olive.

     

    Les vins conseillés:

    La soupe au pistou est un plat très parfumé qui se sert très chaud, en période estivale! Il faut donc l'accompagner d'un vin frais, léger, gou­leyant et, lui aussi, parfumé. Les vins rosés sont parfaits.

    En Côtes-du-Rhône: rosés de Tavel, de Chusclan, de Travaillan, de Camaret, de Suze-la-Rousse, du Ventoux, du Luberon, des Costières-de-Nîmes, de Saint-Désirat, de Bouchet, de Nyons, de Bollène, de Roaix, de Saint­-Pantaléon-les-Vignes.

    En Coteaux du Languedoc: rosés de Cabrières, de Faugères, des Corbiè­res.

    En vins de Provence: les rosés de Pierrefeu, Brignoles, La Selle, Ollières, Saint-Zacharie, Tourves, Tavernes.

     

    (1) Avoir les arcanettes .. faire preuve d'une certaine irritation.

     

    Dessin original Vincent Barbantans

     

    in "GROSSIR (ou pas) sans peine et sans régime"

  • Ouiquinde gastronomique : L’andouille au Côte-du-Rhône

    andouille ici nous faisons.jpg

     

     

    Mettez donc à tremper un kilo de fayots

    De Paimpol ou Pamiers, si possible bio

    Et pour, de votre anus, éviter la cantate

    Ajoutez à cette eau quelque bicarbonate.

    Faites cuire à l’eau froide pendant deux heures au moins

    Une andouille de porc choisie avec grand soin

    Puis laissez refroidir dans son jus de cuisson

    Jusques au lendemain. Buvez un Jurançon !

    La nuit étant passé, égouttez les fayots

    Mettez-les en cocotte, couvrez avec de l’eau,

    Ajoutez quelques couennes, une queue de porc frais,

    Deux carottes rondelles, trois oignons en quartiers,

    Un peu de céleri et de l’ail écrasé

    Sel, poivre du moulin, thym, feuille de laurier.

    Mettre en ébullition, ajouter deux grands verres

    De Côtes-du-Rhône rouge, du vin fort en matières.

    Faites frémir une heure à feu non emballé,

    Puis ajoutez l’andouille confite en sa gelée.

    Remettez en cuisson pour que les haricots

    Soient fondants à souhait sans être musicaux.

    Servez le met bien chaud en deux plats séparés,

    Avec un peu de beurre, du persil ciselé.

    Cessons pour aujourd’hui ce conte culinaire,

    Ma tripe est assoiffée, remplis raz bord mon verre,

    De ce nectar divin de la Coste-du-Rhône

    Et laisse près de moi la coupe et la bonbonne.

     

    Victor Ayoli

     

    Photo X - Droits réservés

     

  • Ouiquinde gastronomique. Les ALIBOFFIS ! Hum ! A s’en lécher les babines !

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    Les aliboffis, vous connaissez ? C’est, en Provence, les couillons. Pas au figuré, non, les couilles, les testicules si vous préférez le terme politiquement correct. J’ai coutume de dire que « quand elles se vident, c’est le bonheur, tout le monde comprend pourquoi, et quand elles gonflent, c’est la rabia. »

    Bon. Après ces petites précisions physiologiques, savez-vous que les aliboffis, c’est excellent à manger ?

    Tè ! Je vais vous expliquez comment les faisait mon père (les aliboffis sont un plat que seul un homme peut cuisiner. Les femmes, on préfère qu’elles nous les caressent, bien que parfois elles nous les cassent… C’est dans leur nature, faut faire avec…)

    Alors voilà. Chez votre tripier (on en trouve encore), demandez six belles paires d’aliboffis de moutons. Si vous êtes ambitieux et si vous ne craignez pas les comparaisons hasardeuses, demandez des aliboffis de taureaux (on en trouve à Arles, à Nîmes, à Dax, à Bayonne, à Vic, à Béziers pendant les Férias). Trempez-les deux heures dans l’eau froide vinaigrée pour les faire dégorger. Puis blanchissez-les une petite minute à l’eau bouillante salée. Sortez-les avec une écumoire, passez-les rapidement à l’eau froide, puis coupez-les en deux et enlevez la peau.

    Dans un faitout, sur feu doux, mettez une cuillère à soupe d’huile d’olive. Lorsqu’elle est chaude, jetez-y quatre belles gousses d’ail pelées et écrasées avec le plat du couteau. Faites revenir juste le temps de boire un canon de rosé. Ajoutez un demi-litre d’eau et un verre de vin blanc, deux cuillères à soupe de concentré de tomate, une cuillère à café de harissa, une cuillère à café de cumin en poudre, autant de paprika, autant de sel et le jus d’un demi-citron. Pendant que ça monte à ébullition, coupez les aliboffis en dés grossiers d’environ trois centimètres. Jetez-les dans la préparation précédente lorsqu’elle bout. Couvrez et laissez cuire à feu doux pendant vingt minutes.

    Après ce temps, si la sauce est trop liquide, faites réduire à feu vif en maniant l’appareil délicatement à la spatule en bois pour éviter que ça attache. Goûtez et rectifiez l’assaisonnement qui doit être de haut goût.

    Servez très chaud en agrémentant la couleur avec du persil plat haché et des tranches de citron. Ce plat s’accompagne de riz blanc de Camargue. Avec un rosé bien frais, vous m’en direz des nouvelles !

    Ah ! J’oubliais : prévoyez quelqu’un pour une petite sieste crapuleuse après ce met gaillard !

     

    Vive les aliboffis !

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    Photos X - Droits réservés