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polémique - Page 4

  • « La volonté, c’est de ne pas être d’accord, de ne pas se soumettre. »

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    Hadi Matar (à g.) l'égorgeur de Salman Rushdie 'à dr.)

    Ces évidences sont du plus célèbre condamné à mort du monde, Salman Rushdie, immense écrivain qui se débat entre la vie et la mort, victime de la tentative d’égorgement d’un « soumis ».

    Souvenez-vous, il a été condamné à mort il y a maintenant bien des années par un bourreau que nous avons nous-même engraissé. Par un schizophrène qui brandissait son coran saignant comme une guillotine par-delà les frontières. C’était le sinistre Khomeiny qui a ordonné une fatwa contre l’écrivain indien britannique.

    Ce personnage fait partie de ces religieux qui, par seule initiative personnelle ou par cooptation, affirment sans rire être choisis par dieu ou son représentant de commerce ici bas pour vérifier dans le présent que les croyants restent bien sur le « bon chemin », et pour leur faire subir les rigueurs de la loi « divine » lorsque ce n'est pas le cas !

    Dès lors que ces « représentants de Dieu sur la terre pour le temps présent » s'attribuent le « devoir », de commander des assassinats de déviants et d’ordonner à tout « bon musulman » d’exécuter cette sentence, votre beau-frère, votre employé ou votre patron, votre voisin, votre gendre peut, s’il est un « bon musulman », devenir votre bourreau si vous êtes sous le coup d’une fatwa ! Ce qui est proprement effrayant si l’on considère que n’importe quel enturbanné islamisant peut proclamer une fatwa

    Et pour Rushdie, il s’est trouvé un sombre crétin, plusieurs décennies après, pour exécuter cette mise à mort d’un homme pour ses idées, pour sa clairvoyance, pour son courage, pour son art. Le fanatique qui passe à l'acte criminel a bon dos. On souligne qu'il n'a rien compris, ne veut pas comprendre même lorsque, précisément, il a trop bien compris en prenant à la lettre ce qu'on lui a demandé de prendre à la lettre. Qui peut soutenir qu'il est seul responsable et qu'on ne triche pas quand on met un fossé entre ses actes, horribles, et ceux que les religions - traditionnelles, officiellement reconnues - lui ont enseignés comme parfaitement justifiés en d'autres temps ? La lâcheté de nos « zélites » à ce sujet est lamentable.

    Les religions ont été inventées par l'Homme lorsqu'au sortir d'une mutation, un grand singe a pris conscience de sa mort ! Peut-on se laisser aller à de telles extrémités pour ça ? Pour des choses si futiles ? Et qu'est-ce qu'une religion sinon une secte qui a réussi !

    Que l’Homme soit l'infime parcelle consciente d'un Tout éternel qui englobe tout l'univers est une évidence. Qu'on appelle ça Dieu, pourquoi pas. Libre à chacun de nous se chercher sa voie. Mais les religions, et en premier lieu les pires - les monothéistes - portent en elles le germe de l'oppression puisqu'elles se réfèrent de manière aveugle à un Livre, donc à une compilation humaine de préceptes soi-disant révélés. Qui n'est pas d'accord est mécréant. Qui est mécréant doit se convertir ou mourir. Les grands inquisiteurs, les as du barbecue d'où monte le bon fumet de tous les hérétiques et cathares que l'on grillât allègrement pour la Gloire de Dieu, sont toujours là, tapis sous leur calotte ou planqués derrière leur barbe, attendant le moment propice pour resurgir, bible ou coran d'une main et lance-flammes de l'autre!

    Jusqu'à une époque récente la terreur spirituelle du monde musulman et du monde « christianisé » pouvaient être comparées. Le parallèle pouvait tout particulièrement être établi durant l'Inquisition. Des événements historiques comme la Révolution française et le grand mouvement de laïcisation du 19e siècle ont modifié la situation mais c'est bien, toujours, le degré de sacralisation de la violence dans les écritures saintes – et donc dans les consciences individuelles – qui est déterminant.

    Facilité, paresse intellectuelle que de se référer, pour tous les actes de la vie, face à tous les problèmes de l'existence à un mode d'emploi soi-disant d'essence divine – bible, coran, tora, upanihads.

    L'Homme Libre reconnaît le droit d'exister, de penser, de prêcher à ceux qui se réfugient dans le cocon confortable d'une religion ou d'une idéologie - cette religion laïque - face à leur angoisse existentielle. Et il se battra pour faire respecter ces droits. Mais il revendique haut et fort son droit à la différence, son droit à la Raison. Il a le droit de penser qu'au sortir de cette brève existence il ne sera que charogne putride, ossements blanchis au soleil. Il a le droit de penser qu'il a quinze milliards d'années et l'éternité devant lui, car les milliards de molécules, d'atomes et de quarks qui le constituent ne disparaissent pas avec lui. Ils continuent d'être et se reforment en structures simples qui évolueront peut-être de nouveau vers la complexité biologique et la conscience.

    Pas besoin de ratichons pour ça !

    La liberté implique la remise en cause de tout. Je revendique donc le droit au blasphème. Toute loi qui réprime le blasphème tue la Liberté. Toute idéologie qui réprime le sacrilège et le blasphème est totalitaire.

    Faut-il rappeler que la Liberté n'a pu naître que parce que des esprits éclairés, bravant au péril de leur vie les interdits « sacrés » ont su renvoyer dans leurs sacristies les ayatollahs ensoutannés de leur époque !

    Faut-il rappeler que cette Liberté à vocation universelle est née chez nous! Qu'elle a apporté à l'humanité en deux siècles plus de progrès, plus d'égalité, plus de bonheur, qu'elle a généré plus de connaissances, qu'elle a ouvert plus d'espoirs que la chape de plomb des dogmatismes de tous poils en vingt siècles!

    « Le vingt-et-unième siècle sera mystique, disait Malraux, ou il ne sera pas... » Un mysticisme déformé qui ressuscite les guerres de religions. On revient au galop des siècles en arrière. Nos enfants et petits enfants risquent de s'étriper joyeusement au nom de superstitions d'un autre âge…

    Au secours Voltaire! Au secours Descartes ! Au secours Omar Kayham ! L'obscurantisme est de retour.

    Sur un plan plus prosaïque, les vociférations haineuses, les appels au meurtre de quelques fanatiques, combinés au laxisme tremblotant de nos institutions - « pas d’amalgame », « l’islam ce n’est pas ça » - risquent de réduire à néant tous les efforts d'intégration des communautés musulmanes.

    Mais c'est aux musulmans modérés de balayer devant leur porte. C'est à eux de mettre au pas les chiens enragés du fanatisme. À eux de faire comprendre à leur communauté d'accueil qu'ils adhèrent aux principes de liberté, de respect et de tolérance qui sont les fondements de notre culture. Hélas, on entend plus pérorer, sur les médias de grand chemin, les thuriféraires de la charia que les penseurs comme Daoud… Pourtant, compte tenu du courage intellectuel – et physique – qu’il faut à un Musulman pour s’arracher à son déterminisme de naissance, les Occidentaux devraient manifester la plus haute considération aux hommes et aux femmes qui les ont rejoints et qui, souvent plus vaillamment qu’eux, luttent contre le totalitarisme.

    Omar Khayam, ce grand poète persan, en pleine période du mahométisme triomphant avait le courage de dire: « Si je fais le Mal, Dieu me fait le Mal pour me punir. Entre Lui et Moi, où est la différence? »

    Enfin, donnons la parole à Salman RUSHDIE :« L’islamophobie est un mot qui a été inventé pour que les aveugles redeviennent aveugles ».

     

    Photos X - Droits réservés

     



     

  • ÇA CRAME PARTOUT! Et ça pose des QUESTIONS...

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    On regardait, un peu blasés, les feux géants de Californie, de Sibérie, de Grèce, de Turquie. Maintenant c’est chez nous. C'est dans le Gard, c'est autour de l'abbaye de Frigolet, en face de chez moi, c'est aussi en Lozère en en Aveyron, dans ces pays des sources maintenant à sec, c''est même en Bretagne, dans les Vosges, dans le Jura. Partout.

    C'est encore dans les Landes, mais là on paie la monoculture imbécile de millions de pins plantés sous Napo-le-petit au détriment des espaces humides, de ces marais berceaux de la biodiversité sacrifiés sur l'autel du « progrès » avec une forêt rentable mais qui ne demande qu'à cramer. Et ce n'est pas la première fois. Les incendies actuels sont de la gnognotte à côté de ce qui passé en 1949 :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Incendie_de_la_for%C3%AAt_des_Landes_de_1949: Le 19 août, vers 13 heures, le feu prend au lieu-dit Le Murat, sur la commune de Saucats. L'enquête conclut qu'il serait parti de la cabane de la scierie Pioton, où un gardien fumait dans son lit.

    Les premiers sauveteurs, armés de branches de pin, ne peuvent lutter contre la propagation du feu qui s'étend rapidement dans les pins, les landes et les chaumes.

    Un premier contre-feu est allumé au lieu-dit la Lagune du Merle, mais en vain, le feu passe.

    Le vent violent souffle du nord-est et le feu se dirige rapidement vers la commune du Barp. Son front s'étale alors sur une longueur de 5 km. Toute la nuit, des mesures sont prises pour contrer l'avancée du feu. Trois autres contre-feux échouent. Le vent tourne et le feu se dirige à l’ouest, il parcourt alors 4 kilomètres par heure. Il menace les villages de Salles et de Mios (le 20 août vers 10 heures, le feu n’est qu’à 600 m de Mios).

    D’importants contre-feux sont mis en œuvre dans la matinée du 20, et l’on croit alors à une accalmie. Mais, à 15 h 15, le vent tourne brusquement et prend alors une direction nord-est. Les flammes, attisées par un vent puissant, raniment l’incendie partout où il semblait éteint. Les flammes bondissent de 200 mètres comme lancées par des engins de guerre. On estime que l'incendie a parcouru 6 000 hectares en 20 minutes. Une véritable tempête de feu s’abat sur la zone et ses occupants, tuant 82 sauveteurs présents sur le front nord.

    « On voyait les flammes courir tout au long de leur corps étendus ; la graisse gonflait et les flammes gouttaient au bout de leurs souliers, de leurs bottes ou de leurs sabots carbonisés… » raconte un des sept survivants de la tragédie.

    À 17 heures, la région est plongée dans l’obscurité. Une pluie de feuilles et d'aiguilles carbonisées, de morceaux d'écorce calcinée, et de cendres recouvre Bordeaux. Le nuage de fumée est visible à plus de 100 km à la ronde.

    À 22 heures, le vent s’étant calmé, la situation s’améliore. Ne restent que deux fronts inquiétants vers Léognan et Pierroton, mais ceux-ci demeurent maîtrisables.

    Le feu de forêt de 1949 est l'incendie le plus meurtrier qu'ait connu la France. Il a fait 82 victimes (des fonctionnaires des encadrant des pompiers, des bénévoles — dont le maire de Saucats, Roger Giraudeau —Eaux et Forêts et 23 militaires du 33e régiment d'artillerie de Châtellerault).

     

    Les incendies de l'été, ce sont des calamités que l’on connaît, hélas. Des forêts entières partent en fumée. Il faut cent ans pour faire un pin, une minute pour qu’il explose en feu…

    Alors pourquoi ça crame là et en ces périodes de grandes migrations touristiques ?

    Les feux sont le plus souvent d’origine humaine. Mais ce ne sont pas les touristes qui mettent volontairement le feu. Les actions réellement malveillantes sont généralement le fait de locaux : jalousie de chasseurs, bergers « préparant » de futurs parcours à moutons, promoteurs « prévoyants » dégageant une colline pour, vingt ans après, acheter et construire. Sans oublier les abrutis fascinés par le feu et le ballet des Canadairs. Si, ça existe. Mais il faut savoir que le tarif pour un incendie volontaire, c'est les assises.

    Les touristes mettent le feu non pas sciemment mais par KONNERIE.

    La konnerie tragique, c’est de jeter son mégot, même sommairement écrasé, par la fenêtre de sa voiture, sur autoroute comme sur toutes les nationales et départementales. Elles sont belles nos petites routes qui permettent de découvrir ces si jolis paysages de l’intérieur, qui traversent ces odorantes forêts de pins où cransignent les cigales. Mais ce sont de véritables brûlots avec la chaleur et la sécheresse estivales. Les aiguilles de pins dégagent des vapeurs de térébenthines extrêmement inflammables. Un mégot et surtout son filtre vont se consumer lentement et longtemps. Assez longtemps en tout cas pour qu’une rafale de mistral ravive la minuscule braise jusqu’au point éclair. Et c’est le départ d’un feu de forêt… Ça coûte jusqu’à 45 000 euros et 3 ans de taule. Mais que dire des constructeurs automobiles qui ont SUPPRIMÉ LE CENDRIER dans les nouvelles voitures ?

    La konnerie, c’est de faire un barbecue en campagne. On les fait griller à l’ombre bien sûr les merguez et les côtelettes d’agneau. Qui dit ombre dit arbres. Et les arbres, chez nous, ce sont presque toujours des pins… On revient au cas précédant…

    La konnerie c’est de faire un sympathique feu de camp au bord d’une petite rivière. Il y a quelques années, j’ai vu, de mes yeux vu, un groupe de sympathiques jeunes Allemands allumant un feu entre quatre pierres sous une pinède bordant le Gardon, dans les magnifiques gorges de Collias. Je les ai « allumés » gentiment mais fermement et ils ont éteint leur truc. Hélas, quelques jours plus tard, à la suite de pareilles konneries inconscientes, les gorges ont cramé…

    La konnerie, pour ceux qui arrivent l’été dans leur résidence secondaire dans le Luberon, dans les Alpilles ou dans les Maures ou l’Estérel, c’est de ne pas avoir fait débroussailler le pourtour de sa propriété et de brûler les herbes, les branches tombées de l’hiver et autres végétations qui gênent les vacances. « Oui mais on fait attention : on a le tuyau d’arrosage prêt… » Mouais…. Le débroussaillage est pourtant obligatoire dans les 32 départements des régions PACA, Corse, Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes plus l’Ardèche et la Drôme. Également dans les autres départements si un arrêté préfectoral l’exige surtout en cette période de sécheresse. Les maires des communes concernées doivent veiller à la bonne exécution du débroussaillement mais aussi du maintien en état débroussaillé. Ils peuvent donc intervenir auprès des propriétaires négligents et même le faire exécuter d’office au frais de l’intéressé. Et ça coûte bon bon. Comme la contravention et l’astreinte journalière.

    La konnerie, c’est l’urbanisme caractérisé souvent par le laxisme des autorités responsables voire les magouilles qui permettent ou tolèrent la construction de cabanons ou de maisons au milieu des forêts. Avoir sa villa sous les pins, sur la colline dominant la grande bleue ! Le bonheur. Sauf que ça brûle…

    Tous ces fauteurs de feux ne risquent pourtant pas grand-chose par rapport aux dégâts que leur négligence, leur konnerie ou leur malveillance coûtent à l’environnement et à la société. À l’époque de Napoléon, il y avait déjà beaucoup d’incendies dans le Midi. Le Napo, il a été expéditif : il a ordonné à ses préfets de faire fusiller sur le lieu de leurs méfaits les incendiaires ! Et les incendies se sont « miraculeusement » arrêtés…

    Quant aux touristes, leur manière de faire tient au fait qu’ils ignorent les spécificités du Midi. Le danger d’incendie n’est pas le même dans les forêts de l’Île de France, de Belgique ou d’Allemagne et dans celles de Provence, du Languedoc et de Corse.

    Alors, amis touristes qui nous faites l’amitié de venir chez nous, de grâce respectez ces paysages que vous aimez. Ne devenez pas des POURISTES !

    Mais il y a autre chose aussi. C’est la faiblesse des moyens aériens. 26 appareils (12 Canadair, 9 Tracker, 7 Dash et 3 Beechcraft). Des appareils vieux, à bout de souffle dont plusieurs restent au sol parce qu’en panne… La France doit faire appel à l'Europe.

    Question : comment se fait-il que la France, deuxième pays du monde après les États-Unis en matière de construction aéronautique, ne soit pas foutue de concevoir et construire des appareils modernes, spécifiques à ce difficile travail de pompiers de l’air ? Il y a déjà un marché conséquent dans tous les pays autour de la Méditerranée. France mais aussi Italie, Espagne, Portugal, Grèce, Croatie, etc. Et aussi de l’autre côté de la Mare nostrum. Et encore au Canada, aux États-Unis et partout dans le monde.

    Question : il existe bien un mécanisme européen de protection civile, dont l’objectif est de renforcer la coopération en matière de protection civile entre les États membres de l’UE. Mais quid d’une vraie force d’intervention anti incendies européenne ? Avec des moyens aériens payés par l’Union Européenne et une coordination efficace ?

    Question : la forêt originelle méditerranéenne était différente, avec des chênes pubescents à feuilles caduques. Ces chênes au fil du temps ont été remplacés par des chênes verts à feuilles persistantes, beaucoup plus inflammables. L’activité humaine, avec la fabrication du charbon de bois, a participé ce changement. Mais c’est la prépondérance du pin (d’Alep, Lariccio, maritime) qui fait de ces forêts des brûlots quasi explosifs. Ne serait-il pas judicieux de revenir autant que faire se peut à ce type d’arbres (chênes à feuilles caduques, feuillus) lorsqu’on replante après les incendies catastrophes ?

    Eh ! Oh ! Meffi Victor, renifle : t’as les andouillettes qui brûlent ! Gaffe de pas foutre le feu au lac.



  • Qui veut mourir pour Kiev ?

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    Ils nous le disent sur tous les tons, sur toutes les colonnes, sur toutes les machines à bruits, dans toutes les lucarnes à décerveler : le « dictateur » Poutine veut la guerre, nous menace, va envahir l’Ukraine, c’est imminent claironnent les Ricains et leur caniche britiche, qui évacuent leurs ressortissants.

    Et l’Otan - en envoyant 8 500 soldats étasuniens - fait des moulinets avec ses petits bras pour effrayer l’Ours. Mais effraie-t-on un ours en le menaçant avec un couteau de poche ? L’Otan est une machine de guerre n’ayant plus d’autre utilité – puisque le Pacte de Varsovie a été dissous – que de servir exclusivement les intérêts de la finance et des multinationales yankees dans leur volonté d’hégémonie mondiale et de pillage de la planète. Vous imaginez à quoi peut mener le face-à-face entre troupes russes et troupes de l’Otan ? Vous pensez que ce ne serait que quelques escarmouches ? Naïveté et même konnerie : l’Otan et la Russie, possèdent un arsenal nucléaire apocalyptique. Et aucun des deux protagonistes ne voulant perdre la face, en cas de confrontation directe, même limitée, que se passerait-il ? Les bombes partiraient…

    L’Otan, bras armé d’un système de domination économique et financière étasunien en pleine déconfiture, conduit le monde à la guerre en soutenant les rodomontades des ex-pays de l’Est, Pologne, pays baltes, Ukraine. Ces menaces contre la Russie, à quoi ça rime ? Est-ce bien raisonnable ? Et ça veut effrayer qui ? Poutine ? Ça doit surtout le faire doucement rigoler car ça lui donne la justification de son effort énorme de modernisation de son armée. Quant à l’intimider…

    En fait, il n’existe aucune menace pour l’Europe de la part de la Russie. La Russie n’est pas notre ennemi ! Or, la politique poursuivie par les États-Unis et leurs alliés vassaux vise à créer l’impression d’une telle menace. L’aménagement de bases de l’OTAN, l’accroissement de son infrastructure a pour but de renforcer l’influence de l’Alliance atlantique en Europe, de contraindre les pays membres à consentir des dépenses supplémentaires pour entretenir les troupes et acheter des avions de combats et autres équipements militaires au complexe militaro-industriel étasunien, et semer l’inquiétude parmi les alliés. Il serait peut-être temps de prendre conscience de ces réalités et de les regarder en face.

    Ne faisons pas d’angélisme. Poutine n’est pas le dictateur que la propagande voudrait nous faire croire, mais il mène son pays de façon pour le moins « autoritaire ». Mais n’oublions pas le progrès par rapport à l’URSS. La démocratie ne se construit pas en un jour et les Russes, passés de la dictature des tsars à celle des Soviétiques n’ont jamais connu la démocratie à l’occidentale. Et puis balayons devant notre porte, quelle image offre la « démocratie » qui a donné le pouvoir à des Trump, à des Sarkozy, à des Berlusconi, et qui prétend l’imposer au monde à coups de bombes ?

    Ce Poutine, élu pour la première fois en 2000, va alors prendre en main un pays en pleine désintégration, saccagé par des oligarques avides cornaquées par des officines occidentales, surtout yankees ou allemandes, leur déléguant des « experts » préconisant des thérapies ultralibérales. Résultat : une chute du PIB russe de près de la moitié entre 1990 à 1998, la paupérisation de la moitié de la population accrue par les privatisations et l’accaparement des richesses par une mafia. C’était la grande époque de la curée, du vol par les oligarques de toutes les richesses de ce pays de ce pays « dirigé » par l’ivrogne Elsine, pantin des Étasuniens. Richesses qu’ils vont ensuite planquer dans les paradis fiscaux et les affaires aux États-Unis ou en Europe où ils viennent vivre. Ce sont ceux-là que balaie Poutine.

    Et pourtant systématiquement, dans les cercles de la bien-pensance atlantique, c’est haro sur la Russie. Son président est affublé de tous les défauts, considéré comme un infâme dictateur liberticide et sanguinaire. Et la Russie présentée comme un pays de brutes illettrées et alcooliques représentant une terrible menace pour l’Europe et le monde. Propagande bien reloue…

    Toutes les informations dont nous abreuvent les merdias à la solde des marchands de canon et de béton nous sont présentées, systématiquement, sous un angle antirusse. Que ce soit pour l’Ukraine, la Syrie, ou encore la situation économique de ce pays, ses rapports avec le monde.

    Cette russophobie n’est pas nouvelle. Chez les Français, elle date évidemment de la pâtée prise par Napoléon. Pour les Anglais, elle vient de la rivalité impérialiste britannique de domination de l’Asie qui s’est heurtée à la puissance russe. Pour les Allemands elle vient de leur prétention « d’espace vital à l’Est » ayant sombré dans la terrible défaite hitlérienne. Quant aux Étasuniens, ils se sont retournés contre leur allié antinazi dès la guerre gagnée (surtout par les Russes !). Depuis, leur stratégie consiste à encercler le territoire russe par des bases militaires hostiles dans des pays à la remorque de l’Otan. Et leur politique tend à être toujours antagoniste de ce pays, à tenter de casser ses initiatives, à l’humilier et à tenter de le piller autant que faire se peut.

    La russophobie étasunienne prend deux aspects : - une forme idéologique autour de la soi-disant défense de la démocratie et des droits de l’homme ; - une rivalité géopolitique car ils ne supportent pas que d’autres puissances osent contester leur « hégémonie » et font tout ce qui est en leur pouvoir pour faire passer la Russie pour une puissance hostile à l’Europe. Ce qu’elle n’est pas. Et nous, Européens veules, serviles et puants d’ingratitude, nous nous faisons les complices de toutes les forfaitures des États-Unis sous prétexte « qu’ils nous ont sauvés en 45 », oubliant que c’est l’URSS - c’est-à-dire les Russes - qui a le plus donné de vies pour délivrer le monde du monstre nazi…

    Président bien réélu du plus vaste pays du monde, Vlad-le-terrible enrage les roquets antirusses par sa popularité. Pourquoi est-il populaire Poutine ? Parce qu’il a mis un terme à la désagrégation du pays et aux humiliations infligées à la Russie par l’extension de l’OTAN (trahissant les promesses faites à Gorbachev) ou à travers les bombardements de la Yougoslavie et l’occupation du Kosovo en 1999.

    L’Otan encercle la Russie de bases militaires. Que feraient les États-Unis si la Russie établissait des bases hostiles avec missiles et fusées à portée du territoire étasunien ? Au Venezuela par exemple, à Haïti, au Chili, au Guatemala, au Mexique, au Canada ? C’est ce que ressent la Russie qui, elle, est dans cette situation.

    Les relations politiques se sont détériorées avec les « révolutions de couleur » fomentées par les États-Unis en Géorgie et en Ukraine avec velléités d’intégrer ces marches de la Russie dans l’Otan. On se souvient des pantalonnades de ces « révolutions » en Ukraine.

    L’encerclement militaire de la Russie par les forces belliqueuses de l’Otan justifie les réactions de Poutine, tant en Crimée qu’en Ukraine. S’ensuivent les attaques économiques contre la Russie à travers les variations du prix du pétrole orchestrées par l’Arabie saoudite et les États-Unis, les sanctions économiques, l’ukase étasunien contre l’achèvement du gazoduc. Nord Stream 2. Toutes ces manœuvres s’avèrent contre-productives tant pour la Russie que pour l’Europe. Mais pas trop pour le principal fauteur de troubles, les États-Unis…

    Ces sanctions sont une faute géopolitique grave, car elles rejettent la Russie vers l’Asie et principalement vers la Chine. L’effet d’éviction du marché russe pour les entreprises européennes sera durable. Or, le peuple russe est un grand peuple européen. La Russie est un acteur majeur de la politique européenne depuis la fin du XVIIIe siècle. C’est méconnaître le rôle que peut jouer le sentiment de l’humiliation ou de la dignité blessée dans l’Histoire des peuples.

    Pourtant, la Russie est évidemment européenne. De Gaulle ne parlait-il pas de « l’Europe de l’Atlantique à l’Oural » ? Elle est européenne par la géographie, par la population, par la (les) religion(s), par la civilisation, par l’histoire. Que représentent les Étasuniens, « passés directement de la barbarie à la décadence en oubliant la civilisation », par rapport à cette grande nation qui a donné au monde les écrivains Pouchkine, Tolstoï, Dostoïevski, mais aussi les musiciens Borodine, Rimski-Korsakov, Moussorgski, Rachmaninov, Tchaïkovski, mais encore Mendeleïev, génie de la physique qui a réalisé la classification des éléments de la nature, etc., etc. et - cerise sur le vatrouchka – le pays qui a envoyé le premier homme dans l’espace et qui est resté longtemps le seul capable d’amener et de ramener des cosmonautes dans la station orbitale internationale !

    En fait, nous leur en voulons d’être ce que nous ne sommes plus : un pays fier, conscient de sa force. Un pays qui croit encore à l’instruction, au savoir, en ses institutions. Qui croit en son destin quand nous confions le nôtre aux cours de la Bourse, aux mégalos des Gafam et aux banquiers de Wall Street, de Francfort et de la City.


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