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  • Futurs retraités, voici la sauce à laquelle vous risquez d’être mangés.

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    Chaque président a voulu faire sa « réforme des retraites ». Et donc notre Jupiter d’entrée de gamme veut aussi la sienne. Mais lui veut carrément faire un changement « systémique » (ça fait savant ce terme) en chamboulant tout. L’idée est de transformer tous les régimes de retraite par annuité, en un système à points. Tout en maintenant le système par répartition, basé sur la solidarité. Mais les requins de la retraite « à l'anglo-saxonne », par capitalisation, guettent et feront tout pour savonner la planche à Jean-Paul Delevoy, haut commissaire à la réforme des retraites et « père » de cette proposition de réforme.

    Les « pères fondateurs » de la retraite par répartition, le communiste Ambroise Croizat et les gaullistes Alexandre Parodi et Pierre Laroque, voulaient un régime universel des droits. Mais les syndicats de salariés, les commerçants, les artisans, les fonctionnaires ont chacun voulu défendre leur bout de gras. Résultat : la solidarité corporative a prévalu sur la solidarité universelle et… 42 régimes différents en sont sortis. La mise à plat de cette usine à gaz est donc une bonne chose, mais…

    Dans le système proposé par Jean-Paul Delevoy, au lieu de travailler 43 ans pour avoir une retraite complète, vous cotisez, et avec ces cotisations, vous achetez un certain nombre de points. La valeur en euros du point pour le calcul de la pension n’est connue qu’au moment du départ en retraite. Cette valeur est unique pour la totalité des régimes de retraite : salariés, agents du public et non-salariés. C’est simple. Un système de ce type gère déjà les retraites complémentaires. Mais ce qu’il faut savoir c’est que les réformes de ce type dans les autres pays européens (Allemagne, Italie, Suède) ont eu pour effet de faire nettement baisser le niveau de la retraite par rapport au salaire d’activité. Question primordiale : qui décidera de la valeur du point ? Les technocrates de Bercy ? Les partenaires sociaux ? Les élus de la nation ? Et selon quels critères ? L’attribution d’une pension décente ou le strict équilibre comptable ?

    Jusqu’à maintenant, les gouvernements ont réformé en rendant plus difficile l’accès à une retraite d’un niveau correct. En allongeant la durée de travail cotisé, en repoussant l’âge de départ à la retraite, en allongeant la plage de prise en compte des salaires pour déterminer la base de pension (passée des 10 meilleures années à 25 ans soit les deux tiers de la carrière). La finalité étant de payer le moins possible en faisant en sorte qu’il soit de plus en plus difficile de réunir toutes les conditions pour une retraite complète. Et que dire de la galère pour tous ceux qui vivent la précarité, les CDD à répétition, les difficultés à entrer dans un emploi stable, ou pour beaucoup de femmes qui sont à temps partiel. L’objectif planqué de la réforme est une baisse du niveau des retraites qui devra atteindre 25 % en 2050.

    Ce n’est encore pas assez pour les Micmacroniens : la volonté du gouvernement de faire une réforme systémique, c’est-à-dire de changer tout le système de retraite en un régime universel, a pour but de baisser les retraites par rapport aux actifs, non pas en 20 ou 30 ans, mais en une dizaine d’années. Avec toujours pour premier critère : baisser la dépense. Le découplage des pensions et de l’inflation, le quasi-gel des pensions en 2019-2020 et l’augmentation non compensée de la CSG représentent une baisse de 4 % de pouvoir d’achat. Sur les 307 milliards que représentent le montant total des pensions, ça fait de la thune, plus d’une douzaine de milliards ! Volés aux retraités car la pension est une part de salaire différée.

    Questions essentielles :

    - Combien y aura-t-il d’actifs pour financer les retraites ? Le ratio actuel est de 1,7 actif pour financer un retraité, il devrait passer à 1,5 en 2040.

    - Quelle sera la part du gâteau national (le PIB) consacré aux vieux ? Il est de 14 % aujourd’hui mais si c’est le gouvernement qui détermine la valeur du point, cette part risque de servir de variable d’ajustement de son budget, sous prétexte de satisfaire aux critères ultralibéraux de Bruxelles qui veut que cette part soit ne dépasse pas 12 %…

    - Comment évoluera cette portion si – comme c’est la tendance depuis des décennies – les gains de productivité sont captés par le capital (les dividendes des actionnaires) au détriment des salaires ?

    - L’assiette de collecte de la retraite restera-t-elle circonscrite aux seuls revenus du travail ou sera-t-elle élargie aux revenus du capital et aux robots ?

    - L’allongement de la vie imposera-t-il un départ à la retraite à 65, 67 ans voire plus ?

    Les difficultés de ce problème des retraites découlent d’une triste réalité : la pyramide des âges. La France – et c’est encore pire ailleurs en Europe – est un pays de vieux. Et un pays qui ne fait plus d’enfants est un pays qui se suicide. Les politiques d’incitation à la natalité sont entachées dans l’inconscient collectif par des raisons historiques douteuses. En France, les premiers encouragements à la natalité défaillante ont été inspirés moins par amour de la jeunesse que par souci de pouvoir opposer à nos adversaires un nombre suffisant de soldats. En Allemagne, c’est l’image d’Hitler qui se présente aussitôt, avec tout son cortège de désastres. Ainsi s’atrophie, peu à peu, le désir même de vivre. Les hommes ont seuls le souci de vivre, non les nations.

    L’attachement profond et si naturel des Français à la retraite est, lui-même, une force qu’il convient d’utiliser. La clef du problème est facile à trouver : il convient de réduire toute retraite des personnes qui, pour une raison ou une autre, n’ont élevé aucun enfant ou n’en ont élevé qu’un. En revanche, les sommes perçues ainsi permettraient de verser une retraite supplémentaire aux personnes qui ont élevé deux et surtout trois enfants. L’effet d’une telle mesure ne se limiterait pas au comblement d’un trou financier. Elle ferait comprendre à l’opinion la vanité des calculs de retraite purement financiers et la haute fonction sociale que remplissent les « producteurs de producteurs ».

    Il faut maintenant poser la question qui tue et qui est pourtant bien présente à l’esprit des technocrates de l’U.E. et de l’ONU : faute de faire suffisamment d’enfants, les Européens «autochtones» ont besoin des immigrés pour payer leurs retraites !

    Alors, on la pose la question par référendum : « Préférez-vous repousser l’âge de la retraite à 65, 66 ans ou plus, voire accepter une légère baisse des pensions ou préférez-vous qu’on accueille chaque année un, deux, trois, cinq millions de migrants d’Afrique et du Moyen-Orient ? »

    Chiche !

    Et gardons à l'esprit ces paroles prophétiques du président algérien Boumédienne devant l'ONU en 1974 : « Un jour, des millions d'hommes quitteront l'hémisphère sud pour faire irruption dans l'hémisphère nord. Et certainement pas en amis. Car ils y feront irruption pour le conquérir. Et ils le conquerront en le peuplant de leurs fils, c'est le ventre de nos femmes qui nous offrira la victoire. »

    Illustration X - Droits réservés

     

  • Connaissez-vous le Salon de l’évasion fiscale ?

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    Il s’en passe de belle dans notre hexagone.

    Bien sûr, la révolte des « sans-dents », de la « France d’en-bas » qui vêtue de jaune – la couleur des cocus - manifeste depuis ce ouiquinde contre des taxations excessives.

    Mais il s’en passe d’autres : une semaine avant, ils ont été précédés dans leur lutte contre les impôts par d’autres redoutables révolutionnaires : savez-vous que les vendredi 9 et samedi 10 novembre s’est tenu discrètement un véritable « salon de l’évasion fiscale » ? Pas n’importe où : à Cannes, dans les salons du palace Le Martinez, propriété du Qatar. Eh ! Ils n’ont pas appelé ça comme je viens de vous l’écrire mais International Emigration & Luxury Property (IELP) soit « Salon de l’émigration et de la propriété de luxe ».

    Comment ? Chercher des propriétés luxueuses pour des émigrés ? Ben oui ! En fait, il s’agit d' « émigrés » désirant obtenir une nouvelle nationalité par l’investissement ou pour mettre leur patrimoine à l’abri. Vous voulez devenir Chypriote ? Facile, il suffit d’investir au moins deux millions d’euros dans l’immobilier local. Si vous êtes un peu gêné, vous pouvez demander la nationalité de Malte, pour seulement 650 000 euros d’investissement dans l’immobilier maltais. Si vous êtes radin, vous pouvez toujours demander la nationalité portugaise, autour de 500 000 euros et même la moitié si vous investissez dans un bien de plus de 25 années.

    Environ 90 pays proposent ainsi des passeports ou "visas dorés", dont plusieurs de l’Union européenne, comme Chypre, le Portugal ou Malte, ou encore des juridictions comme les Bahamas ou les Émirats Arabes Unis, selon l’OCDE qui s’est inquiété que cela puisse servir à blanchir de l’argent ou frauder le fisc.

    Voilà ce qui était au centre des « travaux » de cet étrange salon. En fait, il s’agissait d’un grand raout international pour les schémas d’optimisation fiscale et vente de nationalités dans les paradis fiscaux. Il s’est déjà tenu à Cannes l’an passé dans la plus grande discrétion publique.

    Eh ! Ce n’était pas la fête de l’Huma ! Pas de stand merguez, que du caviar. Faut dire que c'était sur invitation et que le droit d’entrée était de mille euros. Plus 500 euros pour la soirée de gala. Bof, un pourboire pour ce public ciblé, environ 60 entreprises de trente pays et 500 visiteurs. Parmi ces « happy few », on notait la présence de banques privées, de consultants financiers, de promoteurs d’immobilier de luxe et de cabinets de juristes et d’immigration.

    Ils proposent un pack pour échapper à la fiscalité et à la justice, sachant que le salon ne s’adresse pas qu’à des gens qui se sont enrichis en toute légalité !

    Les participants ont ainsi pu s’instruire sur « la déclaration de revenus et de patrimoine dans l’Union européenne, aux États-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne et d’autres pays développés », comment y enregistrer une société, y ouvrir un compte, ou se renseigner en matière d’optimisation fiscale.

    Il est vrai que s’il y a de plus en plus de pauvres, c’est parce qu’il y a de plus en plus de très riches ! Alors, l’augmentation du nombre de très grosses fortunes est convoitée par un nombre croissant de services et de programmes encourageant l’expatriation. L’organisateur délocalise ensuite le salon à Kiev, Moscou, Bombay et Shenzhen, avan ! t une étape réservée à l’immobilier très haut de gamme à Monaco.

    Vous aussi, ne laissez pas vos éconocroques sur le livret A ou sur une assurance vie famélique, optimisez, OPTIMISEZ ! Comment faire ? Simple, vous tapez sur Qwant (comme moi) ou sur votre moteur de recherche, et vous demandez « Cabinets conseil en optimisation fiscale » et vous aurez une profusion de rémoras prêts à vous servir de poisson pilote dans cet univers de requins sans scrupule.

    L’évasion fiscale est un acte félon pour le citoyen, c’est un crime de lèse vivre ensemble, une outrance à la première des dignités collectives : la volonté partagée de nous construire un destin commun, de nous élever au-dessus des barbaries quotidiennes produites par l’égoïsme. Elle coûte au bas mot 80 milliards par an au budget français. Alors ce pognon que Bercy laisse aux fraudeurs, il faut bien le prendre ailleurs, non ?


    Illustration: merci au très regretté Charb

  • Gastronomie révolutionnaire : l’homo parasitus en croûte.

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    Que vous nommiez Gille, que vous vous nommiez John

    Avec un drapeau rouge, avec un gilet jaune

    Que vous soyez méchant, que vous soyez gentil

    La manif ne doit pas vous couper l'appétit.

    Prenez un homo parasitus bien gras

    C’est facile à trouver, il n’y a pas d’embarras :

    Banquier, patron voyou ou élu cumulard

    Curé, imam, rabbin, juge, flic ou bavard,

    Faites à votre goût, ou selon l’arrivage,

    Sans souci de couleurs, de sexe ou bien d’âge.

    Tous sont aptes à fournir matière à bon mâchon.

    A défaut, vous pouvez vous servir d’un cochon,

    Il doit être saigné, vidé, émasculé

    Si mâle (garder les attributs dans du lait)

    Garnissez l’intérieur d’herbes aromatiques,

    Thym, romarin, oignons coupés façon rustique,

    Quatre ou cinq têtes d’ail, trois poignées de gros sel,

    Salez bien tout le corps, cuisses, dos, fesses, aisselles,

    Entourez le porc long de feuilles de fougères

    Puis recouvrez le tout d’argile ménagère.

    Vous avez préparé, à l’avance, un foyer

    Dont le fond est garni de pierres, de galets

    Chauffés à blanc par un grand feu de bois bien sec.

    Dégagez-en les braises, allongez-y le mec,

    Puis recouvrez de braises, de pierres et de terre,

    De saisines d’huissiers, de relevés bancaires…

    Laissez cuire douze heures, au moins, à l’étouffé,

    Cette douce cuisson efface les méfaits.

    Enfin, sortez le mets de sa croûte de gangue

    Et régalez vous en, ça craque sous la langue !

    Ainsi, même les pires, retenons la leçon,

    Peuvent avoir du bon : c’est question de cuisson !

     

     

    Illustrations X – Droits réservés