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Europe - Page 7

  • MONUMENT AUX VIVANTS !

     

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    Notre « itinérant mémoriel » connait-il cette histoire ? Il y a sur la commune de Babeau-Bouldoux, dans l’Hérault, à une trentaine de kilomètres au nord ouest de Béziers, un hameau nommé Cauduro où onze jeunes gens appelés à la Grande Tuerie, sont partis pour la « Der des Der » la fleur au fusil espérant que huit jours plus tard ils seraient à Berlin et que l’Alsace et la Lorraine seraient récupérées. Hélas le pronostic ne s’avérera pas correct… Eh bien figurez-vous que tous sont revenus ! Alors, en 2005, quelques descendants de ces valeureux veinards ont décidé d’ériger… un monument aux vivants ! Sur une plaque, au bas de la liste des onze « Pas morts pour la France », il y a cette inscription : « LE PIRE N’EST JAMAIS SÛR ! »

    Pourtant – entendu sur une radio – ce 11 novembre, avant 1 heure du matin, heure officielle du cessez-le-feu, 11 000 soldats seraient morts, disparus ou blessés par l’incommensurable stupidité d’officiers continuant à envoyer leurs hommes mourir alors que chacun savait que l’armistice était signé ou sur le point de l’être. Vrai ? Faux ? Cela me semble exagéré car ce serait alors autant de victimes que lors du premier jour du débarquement en Normandie. Mais la konnerie humaine étant la seule approche que l’on puisse avoir de l’infini, rien d’impossible, d’autant plus que ce onze novembre les combats continuaient sur les fronts de l’est. Ces morts pour rien ont été « antidatés » au 10 novembre… La mort surréaliste.

    Les Français et les Allemands commémorent donc ces jours-ci non plus la victoire marquant la fin de la grande tuerie mais la Paix. Merkel et Macron main dans la main. Comme autrefois Mitterrand et Kohl. Côte à côte et non plus face à face avec un flingue… Sacré progrès à mettre au crédit de l’Europe. Eh oui.

    Arriveront-ils par réalisme à conduire France et Allemagne à un mariage de raison à défaut d’amour ? Il serait temps, car la tentation du cavalier seul de l’Allemagne est à redouter. Cette tentation est due pour une bonne partie au décrochage économique de la France par rapport à son grand partenaire. Pourtant, hors de cette imbrication entre les deux pays, pas d’espoir de salut pour cette Europe ayant trahi ses fondateurs, dévoyée en froide machine « américaine », ultralibérale, technocratique, honnie par les peuples qu’elle est censée représentée parce que n’ayant plus rien à donner à rêver..

    Le grand ratage de De Gaulle et Adenauer a été de ne pas avoir plus imbriqué, obligé à se connaître les peuples français et allemands. Pour se connaître, il faut d’abord se comprendre. Cette compréhension passe par la langue. Ils auraient dû imposer à leurs systèmes éducatifs respectifs l’apprentissage obligatoire, dès le primaire, de la langue de l’autre. Actuellement, chaque Français parlerait le français ET l’allemand, et chaque Allemand parlerait la langue de Goethe ET celle de Molière. Les préventions, les incompréhensions tomberaient alors naturellement devant le débat ouvert et approfondi, chacun parlant parfaitement la langue de l’autre. Alors qu’aujourd’hui, pour communiquer basiquement il faut baragouiner le globish, le sabir du suzerain étasunien… Lamentable. Mais l’histoire est longue, cela peut devenir réalité en une génération, en donnant l’impulsion politique à une entité « Françallemagne ».

    Il n’est pas inutile de revenir à ce qui a été la véritable volonté des Pères Fondateurs : la paix et la réconciliation entre l’Allemagne et la France. Ce but — ô combien difficile à seulement envisager à cette époque — est atteint au-delà de toute espérance. Dès lors, faut-il que ces deux grands pays se diluent dans une construction complexe, molle, sans ambition ni frontières qui les met au même niveau que Malte, Chypre ou la Lituanie ?

    Cette Françallemagne, cohérente géographiquement, atteindrait la taille critique tant en matière démographique (autant que la Russie) qu’économique (autant que le Japon). Elle constituerait une entité stratégique réelle capable de parler d’autant plus haut et fort – à la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil mais aussi aux États-Unis - qu’elle pourrait s’appuyer sur une puissance militaire conséquente, restant à bâtir (faut pas être angélique). Dès lors le siège de la France — de la Françallemagne — au Conseil de sécurité de l’Onu ne pourrait plus être contesté. Et le reste de l’Europe aurait un noyau fort autour duquel constituer politiquement, sur une base d’indépendance européenne, une confédération de nations indépendantes mais décidant de leur plein gré de vivre ensemble. Les Suisses le font bien, pourquoi pas les Européens ?

    Si cette utopie ne devient pas réalité rapidement, l’histoire montre que les relations entre les deux pays glisseront vers l’incompréhension, de l’incompréhension vers la défiance, de la défiance vers la rivalité, de la rivalité vers… Ne cauchemardons pas. Merkel et Macron en sont maintenant aux bisous ! C’est plus rassurant !

    Si l’Europe veut continuer d’exister dans un monde infiniment plus dangereux qu’au temps de la guerre froide, elle ne peut se diluer à l’infini. Il lui faut des frontières, un projet, une intégration sociale, une défense digne de ce nom car le mouton bêlant ne fait pas le poids parmi les loups. Donc elle doit se resserrer en une entité politique cohérente. Pas à vingt-sept comme en fait la preuve l’impuissance actuelle de la deuxième puissance économique mondiale, humiliée, houspillée, ridiculisée par son « protecteur » (dans le sens de proxénète) étasunien.

    Alors, à la suite des chamboulements des prochaines élections européennes, on tente le coup ?

    Chiche !



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  • Au bistro de la toile. Italie : « Mosco, Mosco va fanc…. »

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    - Oh, Loulle, t’as vu les Italiens ? Ils les ont bien pendus les aliboffis !

    - Tu parles… L’OM va se les bouffer les comiques de la Lazio de Rome.

    - Mouais, on en reparlera. Mais c’est pas de ça que je te maïse, c’est de la façon dont leur gouvernement a renvoyé dans les cordes ce comique troupier de Moscovici, commissaire européen chargé de leur faire panpan culcul ! Il lui a dit qu’il maintiendrait son programme.

    - Et qu’est-ce qu’il y a qui file des boutons à Mosco dans ce programme ?

    - Ben des choses qu’on apprécierait nous aussi, comme le "revenu de citoyenneté". Il s’agit de verser 780 euros pendant deux ans à tout citoyen italien qui a perdu son travail. Pour les retraites, un homme pourra partir à la retraite lorsqu’il aura travaillé et cotisé pendant quarante et un ans, quel que soit son âge. Les femmes, elles, auront la possibilité de se retirer de la vie active à 57 ou 58 ans, dès lors qu’elles auront cotisé pendant trente-cinq ans. Ils veulent aussi réintroduire l’équivalent italien des chèques emploi-service, censés lutter contre le travail au noir mais dont la généralisation avait entraîné de nombreux abus. Plein de choses qui tranchent avec les injonctions d’austérité de l’U.E. proférées par le lamentable Moscovici.

    - Effectivement, pas de quoi ruer dans les brancards. Moi je signerais si quelqu’un le proposait ici !

    - Mouais, seulement tout ça, pour les têtes d’œufs de l’U.E. ça coûte des sous. Et des sous, l’Italie n’en a pas qu’ils disent. « Elle croule sous une dette de 137 % de son PIB. Et ce budget implique un déficit de 2,4 %. » Eh ! Oh ! La dette italienne, elle appartient pour les trois-quart aux Italiens eux-mêmes, contrairement à la nôtre qui est détenue au deux-tiers par des fonds étrangers ! Quant au déficit, les 2,4 % sont largement sous la limite des 3 % imposée par le traité de Maastricht et… plus basse que le déficit de la France qui est de 2,7 % !

    - Alors, deux poids deux mesures ?

    - Exactement. Et je vais te dire Loulle, cette dette, que ce soit l’italienne ou la française, c’est du bidon et ce ne sera jamais remboursé ! Et l’Italie ne sortira ni de l’U.E., ni de l’euro. Et en plus, les menaces de Mosco – une amende de 3 ou 4 milliards - ne seront évidemment jamais mises à exécution. L’Italie, c’est un membre fondateur, c’est la deuxième puissance industrielle de l’U.E., la troisième économie, c’est une balance commerciale excédentaire, c’est la troisième démographie, etc.

    - Ouais, c’est du lourd, c’est pas la Grèce ou le Portugal. Mais la dette…

    - La dette – cheval de bataille principal de Mosco – elle est voulue, elle est le moteur de l’ultralibéralisme et les déficits sont sciemment entretenus dans le but de fabriquer le prétexte imparable pour détricoter les acquis sociaux, démolir la démocratie de proximité et détruire la redistribution des richesses ! En a découlé un effondrement des recettes fiscales et sociales, contraignant à plus d’austérité, plus de destruction des services publics et par conséquent… creuser encore et encore la dette. Et en plus culpabiliser le cochon de payant qui "vit au-dessus de ses moyens".

    - Et comment s’en sortir ?

    - Salviani, peut jouer sur deux registres.

    Méthode douce : un emprunt obligatoire, comme en temps de guerre, pour que les Italiens rachètent les 25, 30 ou 40 % de cette dette détenue par les étrangers. Il faudra payer des intérêts, mais c’est du pognon qui resterait dans le pays et qui, donc, alimenterait une reprise de la consommation au lieu d’engraisser les retraités du Texas et du Wisconsin.

    Méthode dure : il ne rembourse pas et le fait savoir ! Résultat, un tollé général de toute la mafia financière mondiale qui se débarrasserait à prix bradés de ses titres italiens… que Salviani rachèterait en douce, se libérant ainsi - en baisant le « marché » avec ses propres lois - de ce boulet de la dette !

    - Et qu’est-ce qu’ils leur diraient alors à Moscovici nos fratelli italiani ?

    - Va fanculo !

     

    Illustration: merci au regretté Chimulus

  • Forza Italia !

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    Eh oui, Forza Italia, forza la nostra sorela latina ! Et laisse fienter les culs serrés de Moscovici, de Lemaire, de Merkel et de Junker. Les résultats sont déjà là en matière d’immigration, ils arriveront au niveau économique. Car « ils » ne flingueront pas l’Italie – membre fondateur, deuxième puissance industrielle, troisième économie, troisième démographie d’Europe – comme la Grèce. Ou bien « ils » flingueront en même temps toute l’Europe… « Ils », ce sont évidemment toutes les oligarchies ultralibérales : mafias des banques, Commission européenne, Banque européenne, FMI, gouvernants allemand, français, étasuniniens, etc.

    Migrants. Pendant le premier semestre 2018, 13 010 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes contre 83 424 pour le premier semestre 2017. 84 % de baisse. Ce résultat n’est pas à mettre au seul crédit de la nouvelle équipe au pouvoir, qui est en place seulement depuis le 1er juin. Mais c’est un résultat positif de la politique de ras-le-bol des Italiens qui ont signé des accords avec des factions libyennes – on fait avec ce qu’on a depuis que Sarko et ses complices ont semé la mort, le chaos et la désolation dans ce pays - mais aussi du gouvernement démocratiquement élu mais diabolisé qui a su, sans faiblir, mettre au pas ces ONG complices des trafiquants d’êtres humains libyens en interdisant à leurs bateaux de débarquer dans les ports italiens leurs cargaisons d’esclaves modernes attendues par les mafias et les patronats avides de main-d’œuvre docile et quasi gratuite.

    Économie. Le gouvernement italien actuel remet l’Europe à sa place en décidant d’un déficit de 2,4 % qu’il estime nécessaire pour mener à bien une politique sociale qu’aucun gouvernement de gauche comme de droite n’a osé seulement penser. Ce faisant, l’Italie - n’en déplaise à Moscovici - reste « dans les clous » des traités européens puisqu’elle reste en dessous du seuil limite de 3 % et, et, et… largement en dessous du déficit de la France établi à 2,7 % par ce chantre de l’ultralibéralisme qu’est Micmacron ! Quant à sa dette « explosive » comme dit le même inénarrable Mosco, elle est de 132 % du PIB italien, mais dans les mêmes eaux que la France avec 100 % d’un PIB qui est supérieur à celui de l’Italie. Et chacun sait que l’essentiel de ces dettes est illégitime et ne sera jamais remboursé. L’Allemagne est orfèvre en la matière, elle qui n’a jamais remboursé son énorme dette de guerre !

    Mais, plus que les chiffres, ce qui horrifie les eurocrates c’est qu’en contestant les règles de la Commission européenne et la doctrine ultralibérale qui les inspire, l’Italie remet en cause « l’ordre » économique de l’Union, instille la désobéissance au cœur même des institutions et fait trembler sur ses bases une construction hélas dévoyée par les dogmes de l’orthodoxie financière et de la « concurrence libre et non faussée » qui fait de chaque citoyen et de tout pays adhérent un concurrent impitoyable de l’autre. Cette doctrine instaure l’abandon de toute politique publique, la suppression de toute intervention publique, l’abandon de toute politique de redistribution, impose l’excédent budgétaire et en conséquence l’austérité. Voilà quelle est la matrice idéologique de la politique économique européenne.

    On va laisser aux « marchés » - en plombant les taux d’intérêt et autres basses manœuvres financières le soin de « rappeler l’Italie à a saine discipline ». Mais si ça ne suffit pas, les grandes manœuvres pour « ramener l’Italie à la raison » vont commencer. Moulinets et menaces de l’U.E. puis entrée en ligne de la mafia financière : porteurs de la dette, FMI, bourses, puis si besoin organisation souterraine d’une pénurie de consommation, comme ça réussit si bien au Venezuela et en Argentine, exacerbation artificielle de contradictions internes, sociales et politiques pour semer la zizanie. Tout ceci accompagné et amplifié par de vastes campagnes médiatiques orchestrées par les canards laquais et la presse-purée tenue par les milliardaires banquiers ou marchands d’armes et de béton.

    La gôôche bien-pensante germanopratine se répand à longueur de colonnes, dans les machines à bruits et dans les lucarnes à décerveler contre ces affreux « populistes » oubliant que dans ce mot honni il y a avant tout « peuple ». Seulement si les « populistes » italiens gagnent ce combat que la gauche grecque a lamentablement perdu, ce sera un sacré signal pour les populations. Et ça se traduira dans les urnes au détriment de cette gauche qui moralise en n’ayant rien à proposer.

    Une gauche qui a trahi ses électeurs, dont je suis depuis toujours…

    Avanti popolo, a la riscossa ! E forza Italia !

     

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