- eSalut, eLoulle. Comment va le emastroquet de mon cœur ?
- eSalut à toi aussi, eVictor ! Eh bien, comme tout le monde, je confine, tu confines, il confine, nous confinons, vous confinez, ils confinent.
- Pourtant Loulle, tu devrais avoir le droit d’ouvrir ton rade : il est d’utilité publique en redonnant le moral à nos concitoyens effrayés par cette sale petite bestiole au nom pourtant sympathique de bière et de cigare de luxe. Tu soignes au même titre que les potards ou les toubibs. Et tu maintiens la bonne santé de tes comparses avec l’apéro-bic.
- D’autant plus que je viens de mettre au point un masque permettant de se désaltérer sans risque d’attraper le Covit. Tu crois qu’on va manquer de l’essentiel Victor ?
- Bof, ta cave est pleine, ta bourgeoise a fait des conserves, tu as dix kilomètres de papier-cul… Ça devrais passer pour toi Loulle. Mais d’autres se font du soucis.
- Tu sais que tu seras toujours le bienvenu. Sur ton « attestation de déplacement obligatoire », tu n’as qu’à marquer « déplacement pour motif de santé ». Et alors, je pourrais te chanter, comme Rina Ketti :
« Si tu reviens…
Apportes tes tickets de pains
Ta carte d’alimentation
Et tes rations... »
- Eh ! Il te reste un bel organe, même au Skype !
- Bon. Et toi, qu’est-ce que tu deviens ?
- Moi, en un mois je viens d’écrire un roman. Un thriller, comme ils disent maintenant, qui va faire passer pour des temps bucoliques cette période de confinement.
- ...teng ! T’as pas chômé. Et il dit quoi ton bouquin ?
- Alors que le monde est bouleversé par le développement du coronavirus COVID-19, une calamité d’une tout autre dimension se profile et menace l’humanité.
Lorsqu’une catastrophe sanitaire mondiale se conjugue avec l’aveuglement de croyances archaïques, la surpopulation d’une Terre malmenée, la haine des damnés de la terre envers les pays riches, la folie cupide d’une « élite » mafieuse, mais aussi un incommensurable autant que dérisoire espoir, cela donne un cocktail hautement explosif.
Le redoutable mais gérable COVID-19 rend la matière de ce thriller hautement plausible, voire prémonitoire.
Un voyage hallucinant à travers un monde en folie, de la première quinte de toux au déchaînement des Chevaux de l’Apocalypse…
- Fatche. Tu vas me filer la paoule Victor. Ouais mais toutes les librairies sont fermées, alors comment tu veux qu’on le lise ton bouquin ?
- Faut s’adapter Loulle, c’est un ebook comme ils disent.
- Un, euh bouc ? C’est quoi ça ?
- C’est un livre électronique que tu peux lire directement sur ton ordinateur, sur une liseuse, sur une tablette. Et que tu achètes en un clic de souris.
- Ça doit coûter les yeux de la tête, non ?
- Pas du tout Loulle. Il t’en coutera 2 euro et 50 centimes ! Même pas le prix d’un café chez toi. Et en plus, tu ne fais pas gagner un centavos à Amazon !
- Et comment je fais ?
En livre broché:
Illustration: merci au regretté Chimulus