La belle idée de l’Europe agonise. Les causes en sont multiples mais il en est une qui – hélas – se précise, c’est l’hégémonie allemande.
Un des plus grands penseurs et philosophes allemands, Jürgen Habermas met d’ailleurs ses compatriotes sévèrement garde : « Le « leadership » dont a hérité aujourd’hui l’Allemagne pour des raisons démographiques et économiques non seulement réveille les fantômes historiques tout autour de nous, mais nous soumet à la tentation de choisir la voie nationale unilatérale ou même de succomber aux rêves de puissance d’une « Europe allemande » plutôt qu’une « Allemagne en Europe ». […] Nous, Allemands, devrions avoir appris des catastrophes de la première moitié du XXe siècle qu’il est dans notre intérêt national d’éviter en permanence le dilemme du statut semi-hégémonique, qui ne peut pas être endossé sans dériver vers des conflits. » […]
Un « principe de précaution » doit-il être appliqué à L’Allemagne ? Parce que ce pays est de nouveau entré dans une logique de puissance, sinon solitaire, du moins hégémonique. L’Europe redeviendrait-elle ce continent qui se suicide, qui s’autodétruit à intervalle régulier sous responsabilité allemande ? L’Allemagne est un pays exceptionnel, d’une grande culture mais un pays irrationnel, comprenant difficilement la complexité humaine. Trop grosse pour ne pas marcher sur ses voisins, trop petite pour jouer seule dans la cour des grands.
Cette fois, elle fout en l’air l’Europe non plus avec les canons mais avec l’économie et la finance. Demandez aux Grecs. Son formidable succès économique se fait au détriment du reste de l’Europe. Jusque-là, l’Allemagne a tiré le plus grand bénéfice de la monnaie unique, à travers ses exportations. À cause de ses excédents, l’Allemagne contribue en retour à aggraver les déséquilibres économiques dans la zone euro et dans les autres pays de l’U.E. Elle fait donc partie du problème.
La hiérarchie du pouvoir, en Europe, met en haut de la pyramide le patronat allemand, avec comme fourrier Frau Merkel, chargée de gérer les protectorats européens ! Directement aux ordres du patronat, la Banque centrale européenne, qui n’est pas localisé à Francfort pour rien.
Un coup d’œil sur qui tient les postes essentiels régissant les rouages compliquées de l’Union Européenne est édifiant sur la mainmise de l’Allemagne. Depuis la crise économique de 2008, des fonctionnaires allemands ont été nommés à la tête des organes les plus puissants de l’Union européenne. L’administration européenne, forte de plus de 40 000 fonctionnaires, est majoritairement dirigée par des Allemands.
Sur le plan financier. La Banque centrale européenne, basée à Francfort, est présidée par l’Italien Mario Draghi, mais rien ne s’y décide sans l’assentiment du président de la Bundesbank, Jens Weidman. L’Allemand est d’ailleurs le prochain président pressenti de l’institution financière. Quant à l’organe de contrôle des dépenses budgétaires, il est, lui aussi, aux mains d’un Allemand, Klaus-Heiner Lehne.
La Banque européenne d’investissement, le plus grand prêteur multilatéral du monde, est dirigée par Werner Hoyer, le Mécanisme européen de stabilité, le dispositif de gestion des crises financières, est aux mains de Klaus Regling et le Conseil de résolution des crises bancaires est dirigé par Elke Koning.
Sur le plan politique. La présidence des deux groupes politiques les plus puissants est aux mains d’hommes politiques allemands. Manfred Weber est le chef de file du PPE (démocrates chrétiens). Udo Bullman est à la tête des socialistes et démocrates (S & D). À eux deux, ils peuvent fixer l’agenda du Parlement européen, voter et décider l’avenir des politiques européennes et de la Commission.
Dès lors, la chancelière allemande n’a aucune difficulté à installer ses pions à la tête des institutions européenne. C’est ainsi que le docile Polonais Tusk a été imposé à la tête du Conseil européens et le désolant Luxembourgeois Junker à la tête de a Commission européenne. Celui-ci est flanqué, à la suite de manœuvres plus que douteuses, par l’Allemand Martin Selmayr, secrétaire général de la Commission.
Même le corps d’armée européen qui pourrait mobiliser jusqu’à 60.000 hommes, est commandé par le général allemand Jürgen Weigt !
Et ce n’est pas fini. Frau Merkel a la ferme intention de compléter la mainmise allemande sur l’Europe en imposant à la tête de l’organe exécutif - la Commission, - un de ses hommes, le Bavarois Manfred Weber, le patron du PPE, en rejetant d’une pichenette la candidature du Français Michel Barnier, pourtant négociateur pointu et compétent du Brexit. Mais que compte les Français maintenant en Europe…
La mainmise des Allemands sur l’Europe est forte, supérieure à son poids économique qui est d’environ 20 % du PIB de l’Union européenne. On peut trembler à l’idée de voir l’extrême-droite allemande et les neonazis – ressuscités par l’aberrante politique migratoire de Mme Merkel – arriver au pouvoir en Allemagne et donc, avec des institutions européennes tenues par des Allemands, prendre légalement le pouvoir en Europe. L’histoire ne nous aurait-elle rien appris ?
Et où sont-ils les Français ? Comment nos dirigeants ont-ils pu laisser se mettre en place une telle situation ? Il faut avoir une mentalité de petits boutiquiers (ce qu'ont été Sarkozi et Hollande) pour ne pas faire savoir à Frau Merkel que le pays le plus puissant en Europe, ce n'est pas l'Allemagne mais la France : armée puissante et nucléaire, représentation diplomatique la deuxième du monde, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, deuxième puissance économique d'Europe, deuxième démographie et bien plus dynamique que celle de nos voisins (et néanmoins amis!), présence sur toutes les mers, sans oublier la langue, etc.
Eh ! Jupiter qu'est-ce que t'attend pour faire tonner tes éclairs ? Quand cessera-t-on de jouer les larbins-crétins ?
Les élections européennes qui se profilent ne doivent donc pas être prises à la légère.
Verstenden ?
Illustration X - Droits réservés
http://www.bruxelles2.eu/2018/09/11/que-cache-la-candidature-de-manfred-weber-a-la-commission/
Commentaires
J'étais venu sur midiblogs parce que tu y étais.
Tu es venu sur hautetfort parce que j'y suis.
On est quittes ! :D)
Ayoli !