Un grand fauve. Un tigre crocs et griffes dehors. Tel est apparu ce brésilo-libano-français qu’il est de bon ton de pourrir. Pendant deux heures et demie il a fait face aux plumitifs du monde entier, menant la danse, désignant à qui il prêtait la parole. Il a déchiré à pleines dents les accusations portées contre lui par une « justice » japonaise dont les méthodes m’ont incité à aller voir d’un peu plus près ce qu’était ce peuple réputé gentil, poli, souriant. Un peuple qu’on connaît surtout pour ses sushis, ses mangas, le dessin de La Vague et les photos de cerisiers en fleurs sur fond de Fujiyama enneigé. Un peuple que l’on est spontanément porté à soutenir dans la terrible épreuve du tsunami, à plaindre pour Hiroshima et Nagasaki. Mouais… Faut voir… Nous verrons.
Le milieu des affaires, dans notre époque de capitalisme financier sans pitié, d’ultralibéralisme ravageur est une jungle où règnent les règles de la mafia : le profit à tout prix, l’obéissance totale aux règles de la mafia financière, la mort – physique, politique ou économique – pour les « traîtres ». Pas de place pour les poètes… Dans ce milieu, Carlos Ghosn est un « capo », un seigneur. Mais aussi un saigneur d’ouvriers…
C’est un personnage de roman. Petit-fils d’un émigré libanais au Brésil où il fera fortune. Fils de meurtrier condamné à mort puis gracié. Carlos, lui retourne au Liban à six ans, puis fait des études supérieures en France : math sup, math spé, polytechnique, Mines. Bref, une tronche. Il œuvrera chez Michelin puis chez Renault. Ses méthodes sont brutales, c’est un « cost killer » et Pole Emploi lui doit bien des clients et les actionnaires bien des profits… Puis, en 1999 il est chargé de faire revivre si possible un géant nippon moribond, Nissan. Avec succès. Il vise un retour à la rentabilité dès l’année fiscale 2000. Objectif atteint mais en mettant la révolution dans le landerneau entrepreneurial nippon : plus d’emplois à vie, implication de tous aux résultats, politique de la performance, et évidemment réduction drastique des effectifs avec la fermeture de cinq usines. Il ne fait pas dans la dentelle le Carlos ! Mais il sauve la boîte, les Japonais l’encensent, il devient un héros de manga… Mouais…
Nissan, devient deux fois plus gros que son « propriétaire » Renault. Mais, grâce à un tour de passe-passe du ministre de l’économie Macron Emmanuel, ses représentants n’ont pas voix au chapitre… Ce sera le début des tirages dans le couple. Les Nippons dont la xénophobie est proverbiale, avaient les boules de se faire commander par un étranger. Gouvernants et dirigeants de la boîte ont donc ourdi une embrouille pour se sortir de cette alliance pesante. En faisant tomber Ghosn.
L’histoire inonde tous les médias, inutile donc d’essayer de réinventer la roue. Coupable Carlos ? Pas coupable ? De quoi ? Combien de fric en jeu ? Quelques dizaines de millions. C’est beaucoup. Oui mais qu’est-ce à côté de ce que ce déballage, ce suicide d’image coûte aux deux entreprises : vingt millions par jour pour Renault et quarante millions par jour pour Nissan en termes de capitalisation boursière. Et tandis que l’ensemble de la production automobile hors Renault-Nissan progresse de 12 %, la production de « l’alliance » baisse drastiquement. En termes économiques, tout est là, le reste, c’est du baratin.
On ne va pas pleurer sur un empereur déchu, il se refera… Mais cette affaire permet à ceux qui ont quelques curiosités de découvrir un Japon bien loin de l’image sympa des cerisiers en fleurs, du Fuji-Yama, des centenaires zen, des gros sumos, des geishas et des sushis. Carlos explique sans ambages la manière dont cette « démocratie » conçoit sa justice. Un procureur tout-puissant, au service des gouvernants et des puissances financières et industrielles, un juge potiche et une défense sans armes puisque n’ayant même pas accès au dossier. Le proc instruit uniquement à charge – c’est son rôle – et le juge condamne à 99,4 % selon les volontés du procureur. Pour cela l’accusation extorque les aveux de l’inculpé. Par une redoutable torture psychique. Carlos décrit ses conditions de vie dans les geôles nippones. Une cellule de 6 mètres carrés éclairée a giorno nuit et jour. Un grabat sur un banc de béton étroit. Un chiotte, un point d’eau. Le détenu ne peut dormir (?!) que couché en direction de la porte sous la surveillance constante d’une caméra et périodique d’un surveillant. Réveillé à toute heure du jour ou de la nuit pour des interrogatoires de 8 heures, pouvant aller jusqu’à 14 heures. Pas d’avocat, pas d’accès au dossier. Il s’agit de casser toute résistance de sorte que l’inculpé finit par avouer tout ce que veulent ses tortionnaires. D’où les 99,4 % de condamnation. Putaing ! Dire qu’on se plaint en France…
Alors je suis allé un peu fouiller sur l’interniais en tapant « atrocités japonaises ». Je savais que ce n’étaient pas des tendres, mais je suis tombé sur le cul. Les Japs étaient considérés comme les « nazis de l’Asie ».
Exemple : Une atrocité parmi les plus connues est le concours de meurtres, auquel se sont adonnés deux officiers japonais. Couvert par plusieurs journaux comme un évènement sportif, le concours portait sur celui qui serait le plus "productif" à la baïonnette : Publiée dans le Tokyo Nichi Nichi Shimbun, une photo met en valeur les deux officiers, Mukai et Noda, ayant un score respectif de 106 décapités pour Mukai, contre 105 pour Noda. On peut y lire "Record incroyable", et que les deux officiers se sont mis d’accord sur une manche supplémentaire : puisqu’il était difficile de savoir qui était arrivé à 100 en premier, ils ont décidé de recommencer, avec cette fois pour but d’atteindre les 150 décapitations. lien
Les historiens et les gouvernements de nombreux pays ont considéré les militaires de l’Empire du Japon, à savoir l’Armée impériale japonaise et la Marine impériale japonaise, comme les responsables des tueries et autres crimes commis à l’encontre de plusieurs millions de civils ou de prisonniers de guerre (PG) au cours de la première moitié du XXe siècle.
Les crimes de guerre ont atteint leur paroxysme au cours de la seconde guerre sino-japonaise de 1937-1945 et des campagnes asiatiques et du Pacifique de la Guerre de la Grande Asie orientale (1941-1945).
Comme dans les dictatures européennes, la brutalité irrationnelle, la haine et la peur devinrent banales dans les territoires occupés par le Japon.
L’historien Chalmers Johnson écrit que : « Établir lequel des deux agresseurs de l’Axe, l’Allemagne ou le Japon, fut au cours de la Seconde Guerre mondiale le plus brutal à l’égard des peuples qu’ils martyrisèrent est dénué de sens. Les Allemands ont tué six millions de Juifs et 20 millions de Russes (c’est-à-dire de citoyens soviétiques) ; les Japonais ont massacré pas moins de 30 millions de Philippins, Malais, Vietnamiens, Cambodgiens, Indonésiens et Birmans, dont au moins 23 millions étaient ethniquement chinois. Ces deux pays ont pillé les pays qu’ils ont conquis à une échelle monumentale, encore que le Japon ait volé plus, et sur une plus longue période, que les Nazis. Les deux conquérants ont réduit en esclavage des millions de personnes et les ont exploités comme main-d’œuvre forcée et, dans le cas des Japonais, comme prostituées (de force) pour les troupes du front. Le taux de mortalité pour les prisonniers de guerre aux mains des Japonais approchait les 30 % ».
Pour la seule Chine, les conséquences directes de l’invasion japonaise furent qu’entre 1937 et 1945 approximativement 3,9 millions de Chinois, essentiellement des civils, furent directement exterminés par les politiques du régime shôwa et 10,2 millions de civils périrent des causes indirectes liées à l’invasion. L’évènement le plus connu de cette période est celui du massacre de Nankin survenu en 1937-1938 lorsque, selon les investigations du Tribunal militaire international pour l’Extrême-Orient, l’armée japonaise a massacré 260 000 civils et prisonniers de guerre.
Mais ce n’est pas tout. On descend encore dans l’horreur. Des unités militaires japonaises spéciales ont mené des expériences sur des civils et des PG en Chine. Une des plus tristement célèbres était l’Unité 731. Ses victimes furent l’objet de vivisections sans anesthésie, d’amputations et furent utilisées pour tester les armes biologiques entre autres expériences. Il n’était pas fait usage de moyens anesthésiants car on considérait que cela pouvait altérer les résultats des expériences. Certaines victimes se virent injecter du sang d’origine animale.
« Pour mettre au point un traitement des engelures, des prisonniers étaient mis à l’extérieur dans de l’eau glacée et forcés de laisser leurs bras exposés au froid. Leurs bras étaient alors régulièrement arrosés d’eau jusqu’à ce qu’ils soient complètement gelés. Le bras était ensuite amputé. Le médecin répétait le procédé depuis le bas du bras de la victime jusqu’à son épaule. Une fois les deux bras complètement amputés, les médecins faisaient de même avec les jambes jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une tête et un torse. La victime était alors utilisée pour des expériences portant sur la peste et d’autres agents pathogènes » lien
De nombreux rapports écrits et témoignages rassemblés par la section australienne pour les crimes de guerre du tribunal de Tokyo, examinés par le procureur William Webb (futur juge en chef), montrent que des Japonais ont commis dans plusieurs parties de l’Asie ou du Pacifique des actes de cannibalisme contre des prisonniers de guerre alliés ou des populations civiles
Par exemple, un prisonnier de guerre indien, le Havildar Changdi Ram témoigna que le 12 novembre 1944 la Kempeitai décapita un pilote allié. « Je vis la scène de derrière un arbre et observai certains des Japonais découper la chair de ses bras, de ses jambes, de ses hanches et de ses fesses et la ramener à leurs quartiers… Ils la coupèrent en petits morceaux et la firent frire. »
Dans certains cas, la chair était prélevée sur des personnes en vie : un autre prisonnier de guerre indien, le Lance Naik Hatam Ali (qui devait plus tard devenir citoyen pakistanais), témoigna qu’en Nouvelle-Guinée : « Les Japonais commencèrent à sélectionner les prisonniers et chaque jour un prisonnier était tué et mangé par les soldats. J’ai vu cela personnellement et près de 100 prisonniers furent tués et mangés par les soldats à cet endroit. Ceux d’entre nous qui restaient furent emmenés à un autre endroit situé à 80 km où dix prisonniers moururent de maladie. À cet endroit, les Japonais recommencèrent à sélectionner des prisonniers en vue de les manger. Ceux qui étaient sélectionnés étaient amenés dans une hutte où leur chair était prélevée sur leurs corps alors qu’ils étaient encore en vie. Ils étaient ensuite jetés dans un fossé où ils finissaient par mourir. » Putaing ! Je vais y regarder à deux fois avant de bouffer des sushis !
Et puis il y a les « femmes de réconfort ». Le terme femme de réconfort (慰安婦 ianfu) ou femme de réconfort militaire (従軍慰安婦 jūgun-ianfu) était un euphémisme désignant les prostituées dans les bordels militaires japonais établis dans les pays occupés, donnant par la suite lieu à des accusations d’esclavage sexuel. Le nombre de femmes qui devinrent femmes de réconfort par la contrainte est sujet à discussion. Certaines sources prétendent que virtuellement toutes les femmes de réconfort avaient consenti à devenir prostituées et/ou étaient payées mais d’autres ont fait état de recherches démontrant un lien entre l’armée japonaise et le recrutement forcé de femmes locales. Pas moins de 200 000 femmes, essentiellement d’origine coréenne ou chinoise et en provenance d’autres pays comme les Philippines, Taiwan, la Birmanie, les Pays-Bas, l’Australie et les Indes néerlandaises, furent forcées de se livrer à la prostitution. lien
Les Japonais de l’époque, devenus des monstres après les années de guerre et de propagande décrivaient les autres habitants de l’Asie comme du "bétail" (家畜).
Civils enterrés vivants
Finalement Carlos, après Hiroshima et Nagasaki ils sont devenus presque gentils les fils du soleil levant ! Mais que deviendraient-ils sans l’occupation étasunienne ? On peut raisonnablement avoir quelques frissons dans le dos… Et l'Abe Shinzo n'est pas des plus rassurants...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Crimes_de_guerre_du_Japon_Sh%C5%8Dwa
http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.hawaii.edu%2Fpowerkills%2FNOTE2.HTM
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%88re_Sh%C5%8Dwa_%281926-1989%29
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Commentaires
extrait : ..." la manière dont cette « démocratie » (japonaise) conçoit sa justice. Un procureur tout-puissant, au service des gouvernants et des puissances financières et industrielles, un juge potiche et une défense sans armes puisque n’ayant même pas accès au dossier. Le proc instruit uniquement à charge – c’est son rôle – et le juge condamne à 99,4 % selon les volontés du procureur. Pour cela l’accusation extorque les aveux de l’inculpé..."
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>>> on y est presque en France, non ?
Quand même pas, même si on en prend le chemin.
Bonnes années.
"...atteindre les 150 décapitations." lien mort !
À l'aqua-bar...
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QLCTP