- Oh ! Loulle, je t’aime bien. Et toi aussi L’Anguille, et toi aussi Gaby, et toi aussi Thomas, et ti aussi Bert, et toi aussi Dédé, toi aussi Steph et toi aussi Jacques, et toi aussi Antonio, et toi aussi Momond…
- Bè… Nous aussi on t’aime bien Victor. Mais qu’est-ce qui nous vaut ce débordement d’affection ? C’est parce que c’est le jour des morts ?
- Y a un peu de ça Loulle. L’autre jour je suis allé à l’enterrement d’une personne que j’aimais beaucoup. À cette occasion, j’ai retrouvé une palanquée d’amis. Et alors, qu’est-ce qu’on vous trouve de qualités quand vous avez passé l’arme à gauche ! On a fait les « anciens combattants », on a fait revivre une époque révolue, on a chatouillé la nostalgie et finalement on a bien rigolé ! On a évidemment encensé notre ami parti, puis on a bu des canons… Putaing, Loulle, qu’est-ce qu’on a comme qualités quand on est mort ! Et on a trouvé très kon de ne se retrouver que dans des circonstances dramatiques.
- Ah ! Ça, c’est bien vrai…
- Alors ça m’a donné une idée Loulle.
- Ah ! Ah ! Accouche Victor, le temps que je mette la tournée du patron.
- Eh bien voilà. Je vous propose que, de temps en temps, l’un d’entre nous, piliers de cet antre de perdition si chaleureux, meure. Et qu’on lui fasse de belles non-funérailles.
- Eh ! Oh ! T’es kon ou quoi ? Tu trouveras pas beaucoup de volontaires…
- Qu’il meure, mais virtuellement, bougre de nifle ! Alors on enverrait un faire-part de non-décés à tous ses vieux amis. On mettrait… tè, par exemple pour moi, Loulle :
« Nous avons la non-douleur de vous faire connaître le non-décés de notre cher Victor Ayoli, non-survenue hier. Les non-obsèques de notre ami auront lieu le 45 mars à l’heure du premier apéro au Bistro de la Toile.
C’est son grand ami Loulle qui fera son éloge non-funêbre. Votre présence, si vous le pouvez, serait appréciée. »
Alors tu me ferais un bel éloge non-funêbre dans lequel tu me trouverais, ou tu m’inventerais plein de belles qualités. Puis on ferait un gueuleton du tron de dieu ! On picolerait, on chanterait des chansons à boire et des chansons de cul, puis on irait aux putes ! Qu’est-ce que vous en dites les mecs !
- Oh ! Fatche ! Ça, c’est une idée qu’elle est bonne !
- Bon alors, banco. Tè, je non-meurs tout de suite ! Et tournée générale patron ! C’est le non-mort qui paie !
ORAISON NON-FUNÈBRE de Jean-Victor Ayoli
prononcée de son vivant et en sa présence, par mesure de précaution.
(Style Frédéric Mitterrand)
Tu es parti Ayoli, ô toi grand Jean-Victor
Et l’odeur de tes pieds, sur nous tous, flotte encore.
Pour ceux qui t’ont connu, il n’est pas de seconde
Sans que résonne en nous ton immense faconde.
Et la vision béate du cul de la Joconde.
(Style André Malraux)
Entre ici, Jean-Victor, et loge ta carcasse,
Fier vaisseau bourlingueur de toutes les Sargasses !
Étends-toi et occupe bientôt ce grand lit
Pour les seigneurs de bringue et de grand aïoli.
(Style Mimi du Panier)
Putaing de con Jeannot, fallait pas t’en aller !
Ton colosse en avait encore à empaler.
Et nous sommes nombreuses à l’avoir affalé
Sans oublier celles qui voulaient l’avaler.
(Style Pacelli)
Ne vous y trompez pas, mes sœurs et mes frères
Et de cette idée-là, sachez ne point défaire.
Jean-Victor Ayoli, croyez-le, est un grand saint
Qui abrita toujours l’Amitié en son sein.
Oremus
Chants d’accompagnement :
La femme qui pète au lit, La digue du cul, Soldat Moralès, Le marché de Brive la Gaillarde, Chant de marche de la Chorale des Costes du Rhône, le cordonnier Pamphile;A Max ainsi que, pour nos amis italiens Lo spassacamino, le osterie, la mia mame me diceva.
Libations : Champagne, Châteauneuf-du-Pape, Côte Rôtie, saint-émilion, Fernet-branca.
Commentaires
Nous voici réunis pour fêter tes obsèques
Au milieu des bouteilles tu as conquis ta place
Quand les femmes s'épilent les hommes s'effacent
Te voici maintenant raide mais le zob sec
Et honneur à nos aînés :
http://avignon.hautetfort.com/archive/2012/04/20/atmousfero-1900-l-enterramen-de-vido-de-garcoun.html
Ten te galhard, bessoun!
Mon Pierre est mort samedi 28 septembre...
Il est avec mon père Christian...
Suis montée dans nos terres hautes...suis passée devant chez vous, les chaises d’été sont biens pliées dans la véranda... quelques cèpes et un bon bol d’air, ce n’est pas facile ! je vous embrasse
Téléphone-moi