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résistance

  • Trinquons avec Étienne de la Boétie !

     

    - Alors Victor, ça y est ? C'est le foutoir général ? Le « ça va péter ! » qui fait rêver certain et trembler d'autres ?

    - Bof. Qui lo sa ? On verra bien. Mais ça sent bon ou mauvais, selon le bord dans lequel on se trouve.

    - « Debouuuuut les damnés de la teeeeeere ! »

    - Tiens, écoute ce qu'écrivait un minot de 19 vendanges, Étienne de La Boétie. Je te lis, c'est dans « Discours de la servitude volontaire » http://libertaire.pagesperso-orange.fr/archive/2000/227-avr/boetie.htm  : « Je voudrais seulement comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois un tyran seul qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent, qui n’a pouvoir de leur nuire qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire. Chose vraiment étonnante - et pourtant si commune qu’il faut plutôt en gémir que s’en ébahir, de voir un million d’hommes misérablement asservis, la tête sous le joug, non qu’ils y soient contraints par une force majeure, mais parce qu’ils sont fascinés et pour ainsi dire ensorcelés par le seul nom d’un, qu’ils ne devraient pas redouter - puisqu’il est seul - ni aimer - puisqu’il est envers eux tous inhumain et cruel. Telle est pourtant la faiblesse des hommes : contraints à l’obéissance, obligés de temporiser, ils ne peuvent pas être toujours les plus forts. »

    - Fatche, c'est vrai qu'il envoie le caganis ! Continue.

    - « Quel est ce vice, ce vice horrible, de voir un nombre infini d’hommes, non seulement obéir, mais servir, non pas être gouvernés, mais être tyrannisés, n’ayant ni biens, ni parents, ni enfants, ni leur vie même qui soient à eux ? De les voir souffrir les rapines, les paillardises, les cruautés, non d’une armée, non d’un camp barbare contre lesquels chacun devrait défendre son sang et sa vie, mais d’un seul ! Non d’un Hercule ou d’un Samson, mais d’un homme et souvent le plus lâche, le plus efféminé de la nation, qui n’a jamais flairé la poudre des batailles ni guère foulé le sable des tournois, qui n’est pas seulement inapte à commander aux hommes, mais encore à satisfaire la moindre femmelette ! Nommerons-nous cela lâcheté ?

    Appellerons-nous vils et couards ces hommes soumis ? Si deux, si trois, si quatre cèdent à un seul, c’est étrange, mais toutefois possible ; on pourrait peut-être dire avec raison : c’est faute de cœur. Mais si cent, si mille souffrent l’oppression d’un seul, dira-t-on encore qu’ils n’osent pas s’en prendre à lui, ou qu’ils ne le veulent pas, et que ce n’est pas couardise, mais plutôt mépris ou dédain ? C’est le peuple qui s’asservit et qui se coupe la gorge ; qui, pouvant choisir d’être soumis ou d’être libre, repousse la liberté et prend le joug ; qui consent à son mal, ou plutôt qui le recherche… Plus les tyrans pillent, plus ils exigent ; plus ils ruinent et détruisent, plus on leur fournit, plus on les sert. Ils se fortifient d’autant, deviennent de plus en plus frais et dispos pour tout anéantir et tout détruire. »

    - ...teng ! Ça réveille. Un sacré coup de pied au cul !

    - Et ce n'est pas fini. Écoute cette phrase. Elle explique les grèves actuelles : « Mais si on ne leur fournit rien, si on ne leur obéit pas, sans les combattre, sans les frapper, ils restent nus et défaits et ne sont plus rien, de même que la branche, n’ayant plus de suc ni d’aliment à sa racine, devient sèche et morte. »

    - Trop bon Victor ton mec !

    - Et ça date de près de 500 ans. A une époque où on te coupait les claouis et le citron pour pas grand-chose. Mais c'était un rude, un mangeur de magret l’Étienne ! Un minot de Sarlat, macarelle ! Je te refilerais son bouquin. Tè, écoute encore un peu :

    « Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine, ne vous viennent pas des ennemis, mais certes bien de l’ennemi, de celui-là même que vous avez fait ce qu’il est, de celui pour qui vous allez si courageusement à la guerre, et pour la grandeur duquel vous ne refusez pas de vous offrir vous-mêmes à la mort. Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire. D’où tire-t-il tous ces yeux qui vous épient, si ce n’est de vous ? Comment a-t-il tant de mains pour vous frapper, s’il ne vous les emprunte ? Les pieds dont il foule vos cités ne sont-ils pas aussi les vôtres ? A-t il pouvoir sur vous, qui ne soit de vous-mêmes? Comment oserait-il vous assaillir, s’il n’était d’intelligence avec vous ? Quel mal pourrait-il vous faire, si vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous mêmes ? Vous semez vos champs pour qu’il les dévaste, vous meublez et remplissez vos maisons pour fournir ses pilleries, vous élevez vos filles afin qu’il puisse assouvir sa luxure, vous nourrissez vos enfants pour qu’il en fasse des soldats dans le meilleur des cas, pour qu’il les mène à la guerre, à la boucherie, qu’il les rende ministres de ses convoitises et exécuteurs de ses vengeances. Vous vous usez à la peine afin qu’il puisse se mignarder dans ses délices et se vautrer dans ses sales plaisirs. Vous vous affaiblissez afin qu’il soit plus fort, et qu’il vous tienne plus rudement la bride plus courte. Et de tant d’indignités que les bêtes elles-mêmes ne supporteraient pas si elles les sentaient, vous pourriez vous délivrer si vous essayiez, même pas de vous délivrer, seulement de le vouloir. »

    Le maître actuel, Loulle, c'est la finance, les banksters, les multinationales voyous. Et puis écoute ça :

    « Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre. »

    - Olé ! Trop bon ton jeunot Victor ! Trop bon. Tè ! Tournée générale !

    - A la nôtre et à la mémoire de notre pote Étienne. Étienne de La Boétie !

  • « Le grand détournement ». L’histoire d’un hold up...

     

    Ça y est, on a reçus notre carnet de notes. Et il n’est pas très bon : A+. Ma foi, à l’école, un A+, ça fait plaisir mais là, paraît que c’est mauvais. Il nous l’a assez seriné tonton Bayrou : « La France est au bord du gouffre. Nous allons être mis sous tutelle du FMII. Il faut se serrer la ceinture ».

    Et c’est la chasse aux gaspi, on fustige l’assistanat de ces parasites de bénéficiaires du RSA et des chômeurs, on est intraitables avec l’artisan qui déclare « mal » ses employés, on envoie les plus redoutables de ses inspecteurs passer au crible la compte des PME.

    Honte à ces profiteurs, qu’ils disent nos « zélites dirigeants ». Ben voyons.

    Et tonton Bayron qui serre le kiki des « derniers de cordée » pour trouver ses quarante quatre milliards d’éconocroques ! Ça ne lui a pas réussi puisqu’il s’est fait virer et que la grogne prend de l’ampleur. Bel héritage pour la banard qui arrive.

    Quarante quatre milliards qui restent à trouver. Les prendre à qui ? Aux riches ? Tss Tss pas de gros mots ! On va les fâcher les riches. Et ils agitent déjà le chiffon rouge :  Si on continue à vouloir trop les imposer en France, alors la menace pointe : les grandes entreprises qui nous restent délocaliseront… encore davantage.

    Je suis en tain de lire un livre sorti ces jours-ci - « Le grand détournement - Comment milliardaires et multinationales captent l'argent de l'État » de Matthieu Aron (Auteur), Caroline Michel-Aguirre (Auteur). Je ne saurais trop vous le conseiller.

    On en apprend des belles ! Pendant que nos « zélites » pressurent les « sans-dents » pour trouver ces 44 petits milliards, on apprend que le montant total des aides publiques aux entreprises privées n’existe dans aucun document officiel mais que, selon l’enquête des deux journalistes, l’addition atteint jusqu’à 270 milliards par an ! Plus que les dépenses consacrées à la santé (249 milliards), presqu’autant qu’aux retraites (287 milliards) et infiniment plus qu’a l’Éducation nationale (76 milliards) et à la Défense (100 milliards).

    La France est le pays d’Europe qui soutient le plus massivement ses entreprises. Qui le sait ? Les auteurs nous apprennent comment et combien.

    Premier poste : les exonérations et les exemptions de charges patronales, le mieux documenté. En 2024, leur coût s’élève à 91,3 milliards d’euros.

    Deuxième poste : les niches fiscales. On y trouve pêle-mêle le crédit impôt recherche, les régimes d’imposition spécifiques des holdings, ou encore les taux réduits de TVA pour la restauration. Une étude publiée en juillet 2025 par le Haut-commissariat à la stratégie et au plan les évalue pour sa part à 109 milliards d’euros.

    Troisième et dernier poste : les subventions directes. Une commission d’enquête du Sénat en juillet 2025 avançait un chiffre de 48 milliards.

    Les auteurs retiennent une estimation de 270 milliards. Un pognon de dingue, comme dit l’autre ! Et une évidence : l’État français maintient sous perfusion constante les entreprises privées. Chaque euro attribué à ces aides est un euro de moins pour l’hôpital, l’école, les retraites, les services publics. Ou plus exactement : c’est un euro emprunté, qui accroît la dette publique.

    Et où il va ce pognon ? Parmi les quelque 5 millions d’entreprises que compte la France, quelles sont celles qui profitent le plus de ce système ? Certes, les plus petites – moins de cinquante salariés – captent environ la moitié des baisses de cotisations patronales, mais les grands groupes raflent la mise sur le terrain des déductions fiscales, en particulier via le crédit d’impôt recherche.

    Savez-vous quelle est l’entreprise la plus aidée de France ? Les auteurs nous l’apprennent :

    «La CMA-CGM : la société la plus aidée de France Rodolphe Saadé, sa sœur Tanya et son frère Jacques, propriétaires de la CMA-CGM, la compagnie marseillaise aux 600 porte-conteneurs, ont véritablement remporté le jackpot grâce au coronavirus. Chaînes logistiques mondiales bouleversées, flambée des coûts d’expédition entre l’Asie et l’Europe, et à l’arrivée bingo pour tous les transporteurs maritimes. En seulement deux ans, la richesse des Saadé a été multipliée par cinq : plus de 28 milliards d’euros de bénéfices accumulés entre 2021 et 2022. Vingt-huit milliards.

    Plus incroyable encore, cette entreprise, bien qu’en éclatante santé, est actuellement la plus aidée de France ! Elle bénéficie d’un régime d’imposition hors norme. À la différence de toutes les autres sociétés françaises, elle n’est pas assujettie à l’impôt sur les bénéfices. Ce qui lui permet de payer moins de 2 % de taxes, au lieu de 25 %. Soit, en 2021-2022, une économie de 10 milliards d’euros. Et un manque à gagner tout aussi colossal pour les finances publiques. Cette somme représente ce que nous allons devoir payer collectivement pour augmenter nos dépenses militaires d’ici à 2027.

    Il faut dire que, pour conserver son passe-droit, la CMA-CGM se livre à un lobbying intensif. En octobre 2024, Rodolphe Saadé en personne a même reçu en tête à tête l’une des figures les plus influentes du Palais-Bourbon, Charles de Courson, vétéran centriste et rapporteur du budget. Juste avant l’ouverture des discussions à l’assemblée, le P-DG a fait passer un seul message au député : si la niche disparaît, la CMA-CGM devra se délocaliser, avec à la clé pertes d’emplois et fragilisation des ports français. Un avertissement transmis tel quel dans l’hémicycle. « Un tel lobbying, nous n’avions jamais vu ça », ont confié plusieurs parlementaires.

    Le 6 mars 2025, leur aîné, Rodolphe, se précipite pourtant dans le bureau de Donald Trump. La scène, diffusée alors en boucle sur les chaînes du monde entier, a de quoi laisser pantois : huit jours seulement après que le président états-unien a déclenché une guerre commerciale contre l’Europe, l’armateur marseillais pose fièrement devant une carte du golfe du Mexique renommée – sur ordre du Président – « golfe d’Amérique ». Dans la foulée, il annonce à l’hôte de la Maison Blanche, et toujours devant les caméras, un investissement de 20 milliards de dollars ainsi que la création de 10 000 emplois aux États-Unis. Puis il promet de tripler le nombre de navires battant pavillon américain, de 10 à 30. »

     

    On en apprend d'autres:
    « Qui profite en premier lieu de ces milliards ? Les gros actionnaires. Une poignée d’héritiers, de grands patrons et de rentiers qui, dans le même temps, parviennent à se soustraire toujours davantage à l’impôt. Dans cette logique devenue folle, les « dindons » de cette farce fiscale sont toujours les mêmes : les classes moyennes et supérieures. Alors qu’elles contribuent largement à l’effort national, en étant taxées bien souvent à près de 50 %, les très grandes fortunes, elles, sont en moyenne imposées moitié moins. Le paradoxe est saisissant : dans un pays longtemps présenté comme un exemple d’égalité, la fiscalité s’est peu à peu inversée. Ce ne sont plus les plus riches qui paient proportionnellement le plus, mais les catégories sociales qui se situent en dessous. C’est cette mécanique que nous avons voulu disséquer. En effectuant une plongée au cœur de cette « élite » biberonnée aux subventions publiques. Les véritables « assistés » ne sont pas nécessairement ceux auxquels on pense. »

    En apprenant tout ça, on a la rabia et les aliboffis qui gonflent ! Et on comprend mieux dès lors cette sourde colère qui monte et s’exprime en promettant de « Bloquer tout ».

    Sources : « Le grand détournement - Comment milliardaires et multinationales captent l'argent de l'État » de Matthieu Aron (Auteur), Caroline Michel-Aguirre Allary Editions

  • Le coup de gueule salutaire du père François

    Alors qu'on commémore l'assassinat de Charlie Hebdo, plutôt que d'ajouter mes mots je préfère donner une parole posthume au grand François CAVANNA, père-fondateur de Charlie-Hebdo:

     

    Coup de gueule salutaire du grand François Cavanna


    " Eh, vous !
     
    Vous, 
    les chrétiens, 
    les Juifs, 
    les musulmans, 
    les bouddhistes, 
    les hindouistes, 
    les shintoïstes, 
    les adventistes, 
    les panthéistes 
    les « témoins » de ceci-cela, 
    les satanistes, 
    les gourous, 
    les mages, 
    les sorciers, 
    les yogis, 
    les ardents, 
    les mous, 
    les qui coupent la peau de la quéquette aux petits garçons, 
    les qui cousent le pipi aux petites filles, 
    les qui prient à genoux, 
    les qui prient à quatre pattes, 
    les qui prient sur une jambe, 
    les qui ne mangent pas ceci-cela
    les qui se signent par la droite
    les qui se signent par la gauche
    les qui se vouent au diable parce que déçus de dieu
    les qui prient pour que tombe la pluie
    les qui prient pour gagner au loto
    les qui prient pour que ça ne soit pas le sida
    les qui mangent leur dieu en rondelles
    les qui ne pissent jamais contre le vent, 
    les qui ont la foi des charbonniers, 
    les qui ont la foi du patron, 
    les qui ont la foi parce que c'est plus convenable, 
    les qui vénèrent les reliques, 
    les qui se confessent et puis recommencent, 
    les qui font l'aumône pour gagner le ciel, 
    les qui lapident le bouc émissaire, 
    les qui égorgent les moutons
    les qui se figurent survivre en leurs enfants
    les qui se figurent survivre en leurs œuvres, 
    les qui ne veulent pas descendre du singe, 
    les qui bénissent les armées, 
    les qui bénissent les chasses à courre, 
    les qui brûlent les livres, 
    les qui commenceront à vivre après la mort…

    Vous tous, 
     qui ne pouvez vivre sans un père Noël et sans un père Fouettard,
    vous tous,
     qui ne pouvez supporter de n’être que des vers de terre avec un cerveau
    vous tous,
     qui avez besoin ne n’être pas nés pour mourir et qui êtes prêts à avaler tous les mensonges rassurants,
    vous tous
    qui vous êtes bricolé un dieu « parfait » et « bon » aussi stupide, aussi mesquin, aussi sanguinaire, aussi jaloux, aussi avide de louanges que le plus stupide, le plus mesquin, le plus sanguinaire, le plus jaloux, le plus avide de louanges d'entre vous, 
    vous tous, oh, vous tous, 
    Foutez-nous la paix! 
    Faites vos salamalecs dans le secret de votre gourbi, fermez bien la porte, surtout, et ne corrompez pas nos gosses. 
    Foutez-nous la paix, chiens ! "

     

    Après ça, je suis de plus en plus Charlie...