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  • Vous êtes patriote, vous voulez acheter une bagnole made in France ? Pas évident...

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    Not' bon président fait la tournée des fabricants de bagnoles françaises et va dévoiler son plan de sauvetage. Son gouvernement va déjà aider Renault par un PGE (prêt garanti par l’État) de cinq milliards d’euros. PGE, ça veut dire que si Renault ne peut pas, ou ne veut pas rembourser, le fric sera pris dans nos poches. Oui mais Renault, c’est la France ! Ben voyons…

    La voiture Renault la plus vendue en France est la Clio IV. Or ces bagnoles sont fabriquées à 90 % par l’usine de Bursa, en Turquie. Quant à la Clio V, direction la Slovénie et de nouveau la Turquie. Vous préférez le frimeur Captur ? Il est fabriqué à Valladolid en Espagne. Vous vous décidez pour un Twingo III ? Il est fabriqué à Novo Mesto, en Slovénie. Bon, alors vous vous rabattez pour une Dacia Sandero, ou le crâneur Duster ? Ils sont fabriqués, comme leur nom l’indique, en Dacie, province de Roumanie.

    Ouais, mais tonton Lemaire, il a posé des conditions pour donner ce fric : « Si une grande entreprise a son siège fiscal ou une filiale sans activité économique réelle dans un paradis fiscal, il va de soi qu’elle ne bénéficiera pas du prêt garanti par l’État ou des reports de charges ». Ah ! On est rassuré. Ben voyons… Les critères français et européens définissant les paradis fiscaux sont ainsi faits que les pays membres sont automatiquement exemptés, ce qui explique l’absence de l’Irlande, des Pays-Bas, de Malte, de Chypre et du Luxembourg. D’autres gros poissons échappent aux mailles françaises, notamment la Suisse et Singapour. Or, Renault possède une quinzaine de filiales dans les pays cités ci-dessus, au premier rang desquelles la société Renault-Nissan, juridiquement localisée à Amsterdam !

    Bon, mais si on dort dans les plis du drapeau tricolore et qu’on veut malgré tout acheter un véhicule fabriqué par Renault en France ? C’est possible, mais ce ne sera pas pour les petites bagnoles les plus vendues.

    Renault fabrique à l’usine Georges-Besse de Douai (Nord) : Renault Scenic IV, Renault Talisman, Renault Espace V. À l’usine Renault de Flins (Yvelines) : Renault ZOE, Nissan Micra. À l’usine Alpine-Renault de Dieppe (Seine-Maritime) : Alpine A110. À l’usine Renault de Sandouville (Seine-Maritime) : Renault Trafic III, Fiat Talento, Nissan NV300. À l’usine Renault de Maubeuge (Nord) : Renault Kangoo II, Mercedes Citan, Nissan NV250. À l’usine Sovab-Renault de Batilly (Meurthe-et-Moselle) : Renault Master III, Nissan NV400, Opel Movano.

    Ces bagnoles ne sont pas dans vos projets, ou dans vos moyens ? Vous cherchez toujours une caisse fabriquée en France, même si elle n’a pas le losange ?

    Allons chez PSA voir le lion de Peugeot et les prestigieux chevrons de Citroën. La plus vendue, la 208 a quitté l’usine de Poissy pour être fabriquée à Trnava (Slovaquie) et sur le tout nouveau site de Kénitra (Maroc). Même topo sur d’autres segments : le nouveau SUV Peugeot 2008 est délocalisé à Vigo (Espagne).

    Mais c’est tout de même mieux chez PSA. L’usine PSA de Sochaux (Doubs) : Peugeot 3008 II, Peugeot 308 II, Peugeot 5008 II, Opel Grandland X. L’usine PSA de Poissy (Yvelines) : DS 3 Crossback. L’usine PSA de Mulhouse (Haut-Rhin) : DS 7 Crossback, Peugeot 508 II. L’usine PSA de Rennes-La Janais (Ille-et-Vilaine) : Citroën C5 Aircross, Peugeot 5008 II. L’usine SEVEL Nord à Lieu-Saint-Amand (Nord) : Peugeot Expert III & Traveller, Citroën Jumpy III & SpaceTourer, Opel Vivaro & Zafira Life, Toyota ProAce & ProAce Verso, Vauxhall Vivaro.

    Mais il y a d’autres voitures fabriquées en France en notamment les Toyota Yaris II et Yaris II ainsi que le futur petit SUV de la marque japonaise à l’usine TMMF à Onnaing, près de Valenciennes (Nord). Il y a encore chez Daimler AG dans son usine « Smartville » d’Hambach (Moselle) : la Smart ForTwo. Et puis, si vous faites partie des premiers parmi les premiers de cordée, vous pouvez vous offrir une Volkswagen mais par n’importe laquelle, la Bugatti-Chiron fabriquée à l’usine Bugatti de Molsheim (Bas-Rhin) !

    Depuis le 15 mai dernier, la presse annonce entre autres, le non-renouvellement d’une partie de la gamme Renault (Espace, Scénic, Talisman, Mégane et Koléos), la fermeture des usines de Dieppe, Choisy, Fonderie De Bretagne et Flins. Puis la suppression de 4 000 salariés jugés en trop en recherche et développement. Ces annonces relayées par la presse rappellent le scénario de 2012. La direction avait déjà utilisé la presse pour annoncer de probables fermetures d’usines et notamment celle de Flins. Cela avait pour objet de générer un climat de peur parmi le personnel pour ensuite conditionner, dans un accord de compétitivité, le maintien d’une partie de l’activité (dans un temps court) à l’acceptation de moins-disant sociaux.

    Pour mémoire souvenons-nous que Renault avait déjà bénéficié en 2011 d’un prêt de 3 milliards qui ont finalement servi à financer les externalisations et délocalisations des activités industrielles et d’ingénierie Renault. Avec entre autres, la délocalisation totale de la Clio 5 en Turquie et Slovénie.

    Qu’est-ce qu’il va dire, ou promettre not’ bon président ? Ouate Inde scie…

     

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    Sources:

    https://www.autoplus.fr/peugeot/208/actualite/Peugeot-208-Production-France-Usine-1544020.html

    https://www.auto-moto.com/actualite/en-chiffres/voitures-plus-vendues-france-mois-par-mois-2018-classement-30-premiers-modeles-marche-francais-157732.html#item=4

    https://www.marianne.net/economie/pret-de-5-milliards-renault-la-preuve-de-la-demagogie-du-gouvernement-sur-les-paradis

     

  • Gastronomie déconfinée: le chevreau de mai aux herbes fines

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    Vers les ides de mai, lorsque j’étais minot

    Mon père achetait, chaque année, un chevreau.

    Attaché dans la cour en attendant la fête,

    Qu’il soit noir, blanc ou brun, il l’appelait « Blanquette ».

    Nous, nous le caressions, lui donnions à manger

    Epluchures, salades, déchets du potager,

    Et le bestiau bêlait, pleurait à fendre l’âme

    Comme s’il devinait son destin sous la lame.

    Puis un soir arrivait, perché sur son vélo,

    Armé de ses couteaux, le terrible Angelo !

    Casquette de côté, poilu, rouquin et borgne

    C’était un Espagnol venu de Catalogne.

    Le père maitrisait le chevreau sur le banc,

    Mon frère et moi tenions les pattes en tremblant

    Et le chevreau criait, soufflait comme une forge

    Tandis que le tueur, sûr, lui tranchait la gorge.

    Quelques brefs soubresauts de la pauvre bestiole

    Marquaient les derniers pas d’une vie qui s’envole.

    Puis, s’essuyant les mains, le terrible Angelo

    Sortait de son carnier la valve de vélo.

    Alors, perçant la peau du chevreau sur le râble,

    Il y introduisait l’accessoire cyclable,

    Mon père, puis, avec la pompe à bicyclette

    Gonflait, gonflait, gonflait, gonflait la bête.

    La peau se décollait. On pendait le bestiau

    On espuyait la peau, on sortait les boyaux…

     

    Souvenirs, nostalgie…Allez ! A la cuisine !

    La chevrette, au printemps, sera viande divine.

    Sur la plaque du four, mettez les deux cuissots

    A dorer vingt minutes sur de l’huile des Baux.

    Dans une casserole, fondez du lard fumé

    Avec des échalotes et de l’ail écrasé,

    Ajoutez du vin blanc, plutôt sec, un demi,

    Lorsque tout cela bout, ajoutez thym, persil,

    Basilic, coriandre, ciboulette, estragon

    Mijotez dix minutes, et buvez un gorgeon.

    Sortez le plat du four, salez, poivrez la viande,

    Arrosez-là avec la sauce précédente,

    Puis remettez au four pour cinquante minutes

    Cent-quatre-vingt, pas plus. Vous touchez presque au but.

    Arrosez très souvent, que la viande s’imprègne.

    Attention toutefois, il faut pas que ça baigne.

    Découpez, saupoudrez des herbes qui vous restent,

    Citronnez puis servez sans faire le modeste !

    Cessons pour aujourd’hui ce conte culinaire

    Ma tripe est assoiffée, remplis ras bord mon verre

    De ces nectars divins de la Coste-du-Rhône

    Et laisse près de moi la coupe et la bonbonne !

     

    Les ingrédients pour huit personnes :

    Les deux gigots d’un chevreau, - quatre cuillère à soupe d’huile d’olive (des Baux…ou d’ailleurs), - deux hectos de lard gras-, maigre fumé, - une bouteille de vin blanc sec (1/2 litre pour le chevreau, le reste pour le cuistot), - cinq échalotes, - cinq gousses d’ail, - une grosse poignée de persil haché, - autant de coriandre haché, - un bouquet de basilic, - ciboulette, - estragon, - thym émietté, - sel, poivre du moulin, - un citron. En accompagnement le chevreau accepte tout : haricots blancs, pommes de terre sarladaise, petit épeautre de Sault ou polenta.

     

    Quand aux vins pour sublimer les saveurs de ce met délicat, il les faut plutôt légers, printaniers : les vins rouges de l’année, un « vin qui a fait ses Pâques », ayant six mois de bouteille. Vins de Loire, d’Anjou, Côtes-du-Ventoux, Coteaux-d’Aix par exemple.

     

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  • Coranavirus : les multinationales contre les États ? Leurs profits contre nos vies ?

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    « Choose France » proclamait le ministre de l’économie Bruno Lemaire lors d’un grand raout fin janvier. Il se gargarisait de huit milliards d’investissements… Les investissements étrangers, c’est surtout le pillage des actifs, de la trésorerie, des brevets, de la clientèle de nos entreprises puis la fermeture et le « plan social » jetant à la rue les ouvriers et employés. Le plus emblématique de la nuisibilité de ce bradage de nos fleurons par des responsables irresponsables reste le dépeçage d’Alstom par General Electric, autorisé sinon organisé par un certain ministre de l’économie appelé Macron. Un scandale qui se poursuit d’ailleurs puisque le prédateur yankee continue opiniâtrement le démantèlement du site « mère » de ce qui fut Alstom en annonçant le déménagement de toutes les activités de maintenance de ce site vers l’Arabie saoudite et les États-Unis.

    Des exemples de la nuisibilité de cette « libre circulation des capitaux », principe de base de la « globalisation » (novlangue pour pillage par les multinationales), on en trouve des palanquées, de Whirpool à Ford, de Pechiney à Arcelor, d’Alcatel à Lafarge.

    Un nouveau pas dans cette nocivité se pointe à l’horizon, c’est celui des actions devant des justices privées d’investisseurs étrangers estimant que leurs profits ont été menacés voire amoindris suite aux décisions des États pour faire face à la pandémie Covid-19. Ainsi des cabinets de droit international planchent sur les biais par lesquels des entreprises s’estimant lésées par les mesures d’urgence décidées par les gouvernements pour lutter contre le coronavirus pourraient exiger des réparations. Ceci à travers l’Investor-State Dispute Settlement (ISDS), ce sinistre mécanisme ultralibéral permettant à des multinationales étrangères d’attaquer un État devant un tribunal arbitral privé lorsqu’elles estiment que les décisions de cet État sont préjudiciables à leurs profits, réels ou à venir. Ce système reste opérationnel dans les très nombreux accords commerciaux bilatéraux en vigueur. Ainsi, bien que prise par les gouvernements dans l’intérêt général et face à une menace vitale, certaines mesures pourraient mener ces gouvernements devant ces « tribunaux » privés, avec à la clé des dédommagements énormes bien qu’illégitimes.

    Par exemple les pétromilliardaires du Qatar, propriétaires du Martinez, du Carlton et autres palaces tant à Paris que sur la Côte d'azur pourraient attaquer, devant un de ces « tribunaux » privés, l’État français qui a osé fermer leurs bouibouis pour parasites friqués. Et ce sont nos impôts qui seront ainsi utilisés…

    Comment est-il possible que le règlement de tels différents échappe à la justice légale des pays, mettant ainsi à bas l’état de droit ?

    Eh ! C’est ça l’ultralibéralisme cher à Macron et consort… et proclamé sans pudeurs de jeune fille par David Rockefeller le 1er février 1999 dans le magazine Newsweek : « Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire. » Autrement dit déléguer au secteur privé, aux multinationales, la maîtrise des choix au détriment de l’État.

    Mais au fait, on pourrait retourner cette logique mercantile contre ces multinationales. La pandémie actuelle, ainsi que celles qui vont immanquablement suivre, ne sont-elles pas le résultat, entre autres, du saccage des forêts mettant en étroits contacts des animaux sauvages et des humains, permettant ainsi le passage des virus de ces bestiaux qui n'y sont pour rien vers les humains ?

    Alors pourquoi les États ne porteraient-ils pas plainte contre les multinationales partout dans le monde puisque leur cupidité qui saccage la planète fait qu’elles sont les créatrices et les propagatrices de cette pandémie, et les obliger, par conséquent, à rembourser les dettes des États ?

    On peut toujours rêver…



    Sources :

    https://globalarbitrationreview.com/article/1222354/could-covid-19-emergency-measures-give-rise-to-investment-claims-first-reflections-from-italy

    http://ccsi.columbia.edu/2020/05/05/isds-moratorium-during-covid-19/

    https://www.mediapart.fr/journal/economie/200520/au-nom-du-covid-19-general-electric-demantele-un-peu-plus-belfort

    http://www.toupie.org/Bibliographie/fiche.php?idbib=1203

    https://www.mediapart.fr/journal/international/180520/covid-19-des-activistes-redoutent-une-hausse-des-procedures-lancees-par-des-multinationales-contre



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