Imprécations hugoliennes
Il neigeait. Les poteaux croulaient sous la tempête.
Et le cosmos tonnait comme quand les dieux pètent.
De tous les horizons, de tous les firmaments,
Déclenchés par Éole tourbillonnaient les vents,
Arrachant les forêts, déracinant les chênes.
La Nature en furie rugit et se déchaîne
S’acharnant sur la Drome, et l’Ardèche, et le Rhône
Pour punir les blasphèmes vaniteux d’un seul homme.
La terre se convulse et ouvre ses entrailles
Avalant goulûment les gens et le bétail.
Et la faille du Rhône se fend comme un brugnon,
Engloutissant Tournon, Valence et Avignon.
Au village de Plats a surgi un volcan
Vomissant feux et laves dans un furieux boucan.
Tricastin et Cruas, ces folies nucléaires
Explosent, éjaculant dans tous les atmosphères
Becquerels et röntgen, sournois rayons de mort
Jetant leurs servants dans des gouffres de remords.
Enfin pour achever le malheur sur ces terres
Jeff Koons fit à Thomas un cadeau de gangster
Pendant que les estrons éructées par Booba
Rythmaient stupidement les horreurs d’ici-bas.
Tandis que le soleil mourait sous une éclipse,
Responsable atterré de cette apocalypse,
René-Louis Thomas, confit de contrition,
Baisant la terre, offrit au ciel un saucisson
Un grand vin de chez Chave, de l’huile de Coudoux
Pour tenter d’apaiser le terrible courroux
De Yavhé, de Jésus, de François Mitterrand
De Jupiter, d’Allah et des dieux de tous rangs.
La faute, le péché terrible de Thomas :
Il avait blasphémé contre Sainte Greta.
Victor Hugh Oh Ayoli
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