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Le plastique, c’est pas fantastique…

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Moi, j’achète souvent bio. Mes légumes. Les courgettes, les aubergines, les tomates, les céleris, les poireaux, etc. Le plus souvent dans le Leclerc qui est à un kilomètre de chez moi. Et une chronique dans une étrange lucarne ou une machine à bruits m’a mis le nez dans mon caca : en achetant bio dans une grande surface, je contribue à pourrir la terre ! Parce que dans la grande distribution, les légumes bios sont tous emballés sous plastique, ceci afin de ne pas les confondre avec les pesticidés qui, eux, sont en vrac, ce qui pourrait inciter ces tricheurs de clients à faire marron nos braves industriels de la gamelle.

Promis, juré, je le ferais plus M’sieur ! J’irai un peu plus loin, chez Sarkozix ou un truc comme ça où c’est en vrac et nettement plus cher. Ou alors je ne mangerai plus de légumes…

Ceci pour prendre conscience qu’en croyant « œuvrer pour la planète », on peut faire le contraire… Parce que le plastique, c’est vraiment pas fantastique. Des reportages récurrents nous abreuvent de baleine échouée avec une palanquée de plastique dans le bide, mais pas que cette pauvre baleine : 1,5 million d’animaux seraient tués par le plastique chaque année. Et nous, les mammifères bipèdes omnivores : les consommateurs de produits marins – poissons, fruits de mer, algues - ingéront jusqu’à 11 000 microparticules de plastique chaque année. Bientôt, nos estrons sortiront de nos augustes fondements directement emballés sous plastique ! C’est le progrès çà, coco !

Parait qu’il y a une décharge de plastique qui flotte entre le Japon et les États-Unis. Ce vortex de déchets représente 1,6 million de km², soit environ trois fois la surface de la France ! Un nouveau continent à peupler ! Faut dire que le plastique est devenu le matériau le plus fabriqué derrière le ciment et l’acier. Chaque seconde, 10,1 tonnes de plastique sont produites dans le monde. Environ 5 000 milliards de sacs en plastique sont consommés chaque année dans le monde, soit presque 10 millions par minute. Les pailles, objet à usage unique, sont utilisées une poignée de minutes puis jetées dans les poubelles pour finir au fond océans. Un milliard serait ainsi jeté chaque jour dans le monde, dont près de 9 millions en France rien que dans la restauration rapide. L’Union européenne a décidé de les interdire à partir de 2021.

Bon. Alors qu’est-ce qu’on en fait de ces saloperies de plastiques ? Ben on les brûle (dioxyde), on les balance, on les enterre ou on les vend. Enfin, on les vendait. Aux Chinois bien sûr. Seulement voilà : la Chine a décidé de ne plus être la poubelle du monde. Depuis l’an dernier, il est interdit d’y importer des déchets plastiques. Ce qui fout un sacré bordel dans la prospère industrie du recyclage ! Les industriels chinois sont allés bâtir des usines au Vietnam, en Thaïlande, en Malaisie pour continuer leur business juteux. Manque de pot, ces pays font comme la Chine et restreignent l’importation de ces déchets plastiques. Alors les flux se dirigent vers des pays moins regardants comme l’Indonésie et la Turquie. Encore faut-il savoir que seulement 26 % des emballages en plastique sont recyclés, selon les données de l’éco-organisme Citéo. Ce qui veut dire que 74 % de ces merdes promènent dans la nature…

On pourrait penser que devant cette constatation, l’utilisation de ces désastreux plastiques allait diminuer. Tè ! Fume… La demande de plastique va encore exploser dans les décennies à venir après avoir déjà doublé depuis 2000. L’Agence internationale de l’Énergie (AIE) prévoit que la production pétrochimique augmentera de 60 % d’ici 2 050. À cet horizon, on utilisera plus de pétrole pour fabriquer du plastique que pour faire rouler des voitures, des avions ou des camions.

Alors on nous bassine avec les voitures diesel qui polluent en pourrissant l’atmosphère. Mais ça ressemble à un enfumage destiné à masquer l’essor d’un autre secteur qui pèse lourd sur l’environnement : la pétrochimie. Pour répondre à la demande de plastique, l’industrie pétrolière a encore de beaux jours devant elle. La production pétrochimique mondiale va ainsi augmenter de 30 % d’ici à 2030 et de 60 % d’ici à 2 050 pour atteindre 1 milliard de tonnes. Acheter des actions Total… Cet accroissement à venir des industries mortifères liées au pétrole est lié au développement selon le schéma occidental de pays qui vont accroître leur consommation en biens d’équipement, mais aussi en engrais ou en vêtements.

L’Inde ou l’Afrique consomment aujourd’hui 20 fois moins de plastique et 10 fois moins d’engrais que les pays développés. Pas de raison qu’ils soient moins kons que nous, non ?



Sources :

https://www.novethic.fr/actualite/environnement/dechets/isr-rse/plastique-depuis-que-la-chine-a-ferme-sa-poubelle-le-recyclage-mondial-est-en-plein-chaos-147185.html?utm_source=AlertesThematique&utm_campaign=06-05-2019&utm_medium=email

https://www.novethic.fr/actualite/environnement/pollution/isr-rse/danger-plastique-les-chiffres-chocs-de-ce-fleau-planetaire-146770.htm

https://www.novethic.fr/actualite/environnement/ressources-naturelles/isr-rse/le-plastique-va-devenir-le-1er-debouche-pour-l-industrie-petroliere-devant-les-voitures-et-les-avions-146438.html

 

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