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  • Accident du travail à Bagdad : un général meurt…

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    L’élimination d’un général iranien à Bagdad ? Une péripétie dans la grande guerre de religion du 21e siècle qui sévit à une portée de missile de Riyad, le Yemen, entre les deux puissances dominantes de cette poudrière qu’est le Moyen-Orient : l’Arabie saoudite et l’Iran. Et derrière cette dimension religieuse de confrontation entre deux des principales branches de l’Islam – sunnites contre chiites – on retrouve l’antagonisme millénaire, ancestral entre Arabes et Perses. Ceux-ci, depuis 2 500 ans, sont la puissance dominante de la région. Et comptent bien le redevenir. Pour ce faire, le rapprochement avec le monde occidental est indispensable, d’où la souplesse stratégique qui a débouché sur les accords sur le nucléaire iranien, voulu par Obama. Mais voilà que cette « lumière yankee éclairant le monde » - Trump - fout tout en l’air en écrasant cette fragile avancée sous son gros cul. Pas en « neutralisant » un général iranien. Un général qui meurt ailleurs que dans son lit, finalement ce n’est qu’un accident du travail.

    L’Iran, c’est un territoire énorme de 1 648 195 km2, soit plus de trois fois la France, s’étendant de la Turquie et de l’Irak à l’Ouest au Pakistan et à l’Afghanistan à l’Est, de la Caspienne et la Russie au Nord à la mer d’Oman au Sud. Près de 80 millions d’habitants, éduqués, et parmi les toutes premières ressources pétrolières et gazières du monde. Les forces armées iraniennes ont un effectif total de 755 000 militaires auxquels doivent s’ajouter les Pasdarans (gardiens de la révolution, dont le général victime de cet accident du travail était le patron) au nombre de 230 000… Ce sont 1 600 véhicules blindés, 300 avions, 3 sous-marins, etc. Du rugueux comme l’a montré dans les années quatre-vingt, la terrible guerre contre l’Irak de Saddam Hussain. Comme on peut le voir, c’est du lourd.

    En face, l’Arabie saoudite, avec une superficie autour de 2 millions de km2 pour une population de 30 millions d’habitants dont près du tiers d’étrangers. C’est un pays féodal rétrograde, fanatique, où règne la loi obscurantiste de la charia, où l’on décapite, lapide, ampute en public. C’est aussi le premier pays exportateur de pétrole et – à ce titre - « l’ami », l’allié des États-Unis et des Occidentaux, pas très regardant sur la morale et s’asseyant allègrement sur les Droits de l’Homme dès qu’il y a du pognon et du pétrole en jeu. Son armée (environ 300 000 hommes) est une des mieux équipée du monde : des milliers de blindées parmi les plus modernes, 400 pièces d’artillerie, des sites de missiles, des milliers d’armes guidées, 600 avions de combats, mais encore une marine conséquente avec des corvettes modernes, des frégates, des patrouilleurs, transports de troupes, etc. Un arsenal impressionnant, mais encore faut-il avoir le personnel qualifié et… motivé pour le mettre en œuvre ! Mais cette armée, conçue pour des combats frontaux, type dernière guerre mondiale, n’est pas adaptée aux actions de guerrilla dans laquelle elle s’enlise au Yemen.

    Cette guerre a été déclenchée par le dernier avatar des roitelets féodaux au pouvoir à Riad, le dénommé Mohammed ben Salmane al-Saoud, un pote à Macron. Il a voulu « faire le beau » en se mêlant des querelles internes yéménites, il en paie le prix : sept milliards par mois, son armée en dentelle ridiculisée sans compter la honte de se faire bombarder des installations pétrolières au nez et à la barbe de tous ses « spécialistes » et malgré les armements sophistiqués de ses amis yankees !

    Né de la fusion difficile du Yémen du Nord et du Sud, le Yémen est une terre de bordel permanent, avec un pouvoir faible toujours contesté, des mouvements rebelles, des rivalités tribales, des tentations sécessionnistes et le territoire de naissance d’Al Qaïda qui y est solidement implanté et s’empare de territoires entiers où elle forme les tueurs qu’elle exporte dans le monde entier (les assassins de Charlie, les frères Kouachi s’y étaient entraînés). Ceci sur fond de rivalité religieuse entre sunnites (deux tiers de la population de 30 millions d’habitants) et chiites. On ne sait plus qui y gouverne… Bref, le foutoir. En face de la coalition menée par Riad (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Bahreïn, Koweït, Qatar, Jordanie, Soudan, et le Maroc, soit huit pays du Machrek et du Maghreb, plus le Pakistan), les rebelles Houthis, partisans, comme leur nom l’indique, de Abdel Malik Al-Houthi, un leader basé dans la province de Saada (nord), de confession zaïdite, une branche de l’islam chiite.

    Et l’Iran dans ce foutoir ? Téhéran, traditionnel rival de Ryad au Moyen-Orient, a mis en garde contre une propagation du conflit yéménite à d’autres pays. Il arme et soutien les « rebelles » qui sont chiites face aux sunnites soutenues par Ben Salman. Toujours la guerre de religion..

    Et les Occidentaux dans ce bordel ? Les USA, chroniquement à côté de la plaque, soutiennent la coalition menée par l’Arabie saoudite (bombardement par drones, armements). Ouais mais ça donne du boulot aux Yankees qui travaillent dans les usines de belles machines à tuer étasuniennes.

    Quant à la France, espérons que Macron a rappelé à Salman, lors de leurs rencontres, que notre pays, malgré Trump, reste attaché à la préservation des accords sur le nucléaire iranien et à l’intégrité du Liban, ce pays cher au Français. Ouais mais l’Arabie saoudite nous achète à nous aussi nos belles machines à tuer. Alors, un client, c’est un client pour notre président mercanti et banquier.

    Entre les Iraniens, puissance essentielle de la région et les pays arabes dont Salman se voudrait le lideur, il n’a pas à choisir mais à essayer de rapprocher. Parce que nous aurions tort de cyniquement penser que « tant qu’ils se battent entre eux, chez eux, ils nous foutent la paix, et en plus on leur vend des armes pour des milliards ! ». Parce que ce chaos va immanquablement accentuer encore la fuite de populations décimées par la famine de ces lieux de guerre. Et elles viendront où chercher refuge ? Devinez.

    Bon. Allez, dans quelques jours va partir une course célèbre, le Paris-Dakar. Il ne partira pas de Paris et n'arrivera pas à Dakar mais déroulera son enfumage… en Arabie saoudite ! On peut s'attendre à du sport. Les Iraniens doivent déjà s'en lécher les crocs !



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  • Arabie, Iran, USA… Le pétrole brûle dans un foutoir intégral « made in Trumpland ».

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    L’accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015 avec la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne, la Russie et les États-Unis, vise à garantir le caractère strictement pacifique et civil du programme nucléaire iranien en échange d’une levée progressive des sanctions. Tous les contrôles internationaux attestent que l’Iran se tient à ces accords. Pourtant Trump, contre l’avis de ses propres experts, a estimé, lui, que « l’Iran ne respectait pas l’esprit des accords ». Et dès lors, unilatéralement, il a déchiré cet accord, reniant la parole de son pays qui se place au premier rang des « pays voyou ».

    Quel intérêt Trump représente-t-il ? On a du mal à débrouiller les idées germant dans les quelques neurones du président yankee. Mais on peut y subodorer la pression de multinationales étasuniennes…

    Il ne faut pas oublier qu’il y a des intérêts économiques importants. L’Iran est un pays de 80 millions d’habitants, trois fois plus vaste que la France, fortement urbanisé. Ce pays a besoin de développer ses autoroutes, ports, aéroports, hôtels, etc. Mais aussi ses infrastructures en matière de distribution d’eau, d’électricité, de télécommunication. Sur ces marchés, les entreprises européennes – françaises, italiennes, allemandes – se taillaient la part du lion. Au détriment des entreprises étasuniennes. Dès lors, en remettant en cause ces accords et donc en réactivant les sanctions contre l’Iran, les États-Unis ont saccagé les efforts des entreprises européennes de s’implanter en Iran, ceci à travers leur système de chantage : « tu travailles avec l’Iran ? Tu ne travailleras plus avec les États-Unis ». Quant aux grandes banques européennes qui pourraient revenir en Iran, toujours traumatisées par l’affaire BNP Paribas, à juste raison, elles ont peur des réactions de Trump et ont toutes abandonné l’Iran, la queue entre les jambes.

    Ainsi, pour de basses raisons de guerre économique, Trump risque de déclencher un foutoir encore pire qu’il n’est actuellement au Moyen-Orient. Les États-Unis ayant réactivé les sanctions, les autres pays – pour les raisons de chantage économique vues plus haut – ont annulé leur pénétration en Iran. Et ce pays – se percevant légitimement trahi – reprend logiquement bien que modérément sa course à la Bombe. Avec pour corollaire le risque d’une course parallèle à la Bombe en Turquie et en Arabie saoudite. Bonjour les agréables perspectives…

    L’Iran est donc désigné comme « l’ennemi principal » par les États-Unis alors que ce pays n’a plus fomenté d’actions belliqueuses envers le monde occidental depuis longtemps. Bien sûr on est loin d’une démocratie, mais la théocratie au pouvoir passe par les urnes et elle évolue. On est loin des outrances de Mahmoud Ahmadinejad. Le peuple iranien est éduqué, ouvert et revendique avec une légitime fierté un passé Perse aussi riche et glorieux que nos propres racines gréco-romaines.

    Le monde occidental, sous le joug des États-Unis, se trompe d’ennemi. Qui est responsable des attentats ? L’Iran chiite ? Non, ce sont des groupuscules terroristes sunnites – Daech, Al Quaeda, Boko Haram, Sheeba, Al Nostra, etc. - soutenus financièrement, militairement et idéologiquement par l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, le Koweit et toutes les pétrodictatures du Golfe.

    Notre ennemi a plusieurs incarnations. D’abord les organisations terroristes déclarées qui pourchassent, égorgent, décapitent, crucifient les « mécréants », les « apostats », les « mauvais musulmans », bien sûr, mais aussi des États « amis », reconnus, dotés d’armées régulières équipées par les fleurons de notre industrie d’armement, de moyens financiers gigantesques issus des hydrocarbures (monarchies du Golfe), et même du feu atomique (Pakistan).

    Cette hostilité est également incarnée, relayée et même cautionnée - sous couvert de droit à la liberté religieuse - jusqu’au sein de nos sociétés ouvertes ou des Nations unies, par des organisations et associations subversives appuyées partout dans le monde par ces mêmes États. Elle trouve dans nos sociétés ouvertes des alliés, des « idiots utiles » qui, obnubilés par leur haine de la société qui les nourrit, se conduisent comme des collabos.

    Aveuglement ou complicité ? Les deux mon général. Qui subit les sanctions économiques ? L’Arabie saoudite, dictature moyenâgeuse d’où sont venus les tueurs des tours de New York, qui diffuse partout dans le monde la doctrine mortifère wahabite-salafiste, qui soutient, arme et finance les mouvements terroristes qui assassinent dans nos rues ? La Turquie, qui à la suite d’un « coup d’État » douteux, embastille les journalistes, emprisonne toute opposition, bombarde les Kurdes vainqueurs de Daech, s’enfonce dans une dictature théocratique et diffuse dans nos pays l’idéologie salafiste ? Non. Les sanctions sont contre l’Iran et… la Russie !

    Quant à la répugnante Arabie saoudite, elle se révèle n’être qu’un tigre, pardon, un chacal de papier. Bien que doté des meilleures armes made in Occident, elle se montre incapable, à la tête d’une coalition surarmée non seulement de vaincre une guérilla au Yémen tout en martyrisant les populations civiles de ce pays, mais également de protéger son propre territoire dans ce qu’il a d’essentiel, ses installations pétrolières !

    Qu’en serait-il dans une confrontation avec l’Iran ? Probablement une débandade en trois jours des Saoudiens. Un pays où la population est composée pour près de la moitié d’étrangers exploités, maltraités. Un pays de 57 000 esclaves, un pays qui décapite bon an mal an plus de 200 malheureux, un pays où la femme est reléguée à un tas de merde caché sous une prison de toile.

    L’Arabie saoudite est le pays le plus barbare, qui décapite parce qu’on ne croit pas en dieu (enfin, en son dieu), un pays où on lapide une femme qui s’est fait violer, un pays où on pend des gays, un pays où on coupe les mains des voleurs, un pays qui alimente le terrorisme international etc. L’Arabie saoudite c’est un pays qui justifie la peine de mort pour : adultère, apostasie, blasphème, cambriolage, fornication, trafic de drogue, sodomie, idolâtrie, rébellion, conduite sexuelle immorale, sorcellerie, vol, trahison, conduite irréligieuse. Cette interprétation très rigoriste de la Charia laisse l’État saoudien libre d’envoyer à l’échafaud qui bon lui semble, dans un simulacre de justice. Ce pays repoussoir est pourtant un « ami » de la France, il a récemment été promu à la direction des Droits de l’Homme…

    Grotesque.

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