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retraites - Page 2

  • Au bistro de la Toile : l’art de plumer l’oie sans la faire gueuler !

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    - Oh ! Fatche, Loulle, regarde qui arrive dans ton rade : Alain, un authentique Gilet Jaune ! Vé, s’il est beau ! On dirait un canari. Le soleil des ronds-points !

    - Arrête ton char, mésorguier de mes deux. Et toi, maître mastroquet, sers-nous à boire. Et du Jaune, évidemment ! C’est la Révolution qui offre.

    - Merci, Alain. On est fier d’avoir parmi nous un résistant, un redoutable retraité, un sans-culotte moderne !

    - Tu veux dire un sans-dent Victor. Mais pour boire, pas besoin de ratiches !

    - Attends Alain, tu roumègues mais tu fais pourtant partie de cette classe de « privilégiés » : les vieux. Parce que depuis la fin de la guerre, bien des gouvernements ont institué des taxes « provisoires » pour faciliter la vie de nos glorieux anciens !

    Tè, en 1956, c’est le dénommé Ramadier, ministre de l’indéracinable Guy Mollet qui a créé la vignette automobile : un petit autocollant hexagonal puis rond à coller sur le pare-brise de ta bagnole. Elle coûtait un bras cette fameuse vignette, en fonction du nombre de canassons de ta caisse. Sa finalité était de « garantir un revenu minimum à toutes les personnes âgées de plus de 65 ans » à travers un « Fonds national de solidarité ».

    - C’était du provisoire Victor, qu’il avait dit Ramadier. Un provisoire qui a duré jusqu’à l’an 2000 où elle a été supprimée par Laurent Fabius. Quant aux vieux, ils n’en ont pas vu longtemps la couleur puisque son montant, avec l’amer Michel (Debré) est vite parti dans le gouffre du budget général.

    - Les vieux, la famille, les chômeurs. Nos gouvernants ont beaucoup d’imagination pour leur venir en aide. Ainsi, en 1991, Michel Rocard a inventé la « géniale » CSG. Oh ! Pas beaucoup, indolore, 1,1 % seulement. Elle venait, elle aussi, financer le fameux « Fonds de solidarité vieillesse » et ne devait durer que cinq ans. En renfort de la Vignette bien sûr. Veinards de vieux !

    -… teng ! Ils récupèrent un « pognon de dingue » ces vétustes !

    - Mouais… Cette CSG n’a pas été supprimée après les cinq ans et est maintenant à 9,2 % sur les revenus d’activités, 9,9 % sur les revenus du patrimoine, et 8,6 % pour le revenu des jeux. Une paille ! Elle rapporte plus que l’impôt sur le revenu. Et Macron en avait encore augmenté le taux pour les retraités ! Il a été obligé de reculer, grâce à nous les mecs ! Nous, les Gilets jaunes.

    - Bravo Alain ! On est fier de toi. Tè, je mets ma tournée, et du Jaune !

    - Ce n’est pas tout. En 1996, Juppé, droit dans ses bottes, instaure par ordonnance une petite sœur de la CSG, la CRDS pour « contribution pour le remboursement de la dette sociale ». La finalité : boucher le trou de la Sécu.

    - C’est donc encore en partie pour ces veinards de vieux !

    - Cette taxe devait cesser en 2009… On connaît la suite. Mais ce n’est pas tout. Voilà qu’arrive Raffarin ! Encore un imaginatif celui-là. Dans une superbe « raffarinade », en 2004, il a inventé « la journée de solidarité » destinée à financer « l’autonomie des personnes âgées ». C’est un foutoir pas possible, mais qui pique encore de l’artiche « pour les vieux ».

    - Oh ! Alain, pas étonnant que tu sois si généreux. Qu’est-ce qu’ils encaissent ces « privilégiés » de retraités !

    - Ouais, mais nous aussi, on casque… pour les vieux ! On paie depuis 2013 la CASA, la « contribution additionnelle de solidarité à l’autonomie », 0,3 % sur nos pensions ! Ils font payer les vieux pour aider les vieux. Ubu, sors de ce corps ! Et puis, glaçon dans le pastaga, Jean-Marc Ayrault, en 2013, a pensé que nous étions vraiment trop riches et a gelé les retraites complémentaires. Et comme décidément il est de notoriété publique que les vieux roulent sur l’or, voilà Jupiter qui nous taxe par sa CSG de merde à 6,6 % de ce qu’on touche. Et en rajoute une louche de 1,7 %, portant donc notre taux de racket à 8,3 %.

    - Ouais mais cette rallonge, il vient de l’annuler.

    - Ce qui n’annule pas cette taxe mais la ramène à 6,6 %.

    - Oh ! Tout de même, Micmacron revalorise vos pensions de 0,3 % !

    - Ben voyons. Comme il n’indexe plus les retraites sur l’inflation, et que celle-ci, cette année est prévue à 1,6 %, il nous emplâtre chaque année 1,3 %. En dix ans, ça fait 13 % de perte de pouvoir d’achat. Achat ? Acheter quoi ? Pouvoir de survivre plutôt.

    - Loulle, je crois que nous devons faire acte de solidarité envers Alain qui lutte aussi pour nous. On pourrait lui ouvrir une ligne de trois Jaune avant chaque repas, et jusqu’à la fin de la crise.

    - Adjugé ! Allez, à la nôtre.

     

    Illustration: merci au regretté Chimulus

     

     

  • Futurs retraités, voici la sauce à laquelle vous risquez d’être mangés.

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    Chaque président a voulu faire sa « réforme des retraites ». Et donc notre Jupiter d’entrée de gamme veut aussi la sienne. Mais lui veut carrément faire un changement « systémique » (ça fait savant ce terme) en chamboulant tout. L’idée est de transformer tous les régimes de retraite par annuité, en un système à points. Tout en maintenant le système par répartition, basé sur la solidarité. Mais les requins de la retraite « à l'anglo-saxonne », par capitalisation, guettent et feront tout pour savonner la planche à Jean-Paul Delevoy, haut commissaire à la réforme des retraites et « père » de cette proposition de réforme.

    Les « pères fondateurs » de la retraite par répartition, le communiste Ambroise Croizat et les gaullistes Alexandre Parodi et Pierre Laroque, voulaient un régime universel des droits. Mais les syndicats de salariés, les commerçants, les artisans, les fonctionnaires ont chacun voulu défendre leur bout de gras. Résultat : la solidarité corporative a prévalu sur la solidarité universelle et… 42 régimes différents en sont sortis. La mise à plat de cette usine à gaz est donc une bonne chose, mais…

    Dans le système proposé par Jean-Paul Delevoy, au lieu de travailler 43 ans pour avoir une retraite complète, vous cotisez, et avec ces cotisations, vous achetez un certain nombre de points. La valeur en euros du point pour le calcul de la pension n’est connue qu’au moment du départ en retraite. Cette valeur est unique pour la totalité des régimes de retraite : salariés, agents du public et non-salariés. C’est simple. Un système de ce type gère déjà les retraites complémentaires. Mais ce qu’il faut savoir c’est que les réformes de ce type dans les autres pays européens (Allemagne, Italie, Suède) ont eu pour effet de faire nettement baisser le niveau de la retraite par rapport au salaire d’activité. Question primordiale : qui décidera de la valeur du point ? Les technocrates de Bercy ? Les partenaires sociaux ? Les élus de la nation ? Et selon quels critères ? L’attribution d’une pension décente ou le strict équilibre comptable ?

    Jusqu’à maintenant, les gouvernements ont réformé en rendant plus difficile l’accès à une retraite d’un niveau correct. En allongeant la durée de travail cotisé, en repoussant l’âge de départ à la retraite, en allongeant la plage de prise en compte des salaires pour déterminer la base de pension (passée des 10 meilleures années à 25 ans soit les deux tiers de la carrière). La finalité étant de payer le moins possible en faisant en sorte qu’il soit de plus en plus difficile de réunir toutes les conditions pour une retraite complète. Et que dire de la galère pour tous ceux qui vivent la précarité, les CDD à répétition, les difficultés à entrer dans un emploi stable, ou pour beaucoup de femmes qui sont à temps partiel. L’objectif planqué de la réforme est une baisse du niveau des retraites qui devra atteindre 25 % en 2050.

    Ce n’est encore pas assez pour les Micmacroniens : la volonté du gouvernement de faire une réforme systémique, c’est-à-dire de changer tout le système de retraite en un régime universel, a pour but de baisser les retraites par rapport aux actifs, non pas en 20 ou 30 ans, mais en une dizaine d’années. Avec toujours pour premier critère : baisser la dépense. Le découplage des pensions et de l’inflation, le quasi-gel des pensions en 2019-2020 et l’augmentation non compensée de la CSG représentent une baisse de 4 % de pouvoir d’achat. Sur les 307 milliards que représentent le montant total des pensions, ça fait de la thune, plus d’une douzaine de milliards ! Volés aux retraités car la pension est une part de salaire différée.

    Questions essentielles :

    - Combien y aura-t-il d’actifs pour financer les retraites ? Le ratio actuel est de 1,7 actif pour financer un retraité, il devrait passer à 1,5 en 2040.

    - Quelle sera la part du gâteau national (le PIB) consacré aux vieux ? Il est de 14 % aujourd’hui mais si c’est le gouvernement qui détermine la valeur du point, cette part risque de servir de variable d’ajustement de son budget, sous prétexte de satisfaire aux critères ultralibéraux de Bruxelles qui veut que cette part soit ne dépasse pas 12 %…

    - Comment évoluera cette portion si – comme c’est la tendance depuis des décennies – les gains de productivité sont captés par le capital (les dividendes des actionnaires) au détriment des salaires ?

    - L’assiette de collecte de la retraite restera-t-elle circonscrite aux seuls revenus du travail ou sera-t-elle élargie aux revenus du capital et aux robots ?

    - L’allongement de la vie imposera-t-il un départ à la retraite à 65, 67 ans voire plus ?

    Les difficultés de ce problème des retraites découlent d’une triste réalité : la pyramide des âges. La France – et c’est encore pire ailleurs en Europe – est un pays de vieux. Et un pays qui ne fait plus d’enfants est un pays qui se suicide. Les politiques d’incitation à la natalité sont entachées dans l’inconscient collectif par des raisons historiques douteuses. En France, les premiers encouragements à la natalité défaillante ont été inspirés moins par amour de la jeunesse que par souci de pouvoir opposer à nos adversaires un nombre suffisant de soldats. En Allemagne, c’est l’image d’Hitler qui se présente aussitôt, avec tout son cortège de désastres. Ainsi s’atrophie, peu à peu, le désir même de vivre. Les hommes ont seuls le souci de vivre, non les nations.

    L’attachement profond et si naturel des Français à la retraite est, lui-même, une force qu’il convient d’utiliser. La clef du problème est facile à trouver : il convient de réduire toute retraite des personnes qui, pour une raison ou une autre, n’ont élevé aucun enfant ou n’en ont élevé qu’un. En revanche, les sommes perçues ainsi permettraient de verser une retraite supplémentaire aux personnes qui ont élevé deux et surtout trois enfants. L’effet d’une telle mesure ne se limiterait pas au comblement d’un trou financier. Elle ferait comprendre à l’opinion la vanité des calculs de retraite purement financiers et la haute fonction sociale que remplissent les « producteurs de producteurs ».

    Il faut maintenant poser la question qui tue et qui est pourtant bien présente à l’esprit des technocrates de l’U.E. et de l’ONU : faute de faire suffisamment d’enfants, les Européens «autochtones» ont besoin des immigrés pour payer leurs retraites !

    Alors, on la pose la question par référendum : « Préférez-vous repousser l’âge de la retraite à 65, 66 ans ou plus, voire accepter une légère baisse des pensions ou préférez-vous qu’on accueille chaque année un, deux, trois, cinq millions de migrants d’Afrique et du Moyen-Orient ? »

    Chiche !

    Et gardons à l'esprit ces paroles prophétiques du président algérien Boumédienne devant l'ONU en 1974 : « Un jour, des millions d'hommes quitteront l'hémisphère sud pour faire irruption dans l'hémisphère nord. Et certainement pas en amis. Car ils y feront irruption pour le conquérir. Et ils le conquerront en le peuplant de leurs fils, c'est le ventre de nos femmes qui nous offrira la victoire. »

    Illustration X - Droits réservés