Myriam
C’était au temps de la parenthèse enchantée
Du Voyage au long cours, des chants de Liberté
Ni tabou, ni sida, tous les garçons osaient
Les filles étaient belles, et s’ouvraient, et s’offraient…
C’était près de Collias, où des gorges sauvages
Creusées par le Gardon depuis le fond des âges
Accueillaient les ébats, les amours, les désirs
D’une jeunesse nue, avide de plaisir.
Elle jaillit, vêtue de gouttes de lumière
Et s’ébroua, cambrée, secouant sa crinière
En éblouissement de perles de soleil
Dans la beauté lustrale du plus simple appareil.
Je la mangeais des yeux d’un appétit vorace
J’aimais son cœur, son corps, son sourire et sa grâce.
S’allongeant à plat ventre sur les dalles brûlantes
Elle anima ses reins d’une ondulation lente,
Mettant le feu en moi et gonflant mes ardeurs.
Ses beaux yeux de friponne m’invitaient au bonheur.
En un bond de félin je fus bientôt sur elle,
Ma peau contre sa peau fleurant musc et cannelle
Myriam s’ouvrit, s’offrit puis elle m’accueillit
Sous les feux de Phebus, à l’abri d’un taillis
Et, mourant de plaisir, je fus en elle un homme
Par les voies de Sodome…
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